Nicolas Yoroï : kinbaku, shibari, bondage et sexualité #21

Nicolas Yoroï

Nicolas Yoroï : le terme Shibari est assez connu, mais on devrait plutôt utiliser le mot Kinbaku, l’art du bondage.

Le kinbaku est-il une pratique sexuelle ? Quels liens existe-t-il entre le kinbaku et la sexualité ?

Quels pourraient en être les bénéfices ?

Le kinbaku est une voyage (“journey”), dont le chemin et le résultat sont tout aussi importants l’un que l’autre. 40% de la population occidentale aurait un fantasme de se faire attacher. Nicolas nous invite à découvrir une multitude de réflexions liés à cette pratique.

D’après Nicolas Yoroï, il y a une grande différence entre sexualité et intimité avec des vrais ponts et vrais outils communs. On aurait probablement encore plus de problème avec l’intimité qu’avec la sexualité.

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Séquences du podcast avec Nicolas Yoroï

2:40 – Je pense qu’il y a une grande différence entre sexualité et intimité avec des vrais ponts et vrais outils communs. On a probablement encore plus de problème avec l’intimité qu’avec la sexualité.

3:20 – Quelle est ta définition à toi du shibari selon ta manière de pratiquer ?

4:10 – L’apport du Japon à l’art du bondage est que la manière d’arriver au résultat et le résultat sont tous aussi important l’un que l’autre. Le processus, le voyage (« journey » en anglais) est très important. L’art est surtout tout ce qui permet d’arriver à l’endroit désiré.

4:55 – Qu’est ce que la pratique du Shibari peut apporter aux partiquant.e.s ? Autre façon de découvrir son corps.

6:30 – Se reconcentrer sur soi-même et sur l’instant présent. Outil efficace pour se connecter à l’ici et maintenant. Outil puissant pour se reconnecter à soi-même.

7:40 – 40% de la population occidentale aurait un fantasme de se faire attacher. Oser le laisser-aller.

10:38 – C’est un dialogue, ce qui arrive dans l’un arrive dans l’autre. Il faut un vrai laissé aller pour pouvoir diriger une personne. C’est voir tous les signes extérieurs, il faut lâcher prise au fond de soi, il faut savoir pourquoi on veut faire cela à cette personne; et qu’est-ce que cette personne est capable de recevoir.

11:55 – Essayer d’enlever le langage parlé, qu’est ce qu’on a à se dire ?

13:50 – Ancré dans le sol et libéré dans l’esprit.

14:10 – L’une des meilleures façons quand tu es attaché d’être en résonance avec toi-même, c’est d’écouter cette impulse extérieure qu’on est en train de te mettre et qui va donc t’obliger à voir comment toi tu réagis. Mais donc si tu n’as pas d’écoute très profonde sur ce que l’autre va te proposer, il y a une grande possibilité que tu sois en opposition, donc en opposition à l’autre, avec toi-même, avec tous. Donc sans l’écoute de la personne qui va me diriger, tu peux pas aller très loin. C’est proche de 2 arts : Le massage Thaï est réussi quand toi en tant que masseur.e tu vas mieux. Et l’art de l’équitation, où les 2 respiration de ces 2 mammifères qui ne font pas du tout le même poids sont énormément en connexion. On réveille la capacité naturelle du cheval.

15:30 – Pourquoi es-tu arrivé à cet art, et pourquoi y consacres-tu ta vie ?

16:20 – Les échanges de pouvoir ne me paraissaient pas ni violents ni destructeurs, mais amène quelque chose d’érotisant et bénéfique.

17:30 – Aujourd’hui, peut-être a-t-on un accès à tout trop facile, le coté prendre son temps, « journey », permet de vivre chaque étape, y prendre plaisir. Sur chaque plateau d’apprentissage, prendre le temps de l’explorer, prendre plaisir et déception.

18:15 – Se mettre en face des choses qui sont souvent considérées comme négatives, la douleur par exemple. Tu ne peux pas comprendre le confort, si tu n’as pas contacté la douleur. La tristesse, tu ne peux pas avoir la joie si tu n’as pas exploré la tristesse. On peut faire sortir la colère via les cordes. Tu peux pas explorer l’amour sans avoir contacté la colère.

18:50 – Travail des limites via les cordes. Sans approche manichéen (blanc ou noir) mais d’engendrement. L’un engendre l’autre. Tu vis dans ces cycles, tu vis les émotions dans ces cycles. Les accepter.

19:50 – Comment fais-tu voyager à travers ces 3 émotions par le moyen des cordes ?

21:10 – La corde est un amplificateur. Moi je ressens cela et à travers la corde et l’obligation de te recentrer sur toi-même, tes propres organes, et propres sensations, j’y glisse ma propre émotion et on va voir comment cela résonne au fond de toi. Et on ne va pas s’arrêter là, ça va engendrer autre chose.

22:10 – Le relâchement.

24:50 – On offre un territoire protégé et encadré qui offre un espace d’expérience.

25:35 – Est-ce que le shibari est lié à la sexualité, non, si oui comment ? Lien avec activité artistique qui t’amène à te dépasser, utile à tous les aspects de la vie, donc aussi la sexualité…

28:50 – Le plus important d’après moi c’est la recherche d’intimité et comment la partager avec quelqu’un d’autre.

31:28 – Remettre de la conscience, c’est le voyage.

33:20 – Plaisir et discipline. Les 2 sont extrêmement liés. Le rituel (discipline) libère. Reconnaitre les premiers plaisirs.

37:20 – Je pense que l’art des cordes est basé sur la séduction.

39:07 – L’influence des uns sur les autres avec notre propre énergie qui va créer une dynamique. Tu ne sais jamais qui est en train d’aider l’autre. La position de guide est celui qui a déjà une expérience plus importante par son temps et travail mais pas toujours le plus avancé.

41:45 – Conseil d’un sensei d’Aïkido : Comment pensez-vous que je puisse continuer à progresser alors que mes maîtres sont morts ? Si j’arrête d’évoluer, je suis mort. (sensei terme japonais qui signifie littéralement « né en premier » désignant « celui qui était là avant moi”) Et bien c’est simple, je passe mon temps à regarder les débutants, ils sont pleins de nouvelles idées (ni bonnes ni mauvaises, justes nouvelles). Qu’est-ce que les nouvelles idées ouvrent comment nouvelles portes, comme nouveau chemin de travail et de compréhension ?

43:00 – L’importance d’aller vers quelque chose d’organique. La vie est organique, elle s’adapte à tout et trouve des solutions à tout.

44:00 – Si vous êtes intéressé par le shibari, comment puis-je procéder ?

45:38 – Nicolas Yoroï : ton conseil aux auditeur.e.s ? Prenez du temps, prenez plaisir, parlez de ce qu’il y a au fond de vous. Allez vers des activités humaines, simples, créatives, joyeuses.

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