La masturbation : une exploration de soi #4

La masturbation : Camille invite à la réappropriation de ses sensations corporelles, de soi, de son plaisir, de ses orgasmes.

Une histoire unique qui surprend par ses expériences étonnantes.

En partant d’une masturbation mécanique vers l’exploration curieuse de nouvelles sensations, Camille découvre un usage étonnant et merveilleux de la masturbation, et une dimension créatrice et spirituelle de l’énergie sexuelle.

Elle invite à ouvrir ses horizons : Et si nous pouvions intentionnellement utiliser notre énergie sexuelle pour autre chose que l’orgasme? A qui ou a quoi dédieriez-vous votre prochain orgasme?

1:56 – Le premier moment clé: La redécouverte de la masturbation.

8:06 – Le deuxième moment clé: Découvertes des sensations de douleur dans le bas ventre lors des relations sexuelles.

9:05 – Transformer ses attentes par des explorations. Camille invite à se détendre par la respiration.

10:06 – La respiration a éveillé des sensations qui semblent contradictoires, un paralysie des mains et pieds, mais aussi beaucoup plus de sensations orgasmiques, plus de plaisir !

12:35 – Début de nouveaux apprentissages, et découvertes de sensations différentes.

13:50 – L’usage de la respiration.

14:29 – Les douleurs m’ont incitée à faire les choses différemment.

14:50 – Ma sexualité a évolué en parallèle de mon parcours de développement personnel. Comme si ma sexualité était le miroir de mes autres évolutions.

15:20 – Les troisième moment clé: Ouverture vers la dimension spirituelle de ma sexualité, ma puissance féminine, la circulation de l’énergie sexuelle.

16:02 – On me découvre des cellules précancéreuses.

16:51 – Je conscientise que l’énergie sexuelle est une porte vers des niveaux spirituels différents.

17:45 – Camille redirige l’énergie sexuelle pour asssainir son corps en combinant masturbation, visualisation et orgasme.

19:45 – Camille conscientise la puissance de sa propre énergie et s’ouvre à l’exploration d’autres sagesses.

20:18 – Invitation à juste ressentir l’énergie sexuelle, sa localisation, son mouvement…

20:50 – Et si vous utilisiez intentionnellement votre énergie sexuelle pour autre chose que l’orgasme? A qui ou a quoi dédieriez-vous votre prochain orgasme?

 

Compléments d’informations et conseils à propos de la masturbation et de la sexualité

Votre sexualité évolue comme un miroir de vos évolutions personnelles. Cela est valable pour vous, mais aussi pour votre partenaire. Prenez-conscience que chacun.e évolue et que votre sexualité et celle de votre partenaire évoluera aussi au fil des années. Anticipez ces changement. Considérer les changements comme chose normale. Accompagnez-les. Discutez-en avec votre partenaire (écoutez aussi notre 22e podcast, le témoignage de Katalin, en version anglaise). 

Chacun.e pratique la masturbation d’une manière et pour des intentions qui lui sont propres. Les manières sont extrêmement variées. Le site Oh my god yes dédié au plaisir féminin votre offre une source d’éveil fantastique. Alors que l’aspect physique de la masturbation est fortement documenté, rare sont les sources qui développent l’aspect non physique et l’intention. Quelle est votre posture mentale? Quelle est votre conscience des sensations et de l’usage de cette énergie sexuelle fabuleuse? Méditer sur l’énergie sexuelle peut accompagner des démarches de développement personnelles et de développement spirituels.  L’énergie sexuelle est plus que probablement un source possible de guérison. Les études scientifiques sur cette thématiques vont probablement fleurirent dans les années à venir. Un livre L’orgasme thérapeutique vous offrira probablement des pistes de réflexions. La Méditation Orgasmique vous permet également de prendre conscience de l’énergie sexuelle d’une tout autre manière. On vous souhaite une belle exploration et découvertes. 

Transcription du podcast:

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Camille B.: [00:00:00] Entre nous est un podcast vivant où on parle avec authenticité de sexe, et on vous invite à explorer votre relation à votre sexualité.

Jingle: [00:00:08] “Entr’Nous, Entre nous”.

Camille B.: [00:00:14] Bienvenue dans ce quatrième épisode d’Entr’Nous. Ce quatrième épisode est enregistré en plein cœur de Bruxelles, à deux pas de la Grand-Place au Love Health Center. Il est rendu possible grâce à deux a.s.b.l “Inspired By” et “The Podcast Factory org”. Je suis Camille Bataillon et je suis au micro avec Olivier Mageren avec qui nous avons co-créé le Love Health Center et avec nous il y a aussi Camille Rimbault d’INSPIRE by. Pour cette première saison, nous avons décidé de coproduire ce podcast Entr’Nous, c’est à dire le Love Health Center et “Inspired By” qui nous permet en fait d’avoir un enrichissement dans les conversations et d’apporter un regard extérieur.

Olivier Mageren: [00:00:48] Le thème de ce podcast est sexualité et soi, c’est à dire comment je me sens, moi, avec ma sexualité. Et pour rappel, évidemment, la sexualité, c’est une histoire personnelle avant tout. C’est un apprentissage au cours d’une vie personnelle et unique. Et ce qu’on vous invite, c’est de comprendre l’autre dans son histoire à lui et dans un processus évolutif. On est tous en changement permanent, soi, et l’autre, et c’est de se rencontrer à un moment donné.

Camille B.: [00:01:15] Aujourd’hui, dans ce quatrième épisode d’Entr’Nous. Nous allons parler de trois moments clés de la sexualité. Alors, lors du deuxième épisode et du troisième épisode, Olivier et moi-même avons échangé sur trois moments qui nous paraissaient importants dans notre sexualité. Et Camille Rimbaud, en nous écoutant, a eu cette envie de partager, elle aussi, des moments inspirants dans sa sexualité. Et comme nous sommes ouverts justement au partage, à la discussion et que nous sommes curieux, nous l’avons invitée à nous raconter un petit peu plus ces expériences. Alors, Camille, quel est ce premier moment clé, ce premier moment charnel dans ta vie intime et sexuelle?

Camille R.: [00:01:52] Alors le premier moment qui m’est venu lorsque j’ai réfléchi à ce podcast, c’est vraiment en fait une période de ma vie où j’ai redécouvert ma sexualité après avoir été plusieurs années en couple en fait, je me suis rendu compte que j’avais très peu exploré. Et une des premières choses que j’ai ré exploré, c’est la masturbation. En fait, jusqu’à mes 25 ans à peu près, ma seule manière de me masturber c’était en utilisant le pommeau de douche.

Camille B.: [00:02:19] Beaucoup de femmes d’ailleurs.

Camille R.: [00:02:21] En fait, je ne m’étais jamais vraiment posé la question, mais j’ai eu cette espèce de peur de me dire, la personne avec laquelle j’étais à ce moment-là, qui m’invitait, qui m’a invitée à me toucher devant lui, je me suis dit “Mais je ne sais pas faire”. Et donc, en fait de cette invitation est née une exploration personnelle de me réapproprier mon corps, de me réapproprier ce moment de masturbation. Et ce moment était vraiment dans un contexte d’exploration, donc d’exploration, d’érotisme, d’écriture, de création en fait, d’espaces, où la sexualité pouvait être explorée beaucoup plus que ce que j’avais fait jusque-là.

Camille B.: [00:03:00] Et dans cet espace, justement, quelle était ta manière de te toucher? Est-ce qu’il y avait une manière récurrente qui revenait, un moment propice dans la journée, une position un peu plus confortable, des outils, des accessoires qui te faisaient, qui t’aider en fait, à te réapproprier en fait ce moment intime, ce moment à toi.

Camille R.: [00:03:19] Alors je pense que quand j’ai commencé, alors au niveau de la position, c’est pas très varié chez moi: c’est allongé, le moment peut varier par contre, et ça a été assez régulièrement avec des pornos.

Camille B.: [00:03:32] Et donc le support visuel t’aide dans ces moments-là.

Camille R.: [00:03:36] Je pense qu’en fait j’avais vraiment besoin de me redécouvrir. Et donc du coup, le fait d’aller explorer ce qui les désirs que je pouvais avoir, les fantasmes que je pouvais avoir, j’essayais de mettre des mots dessus, pas forcément en “face to face”, mais que ce soit via des messages, des mails, des choses comme ça, des lettres, m’a permis de me rendre compte que j’avais vraiment joué dans un espace qui était très, très, limité jusque-là.

Camille B.: [00:04:01] Donc limité, tu veux dire, dans le sens où c’était avant qu’avec un pommeau de douche, pour toi c’était important en fait que ce soit différent?

Camille R.: [00:04:10] En fait c’était très limité, que ce soit la masturbation ou juste l’exploration de l’érotisme en fait et du désir, était vraiment très cantonné à quelque chose de très simple en fait. Probablement une vision que j’avais de la sexualité qui était…. Je ne sais pas, là les mots que j’aurais envie de dire c’est “pas très excitante” et pourtant ça l’était mais… C’était plus mécanique, il y avait moins d’exploration, c’était des mouvements qui étaient répétitifs, c’était des situations qui du coup dans la douche, ce n’est pas hyper, sauf si on a trois douches chez soi, c’est pas, c’est pas hyper, comment dire, varié. Et donc voilà, le fait de pouvoir mettre cette pratique-là aussi du coup, lors de relations sexuelles ou de jeu avec les partenaires que j’ai pu avoir, a complètement changé ma vision de ma sexualité.

Camille B.: [00:04:59] Est-ce que tu dirais du coup, en ayant cette activité masturbatoire beaucoup plus variée, beaucoup plus différente, t’a aidé à la transposer dans ta vie intime avec tes autres partenaires?

Camille R.: [00:05:08] Oui, je pense que ça a vraiment ouvert cette envie d’exploration. Et donc du coup de pratiques différentes. Je pense que c’est encore, et je pense que de toute manière l’exploration est permanente, et qu’on a tendance aussi un peu en tant qu’être humain à rester là où on connaît. Donc si on sait que dans cette position, avec ce mouvement là, ça marche bien, ben on va peut-être pas avoir tendance à aller essayer dans une autre position, avec un autre mouvement pour voir si ça marche aussi bien. Parce que ce dont je me suis rendu compte, lorsque j’ai commencé cette exploration, c’est qu’il m’a fallu un certain temps avant de réussir à venir en me masturbant avec mes doigts. Et donc du coup, en fait, c’était aussi toute cette patience que ça m’a appris d’aller explorer les sensations sans forcément savoir est-ce que ça allait marcher ou est-ce que ça allait pas marcher?

Camille B.: [00:06:00] Donc explorer les sensations. Et pour toi, l’objectif, est-ce que c’était d’atteindre quelque chose en particulier? Parce que là, j’ai l’impression, tu disais voilà, il y a eu, ça a pris du temps et que quand même, l’objectif était d’atteindre l’orgasme. C’est ça?

Camille R.: [00:06:12] Complètement. Et je pense que ça, j’en parlerai après, ma vision a un peu changé maintenant. Mais clairement, à l’époque, c’était “Ok, est-ce que j’arrive à venir de cette manière-là?” Et donc, même si j’ai accepté que ça prenne le temps nécessaire, il y avait quand même cet objectif en ligne de mire.

Olivier Mageren: [00:06:32] Oui, merci Camille pour ce partage. C’est très inspirant et pertinent de se rendre compte à quel point on s’habitue à certains types de stimuli et qu’effectivement, pour changer, on doit s’éveiller à quelque chose d’autre. On doit éveiller notre corps à d’autres sensations. Avec ou sans pression, avec ou sans attendre, mais néanmoins se laisser porter parce que le corps peut nous apporter, comment il peut nous éveiller à autre chose dans cette curiosité, je dirais un peu joyeuse aussi, et pétillante, d’une recherche de sensations différentes.

Camille R.: [00:07:00] Si je rebondis, avant de passer au partage suivant, je me suis du coup rendu compte en fait, lors de cette exploration, qu’un certain nombre des femmes que j’avais autour de moi avaient aussi, j’ai envie de dire, cette exploration un peu tardive, d’autres non, pas du tout. Mais autant je me suis dit à un moment donné “Ouh la la, je suis un peu toute seule, comment ça se fait que je n’ai pas exploré davantage avant?” Et en fait, en en discutant, je me suis rendue compte que j’étais absolument pas un cas isolé.

Camille B.: [00:07:29] Non, tu n’es pas la seule et effectivement, et j’en parle dans le podcast précédent, où moi j’ai vraiment, j’appelle ça la découverte de la masturbation consciente où j’ai vraiment appris à me masturber et j’avais 25 ans. Donc pareil et des fois je me dis “C’est bien de le dire haut et fort parce que souvent on a peut-être cette honte de se dire ben mince, en fait je suis en retard. Les autres filles ont dû se masturber, il y a le pommeau de douche, il y a des trucs comme ça”. Et moi, il n’y avait pas forcément cette envie, en tout cas ce désir très, très, prononcé, il l’a vraiment été ces dernières années. Donc voilà, la sexualité, elle est, elle est évolutive.

Olivier Mageren: [00:08:04] Camille, quel est le deuxième élément important dans ta vie sexuelle que tu souhaites nous partager?

Camille R.: [00:08:12] Alors je pense que le deuxième est un peu consécutif à celui-là, et c’est vraiment encore dans la découverte des sensations et dans la découverte de mon corps, je me suis retrouvé à un moment donné à avoir des douleurs lors des rapports sexuels, ce qui était dans le bas du ventre, ce qui n’avait jamais été le cas. Et donc en fait, il y avait vraiment des moments de contractions intenses en fait du bas du ventre. Et donc voilà en fait j’avais deux choix à ce moment-là, c’était soit j’ai envie de dire continuer et forcer un petit peu, soit ne pas le faire. Et en fait, en ayant cette envie de quand même continuer à avoir des rapports sexuels, parce que je pense que, sans rentrer dans les dans les détails, mais il y a quand même cette envie en fait, cette attente, cette pression même potentiellement parfois d’avoir des rapports sexuels. Et en fait, je pense que c’est la première fois de ma vie où j’ai vraiment pu transformer cette attente que je pouvais avoir par rapport à moi-même et que mon partenaire pouvait avoir aussi, en exploration. Et donc du coup, j’ai commencé à utiliser la respiration, ce que je faisais pas consciemment avant et donc j’ai vraiment commencé à vouloir détendre vu que je sentais que le bas de mon ventre était contracté, j’ai commencé à respirer de manière plus profonde pour détendre.

Camille B.: [00:09:36] Et donc tu parles d’une respiration abdominale alors. 

Camille R.: [00:09:39] Oui, une respiration abdominale basse quoi, donc j’allais vraiment comme si je gonflais d’air en fait toute ma zone sexuelle pour détendre les contractions.

Camille B.: [00:09:48] C’est intéressant. Et ça, tu le faisais alors… À quel moment est ce que tu le faisais: pendant l’activité sexuelle pénétrante, ou est-ce que tu le faisais à d’autres moments?

Camille R.: [00:09:56] Non, je le faisais pendant. En fait, je le faisais quand ça commençait à faire mal, ou avant; mais j’ai envie de dire: pendant la pénétration. Et ce qui a été assez intéressant en fait, c’est que ça a éveillé dans un premier temps, alors j’ai pas la chronologie, je ne me souviens pas exactement, mais ça a éveillé deux choses. Premièrement, une espèce d’hyper ventilation. Dont je ne me suis pas vraiment rendu compte, mais où j’ai commencé à voir des espèces de paralysie dans les mains, dans les pieds et dans les jambes.

Camille B.: [00:10:27] Est ce que tu respirais trop vite? Trop fort? Trop…

Camille R.: [00:10:31] J’ai pas l’impression, mais je devais respirer davantage que d’habitude, et donc probablement avoir un afflux d’oxygène qui était supérieur à ce que mon corps avait l’habitude de gérer.

Camille B.: [00:10:42] C’est ça? Tu espérais d’une manière dont le corps n’avait pas l’habitude quoi!

Camille R.: [00:10:45] Oui, tout à fait. Et du coup, alors la première réaction en fait a été “Oula, qu’est ce qui se passe? J’ai un problème, faut que j’aille voir un neurologue” parce qu’en fait j’avais vraiment énormément de mal à bouger mes mains et mes pieds. Donc il y a vraiment des moments où j’étais comme paralysée de mes membres. Ce qui, quand tu ne sais pas ce qui se passe, peut-être un petit peu stressant. Et donc du coup j’en ai parlé parce que mes sensations orgasmiques ont changé aussi à ce moment-là et donc j’ai eu beaucoup plus de sensations à l’intérieur lors de la pénétration, avec des orgasmes complètement différents. Et donc on m’a on m’a dit que, ben potentiellement, ces paralysies pouvaient venir de l’orgasme. Et pour moi c’était des choses qui étaient dissociées et les explications qu’on m’a données à l’époque, liées à l’orgasme, m’ont pas du tout convaincues. Et il a fallu que j’attende il n’y a pas très longtemps en fait, lors d’exercices de respiration, pour vraiment comprendre que lorsqu’on respire d’une certaine manière, on peut avoir comme objectif cette hyperventilation et cette augmentation de l’afflux d’oxygène et que ça peut conduire à ce genre de paralysie, et que ce n’est pas grave quoi! Et donc du coup, c’est assez marrant, comment est-ce qu’il y a eu ces deux découvertes, et un côté de plaisir très différent, très, très intense et en même-temps cette espèce de peur de ne pas comprendre pourquoi est-ce que mon corps: et d’un côté prenait plus de plaisir, et de l’autre était complètement bloqué en mode paralysie quoi.

Camille B.: [00:12:17] Oui c’est ça que je voulais clarifier. Je me disais mais du coup tu parles d’orgasme et en même-temps tu parles de paralysie, de peur… Donc en fait c’est vraiment tu as vécu des sensations extrêmes, d’un côté comme de l’autre, et donc comment voilà des fois notre corps est paradoxal aussi, les expériences sont des fois inexplicables. Et du coup, qu’est-ce que cette expérience t’a appris?

Camille R.: [00:12:37] Je pense que déjà ça m’a pris… Assez tôt dans mes relations, on m’a dit que quand, le fait de ne pas avoir d’orgasme en fait lors de la pénétration, ce n’était pas normal. Et donc j’ai eu un mauvais vécu par rapport à moi-même du fait de me dire que je ne venais pas comme la majorité des femmes, ce qui, je le savais, n’était pas le cas mais qui a quand même eu un impact sur moi. Et donc le fait de pouvoir redécouvrir des sensations à l’intérieur, des orgasmes différents, que juste une stimulation extérieure du clitoris était super chouette en fait. Parce que du coup ça m’a ouvert d’autres portes de ressentis et de me dire “Bah non en fait, en explorant, ce que je connaissais avant n’est pas le seul espace auquel je vais avoir accès” et voilà, et le fait d’avoir le côté paralysie a été un petit peu stressant, mais je ne suis pas trop du style à m’inquiéter plus que ça non plus. Et donc voilà…

Camille B.: [00:13:36] Donc cette exploration a été un vrai apprentissage. Et juste pour, pour affiner, du coup ça a été une période, c’est ça, à un moment donné. Est-ce que c’est encore le cas, est-ce que tu as encore des douleurs, est-ce que tu utilises encore ces exercices?

Camille R.: [00:13:50] Alors j’utilise encore beaucoup la respiration. Et du coup j’ai commencé à utiliser davantage la respiration lors de la masturbation aussi. Et donc du coup, ça c’est pareil, j’en parlerai juste après, mais c’est des choses qui ont vraiment ouvert complètement l’univers des ressentis auxquels j’avais accès. Et au niveau des douleurs c’est passé déjà depuis un certain temps. C’était probablement là pour, pour me permettre d’explorer différentes choses quoi.

Camille B.: [00:14:17] Donc pour toi, c’était un signe, ton corps te disait quelque chose. Alors ces douleurs incitaient, peut-être toi, à avoir une réflexion ou explorer. Enfin, t’incitaient en tout cas à prendre un moment pour toi.

Camille R.: [00:14:28] Ces douleurs m’ont vraiment incitée à faire les choses différemment, ouais.

Camille B.: [00:14:34] Et donc on se rend compte que le corps nous envoie des signaux en tout cas, ou bien nous révéler quelque chose de nous-même et donc ça nous incite à réfléchir. Et du coup, un troisième moment, Camille, qui t’a marqué dans ta sexualité.

Camille R.: [00:14:50] Alors je pense que du coup, je voudrais juste souligner qu’en parallèle de cette découverte, de cette exploration sexuelle, il y a tout un parcours en développement personnel et toute une, j’ai envie de dire, un changement de conscience de manière plus générale sur ma vie. Et en fait, je pense que c’est assez marrant de le voir comme ça, comment est-ce que la sexualité a été finalement un miroir de comment est-ce que ma vision du monde a pu changer. Et donc du coup, le troisième moment, je pense que c’est vraiment l’ouverture vers la dimension spirituelle de la sexualité. J’ai fait du coaching avec une coach à Bali, qui s’appelle Leila, qui est devenue une très chère amie depuis. Et on a eu l’occasion d’aborder, j’ai envie de dire, la puissance féminine. Entre autres via des pratiques de respiration et de recirculation de l’énergie dans le corps, et entre autres de recirculation de l’énergie sexuelle. Et donc en fait, à ce moment-là, de manière assez, il y a une synchronicité intéressante, on a diagnostiqué des cellules pré cancéreuses au niveau du col de l’utérus. Et j’ai été fortement invité en fait à me faire opérer. Et le fait d’avoir cette conscience énergétique du corps, cette conscience de la puissance de l’énergie en général et de l’énergie sexuelle en particulier, m’a invité, j’ai eu cette espèce d’invitation intérieure, à explorer une autre manière de guérir que de me faire opérer. Et ce qui était assez étonnant, c’est que j’ai pas un passif de lecture ou, enfin voilà, c’était quelque chose qui était assez court dans le temps en fait, cette expérience de conscience et je l’ai mise très rapidement en pratique. Et donc j’ai pu vraiment conscientiser comment est-ce que l’énergie sexuelle est une porte vers des niveaux de conscience supérieurs en fait. Et donc j’ai commencé, lors de pratiques de masturbation principalement, à ressentir l’énergie qui était localisée de manière assez différente. Donc, dans un premier temps, quand on parle d’énergie sexuelle, c’est quelque chose qui est très localisé, les orgasmes sont très localisés. Et en fait, au fur et à mesure, j’ai pu vraiment sentir l’énergie qui pouvait passer dans mon corps, dans mon dos et avec même ces impressions en fait d’ouverture au niveau du chakra couronne quoi! Donc au niveau de la tête, ou comme s’il y avait vraiment une ouverture énergétique qui se faisait. Et donc en fait, quand j’ai pris conscience de ça, j’ai voulu réutiliser cette énergie pour guérir ces cellules précancéreuses que j’avais. Et donc j’ai mis en place une routine de masturbation, de visualisation et d’orgasme où, cette énergie sexuelle en fait, je la redirigeait vers les cellules qui étaient malignes et je visualisais en fait que cette énergie les rendait saines. Et donc en fait, je pense que ça, c’est vraiment là où j’en suis à l’heure actuelle dans mon exploration de la sexualité, c’est comment est-ce que cette énergie sexuelle, cette source d’énergie qui est juste hallucinante et inépuisable, peut être utilisée d’une manière consciente, à différentes fins en fait, que ce soit de la guérison, de la prière, de la manifestation et tout ça.

Camille B.: [00:18:28] Oui, dans les cas de cancer, il y en a beaucoup qui utilisent aussi la visualisation. Alors voilà, on dit que ça ne remplace pas non plus un traitement, une chimiothérapie, mais la visualisation peut aider dans beaucoup de cas. Mais je voudrais revenir juste avant sur des thématiques qui te sont chères: la masturbation, la visualisation et l’énergie. Et du coup, à travers cette visualisation, ces exercices, ces pratiques masturbatoires que tu as eues, est-ce que tu as ressenti dans ton corps une différence? Et est-ce que aussi d’une manière un peu plus médicale, il y a eu une évolution?

Camille R.: [00:18:58] Alors ouais, j’ai vraiment, j’ai vraiment ressenti des choses différentes et j’ai vu des choses différentes. C’est à dire que je pouvais vraiment voir en fait une espèce de lumière. Je visualisais vraiment ces cellules qui changeaient en fait d’état, qui de redevenaient saines et voilà… Après, c’est quelque chose qui est à l’instant T et les checks que j’ai fait, donc un an après, sont revenus avec des résultats qui sont complètement normaux. Donc il y a plusieurs stades et donc je suis revenu à un stade où il y a un suivi normal à faire, comme pour toute femme, mais où il y a aucun signal d’alerte particulier, quoi. En fait, c’est important pour moi de partager cette expérience parce que ça m’a vraiment conscientisé sur la puissance de mon énergie propre. Et je ne suis pas médecin et chacun est libre de faire ses propres choix, mais je trouve que c’est très intéressant, par rapport à l’éducation que j’ai reçue, de juste pouvoir explorer d’autres sagesses: on peut parler de Tao, de Tantra. Où l’énergie du corps, l’énergie propre, l’énergie sexuelle, mais l’énergie du monde aussi, sont appréhendées d’une manière qui est différente. Et donc voilà, l’invitation que j’ai envie de partager c’est: de faire cette exploration, de ressentir en fait cette énergie sexuelle, et particulièrement lors des orgasmes, de voir où elle se situe dans le corps, de voir si elle bouge, de voir si parfois elle est plus localisée que d’autres, et de juste profiter pour lui donner une intention. Que ce soit une intention de guérison, que ce soit une intention de juste d’amour en fait, de pouvoir avoir cette conscience que cette énergie est là et qu’elle peut servir à quelque chose et pas uniquement être évacuée en fait lors de l’orgasme. Et vraiment de voir qu’est-ce que ça vous apporte, voilà à vous auditeurs et auditrices, si vous, enfin si vous faites l’expérience, voilà, de prendre potentiellement quelque chose qui vous tient à cœur et de dédier l’énergie de vos orgasmes à cette chose-là et de voir qu’est-ce qu’il se passe? Et d’être dans cette curiosité, cette exploration!

Olivier Mageren: [00:21:14] Wouaw, je partage vraiment cette, cette belle expérience où on allie finalement cette énergie sexuelle à une intention qui est belle, qui nous dépasse ou qui alimente quelque chose d’important pour nous. Parce que je suis effectivement intimement convaincue, de par mon expérience et les partages que j’ai, qu’on connaît encore très, très, peu de choses au niveau de la sexualité. Il y a encore beaucoup, beaucoup de choses à découvrir, dont ce genre de manifestation qui sont magnifiques et qui amènent à plus de joie, de vitalité, d’émerveillement, et d’ouverture au monde quoi! Et de partage avec tout un chacun, donc merci beaucoup pour l’audace de ce partage très intime, très, très, fort et qui peut aider beaucoup de personnes.

Camille B.: [00:22:02] Merci Camille de nous inviter à cette réappropriation de soi, de son plaisir, de ses orgasmes et donc de ses sensations corporelles. Merci beaucoup. 

Camille R.: [00:22:11] Avec un grand plaisir.

Camille B.: [00:22:12] C’était un chouette échange, on espère que vous l’avez apprécié aussi. N’hésitez pas à le partager autour de vous. Si vous pensez qu’une copine, un copain, des parents, la famille, amis peut en profiter, likez, partagez, commentez aussi, racontez-nous vous vos trois moments marquants de votre sexualité. Et puis n’hésitez pas aussi à nous donner un petit coup de pouce en donnant même 5 €, 10 €, autant que vous voulez pour nous aider à alimenter ce podcast et à en faire une deuxième saison aussi. Merci.

Jingle : [00:22:39] “Entr’Nous, entre nous”