Comment parler de sexualité avec ses parents en tant qu’adulte? #5
Parler de sexualité avec ses parents est assez rare, mais il y a des opportunités pour le faire. Une fois que vous avez essayé, probablement que vous pourrez créer d’autres moments avec plus d’aisance.
En ouvrant le dialogue, on s’aperçoit des similitudes, des différences, des spécificités, des échos qui éveillent en nous plus de compassion et d’empathie pour soi et les autres.
Essayons de se comprendre et de comprendre d’où on vient avec curiosité et qualité de présence.
Questionner et partager sont deux moyens riches d’ouvrir le dialogue avec vos parents et votre famille. Le sujet n’est tabou que par des habitudes sociales. Découvrez des moyens d’aborder le sujet dans suffisamment de confort pour faire un premier pas.
Nous vous conseillons d’oser la communication autour de la sexualité, à votre rythme, suivant vos désirs et votre zone de confort. Se dévoiler permet de créer quelque chose de subtile qui prendra parfois du temps pour en conscientiser l’ensemble des effets. Mais le chemin est magnifique et libérateur.
Dans cet épisode nous vous proposons quelques pistes pour y parvenir avec vos parents.
Certes, ce n’est pas un exercice facile, et peu de gens tentent vraiment d’approfondir ce sujet.
Si vous n’avez pas osé poser de question jusqu’à présent, peut-être en resentirez-vous l’envie prochainement quand le moment sera adéquat.
Nous vous souhaitons une très belle écoute curieuse. Laissez émerger ce qui s’éveille en vous.
Retrouvons-nous un moment sur ce chemin, ouvrez votre coeur et écoutez ce podcast.
Et si votre coeur vous en dit, partagez-nous votre expérience par email !
Séquences du podcast :
1:12 Observez comment vous parlez de sexualité ?
1:27 Ecoutez les mots, l’intonation et l’intention que vous utilisez.
2:34 Ce qui fait écho entre la vie sexuelle de mes parents et la mienne
3:16 Une question peut amener de l’inconfort. Prendre le temps et qualité de présence
5:25 Développez une communication simple dans d’autres sujets, chaque sujet est une opportunité supplémentaire
7:17 Créez de l’intimité et de la confiance. Typiquement, on peut venir soit avec une question soit avec un partage
8:46 Une superbe expérience d’orgasme
9:35 Créez de l’ouverture et de la spontanéité créez de la confiance et permet de créer un nouveau monde entre adulte
10:25 D’une relation mère-fille vers une relation adulte à adulte. Partage de questions, de doutes, d’expériences.
12:00 Conseil pour créer du confort: Questionnez sur un sujet intemporel, ou bien questionnez sur un sujet éloigné (ex: la périnatalité)
13:29 Comprendre la sexualité de mes parents pendant la grossesse
16:00 Intimité, pudeur, tabou
17:33 Périnatalité : Moment propice
18:50 Dans quel contexte suis-je né?
25:55 Comment on en parle avec soi-même, avec son/sa partenaire, et dans le cadre familial?
26:50 Explorez et abordez la sexualité, un exercice d’apprentissage
27:58 Ressentez le contexte dans lequel vous avez été éduqué.
27:20 Pratiquez l’exercice de parler de sexualité
28:18 Quelle question vous est spontanée et d’intérêt à poser aujourd’hui à vos parents?
Parler de sexualité avec ses parents : compléments d’information :
Parler de sexualité avec ses parents peut-être un besoin naturel à un certain moment de votre vie. Mais si vous n’êtes pas à l’aise avec vous-même, il se pourrait que ce malaise vous freine ou crée un malaise similaire avec votre parent. On vous suggère d’oser parler de sexualité et de développer le sujet pour vous-même. Pour vous aider à franchir le pas, vous pourriez par exemple participer à l’une de vos activités tel que les cercles de paroles ou les parenthèses intimes
Si vous parvenez à parler de sexualité et de l’histoire sexuelle avec vos parents, vous pouvez découvrir des informations très pertinentes pour votre propre évolution et votre parcours. Parler libère, soigne, et ouvre des nouveaux horizons d’épanouissement. Osez si le coeur vous en dit.
Transcription du podcast :
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Camille B.: [00:00:00] “Entr’Nous” est un podcast vivant où on parle avec authenticité de sexe. Et c’est aussi l’occasion pour nous de vous inviter à vous questionner sur votre relation par rapport à votre sexualité.
Jingle: [00:00:10] “Entr’Nous, entre nous”.
Camille B.: [00:00:15] Bienvenue dans ce cinquième épisode d’Entr’Nous. Ce podcast est enregistré à deux pas de la grande place, en plein cœur de Bruxelles dans le Love Health Center. Il est rendu possible grâce à deux A.S.B.L: “Inspired by” et “The Podcast Factory Org”. Je suis Camille Bataillon et je suis au micro avec Olivier Mageren avec qui nous avons co-créé le Love Health Center et avec nous il y a aussi Camille Rimbault d’INSPIRE By. Pour cette première saison, nous avons décidé de coproduire ce podcast entre nous, c’est à dire le Love Health Center et Inspired By qui nous permet en fait d’avoir un enrichissement dans les conversations et d’apporter un regard extérieur. Ah oui, petite précision, nous enregistrons ce podcast sous une forte chaleur aujourd’hui à Bruxelles, il fait 36, nous avons éteint le ventilo pour ne pas l’entendre derrière nos micros mais voilà, nous dégoulinions… Et j’espère que nos phrases seront cohérentes. La thématique de ce jour, c’est comment parler de sexualité avec ses parents en tant qu’adulte?
Olivier Mageren: [00:01:08] Alors la première chose que je vous invite à faire, c’est d’observer comment vous parlez de sexualité en général. Parce que parler de sexualité avec ses parents, c’est quand même très particulier, c’est plutôt rare d’ailleurs pour beaucoup de personnes. Et dans l’observation, je vous invite à écouter les mots que vous utilisez, l’intonation et surtout l’intention. Je pense que parler de sexualité, comme en sexualité, l’intention à mes yeux est primordiale. La clarté de l’intention amène à plus de sécurité et de confiance. Et quand l’intention n’est pas claire, notre sixième sens nous dit bien qu’il y a quelque chose, parfois un peu de louche, ou bien ça peut devenir ennuyeux. Donc pour moi, la sexualité appelle à être vraie, vraie avec soi et avec son intention dans le rapport à l’autre.
Camille B.: [00:01:54] Oui, et du coup, la question qui peut se poser c’est pourquoi en fait on devrait aborder la sexualité avec ses parents? Est-ce que c’est quelque chose que tout le monde doit faire? Est-ce que c’est quelque chose qu’on souhaite faire? Parce que voilà, on va peut-être découvrir des choses, apprendre des choses qu’on n’a peut-être pas envie de découvrir. Alors pour toi, c’était quoi ton cheminement, Olivier, par rapport à cette question?
Olivier Mageren: [00:02:14] Mon cheminement au départ c’était de partager ma joie en fait, d’une sexualité de plus en plus épanouissante et agréable. Ça s’est fait de manière très naturelle et spontanée. C’est après coup en fait, en discutant avec d’autres personnes, que je me suis rendue compte que ce n’était pas habituel. Et les raisons de mes questions était de savoir un petit peu d’où je venais en fait, et qu’est-ce qui pouvait potentiellement faire écho entre la vie sexuelle du couple de mes parents et la mienne? Est-ce qu’il y avait un écho dans mon couple à moi? Est-ce qu’on est si différents que ça? Oui, Non, peut-être pas… Quels sont les liens en fait que je peux faire? Finalement je me suis rendue compte qu’on est quand même tous très, très, semblables, on vit des périodes de vie parfois très similaires et c’est parfois étonnant. Et de le révéler c’est libérateur.
Camille B.: [00:02:58] Et donc pour toi c’était un moyen, du coup, en questionnant la sexualité de tes parents, de questionner ta propre sexualité, d’essayer de faire des parallèles?
Olivier Mageren: [00:03:07] Aussi, aussi. Alors à propos de la question, ce que j’ai envie de souligner c’est qu’une question c’est une quête, et une quête ça peut amener de l’inconfort. Il faut être conscient qu’une question, ça peut être très déstabilisant ou très inconfortable. Une question, ça invite à se dévoiler, de faire une petite introspection, une recherche intérieure. C’est un processus assez lent d’introspection et je pense qu’il faut une intention claire et une qualité de présence, et prendre le temps de le faire, de se dire “Ok, je sais que ça peut être délicat…”
Camille B.: [00:03:38] Et justement, moi par exemple dans mon cas c’est, je me dis “Je ne pose pas la question des fois par peur de…. La pudeur aussi”. Enfin respecter la pudeur de nos parents, de notre famille, voilà, on pense qu’on va les mettre mal à l’aise. Donc tu parlais aussi de l’intention, donc d’essayer d’avoir une intention claire par rapport à ça. Est-ce que tu peux en expliquer un peu plus?
Olivier Mageren: [00:03:58] Oui, alors un peu comme toute personne, je pense que le cheminement enfant, ado, adulte, on pose des questions à ses parents si et là. Je ne parle pas tout à fait, comme on l’a dit au début on parle d’adultes en adultes, et les premières questions-clés qui ont vraiment ouvert quelque chose de fort entre moi et mes parents, et un nouveau type de dialogue, c’est cette question liée à l’orgasme. En fait, je leur ai posé la question tout simplement quelles ont été pour eux leur plus bel orgasme.
Camille B.: [00:04:26] Wouaw
Camille R.: [00:04:27] Directement dans le vif du sujet?
Olivier Mageren: [00:04:28] Oui, un samedi matin d’ailleurs, j’arrive chez eux, ils sont super contents de me voir parce que je ne passe pas nécessairement souvent et donc il y a cette joie de la rencontre. Ils savent que voilà je suis passionnée par la sexualité et je leur dis directement: “Voilà, si vous voulez me faire le cadeau, vous n’êtes pas obligé de répondre mais quel a été votre plus bel orgasme?”
Camille B.: [00:04:46] Ben oui, c’est une question à laquelle, oui si je dois réfléchir de me dire je pose cette question, par exemple, à ma mère… Tout de suite ça me crée un peu de l’angoisse de me dire “Ouh là là mais c’est quand même puissant de poser une telle question”. Et aussi avec la crainte d’une réponse négative en disant ben, peut-être, “Je ne l’ai jamais vécu”. Donc c’est aussi se poser la question de, tiens, comment on interprète et comment on se représente la sexualité de nos parents, surtout si par exemple elle n’est pas épanouie. Est-ce que du coup on peut faire aussi des projections sur la nôtre? Enfin, c’est vraiment réfléchir à la réponse que les parents vont nous donner aussi.
Camille R.: [00:05:16] Et est-ce que tu avais l’impression d’avoir déjà un peu préparé le terrain, j’ai envie de dire, avant de poser cette question-là ce samedi matin? Est-ce que vous aviez déjà mis en place une communication libre sur d’autres sujets qui sont peut-être plus simple à aborder?
Olivier Mageren: [00:05:32] Oui, tout à fait. J’ai eu l’occasion de faire plusieurs stages de développement personnel sur plusieurs années, sur différents thèmes. Et c’est des moments d’intimité où on sait qu’on se retrouve à discuter de sujets qui touchent émotionnel, affectif, et qui sont beaux, qui sont transformateurs. Et donc c’est vrai que ça peut être perçu comme une étape supplémentaire d’aller discuter sur la sexualité.
Camille R.: [00:05:53] Et quel a été leur réponse? Est-ce qu’ils ont rebondi sur ta question?
Olivier Mageren: [00:05:58] Alors ils m’ont dit “Bonne question, tu nous surprendra toujours, Tu viens chaque fois avec de nouvelles questions qui nous interpellent” et en même temps avec une joie. Vraiment, il avait le sourire et ils m’ont dit “Comme ça je ne sais pas”, ils m’ont regardé, ils se sont regardés et “Comme ça je n’ai rien de particulier à te partager”. Et puis je leur ai dit mais j’ai commencé à partager des expériences que moi j’ai eue de sensations intenses, en ouvrant le chemin simplement par moment, de dit “Regarde, moi je vécu des choses comme ça, c’est quand même fabuleux. Est-ce que toi tu n’as pas vécu des trucs similaires quoi dans ta vie?”
Camille B.: [00:06:32] C’est beau, du coup tu les invite vraiment à cette introspection, qu’ils réfléchissent à leur sexualité. Et du coup, toi quand tu partages justement un moment que tu as vécu ou des sensations orgasmiques que tu as vécues, comment ils se sentent par rapport à ça, d’entendre leur fils raconter un petit peu des éléments de sa sexualité?
Olivier Mageren: [00:06:48] Leur joie est de me voir en joie quelque part. Il y a ce côté où ils savent que je suis dans mon élément et j’adore parler de ça. Et ils sont vraiment heureux de pouvoir participer à leur manière, à leur rythme, avec leur capacité et leurs limites à cet éveil finalement, à ce partage. Donc ils sont vraiment heureux de communiquer.
Camille R.: [00:07:08] Ce que j’aimerais souligner en fait dans ce que tu partages, c’est, j’ai envie de dire, la double direction que peut prendre la discussion. C’est à dire qu’on peut venir dans un sens avec une question donc de demander “Quel est votre meilleur orgasme” et d’attendre une réponse. Et il y a aussi cette possibilité de venir avec un partage. Et donc en fait d’amener l’autre personne dans notre sphère, dans notre environnement, dans ce qu’on a envie de partager et de créer de la discussion comme ça. Et je trouve que c’est très chouette parce que ça peut vraiment aller dans les deux sens, et en partageant quelque chose d’intime, on ouvre et on donne aussi la possibilité à l’autre de se sentir en confiance pour faire de même. Et voilà, parfois ça peut être simple de mettre l’autre personne dans une position un petit peu inconfortable en disant en attendant juste une réponse de sa part.
Camille B.: [00:07:54] Oui, c’est juste. Et c’est du coup l’intention de ce podcast, et en se dévoilant aussi nous-mêmes on permet aussi aux autres de mettre des mots aussi sur leur sexualité, et du coup de pouvoir partager un peu plus facilement un petit bout de leur chemin dans leur vie intime.
Olivier Mageren: [00:08:09] C’était vraiment chouette cette discussion, très authentique. On se sent vraiment à l’écoute l’un de l’autre, d’égal à égal, vraiment à l’horizontale, sur des expériences de vie fortes, sur ce qui nous a apporté des expériences sexuelles et orgasmiques qui nous ont transformé. Quels sont les éléments essentiels qui ont fait que là on a franchi un cap, on a transformé notre vie. Et c’est marrant parce qu’en fait, ce weekend-là, je dormais chez mes parents et le dimanche matin au petit dej, ma maman me dit “Écoute, je ne savais pas quoi te répondre hier, mais en fait j’ai rêvé et je me suis souvenu” comme quoi la puissance de la question de l’intention, il faut laisser parfois la mémoire de raviver et m’a dit “Je me suis souvenu d’une superbe expérience” et donc c’était génial parce que on a parlé de ça de nouveau tout le dimanche matin et ça m’a enrichi de manière énorme dans ma recherche actuelle. Ce qui était vraiment génial, c’est que ça faisait vraiment écho à des recherches que je faisais sur le moment et j’ai apporté des réponses à ma maman. En fait elle me dit par rapport à ça, je me posais des questions. C’est sa vie personnelle, je ne vais pas le dévoiler, ici que je partage j’ai leur consentement, ils sont d’accord avec tout ce que je peux partager aujourd’hui mais sur certains aspects je ne dévoile pas, évidemment ça ne nous concerne pas directement. Quelques semaines plus tard, j’ai fait des recherches et j’ai apporté des réponses à ces questions et m’a dit “T’imagines, ça fait autant d’années? Ça fait 40 ans que j’ai des recherches sur ce sujet-là, que je pose des questions et c’est toi qui me les apporte maintenant quoi” c’était gai
Camille B.: [00:09:27] Et pour toi du coup, le fait qu’elle te partage ce moment-là, qu’est-ce que ça t’a apporté comme réponse? Qu’est-ce que ça t’a appris?
Olivier Mageren: [00:09:33] Ben le sentiment déjà d’ouverture et de spontanéité, c’est très gratifiant, on sent que la confiance monte d’un cran, on est en train de vivre entre adultes, en train de créer un nouveau monde, quelque chose entre nous mais qui peut émaner au-delà du cercle familial. Il y a quelque chose où on sait que, ce partage qui se passe de manière intime entre mes parents et moi, va se faire ressentir de manière naturelle et subtile dans ma relation à moi, familiale avec mes enfants, avec ma partenaire, et c’est ce côté de joie qui émane de ça.
Camille B.: [00:10:04] Oui c’est beau quand tu dis justement du coup c’est une discussion entre adultes, ce moment-là je l’ai eu aussi avec ma mère où je me sentais comme une petite fille et sa maman. Et puis on a eu une discussion au restaurant, je ne sais plus comment c’est venu sur la table, mais où elle m’a raconté sa sexualité à l’âge que j’avais à cette époque. Donc c’était quand j’avais 25 ans, donc il y a quelques années. Et le fait qu’elle me partage un bout de sa vie intime, vraiment ça m’a mis aussi sur ce pied de: “En fait, on parle entre femmes, en fait ma mère, cette superwoman, est aussi une femme, qui a aussi des questionnements, des doutes, qui a vécu une vie, que je suis en train de vivre maintenant”. Et donc ça m’a vraiment mis aussi sur un peu le même niveau quoi, de femme à femme, et ça c’était un chouette moment quoi.
Camille R.: [00:10:46] Ça sonne un peu comme une initiation pour moi en fait. Quand tu partages ça, ça me rappelle des vécus, un vécu personnel et ce manque d’éducation sur ce que c’est que de devenir adulte. Qu’est-ce que c’est que de devenir une, si je parle pour moi, une femme adulte? Et vraiment le fait d’avoir ces discussions et de se retrouver à pied d’égalité avec sa mère ou avec d’autres femmes, j’ai vraiment l’impression qu’on retrouve cette forme d’initiation de passage à l’âge adulte et c’est super beau en fait.
Camille B.: [00:11:14] Ben oui, c’est un rite, un rite de passage quoi. Et c’est aussi de… Que la maman puisse dire “Bah écoute, j’ai une sexualité, je suis ravi de te la partager et je t’invite aussi à avoir une sexualité en fait de femme à femme que tu puisses aussi découvrir ça”. Donc c’est comme aussi une autorisation en fait, quand on met les mots, on revient là-dessus, mais quand on met les mots, quand on ose en parler, et alors du coup ça ouvre les portes pour nous découvrir plein de choses quoi.
Camille R.: [00:11:42] Et alors du coup, bon, vous êtes, je vais faire un peu l’outsider là, vous êtes tous les deux dans le domaine de la sexualité, c’est une passion pour vous. J’ai déjà eu l’occasion de mettre le sujet sur la table, ça a généré beaucoup d’émotions à l’intérieur de moi. Pour les personnes qui vont écouter ce podcast et qui ne sont pas forcément dans le domaine, et qui n’ont pas nécessairement mis encore le sujet sur la table avec leurs parents, quelles pourraient être les conseils que vous auriez pour que cette expérience se fasse de manière aisée et le plus confortable possible?
Camille B.: [00:12:15] C’est une bonne question. Pour ma part, c’est encore un sujet aussi très difficile à aborder, bien que je sois dans le domaine, dans ma famille, de dire, de dire ma profession, c’est parfois aussi un peu touchy quoi. On n’ose pas trop dire “Ah oui, Camille, elle est sexologue, etc”. On essaie de passer par d’autres biais ou alors on le dit d’une manière très “un peu honteuse”. Mais la première chose que je dirais, c’est déjà d’avoir des moments de qualité en fait, avec ses parents. D’avoir des moments “one-one” quoi, qu’on puisse aborder un peu plus profondément des thématiques générales, pour ensuite aller vers le plus spécifique et donc de parler de sexualité.
Olivier Mageren: [00:12:50] Pour ma part, c’est vraiment le côté naturel et spontané, comme la première question c’était “Quel était pour vous une superbe expérience orgasmique, qui est transformatrice?” C’est une question intemporelle quelque part. Ce moment, il a pu avoir lieu à n’importe quelle période de la vie. D’ailleurs, dans le cas de ma maman, c’était très, très, jeune. Et la deuxième question que j’ai posée, qui était transformatrice, c’était de comprendre la sexualité de mes parents quand j’étais dans le ventre de ma maman, donc pendant la grossesse et après l’accouchement. C’est le moment charnière, c’est ce côté un peu de moment de vie éloigné où quelque part c’est même obsolète, il y a une certaine distance naturelle mais on parle du sujet. Et donc voilà, ça c’est deux conseils, c’est de parler de manière indirecte pour ne pas être trop confrontant. Et finalement les choses se font vraiment petit à petit. Dernièrement, c’est ma maman qui me parle directement, aussi naturellement de sa vie sexuelle parce qu’il y a vraiment une intimité qui s’est construite. À force de dialoguer, on ouvre quelque chose, on ne sait pas quoi exactement, mais on laisse le rythme naturel des choses se mettent sans pression.
Camille R.: [00:13:53] Et du coup là je voudrais rebondir, tu emploies le mot intimité, donc le côté intime. C’est un sujet sur lequel j’ai voulu me pencher récemment et essayer de comprendre la différence entre le côté tabou, le côté intime et la pudeur avec ce questionnement de “Est-ce que l’intime ne vient pas finalement cacher le tabou?” Et ça serait intéressant pour moi d’avoir un peu votre vision là-dessus. À quel degré d’intimité on peut aller avec ses parents? Est-ce que ça pourrait être normal de ne pas avoir envie d’aller dans l’intimité ou est-ce que fondamentalement cette peur peut-être d’aller dans l’intimité est liée au fait que la sexualité reste quand même encore un sujet tabou?
Camille B.: [00:14:42] Oui, je pense qu’il faut d’abord s’écouter, savoir aussi; on ressent aussi qu’à l’éducation on a eu nos parents, donc ça nous aiguille déjà sur la manière dont on va aborder cette discussion, ou non, avec nos parents. Ça dépend de la manière dont on communique aussi en famille. Est-ce que voilà il y a des choses, des non-dits, on sait que c’est ces sujets-là on ne les abordera jamais. Ça, on en a conscience inconsciemment, des sujets qui ne seront jamais abordés en famille. Après, on peut rentrer dans cette démarche de développement personnel, essayer de passer cette peur de poser la question, d’aborder la sexualité avec ses parents. Après, on ne sait pas en retour voilà qu’est-ce que les parents vont nous apporter comme réponse mais au moins, nous, on peut faire notre cheminement. Et puis on sait qu’il y a des sujets avec la famille qu’on abordera pas. Et puis aussi, on sait au sein de notre société qu’il y a des sujets qui restent tabous. Il y a des sujets dont on n’abordera pas parce que la société ne nous le permet pas, parce qu’on ne peut pas mettre des mots dessus, parce qu’il y a des expériences qui sont interdites ou alors, oui, censurées. Et puis ça soulève la question de, on en parlait aussi un peu tout à l’heure, de quand on passe d’adulte à adulte, femme à femme, homme à homme, ce rituel de passage en fait. Quel est le marqueur qui va dire “Ah ben là, mon fils, ma fille, tu entres dans une vie de femme-homme avec une sexualité qui t’est propre”.
Olivier Mageren: [00:16:00] Pour revenir sur les trois termes qu’ils ont utilisés intimité, pudeur et tabou. Je dirais que l’intimité c’est ce qu’on ne partage pas nécessairement avec tout le monde. En tout cas, il faut un certain niveau de confiance et d’ouverture avec l’autre personne. Ça peut se faire en individuel ou en public, mais ça reste quelque chose d’intime qu’on ne partage pas avec tout le monde, on choisit les personnes avec qui on le dit. La pudeur amène, c’est un signe, une limite, c’est simplement: Chacun a une pudeur différente, c’est une limite naturelle qu’il convient de respecter. Quel que soit l’âge de la personne, enfant, adolescent ou adulte, c’est sentir où est-ce qu’on devient impudique par rapport à la personne, ce n’est pas par rapport à soi, c’est plutôt écouter où est la limite de l’autre. Et le tabou, c’est ce qui est culturellement non acceptable. Donc c’est vraiment spécifique à ce qui se passe aujourd’hui dans notre culture à ce moment ci, donc ça évolue pour chaque culture en fonction du temps, mais c’est une moyenne sociétale de dire ça, ça ne se dit pas.
Camille B.: [00:16:58] Et que du coup aussi, en revenant sur la pudeur et l’intimité, pas toutes les personnes peuvent aborder en fait ce sujet en famille. Donc on a conscience aussi, et là on le voit d’ailleurs bien entre nous Olivier, ta démarche que tu as avec tes parents et moi ma démarche qui est complètement opposée quoi. Moi je sais que ça reste quand même assez tabou, j’ai l’envie d’en découvrir un peu plus mais il y a aussi toute cette pudeur, il y a aussi cette éducation et la communication dans ma famille qui est telle quel. Et qui fait qu’il y a des sujets, je sais, qui vont demander beaucoup plus d’efforts, par exemple par rapport à toi, pour les aborder.
Olivier Mageren: [00:17:31] Après, il y a aussi des conseils. Je parlais de périnatalité tout à l’heure, c’est aussi un moment propice de la vie. Parce que voilà, les tabous sont aussi liés aux rituels de passage. Quand on devient parent, par exemple, quand on a la chance de devenir parent, on vit un moment intime qui est, qui se passe une, deux ou trois fois dans une vie en moyenne. Et là on a un moment, en générale, très particulier d’ouverture et de dialogue, peut-être avec les parents, si vous avez la chance évidemment. Et c’était une possibilité aussi d’aborder ce genre de sujet, c’est à dire “Ben tiens, vous à cette période-là. Qu’est-ce que vous avez vécu quelque part? Est-ce que vous pouvez m’éclairer sur mon chemin? D’où est ce que je viens? Qu’est ce qui se passe?” Et moi, j’ai remarqué à l’époque qu’il y avait des échos énormes entre ce que je vivais et ce que mes parents ont vécu, et j’étais vraiment étonnée de voir à quel point c’était similaire et j’avais été content de poser la question parce que c’était vraiment libérateur.
Camille B.: [00:18:25] Mmm. Puis souvent aussi on se demande, en tant qu’enfant, on a cette question aussi, cette curiosité de se dire “Tiens, comment j’ai été conçu? Ou est-ce que mes parents ont fait l’amour dans tel endroit? Est-ce que c’était quand ils étaient en vacances? Est-ce que c’était surprise…?” Je ne sais pas si vous, toi, tu l’as eu cette question de se dire “Tiens en fait, ou est-ce que j’ai été conçu, dans quel contexte, comment?” Vous avez eu cette question, ce questionnement?
Camille R.: [00:18:50] Moi je me rappelle pas l’avoir posée mais je vais aller la poser.
Olivier Mageren: [00:18:55] Et bien moi en fait, j’ai deux frères aînés, et j’ai un frère qui naît deux ans avant moi. Et suite à l’accouchement, ma maman a eu une déchirure du périnée qui s’est mal cicatrisée, qui était mal réparée, il y a eu plusieurs opérations. Et ce qui fait qu’en fait je suis arrivé dans un contexte où ma maman avait énormément de douleurs vaginales et de pénétration et donc ils ont dû réinventer leur sexualité. Je suis arrivé dans une période pendant deux ans où la situation de couple avait fortement évolué, parce qu’évidemment il y avait deux enfants à gérer: mon frère passait plus de temps à l’hôpital qu’à la maison, il y a du stress, donc les parents ne se retrouvaient pas souvent. Et quand ils se retrouvaient, ils ont dû réinventer. Et donc mon père était dans une phase de grande frustration sexuelle. Et ce qui est chouette, c’est qu’ils ont été créatifs, ils ont trouvé d’autres manières de se retrouver et comme il y a des grandes douleurs de pénétration, et ça s’est résolu bien plus tard, en fait ils ont réorienté par la caresse, le massage et les caresses externes en fait…. De la vue et du plaisir, ils ont réorienté la manière d’avoir du plaisir en fait, entre eux.
Camille B.: [00:20:00] Ça c’est un chouette message aussi pour les auditeurs, auditrices, de se dire “Bah en fait, la sexualité va au-delà de la pénétration” et que les caresses, l’amour, tous les touchers, les baisers, ça c’est une sexualité aussi.
Olivier Mageren: [00:20:14] Et dans la même, vous voyez, ce genre de discussions elles sont larges. À la fois vous sentez bien qu’elles ne sont pas centrées uniquement sur le sexuel. Quand je pose des questions à mes parents, c’est souvent un focus plus sur moi que sur eux. On parle d’intimité, de pudeur. Je veux savoir d’où je viens, quel était le contexte. Ça me concerne moi par rapport à mon histoire, on est en train de cocréer quelque part, moi je prends le flambeau de co-créer en famille quelque chose, je viens d’une histoire et je continue quelque part, il y a un passage de flambeau et le focus est sur moi, pas nécessairement sur eux. Et ça, c’est aussi une manière de diminuer l’inconfort. Et ce qui était intéressant, c’est de se dire voilà, quand je me suis rendu compte que ma maman avait des grandes douleurs de périnée alors que j’allais, elle allait accoucher de moi. je dis “Mais: comment tu as réussi à accoucher?” Parce qu’en fait, mon frère 8 h de travail, le deuxième 10 h de travail, et moi… Et moi ça a été tellement vite, elle ne s’y attendait pas, visite de routine chez le gynécologue, le col est totalement ouvert, le temps qu’elle arrive à l’hôpital qu’elle s’installe, j’étais déjà là. Et je ne me souviens de rien tellement ça a été vite. Elle dit comme ça grosso modo une demi-heure entre le moment où on arrive à l’hôpital et que t’es dans mes bras, ça a été ultra vite. Et en fait c’était soulageant pour moi, mais vous voyez comme quoi la question amène à un spectre beaucoup plus large de la manière dont je suis arrivée au monde. Et ma maman n’a même pas eu le temps d’avoir mal. En fait, elle appréhendait depuis des mois. L’accouchement parce que déjà elle n’arrivait pas à une pénétration et elle dit “La tête d’un bébé, les épaules vont passer”. Elle stressait énormément, et en fait ça s’est passé de manière tellement rapide, elle n’a pas eu de douleur, elle se souvient de rien, ça a été hyper vite. Et c’était soulageant pour moi de me dire “Ok, je n’ai pas créé cette douleur”, mais en même temps l’intelligence du corps, c’est à dire que: là quelque part, le mental n’a pas eu le temps d’agir. Tout s’est passé tellement vite et naturel qu’il n’y a pas eu d’interférences du mental. Et c’était super beau d’avoir ce moment d’échange et de se rendre compte dans quel contexte je suis arrivée, et comment ensuite ça a évolué.
Camille R.: [00:22:12] Et du coup, si je rebondis là-dessus, en fait, tes parents, via l’expérience qu’ils ont eu de vivre avant ta naissance, ont dû être créatifs par rapport à leur sexualité. Et donc avaient déjà commencé, dans une certaine mesure, une exploration qui leur a probablement donné une ouverture d’esprit par rapport au sujet. Parce que là, quand je t’écoute, une des choses qui me vient au niveau des tabous, c’est qu’on asexualise en fait les parents, quand on est enfant, et les parents asexualise leur enfant. Et vu qu’il n’y a plus ces rites d’initiation, en fait on a des discussions entre “êtres”, j’ai envie de dire de l’extérieur, quasiment asexué, pour un certain pourcentage de la population, alors qu’on sait très bien que tout le monde, ou la majorité des gens, ont des relations sexuelles. Donc je pense que pour pouvoir aussi initier cette discussion, il y a besoin de se rendre compte que les êtres humains sont des êtres sexués, sexuels, pas forcément tout le monde, mais de pouvoir juste ré appréhender en fait cela et arrêter de voir ces parents ou les enfants comme des êtres qui n’ont pas de vie sexuelle, de sexualité.
Camille B.: [00:23:23] Oui exactement. Et du coup, en ayant ces questions avec ses parents, on se rend compte, des fois on est surpris, on se dit “Ah ben, je n’aurais jamais imaginé ça de ma mère ou de mon père, oh là là”! Moi il y a des choses que j’ai appris, j’ai fait “Ah bah sa résonne en moi et je me comprends mieux et du coup je m’accepte encore mieux” en fait. Je viens en fait, c’est une lignée quoi, ça s’inscrit dans le contexte sexuel de mes parents quoi, donc ça c’est chouette aussi. Rien que pour “Pourquoi je devrais parler de sexualité avec mes parents?” Parce qu’on en apprend tellement et on apprend aussi tellement sur soi-même.
Olivier Mageren: [00:23:52] Moi ça m’a beaucoup libérée aussi parce que, quand ma femme a accouché de notre premier enfant, elle a eu aussi des problèmes de périnée et de cicatrices et de grandes douleurs. En fait, je vivais quelque chose de similaire à ce que mes parents ont vécu pendant plus longtemps d’ailleurs que nous. Et on a mis du temps ma femme et moi à trouver des solutions, on en a trouvé. Et je me dis “Ben voilà en fait, si j’en avais pas parlé, je peux considérer que j’étais seule, que j’étais frustrée, que chez les autres ça se passe mieux ou bien ça devrait être facile, ou bien ça devrait être…” Et en fait, il y avait cette complicité et je savais que j’étais en contact avec une histoire très forte et qui quelque part se répétait, et moi j’avais des outils supplémentaires et aussi une conscience de dire “Je ne suis pas seule en fait, et j’ai envie de créer ma solution à moi”.
Camille B.: [00:24:38] Et là, de ce que je me rends compte à travers nos discussions, c’est qu’Olivier toi tu parlais de tes parents. Donc ta mère qui est revenue vers toi en parlant de sa sexualité, donc toi en tant que, tu t’identifies en tant que garçon, donc c’est ta mère avec qui tu parles de sexualité et aussi ton père c’est ça? Ou ton père un peu moins? Est-ce que tu sens une différence, on va dite, genrée?
Olivier Mageren: [00:24:58] Moi pour ma part, dans l’ensemble, je parle plus de sexualité avec ma maman qu’avec mon père, mais j’en parle aux deux ensemble et aussi séparément, à des rythmes différents.
Camille B.: [00:25:07] Et moi c’est plus, oui, plus avec ma mère. Par contre, quand c’est avec des personnes du même âge, c’est plutôt avec des hommes. Mais là, si on reste dans le contexte parent, la question serait est-ce qu’on se sentirait à l’aise en tant que fille de parler de sexualité avec son père, ou vice-versa: un père, est-ce qu’il parlerait aussi, ben tiens-toi d’ailleurs tu as une fille qui est encore petite, mais est-ce que tu te sentirais à l’aise de parler de sexualité avec elle quand l’heure viendra quoi?
Olivier Mageren: [00:25:33] Je m’en réjouis déjà, j’espère que ça arrivera mais elle choisira la personne avec qui, les personnes avec qui elle veut en parler.
Camille B.: [00:25:41] Chouette mais ça on pourra en discuter aussi dans un autre podcast, ça peut être intéressant de se poser la question et surtout comment aborder, en tant que parent, la thématique de la sexualité avec ses enfants, que ce soit avec sa fille ou son fils?
Camille R.: [00:25:54] Je pense que ce qui est intéressant, et ça rejoint la vision qu’on a aussi sur ce podcast et comment est-ce qu’on en parle avec soi-même? Comment est-ce qu’on en parle avec son partenaire et comment est-ce qu’on en parle, après, dans son cadre familial, avec ses parents, avec ses enfants? Je pense, et c’est quelque chose dont je me suis rendue compte récemment avec une amie qui a eu un bébé et je me suis dit “Si je commence pas à pratiquer, ou si elle commence pas à pratiquer maintenant, elle sera probablement pas à l’aise quant à, je ne sais pas moi, dix, douze, quatorze, seize, j’en sais rien. Sa fille viendra et lui posera des questions sur la sexualité”. Donc je pense que c’est aussi une des invitations qu’on a envie de faire via ce podcast c’est: c’est comme tout, si on est mal à l’aise quand on commence, c’est absolument pas grave, c’est vraiment dans la pratique, dans le fait d’explorer, qu’on devient à l’aise et que du coup le sujet se mettra complètement naturellement sur la table. Parce que si on n’est pas à l’aise à aborder un sujet, la personne qui est en face va le ressentir.
Camille B.: [00:26:57] Exactement. C’est la même chose aussi avec son partenaire et sa partenaire, ses partenaires, d’installer cette communication dès le départ, même si c’est difficile, mais on voit que c’est important d’au moins l’aborder un petit peu, d’être un petit peu mal à l’aise, mais au fil de la pratique ça devient un peu plus fluide et ça, on l’abordera d’ailleurs dans l’épisode suivant. Et du coup on se rend compte que c’est pas évident de parler de sexualité avec ses parents. J’aimerais inviter les auditeurs, auditrices, à se questionner par rapport à ça, comment la sexualité est perçue au sein de votre famille. Et pour ça, ça serait “Quand vous regardiez un film avec vos parents quand vous étiez plus jeune, où même encore aujourd’hui, et qu’il y est une scène intime, une scène de sexe, comment vos parents réagissent?” Est-ce qu’ils vous cachent les yeux? Est ce qu’ils vous cachaient les yeux quand vous étiez petit? Est-ce qu’ils vous disent de sortir du salon, est-ce qu’ils vous disent de “Vite ils changent vite de chaîne et puis tout le monde se regarde et voilà”, comment ça se passait chez vous?
Camille R.: [00:27:51] Ou est ce qu’il y a un gros malaise qui envahit toute la salle? Comme deuxième invitation qu’on voudrait partager avec vous c’est cette idée de pouvoir ressentir, explorer un petit peu, même à l’intérieur de vous, quel est le contexte dans lequel vous avez été éduqué? Comment est-ce que la sexualité a été abordée pour vous au sein de votre famille, et quelle est la relation que vous avez vous-même en fait dans le cadre de votre famille avec la sexualité?
Olivier Mageren: [00:28:17] En troisième invitation, je vous propose de prendre du recul et de manière générale, par rapport à votre histoire personnelle, savoir quelles questions vous aimeriez poser à vos parents. Qu’est-ce qui résonne avec vous? Qu’est-ce qui est naturel et spontané pour vous comme centre d’intérêt qui peut vous aider vous dans votre vie aujourd’hui?
Camille B.: [00:28:34] Voilà, c’était le cinquième épisode d’entre nous. On a pris un réel plaisir de partager cette thématique, qui n’est pas évidente, on s’est rendu compte de ça. N’hésitez pas à partager ce podcast avec vos amis, avec vos parents peut-être. Et puis on se retrouve très bientôt. En tout cas, likez notre podcast, n’hésitez pas à partager et puis à donner des sous, sous
Jingle: [00:28:54] “Entr’Nous”, entre nous.
Chouette sujet, qui m’ inspiré et m’a rappelé les discussions récentes avec ma mère. Ça m’a donné envie d’approfondir le sujet avec mes parents, ma curiosité est attisée! Merci à Olivier dont la rencontre cet été a participé à m’ouvrir des portes!