Olivier Mageren, pourquoi la sexualité va transformer le monde #59
Olivier Mageren – Pourquoi la sexualité va transformer le monde #59
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Dans cet épisode du podcast Entr’Nous, Olivier Mageren, sexologue passionné, explore la profondeur et la richesse de la sexualité comme vecteur de transformation personnelle et sociétale.
À travers des réflexions empreintes d’humanité et d’authenticité, il nous invite à redécouvrir la sexualité au-delà des clichés, comme un espace d’intention, de liberté, et de soin envers soi et les autres.
Il aborde des thématiques essentielles : la souveraineté individuelle, les valeurs collectives, et l’impact des relations intimes sur la construction de notre monde.
Olivier nous rappelle que la sexualité, loin d’être une simple quête de plaisir, est un chemin vers la vitalité, la simplicité et l’amour.
Avec une bienveillance palpable, il pose les bases d’une société où chacun·e s’épanouit, à travers une meilleure compréhension de soi et des autres.
Cet épisode est une ode à la confiance en soi, à la communication sincère, et à une qualité de vie ancrée dans des choix conscients et respectueux. Il laisse entrevoir un monde où les tabous s’effacent pour révéler l’essence de ce qui nous lie : l’amour, sous toutes ses formes.
Un moment suspendu pour repenser ensemble nos relations et le monde qui en découle.
Ce podcast n’est pas un plaidoyer pour le bien-être sexuel, mais un partage qui relève plutôt du bon sens, d’accueillir l’évidence au-delà des tabous.
A l’heure actuelle, tant de gens se demandent : mais où se trouve la solution à ce monde insensé, à ce monde complètement fou, à ce monde complètement parti à la dérive, où sera la solution ? Beaucoup se plaignent légitimement du manque d’humanité à tous les niveaux de la société. Évidemment, il n’y aura aucun sauveur, chacun.e de nous, tous ensemble, sommes la solution. On est appelé à faire sa propre partie du chemin. Et on verra seulement les résultats plus tard quand suffisamment d’entre nous serons bien avancé sur la voie de l’épanouissement. il n’y a rien à forcer, rien à provoquer et rien ne sert de se plaindre, il suffit de prendre ses propres responsabilités. Ce podcast, même s’il ressemble à un plaidoyer, est avant tout un message du cœur, un message d’espoir, un message de pragmatisme et de confiance parce que la clé se trouve toujours en nous. Il suffit d’y aller.
Combien de temps la société continuera à considérer la sexualité comme un tabou, comme quelque chose d’anecdotique, irraisonné, honteux, sale, sans importance, source de problèmes, qui n’a aucun impact ou aucun intérêt social alors qu’en fait c’est le cœur de l’humain ? La sexualité est à juste titre une question centrale de santé publique. La sexualité a tant de ramifications à tous les niveaux de la société (depuis soi, le couple, la famille, la vie en communauté, la vie en société). La sexualité est la voie rapide, belle, élégante, humanisante, d’amour et puissante pour les transformations tant espérées. Une source intarissable d’inspiration, d’apprentissage, de mieux-être, de changements épanouissants. La sexualité crée le lien avec soi, avec les autres, avec le beau, l’harmonie, la vie, le mystérieux. Si seulement de plus en plus de gens pouvaient comprendre, lever le voile et voir que la sexualité est incontournable pour espérer des relations et une société plus belle.
Partagez vos messages de cœur à propos de la sexualité. Comment celle-ci contribue pour vous à de plus belles relations? Qu’acheteriez-vous à cette liste de 14 points brièvement mentionnée dans le podcast ?
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On prévoit de faire un podcast de compilation de vos réponses si nous en recevons assez.
Bonne année 2025. Un monde plus beau se dessine chaque jour un peu plus.
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L’épisode via notre chaîne Youtube :
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Séquençage de l’épisode:
- [00:00:20] Introduction du sujet de l’épisode
- [00:01:30] 1. Donner plus de place au corps
- [00:02:26] 2. Le manque de spiritualité
- [00:03:50] 3. La place et la notion du plaisir
- [00:04:49] 4. La sexualité en lien avec ce que l’on reproduit
- [00:05:33] 5. Progresser collectivement, tou·te·s ensemble
- [00:06:26] 6. Comment collaborer avec un·e être humain·e ?
- [00:08:24] Parenthèse : stop aux discours de mensonge, de guerre!
- [00:09:25] 7. La notion de consentement
- [00:10:52] 8. La sexualité comme vecteur de santé
- [00:12:01] 9. La notion de cycle
- [00:12:45] 10. La sexualité nous amène au corps
- [00:13:58] L’altérité : tou·te·s différent·e·s
- [00:15:20] 11. L’ouverture du corps et du cœur
- [00:16:14] 12. Le sexe au centre du corps humain et des jambes
- [00:18:13] 13. La notion d’intention
- [00:19:13] 14. La sexualité parle du trio père-mère-enfants
- [00:20:50] Conclusion
- [00:23:05] Clôture du podcast
Transcription du podcast avec Olivier Mageren :
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Jingle: [00:00:00] « Entr’Nous » (voix féminine Katalin) ; « Entr’Nous » (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin)»
Olivier Mageren: [00:00:20] Bienvenue dans le 59? épisode du podcast “Entr’Nous”, le podcast du “Love Health Center”, un lieu localisé à Bruxelles mais disponible un peu partout sur la planète grâce, entre autres, à nos podcasts. Alors dans ce nouvel épisode, j’ai choisi de vous parler de pourquoi la sexualité est si importante, pourquoi la sexualité va transformer le monde. Alors oui, ça peut paraître ambitieux, mais je pense que c’est un lieu incontournable et essentiel de l’être humain. Et que la sexualité, ce n’est pas qu’un désir futile dénué de sens, ce n’est pas que le génital, c’est bien plus complexe et au-delà, que c’est prendre soin de soi et des autres, et donc que les répercussions sont tant individuelles que collectives. Alors je vais parcourir environ treize sujets “Pourquoi je pense vraiment que la sexualité va vraiment transformer le monde” et qu’en fait on ne pourra pas transformer le monde de manière durable, pérenne et belle en faisant l’économie de ne pas aller voir ce qui se passe dans la sexualité, je l’ai déjà mentionné quelques fois, mais pour moi ça me paraît tellement important. Je vais essayer de parcourir ces treize points de manière assez rapide pour expliciter mes propos.
Olivier Mageren: [00:01:30] 1. Alors évidemment, la sexualité tout d’abord, je pense qu’elle permettra de donner plus de place au corps, parce que je pense qu’on vit dans une société avec énormément de déséquilibres et il y a énormément de place pour le mental et l’intellectuel dans un monde qui devient peut être un peu froid d’ailleurs, même si parler parfois de psychologie et du mental, ça aide. Il y a des extrêmes dans le domaine professionnel ou autre qui démontre bien qu’en fait on a besoin d’honorer la place du corps, elle est indispensable, et c’est même un peu catastrophique de voir à quel point le corps est empreint de honte et de gêne, beaucoup plus que finalement la sphère du mental. Et c’est aussi abordé assez bien dans les pratiques de bien être, lié à la relaxation, à la méditation, au yoga, à quel point c’est important de faire le vide? Il y a des retraites silencieuses qui existent, il y a des retraites de bien-être qui sont basées sur le corps tout simplement pour être à l’écoute et équilibrer le système nerveux, ne fut-ce que pour ça.
Olivier Mageren: [00:02:26] 2. Le deuxième point, pour moi c’est lié aussi à un déséquilibre très, très, important dans le monde, c’est le manque, je pense de spiritualité. Je pense que le monde actuel dans toutes ces crises, démontre qu’on a une crise spirituelle avant tout et que tant qu’on tournera autour du pot, autour de la sexualité, mais sans nécessairement plonger dedans et comprendre à quel point les racines et les impacts de la sexualité sont puissants, et essentiels pour l’humain, et bien je pense qu’on ne pourra pas vraiment avancer collectivement. On voit bien que si la sexualité est empêchée, contrainte, si on prive quelqu’un de sa sexualité d’une manière ou d’une autre, qu’on castre une personne ou que sais-je par des contraintes, on va dire intérieur ou extérieur à soi. Dès qu’on est dans quelque chose qui est caché, honteux, on va vers l’abus et les dérives. C’est à dire qu’on dérive d’un horizon beau et qu’on se retrouve dans une destination complètement différente que c’est censé être. Et c’est assez évident de voir à quel point, quand on contraint la sexualité de manière très pathologique je trouve, on a énormément d’effets secondaires, énormément d’effets de mal-être. Toutes ces dérives amènent à un mal être profond, même colossal je trouve, et que tous ces mal-être ont de nombreuses conséquences pour la société. Alors qu’en fait, si on arrive à développer une sexualité épanouissante, et apaisée, et belle, et noble et simple, vivifiante, et bien on voit qu’en fait on va vers l’épanouissement de la personne et donc on est aux antipodes du mal-être qui est malheureusement fort présent encore à l’heure actuelle.
Olivier Mageren: [00:03:50] 3. Le troisième point, c’est aussi et avant tout la place et la notion du plaisir. Et la question que je pose souvent c’est “Quand est-ce que la sexualité va-t-elle nous nourrir? Va-t-elle nourrir notre vie?”. Est-ce que finalement, on n’a pas un peu une vie de merde parfois? De devoirs, d’obligations, de contraintes, de pouvoir? C’est tellement, tellement oppressant je trouve, et où est la place du plaisir dans nos vie intime, relationnelle et professionnelle? Alors qu’en fait on mérite une vie magnifique, très, très belle, certes imprévisible, fluctuante, mais très, très, belle. Et on voit que les personnes qui vont vers l’épanouissement de leur sexualité donnent plus de place au plaisir et au bien-être. C’est un appel à l’expansion de soi, à la découverte de soi, à faire des choses nouvelles, aussi simples parfois que simplement oser à parler à quelqu’un. Et donc ça demande d’entrer dans une sphère où on est dans l’authenticité et dans l’honnêteté. Et ce qui est déjà extrêmement puissant en soi.
Olivier Mageren: [00:04:49] 4. Le point suivant, c’est tout ce qui touche, certes, la sexualité touche à la notion de plaisir mais c’est aussi en lien avec la reproduction. C’est à dire qu’est-ce qu’on reproduit dans la vie? Donc finalement, à la conception, à l’accouchement, à l’enfantement, par le fait de devenir parent. Tout être humain vient de là, de la sexualité, de cette phase importante. Quelque part l’accouchement est au cœur de nos sociétés, on regarde comment on donne vie dans une société et on peut en comprendre énormément d’aspects de l’être humain qui y vivra dans cette société! Comment cet acte beau, noble et sacré, puissant, merveilleux et magique à la fois est considéré? Cette sexualité-là elle apporte de la vie, une porte de la société, et je pense que ça demande de reconsidérer la manière dont on accompagne les accouchements à l’heure actuelle.
Olivier Mageren: [00:05:33] 5. On voit également que les gens qui vont vers un développement de leur sexualité participent à des stages, des ateliers, des rencontres, donc il y a un côté très collectif finalement. Oui, il y a des notions individuelles, ça va de soi, mais il y a beaucoup en lien de progresser collectivement tous ensemble. C’est à dire que c’est des rencontres, des dialogues, des partages, la vulnérabilité qui s’installe et que ça transforme notre relation à soi, à notre sexualité, à l’autre, à son propre corps, et que les gens qui osent aller comprendre ce qui se passe dans leur sexualité pour aller vers plus d’épanouissement, et bien finalement c’est une démarche collective… Et on évolue de manière collective, si on est seul à évoluer, finalement ça a très peu d’impact, c’est parce qu’on le fait collectivement qu’on permet de révéler toute une beauté, une puissance et une humanité exceptionnelles. Et cette transformation collective, pour moi elle est au cœur de cette réflexion sur la sexualité.
Olivier Mageren: [00:06:26] 6. L’élément qui me vient ensuite en tête, elle vient de Peter Koenig en disant que, voilà, quand on est dans le milieu du travail ou du management, on se rend compte qu’on est avec des gens et pas des machines. Donc on n’est pas face à un ordinateur où on donne des instructions, des devoirs, des obligations, on donne des inputs et puis on s’attend à un output selon nos critères, nos envies, nos exigences. Alors qu’en fait, quand on est dans la sphère de l’intimité, de la relation, de la qualité relationnelle, qu’elle soit au travail ou dans sa vie affective, et bien en fait on se rend compte qu’on travaille avec quelqu’un qui est riche d’émotions, de talents et de créativité. Et qu’on est face à quelqu’un d’extrêmement créatif. Donc quand on dialogue par rapport à un besoin, et une objectif professionnel, on ne parle pas à un ordinateur, on parle à quelqu’un qui va cocréer avec nous. Ce n’est pas quelqu’un qu’on domine à qui on donne des ordres, c’est quelqu’un qui a une sensibilité et qui est créatif. Et c’est tout autre chose que de considérer une relation qui est créative qu’une relation qui est autoritaire. Et je pense que cette transformation, elle viendra d’autant plus vite et rapidement grâce à l’IA et à l’intelligence artificielle parce que, aujourd’hui on a l’impression que la société travaille un peu comme si on était des machines dans une usine, une machine sur un poste de travail, une machine dans un bureau, que sais-je. Alors que les années qui vont venir vont donc démontrer grâce à l’IA qu’en fait, c’est une révolution pour la société, ça va nous poser des questions c’est quoi un être humain? Comment on collabore avec un être humain? Et qu’est-ce qu’on fait? Qu’est-ce qu’on est censé faire quand il n’y a plus de programme préétabli simple d’entrées / sorties? On se rend compte qu’en fait on est dans la sphère de la créativité. Et si à chaque fois c’était différent quand on collabore? Et si dans notre relation et dans notre sexualité, à chaque fois, c’était différent? Imaginez. Et donc, cette notion que j’aime beaucoup quand Peter Koenig en parle, cette notion de collaboration, je trouve ça super, super beau. Parce que je pense que quand on comprend qu’on travaille quelqu’un de sensible, de fluctuant, d’émotionnel et de créatif, on ne peut pas travailler de la même manière que quand on considère l’autre comme externe, comme un objet, comme une pièce d’une machine ou que sais-je.
Olivier Mageren: [00:08:24] Alors je fais une petite parenthèse d’amour aussi, je parlais de la reproduction dans le point précédent, je fais une petite parenthèse d’amour à propos des guerres. C’est aussi un sujet qui pour moi, quand on parle d’amour, on parle aussi “Qu’est-ce qu’on essaye de créer et qu’est-ce qu’on aime vivre?”. Et je pense que quasiment aucune personne sur Terre ne souhaite faire la guerre, sauf des fous. Et petit clin d’œil à tous les discours internationaux à l’heure actuelle, et qui sont là depuis des siècles et des siècles…. Et c’est un peu fatiguant d’entendre toujours des discours de guerres et de mensonges, parce que les guerres n’existent que parce qu’il y a des mensonges. Elles doivent être justifiées par des mensonges pour profiter à un nombre restreint de personnes, toujours dans le secret de l’État. Et je pense que ça aussi c’est ce qui va changer un peu la société. La sexualité, pour moi, elle amène à la confiance et donc à la transparence et à l’expérience. Et il n’y a pas de place pour le secret. Certes, on n’a pas toujours l’occasion de tout dire, mais il n’y a rien de secret, tout est discutable, tout est accessible et tout est dans la transparence. De toute façon, en fait dans l’authenticité, on sait quand il y a du vrai ou du faux, notre sens subtil nous dit, nous guide quand les choses nous paraissent justes ou fausses.
Olivier Mageren: [00:09:25] 7. Le point suivant « Pourquoi la sexualité va transformer le monde? » C’est aussi parce que ça touche à la notion de consentement. Et le consentement, c’est complexe. J’en ferai un atelier prochainement, mais inévitablement, on est au-delà, on court-circuite la notion d’abus en fait, on est dans la souveraineté, la cocréation. On enlève la coercition, cette notion de contrainte et d’empêcher ou de forcer quelqu’un à faire quelque chose. On est dans une notion de liberté, de dialogue et c’est un art en fait, c’est du bon sens. Et le consentement, c’est la base de la sexualité, il y a beaucoup de choses pour lesquelles on pourrait s’inspirer de la sexualité parce qu’on développe dans cette sphère là une notion aussi complexe que le consentement qui en fait n’est jamais déployé de manière aussi belle et puissante dans les autres domaines de la vie à l’heure actuelle. C’est l’art de faire du bien et d’être bien avec soi et avec les autres. Et parfois, j’aime bien poser aussi des questions un petit peu choquantes, mais je me demande aussi dans cette question de bon sens et de consentement et de non abus, par quoi vous vous laissez parfois pénétrer? Par quoi et de quelle manière vous acceptez d’être violé, mais pas au sens sexuel du terme, mais au sens social, au sens relationnel, au sens des droits humains, au sens des droits de la vie, au sens des droits à exister et à être souverain et d’avoir autant de mérite et que les privilèges n’existent plus ou pas. Parce qu’en fait, certes, il y a le fait qu’on est tous différents est intrinsèque à la vie, mais je pense qu’il y a énormément de viols, de l’autorité, la souveraineté des gens à l’heure actuelle, pour leur faire avaler n’importe quoi.
Olivier Mageren: [00:10:52] 8. Après le consentement me vient l’idée aussi de la sexualité comme médicament, comme moyen de santé pour la santé globale du corps et de l’esprit, et bien plus encore, et comme santé spirituelle également je pense. Quand on pense au nombre croissant d’usages d’antidépresseurs dans notre société occidentale, c’est colossal. Je regardais les chiffres en France, je crois que c’est plus de 20 millions de prescriptions dans les années précédentes, c’est énorme, ça ne fait qu’augmenter. Et pour moi, ça témoigne d’un mal être global croissant. Tout autant que l’usage des drogues qui amène énormément de dérives, d’excès, de tristesse et de décrochage. Alors que si on revenait à des choses aussi simples et beaux que la sexualité, eh bien on verrait à quel point on peut faire beaucoup, beaucoup, beaucoup plus, avec quelque chose de simple et de gratuit tel que la sexualité, que via des médicaments et de la drogue. Et quand je parle de drogues, je pense aussi au sucre par exemple, ou la cigarette ou que sais-je, c’est une drogue parmi d’autres, mais elle vient nous parler de quoi finalement? De notre ennui? De notre tristesse? De notre que sais-je… Aussi de plaisir évidemment, ça va de soi, mais est-ce qu’on est vraiment maître de la situation? Souverain? A chacun sa réponse évidemment.
Olivier Mageren: [00:12:01] 9. Ensuite me vient aussi la notion de cycle. On sait bien que si on fait l’amour, c’est tout un cycle en fait, quand on fait l’amour avec quelqu’un. Et c’est un équilibre important de repos, de méditation, de calme, d’action. Et c’est cet équilibre entre aussi le sympathique et le parasympathique dans notre système nerveux central, un corps en bonne santé demande d’être vraiment à l’écoute des signaux subtils et des cycles de la vie en fait, des fonctions de la vie. Et je pense que le corps est tellement négligé que ce qu’on voit dans la société extérieurement reflète la manière dont aussi on donne de la place à l’écoute et au soin de nos propres cycles, et que tout est assez magique dans le fonctionnement du corps, tout est bien équilibré quand le chef d’orchestre est à l’écoute de la mélodie qu’elle exprime, enfin voilà
Olivier Mageren: [00:12:45] 10. La 10? notion, c’est celle au corps. La sexualité, elle nous amène au corps, il n’y a pas de sexualité sans corps. Et comme le corps évolue toute la vie, comme je le dis souvent, et bien en fait, si le corps évolue, manifestement, inévitablement, ça nous pose la question notre relation à la mort. Et donc là, on est dans un sens très spirituel du sens de la vie. Finalement, parler de sexualité, c’est parler du corps, de la jeunesse et puis de la vieillesse et tout ce qui se trouve entre les deux. Et comment on honore la vie et quel sens on lui donne en fait? Mais on fait face à la mort, donc aux vraies priorités et aux valeurs de la vie. Alors je pense que tant que la sexualité sera considérée comme une île à part, tant dans notre vie que dans la vie globale et sociétale, en lien avec la honte, la culpabilité, le secret, les abus, les conflits intérieurs et extérieurs. Parce qu’en fait les conflits sont tant intérieurs qu’extérieurs, sans faire de lien simplifié, mais néanmoins, on le voit dans la société, je pense qu’on ne pourra pas prétendre à une société plus belle. Alors que la sexualité, c’est noble, c’est sacré, c’est incontournable, c’est surprenant et c’est tentaculaire à la fois. Il y a tellement de moyens de pouvoir comprendre et faire des petits pas et des grands pas dans notre vie, pour un mieux-être, en allant simplement ouvrir cette boîte de notre relation à la sexualité.
Olivier Mageren: [00:13:58] 10 bis. Le 10? point, c’est aussi l’altérité. L’altérité, le fait d’être tous différents, et que c’est intrinsèque à la vie. Et que c’est lié à notre joie, à notre plaisir, à notre bien-être. Parce que si on est tous différents, c’est aussi parce qu’on a des désirs, des envies, des motivations, des talents qui sont fluctuants, dans une diversité de combinaisons incroyables. Et parfois, il y a des jeunes qui sont extrêmement plus talentueux que des adultes sur certains domaines ou vice versa que Sais-je. Mais il y a toute cette notion du plaisir et qu’en fait il n’existe pas de standard, il n’y a pas de modèle, il y a juste votre modèle à vous: de vivre pleinement votre vie. Et effectivement parfois il faut se poser la question “À quel moment de la vie ça nous concerne le plus?”. Quand, où, où aller et comment y aller? Avec qui? Avec soi? Mais avec quelle partie de soi on avance dans la vie? Avec la honte, la confiance, l’audace, le courage, la confiance, l’estime de soi ou que sais-je d’autre? Parfois, c’est vrai qu’on a l’impression qu’on court après des choses futiles, alors que l’essentiel, c’est plutôt de ralentir. Et ce qui est assez paradoxal, c’est que dès qu’on parle de ralentir et d’aller voir ce qui se passe dans la sexualité et d’amener des notions de slow sex par exemple, paradoxalement, c’est la voie rapide vers l’évolution réelle de la société, d’une société beaucoup plus belle, une société beaucoup plus épanouissante parce qu’en fait on s’occupe de l’humain avant tout.
Olivier Mageren: [00:15:20] 11. Un autre élément, le 11? pour moi, c’est l’ouverture du corps et du cœur. C’est pour ça que la sexualité va transformer le monde. Parce que quand on parle de sexualité, c’est vraiment le corps qui s’ouvre à soi et à l’autre, à l’ineffable et à ce qu’on ne maîtrise pas. Et le corps et le cœur s’ouvrent à quelque chose. Et l’esprit est juste au service en fait, c’est en lien avec le premier point où finalement le mental et l’intellectuel ont tellement de place dans notre société, c’est disproportionné, déséquilibré et ça ne peut créer que des problèmes supplémentaires. Alors que de ramener dans le silence, dans le mouvement, dans la joie, dans le chant, dans la simplicité de l’expression du corps spontané, dans l’ouverture du cœur qui aime qui il est et le monde, le mental, l’esprit est au service à ce moment-là. On n’est pas dans un monde froid, mental, superficiel, cruel et déraisonné, on entre dans quelque chose de chaleureux, de convivial, de joyeux, de pétillant, de vitalisant, c’est une connexion à soi et aux autres.
Olivier Mageren: [00:16:14] 12. Le deuxième point, c’est un peu cocasse, c’est le fait que si on regarde la position du génital sur l’être humain, en réalité, si on est nu, si on regarde un adulte, homme ou femme ou… Nu, le contraste de la zone génitale et pubienne, les poils, la couleur des poils sur la peau, bien souvent, peut-être pas pour tout le monde, mais en tout cas bien souvent, et bien on voit bien que c’est au milieu du corps. Le milieu du corps, c’est le sexe, c’est là d’où on vient, c’est là d’où émerge toute la société, c’est le cœur du corps finalement. Certes, le cœur de l’amour, le cœur du battement de cœur est magnifique, c’est le corps le centre du buste, oui, du buste, mais pas le centre du corps. Et quand on considère vraiment, si on voit ces différents symboles, entre autres de Léonard de Vinci, cet homme où on voit bien que le centre du cercle, quand une personne, un humain, ouvre les bras et les jambes avec confiance, le centre est le sexe. Et le grand oublié dans tout ça, c’est les jambes finalement. Parce qu’en fait, si le sexe est bien le centre, alors les jambes, où sont-elles? Les jambes viennent nous parler de qui on est finalement. Qui sommes-nous? C’est quoi notre identité? Et aussi les jambes elles nous disent Mais où tu vas? Quels sont tes choix, tes décisions, tes motivations, tes élans de vie? À quoi tu consacres? Quelle est ta direction, ton horizon, tes rêves? C’est l’importance de prendre conscience des jambes, c’est de prendre conscience de nos choix. Et j’ai aimé, j’avais vu dernièrement cette petite clin d’œil sur le langage des oiseaux sur la pyramide si célèbre dans le symbolisme humain, mais pyra mide, le feu du milieu, je trouve ça assez cocasse quand on parle d’énergie sexuelle. Alors je me demande, jusque quand on va continuer à, socialement, collectivement, à faire l’autruche? Voyons, voyons. Est-ce qu’il n’est peut-être pas temps d’arrêter de faire l’autruche, pour soi et pour la société? C’est fini peut-être d’avoir autant de honte et de Tabou! Il suffit simplement, en toute simplicité, d’aborder les choses telles qu’elles sont, sans les embellir, sans les noircir, de les prendre telles qu’elles sont et de les intégrer et de les transcender.
Olivier Mageren: [00:18:13] 13. Le point suivant. Finalement, j’aurais un point supplémentaire, c’est la notion d’intention. Pour moi, ce n’est pas possible d’enlever dans l’expression physique d’un corps et donc de la sexualité, la notion d’intention. Parce que cette notion de pourquoi va nous chercher sur nos motivations, mettre de la clarté, de l’authenticité, de l’honnêteté et de conscientiser des choses qu’on n’avait pas nécessairement nommées avant. Ça fait référence au podcast précédent sur les 237 raisons de faire l’amour. On peut faire l’amour parce qu’on a envie de revivre une expérience, parce qu’on veut consciemment se confronter à quelque chose. Mais il y a une infinité de possibilités. Et faites confiance à la vie, elle sait où elle vous mène en fait, si vous ne savez pas où vous allez, elle sait où elle vous mène, et ça vous amène toujours beaucoup plus loin que ce que vous imaginez. Mais cette notion d’intention, elle est fondamentale pour sentir cette souveraineté, cette joie et cette vitalité à l’intérieur de soi. C’est qu’on est des êtres souverains et qu’on n’est pas le pion ou l’objet de quelqu’un d’autre. On est soi, responsable, et responsable de la société aussi finalement, en prenant soin de soi.
Olivier Mageren: [00:19:13] 14. Le quatorzième point, c’est la connexion au fait que la sexualité parle du trio père-mère-enfants, et c’est la base de la construction de la société, tout en découle, père, mère, enfants. Inexorablement, tout est imbriqué, intriqué, dans un espèce d’énorme hologramme, et donc socialement, ça nous amène à savoir comment on va collaborer avec les autres. Est-ce qu’on souhaite abuser des autres, tirer profit? Ou bien on souhaite tant leur bonheur que le nôtre est qu’aucun des deux n’est prioritaire, et que les deux vont gagner, ou bien les deux vont perdre. Je pense que la sexualité, elle a beaucoup à nous apprendre et c’est la clé d’une société beaucoup plus belle. Et même, on pourrait y arriver beaucoup plus rapidement parce que cette sexualité, comme je l’expliquais dans un podcast sur le tantra, c’est considéré depuis longtemps comme la voie rapide de l’éveil et de la transcendance de beaucoup de sujets. Encore faut-il oser y aller. Et vous savez, si vous pouviez participer à des consultations de sexologues, vous seriez tellement émerveillés de voir que les discussions intimes sont si belles qu’on va à l’essentiel, On va au cœur de la vie et des émotions, qu’inévitablement on touche à des points sensibles, qui réellement ont un impact sur la société, réellement. C’est tellement émouvant, et simple à la fois, qu’on ralentit, qu’on se rend compte que c’est un travail de fourmi, un travail intime et caché, qui n’est pas visible, et qui pourtant aura des impacts certainement sur plusieurs générations, puisque si on traite des sujets pour soi, et bien on se libère soi et les autres, et notre descendance de tous des travers qu’on aurait accumulé inutilement et dont on peut se libérer dès à présent.
Olivier Mageren: [00:20:50] Alors voilà, la sexualité, évidemment, elle va transformer le monde parce qu’elle parle de vitalité, de liberté, d’humilité, de sacré, de simplicité, de joie, de légèreté, de souveraineté dans nos choix. D’honnêteté, de spontanéité et de plaisir, et donc de qualité de vie. Ça nous amène à la confiance en soi, au bien-être, à l’apaisement, à la rencontre, à la communication. Comment on développe notre habilité à communiquer? Imaginez une société où les citoyens seraient à un tel degré de confiance, investis, responsables, qu’ils se connaissent tellement bien: “Qu’est-ce qui se passerait collectivement?”. Et bien je pense qu’ils exigeraient de leurs représentants autant de valeur, et donc inévitablement une nouvelle société naitra, sans effort, sans combattre, sans bien, sans mal, mais simplement en se posant les questions fondamentales. Tant qu’on ne s’est pas trouvé, je ne pense pas que la société pourra construire sur des plus belles bases. La société continuera à trébucher. Et quand on parle de politique par exemple, et de sujet social, on parle de tabous tels que le sexe, le pouvoir, l’argent et la mort. Le sexe qui nous fait penser à l’individu puisque sécaré, l’étymologie du mot sécaré, c’est à dire qu’on est séparé, on est des individus indépendants et libres, et donc on parle de respect, et de choix, et de différence. Le pouvoir nous amène à l’autorité, mais l’autorité c’est auto soi-même, c’est faire ses propres choix. L’argent c’est cette énergie mais c’est surtout les valeurs, à quoi on donne de la valeur dans cette société?
Olivier Mageren: [00:22:22] Quelles sont les vraies valeurs de notre société à l’heure actuelle? On se réfère à quoi? À quelles valeurs, dites-moi? Et la mort nous amène à ce sens de la vie. On est ici pour un moment éphémère. Est-ce qu’il serait peut-être pas mieux d’en prendre soin? Alors, vous, qui choisissez-vous comme représentant de la société? Et peu importe la structure ou le modèle d’organisation sociétale qu’on aura choisi, ce ne sont que des façades, si dans notre cœur, on est en lien avec les plus belles notions qui sont enracinées dans une vie sexuelle épanouie, inévitablement le monde se transforme, et collectivement, les représentants qu’on choisiront nous feront vibrer de joie et d’amour. Quand est ce qu’on parlera d’amour dans cette société? Partout.
Olivier Mageren: [00:23:05] Alors, je le répète, comme je l’ai commencé, la sexualité, pour moi, n’est pas qu’un désir simple et futile et dénué de sens. Il est enraciné dans énormément de notions fondamentales d’épanouissement. Et non, la sexualité n’est pas que le génital, on le sait bien, mais encore faut-il plonger et d’en voir les conséquences et d’en prendre la responsabilité. Et ça, c’est facile, parce que c’est un chemin d’ouverture et d’épanouissement, c’est un éveil vers le corps et l’âme en fait. Le génital, c’est une porte d’entrée, comme pour l’accouchement, comme pour la société, mais aussi d’où l’accouchement de notre âme, j’imagine. Et la sexualité, c’est ce soin à soi et aux autres, d’une attention d’amour et de prendre soin. Et quand on dit aimer, ce ne sont pas des croyances, c’est un mot qui découle, qu’on a peut-être même pas besoin de nommer parce que c’est concret, tangible, pragmatique, visible. À quoi bon dire je t’aime? Puisque de toute façon on le voit que la personne nous aime! À moins que ça soit un je t’aime qui est creux, qui n’est pas manifesté dans la matière, qui n’est pas concret et tangible. Alors une fois que le mot amour n’est simplement qu’un mot qui nous rappelle une somme de souvenirs colossal qu’on a vécu avec des gens, notre partenaire, par exemple, nos proches, nos collègues, et qu’on se souvient d’énormément de moments d’attention, de qualité, de respect, et de vitalité, on saura que le mot amour sera concret dans notre société. Parce qu’il est tellement rare de parler d’amour et de sexualité en public à l’heure actuelle. Alors voilà, c’est ce que j’avais envie de vous partager aujourd’hui le pourquoi la sexualité va transformer le monde. Et j’aurais pu continuer la liste. Mais je pense que ces éléments-là sont suffisamment explicites pour vous expliquer à quel point mon travail de sexologue, je le fais avec beaucoup de cœur et de passion, parce qu’on agit à tellement de niveaux de bien-être, de bien-être pragmatique et simple du quotidien, mais aussi avec des effets sur le long terme et plus globaux, qui touchent la société, qu’en fait c’est un chemin infini d’épanouissement. Et donc, ben voilà, j’ai quitté un monde de l’ingénierie pour revenir au cœur de l’humain, et je suis ravie de voir l’audience du podcast augmenter année après année, je vous remercie, certains nous envoient de temps en temps des retours ou des questions aussi, suite au podcast par notre plateforme Vodio, vous pouvez nous laisser des messages vocaux. Et c’est vraiment très, très, agréable parce que ça crée du lien qu’on ne voit pas nécessairement quand on enregistre un podcast. Mais on espère que ce message, comme une bouteille à la mer, sera capté et écouté, et touchera le cœur et le corps des gens, de vous les auditeurs-auditrices, et j’en suis ravie, voilà. Alors je vous souhaite une très, très, belle journée, rendez-vous dans le prochain épisode, à tout bientôt.
Jingle: [00:25:42] « Entr’Nous » (voix féminine Katalin) ; « Entr’Nous » (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin)»