Tantra: les coulisses, témoignages de 3 professionnelles #53

Françoise, Anouk, Raquel #53 Dans les coulisses du tantra, témoignages de 3 professionnelles

Dans les coulisses du tantra, témoignages de 3 professionnelles: Françoise, Anouk & Raquel.

Dans ce magnifique épisode du podcast “Entr’Nous“, Olivier Mageren, sexologue diplômé de l’ULB à Bruxelles, et Raquel, praticienne de Tantra depuis plus de 20 ans, continuent l’aventure de présentation du Tantra en invitant 2 professionnelles très expérimentées à témoigner de leur pratique. Dans cet épisode, vous avez donc la chance d’avoir au micro 3 professionnelles passionnées qui vous partageront la quintessence de plus de 60 ans d’expérience au total.

Écouter la voix et la voie de la sagesse acquise par l’expérience est un cadeau inestimable. Le LHC remercie de tout cœur les 3 invité·e·s d’exception: Françoise, Anouk et Raquel.

Le Tantra est vaste, parfois difficile à comprendre tant il peut être mal compris. Prenons le temps de mieux le comprendre. Quoi qu’il n’y paraît, le Tantra est néanmoins simple : Amour, connaissance de soi, lien à l’autre et à la vie, souveraineté, voie d’unification, d’éveil à soi et à la vie. Une voie de paix profonde avec soi et le monde.

Seule l’expérience permet de comprendre les finesses et la profondeur des enseignements du Tantra. Tout passant par le corps et l’âme qui vivent une expérience de conscience.

Dans ce podcast, les partages authentiques et riches de sagesse dessinent un tableau nuancé du cheminement tantrique, loin des clichés et des idées reçues. Françoise, Anouk et Raquel évoquent leurs expériences personnelles et professionnelles, révélant comment le Tantra a transformé leurs vies et leurs pratiques.

Françoise nous parle de la liberté intérieure qu’elle a trouvée grâce au Tantra. Elle insiste sur l’importance de ne rien forcer et d’accepter chaque personne telle qu’elle est. Cette acceptation permet une fluidité dans les relations et évite l’épuisement dans des luttes inutiles.

Anouk, quant à elle, souligne que l’énergie que nous émanons attire les personnes qui nous correspondent. Elle partage comment le massage tantrique lui a apporté une joie intérieure et une sécurité affective, transformant sa dépendance émotionnelle en une force tranquille. Anouk met l’accent sur la fluidité et la présence dans chaque geste du quotidien, des valeurs essentielles du Tantra qui enrichissent sa vie et celle de ses client·e·s.

Raquel Veiga complète ces témoignages en parlant de l’authenticité nécessaire pour transmettre le Tantra. Pour elle, l’amour est la clé de cette pratique, un amour inconditionnel qui se diffuse et se partage sans jamais s’épuiser. Raquel nous rappelle que le Tantra nous apprend à accueillir, accepter et aimer, tout en restant enraciné·e·s dans notre propre vérité.

Les échanges se poursuivent avec des réflexions sur la présence, l’écoute et la qualité de vie que le Tantra apporte.

L’épisode se conclut par des remerciements chaleureux et une reconnaissance des praticien·ne·s de Tantra, célébrant leur courage et leur engagement sur ce chemin exigeant mais gratifiant. Écoutez cet épisode d’ “Entr’Nous” pour découvrir comment le Tantra peut transformer votre vie et vous rapprocher de votre essence véritable.

Écoutez les récits inspirants de Françoise, Anouk et Raquel Veiga, et laissez-vous emporter par la douceur et la poésie de leurs paroles. Que vous soyez novice ou pratiquant·e confirmé·e, cet épisode offre une exploration riche et profonde de l’amour et de l’acceptation.

Écoutez maintenant “Entr’Nous” et laissez le Tantra illuminer votre chemin. D’autres épisodes à propos du Tantra sont à venir…

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L’épisode via notre chaîne Youtube :

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Séquençage de l’épisode:

  • [00:00:20] Introduction
  • [00:00:46] Présentation des invitées : Raquel
  • [00:02:28] Présentation des invitées : Françoise
  • [00:04:28] Présentation des invitées : Anouk
  • [00:07:34] L’intention de Françoise
  • [00:08:16] L’intention de Raquel
  • [00:13:06] L’intention d’Anouk
  • [00:14:08] L’intention d’Olivier
  • [00:15:11] Conseil de pratique du Tantra pour Raquel
  • [00:19:11] Expérience du Love Health Center
  • [00:20:19] La gestion des attentes : Anouk
  • [00:22:13] Conseil de pratique du Tantra pour Françoise
  • [00:25:57] Les valeurs fondamentales du Tantra
  • [00:27:14] Des débuts à ce jour : Raquel
  • [00:34:33] Des débuts à ce jour : Anouk
  • [00:37:45] Des débuts à ce jour : Françoise
  • [00:40:29] Qui nous attirons : Anouk et Raquel
  • [00:46:29] Un partage d’Anouk
  • [00:49:51] Un partage de Françoise
  • [00:51:45] Un partage de Raquel
  • [00:55:23] Gratitude d’Anouk
  • [00:55:40] Gratitude de Françoise
  • [00:55:50] Gratitude de Raquel
  • [00:56:24] Clôture du podcast

Transcription du podcast avec le témoignages de 3 professionnelles du tantra :

Si tu apprécies notre démarche de transcrire les podcasts : parle de ce podcast à ton entourage. Nous pouvons allouer des ressources aux transcription grâce aux donations reçues vers notre association, le lien pour faire un don : https://donate.kbs-frb.be/actions/FF-LoveHealthCenter

Jingle Intro: [00:00:00] « Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) »

Olivier Mageren: [00:00:20] Bonjour, bienvenue dans le 53? épisode du podcast « Entr’Nous », le podcast du « Love Health Center », un centre dédié au bien être, à la relation et à la sexualité, localisé à Bruxelles mais on produit plein d’outils, entre autres ce podcast, disponible dans toute la francophonie. Alors aujourd’hui, j’ai la chance d’avoir trois belles personnes au micro. Bonjour Raquel.

Raquel Veiga: [00:00:41] Bonjour Olivier.

Olivier Mageren: [00:00:43] Bonjour Anouk

Anouk: [00:00:44] Bonjour Olivier.

Olivier Mageren: [00:00:44] Bonjour Françoise.

Françoise: [00:00:45] Bonjour Olivier.

Olivier Mageren: [00:00:46] Alors dans ce 53? épisode on va parler du Tantra. C’est la suite, donc c’est le cinquième épisode dans la série de cette thématique, et on va parler avec des personnes qui en ont fait un peu leur passion, leur philosophie de vie, leur profession, enfin voilà, c’est multi-facettes, c’est presque difficile de définir ce podcast tellement il est atypique. On va plutôt parler d’expériences humaines, de personnes qui se sont investies dans ce domaine-là, et qui le connaissent très, très bien de l’intérieur, je vais dire ça comme ça. Je vais laisser chacune se présenter, à sa manière, comme elle le souhaite, et ensuite on présentera nos intentions.

Raquel Veiga: [00:01:18] Bien, bonjour! Voilà, donc je m’appelle Raquel Veiga, je donne des massages tantrique, c’est une activité que j’englobe dans d’autres activités qui tournent vraiment autour du bien-être, de l’unité du corps-esprit-cœur, mais bon je suis principalement accompagnante spirituelle, voilà. Mais le massage fait partie de cette pratique de méditation et de reconnexion à soi, à la conscience, à l’esprit, voilà, tout ce que transporte le tantrisme mais ce n’est pas limité au massage, mais ça fait partie de ce que je propose.

Olivier Mageren: [00:01:51] Quasiment quotidiennement, en tout cas de manière hebdomadaire.

Raquel Veiga: [00:01:54] Oui, ça se mélange un peu entre un peu de « Body Love Coach », je m’occupe un petit peu des couples pour réinstaller l’harmonie et le langage du corps, mais surtout la connexion intérieure. Alors les accompagnements spirituels, voilà, je ne suis pas d’une pratique spécifique, disons que j’accueille les personnes à se re questionner quand ils cherchent des réponses. Quand on arrive à ce point dans la vie où on se dit que ça doit être autrement, qu’il doit y avoir autre chose: Dieu, la nature, l’univers, la source…. Peu importe mais je suis là pour accompagner dans le questionnement et la réflexion quant à la spiritualité personnelle de chacun.

Olivier Mageren: [00:02:28] Merci Raquel.

Raquel Veiga: [00:02:29] De rien

Françoise: [00:02:29] Je m’appelle Françoise. On peut dire que je suis tombée dans le tantra, il doit y avoir 25 ans, parce qu’on m’a déposé un livre dans les mains qui m’a complètement retourné la tête, le corps, l’esprit. Un livre d’un maître, oui, qui a amené le tantra en Europe, le néo tantra d’ailleurs, c’était un livre d’Osho. J’ai rien compris à ce livre quand je l’ai eu dans mes mains, ça parlait d’amour, d’amour, d’amour, d’amour, et c’était complètement à l’inverse de tout ce qu’on m’avait parlé, tout ce qu’on m’avait enseigné sur l’amour, et notamment au sein de mon éducation. Au départ de ce livre, j’ai commencé un peu à chercher, à être de plus en plus curieuse, et à expérimenter le tantra comme je le pouvais. Très vite, j’ai voulu aller à la rencontre de personnes expérimentées, je suis partie à l’étranger, j’ai cherché, ça a été une révélation en fait. Associé à ça, il y a eu évidemment toute la question sur la sexualité, tous les amalgames. Et puis de là, je suis parti de formation en formation, à chercher, à comprendre, qu’est-ce qui se passait à l’intérieur de moi en ayant été connecté avec cette énergie qu’est le Tantra. Et là, ça a été un bouleversement total dans ma vie et, à ce jour, c’est devenu une passion. Comme je dis toujours, quand on a mis le doigt dans le tantra, on ne peut plus faire marche arrière. Et donc voilà, ça a été une révélation, c’est devenu une passion. À ce jour, j’accompagne les gens qui veulent faire un chemin dans cette réflexion du corps et de leur sexualité. J’ai la chance de travailler avec des experts dans le domaine et on s’entraide tous. Donc oui, en cela, le tantra ça tisse des liens. Je suis heureuse d’être à cette place-là et je rends vraiment grâce à tous ces ancêtres du Tantra qui ont traversé d’ailleurs les siècles et les années même pour en faire un outil extraordinaire et pour pouvoir le partager à ce jour. Merci Olivier.

Olivier Mageren: [00:04:27] Merci Françoise.

Anouk: [00:04:28] Bonjour, moi je m’appelle Anouk. Moi je suis tombée dans le tantra un peu par hasard. Donc j’ai un jour été me faire masser dans un centre bien connu à Bruxelles, avec mon compagnon qui m’a dit “Ben je te fais une surprise, sois prête à… on a rendez-vous à 10 h”. Et donc j’ai reçu ce massage et, voilà, j’ai vraiment été bouleversée. Donc j’ai, sans savoir du tout ce qu’était le tantra, après ce massage je marchais à dix centimètres du sol toute la journée, j’avais vraiment une légèreté, il y avait vraiment quelque chose mais je ne savais pas à quoi c’était du. Du coup, je me suis formée en massage relaxant et je me suis dit “Moi, j’ai aussi envie d’expérimenter et de pouvoir donner ce massage aux autres”. Et donc je suis arrivé, par hasard, j’ai eu quand même quelques réticences, parce que voilà on ne rentre pas dans le tantra comme ça. Mais au bout du compte, je suis arrivé, j’ai été formée, et, à l’époque, j’ai rencontré des très belles personnes qui m’ont, au-delà du massage, donné des pistes et appris un peu. On a été suivre des stages, par exemple chez Daniel Odier, qui est un maître tantrique. Petit à petit, ça m’a vraiment ouvert à cette spiritualité, ça m’a ouvert à une élévation de conscience. Ça m’a aussi appris, en tant que femme, à ne pas toujours être dans… Objectiver, ou d’être dans le désir de l’homme, et d’apprendre justement à gérer un massage avec un cadre, avec beaucoup de bienveillance, beaucoup d’écoute aussi, et à faire évoluer aussi les hommes que je reçois maintenant en massage vers quelque chose de plus grand. Voilà, le tantra pour moi c’est une porte vers l’amour, vers la connexion à soi, vers le ressenti, voilà comment je suis arrivé à exercer ce métier. Et là, ça fait presque quinze ans que je suis dedans et que c’est devenu une passion et que ça m’a apporté énormément de conscience. D’abord corporelle aussi, par rapport à l’énergie, j’ai suivi une formation de professeur de Chi Gong justement pour avoir cette conscience corporelle du mouvement. Enfin voilà, donc ça m’a ouvert des tas de portes et je suis très heureuse d’être là avec vous, merci Olivier.

Olivier Mageren: [00:06:56] Merci à toutes les trois. C’est fabuleux de voir qu’en fait il y a presque 60 ans d’expérience dans le domaine du tantra à vous trois, riches de passion, de parcours personnel, d’une vie personnelle aussi, de partager ça avec d’autres, professionnellement, de différentes manières. Vous êtes toutes les trois différentes et vous le faites avec votre propre tonalité, mais profondément ancrée dans le, je dirais le vrai Tantra, la vraie essence du Tantra. Et ça me réjouit, je suis plein de gratitude pour votre présence aujourd’hui, de partager tout ça. Et je voudrais savoir, avant de rentrer dans le cœur du sujet, on commence toujours le podcast en expliquant l’intention et je pense qu’on pourrait presque faire ça aussi en massage Tantra. Quand on parle du tantra de manière spirituelle, pourquoi on est là et pourquoi on se parle en fait, aujourd’hui?

Françoise: [00:07:34] Quand j’ai reçu l’invitation de venir faire ce podcast. Bien sûr, je me suis posé la question et je me suis dit au fond, le tantra, voilà je vais le dire, est assez mal véhiculé, il est terriblement galvaudé. Quand j’écris le mot Tantra, j’écris toujours avec un T majuscule. Et j’ai envie de, par mon expérience, par mon parcours, démystifier le sujet, si tant est que je puisse le faire. Mais ça m’a apporté tellement de bienveillance, tellement d’amour pour moi-même que j’ai envie d’en parler pour le démystifier, pour retirer peut être ces étiquettes qui sont mal collées, qui n’ont pas de sens en fait sur ce mot-là. Voilà mon intention (Olivier Mageren: Merci), merci.

Raquel Veiga: [00:08:16] Alors pour ma part, on a lancé ce projet de podcast parce que, comme ça a été dit, ça fait longtemps que nous trois: Françoise, Anouk et moi, que nous sommes sur le terrain. Et je trouve intéressant, pour ma part, bon je rejoins tout à fait ce que Françoise vient de dire, bien évidemment ça fait partie de mon intention. Et puis après c’est lever un petit peu le rideau sur ce qui se passe, en tout cas dans la sphère du massage. En parler pour que les personnes qui veulent se lancer dans le massage tantra, ou qui sont déjà en train d’exercer le massage tantra, puissent avoir comme ça quelque chose où on parle de ce qui se passe, en fait, finalement en coulisses. Comment la masseuse vit cet état de fait de donner du massage tantrique? Quelles sont ses propres questionnements par rapport à ce qu’elle fait? Pourquoi elle le fait? Toutes les difficultés, parce qu’il ne faut pas oublier que c’est un message quand même qui offre, c’est pas une obligation, quoi qu’on croit, de masser nu. Ce n’est pas du tout une obligation mais, ça peut rentrer dans le cadre, puisque nous explorons justement le corps mais en toute simplicité. Et bon, bien évidemment, quand on exerce le massage, ben évidemment on va être confronté à l’autre, en l’occurrence aux hommes qui viennent nous voir. Comment est-ce qu’on gère les demandes, qui sont des fois tout à fait à côté du tantra? Comment est-ce qu’on vit quand finalement le massage est détourné par la personne qui vient vivre le massage, parce que cette personne pense que c’est du gavage de tendresse, du touche-touche machin et que ça va être érotique. Donc beaucoup de gens pensent que le tantra c’est de la satisfaction mentale sexuelle, alors que pas du tout. C’est un petit peu parler de notre vécu face à tout ça. Comment est-ce qu’on se construit en tant que femme, finalement, face à ça? Parce que je pense que chacune d’entre nous peut dire en tout cas que le Tantra a été une exploration de notre propre féminité, une exploration de l’être que nous sommes ici sur la terre, et ce qu’on a à faire, vers où on va et qui on est. C’est un travail qui finalement est d’abord un travail personnel. Parce qu’à travers le Tantra, la personne qui commence à masser en Tantra, elle se fait une thérapie. Parce qu’on est tout le temps dans le questionnement, on est tout le temps dans le réajustement, on grandit à travers les massages, on apprend à cadrer, on apprend à s’ancrer, on apprend à ne pas se faire manipuler, on apprend, on voit les choses et on essaie de le faire avec amour en fait. Donc il ne s’agit pas de castrer les gens, de se fâcher ou de leur dire ce qu’ils doivent faire ou pas. Donc c’est un petit peu tout cet envers du décor avec tous nos vécus, les expériences super géniales qu’on peut avoir, qui nous élèvent. Les expériences où on a l’impression d’être tiré vers le bas parce qu’on ne sait pas comment gérer cette énergie masculine et l’homme, voilà, mon intention c’est vraiment que les gens découvrent un peu ce qui se passe pour les masseuses parce que c’est un monde peu connu (Olivier Mageren: Ouais) et c’est intéressant justement d’en parler.

Olivier Mageren: [00:11:08] Et un vécu extrêmement riche, extrêmement spirituel finalement, de vivre tout ça en lien avec l’autre.

Raquel Veiga: [00:11:14] Mais bien sûr, parce que le tantra on l’oublie souvent, c’est une voie spirituelle. Donc qui dit spiritualité dit étude de l’esprit. Qui dit étude de l’esprit veut dire apprendre à connaître ce qui se passe, apprendre à connaître l’ego, apprendre à connaître toutes ces choses finalement que les Orientaux ont exploré depuis des millénaires, pendant que nous, on était en train de regarder comment se fait un atome. La voie tantrique est là pour apprendre à vivre relâché, comme dit Daniel Odier, il n’y a que ça, c’est se détendre, c’est accepter ce qui est, c’est faire avec ce qu’on est, c’est apporter quelque chose d’ordre de l’amour. Comment est-ce qu’on aime? Est-ce que c’est important plus d’essayer de se faire aimer ou alors de matérialiser l’amour? Et le tantra ne tourne qu’à côté de ça, après, le massage est une pratique méditative qui emmène les personnes vers cette connexion. Mais ce n’est jamais le culte du corps, on focalise pas sur le corps, on focalise sur l’être qui est dans le corps. Et c’est cet être qu’on essaie de toucher quand on touche un corps, parce que le corps va ne transmettre que des infos, c’est tout, il est là pour transmettre et recevoir des informations. Donc voilà, c’est un petit peu tout ça qu’on a envie de mettre un petit peu à jour pour que les gens voient un petit peu plus clair dans ce qui se passe dans le monde du tantra.

Olivier Mageren: [00:12:37] Oui, tu as mentionné énormément de sujets dans les intentions, le pourquoi, le questionnement, les difficultés, la nudité, comment on vit tout ça au quotidien. Donc on pourrait peut-être presque faire plusieurs capsules, si le public réagit on peut faire peut être plusieurs épisodes (Raquel Veiga: Bien sûr) et puis on verra où ça nous mène.

Raquel Veiga: [00:12:51] Mais, je veux ajouter, on est là pour susciter du questionnement, pas pour juger, pas pour dénoncer, pas pour dire qu’une chose est meilleure qu’une autre. Mais en tout cas pour susciter un questionnement par rapport au tantra pour les personnes qui sont intéressées de se lancer dans cette voie, voilà.

Olivier Mageren: [00:13:06] Et pour toi Anouk, quelles sont tes intentions?

Anouk: [00:13:08] Je pense que tout a été dit, aussi bien par Françoise que par Raquel. Mais moi ce que j’ai envie de dire, c’est vraiment: mon intention en fait, c’est de reconnecter les gens à leurs ressentis, à l’amour qui est en eux, tout simplement. Maintenant, je pourrais m’étendre sur le sujet mais, voilà, je pense que mon intention c’est ramener donc le Tantra. Justement sortir ce Tantra qui est galvaudé, qui est dans l’érotisation, vers quelque chose de plus élevé, et amener cette compréhension à l’humanité, enfin aux hommes, aux femmes. Aussi bien aux hommes qu’aux femmes, parce que les femmes ont souvent tendance à être dans le désir de l’homme donc, que la sensualité ou que le toucher, c’est bien autre chose que de la performance sexuelle, c’est une élévation de conscience, c’est… Voilà, c’est un bain de douceur et donc j’ai envie d’apporter ça et que les gens puissent prendre un peu de la hauteur par rapport au Tantra.

Olivier Mageren: [00:14:08] Merci. Pour ma part, l’intention comme à chaque podcast, pour moi sexualité, la relation, c’est généreux, c’est abondant, c’est simple, c’est fluide, c’est plein d’amour. Et donc l’intention du podcast, pour moi c’est d’offrir des moments de discussion en public, pour aider tout un chacun là où il en est. Donc certes, on parle du tantra, mais peut-être que ce qu’on va dire va aider des gens dans leur propre relation, dans leur propre couple, dans leur propre relation au corps, à la sexualité, à la nudité, à l’autre, à la relation. Et donc c’est simplement de vous partager peut-être des réflexions, comme disait Raquel, des questionnements, pour que ça soit utile pour vous tout simplement. Et pour démarrer, vous en aviez parlé et à nous qu’on a parlé aussi, il y a presque des clichés finalement, de ce qu’est ou ce que n’est pas du tantra. Et le massage tantrique, par rapport à ce qu’elle disait, parler à des personnes qui se questionnent, qui sont soit débutant dans le tantra en tant que masseur ou masseuse, ou bien novice, ou bien déjà très expérimenté. Qu’est-ce que vous auriez envie de partager, qui révèle un peu votre quotidien et qui révèle ce que vous faites vraiment en fait à travers le tantra? Est-ce que vous avez un premier conseil ou particularités de votre pratique du Tantra?

Raquel Veiga: [00:15:11] Mais en fait, ce qui se passe avec le massage tantrique, parce que voilà, moi j’ai envie de parler de plus spécifiquement du massage tantrique, parce que c’est là qu’il se passe beaucoup de choses, beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses, là où le massage est très, très détourné. En fait, pour la personne qui veut se lancer dans la pratique du massage tantrique, ou qui est déjà dans le massage tantrique, c’est ne jamais perdre de vue ce qu’est l’essence du tantra. Pourquoi je dis ça? Parce qu’on peut commencer avec beaucoup d’enthousiasme, beaucoup d’euphorie, beaucoup, parce qu’on découvre des choses incroyables et puis sur Futon, et bien ça ne va pas se passer exactement comme ça non plus. C’est à dire qu’il y a des personnes qui croient, et encore là, il n’y a pas de faute, c’est l’information qui circule qui est comme ça, nous à part rectifier et à chaque fois donner des informations juste, à par le tantra on sait rien faire. Voilà, donc le massage est fort détourné, il y a des personnes qui vont prendre des rendez-vous pour vivre un moment de tendresse parce qu’ils sont en manque de tendresse, de sexualité parce qu’ils sont en manque de sexualité, ou parce qu’ils ont des fantasmes, ou parce que ceci ou cela. Et ça n’a absolument rien à voir avec le tantra. Donc, quand nous, en tant que praticienne, à ce moment-là du massage, on est confronté à ce genre de demande, finalement pas perdre de vue que c’est pour nous une occasion de grandir. Parce que face à toutes ces demandes, à cette manipulation qu’il peut y avoir sur Futon où l’homme essaye de toucher des points sensibles féminins qui sont en nous, comme, oui, suscite même de la pitié. Parce que “Oui, oui, moi je, voilà, moi je manque, moi je si, moi je là” et on peut vraiment se laisser avoir par ce genre de choses. Qui finalement ça va être de la satisfaction de la personne, et nous on se met un peu sur le côté, et on est en train de faire des choses qui sont tout à fait en dehors du tantra. On a toutes vécu ce genre de choses, mais quand on est vraiment au fait de l’essence du tantra, on prend conscience qu’il y a des choses à voir chez nous aussi. Pourquoi est-ce qu’on se laisse faire? Pourquoi est-ce qu’on se laisse entraîner? Pourquoi est-ce que tout à coup un massage devient autre chose? Comment on se regarde soi après un massage comme ça? Quelle image on a par rapport à soi? C’est important de voir que, même si ces choses arrivent, ça doit en tout cas être toujours une voix pour soi-même, pour la personne qui donne le massage, d’évolution et de grandissement et de connaissance de soi. Et évidemment, on passe par des moments difficiles. Évidemment, il y a des moments où on a envie de tout arrêter, on a l’impression qu’on n’est pas compris, qu’on n’est pas entendu, que les gens savent mieux que nous ce qu’est le tantra en nous disant “Oui, mais moi j’ai été chez quelqu’un d’autre et elle m’a laissé la toucher, faire ceci et faire cela”. Et alors on est face à ça, on dit “Oui, mais le Tantra, c’est pas ça”. Et c’est quand même une des seules pratiques au monde, quand vous allez chez le kiné, vous ne posez pas la question au kiné de savoir ce qu’il va faire ou pas faire, vous savez, vous vous attendez à quelque chose! le Tantra Pas du tout, chacun y va un petit peu de sa sauce, et finalement on est toute la journée en train de donner de l’information. Parce que, non le tantra c’est ceci… Le tantra n’est qu’une chose, c’est une voie spirituelle, point. Et donc on est là-dedans mais, je crois que tout le monde serait d’accord, mais mes amies ici présentes seront d’accord pour dire que, c’est une traversée que l’on fait avec soi-même à travers le massage. Et que ça nous permet chaque fois de devenir plus femme, de nous ancrer, de ne pas nous laisser nous manipuler, mais toujours avec douceur. Et on n’a pas que des sessions comme ça, il y a des gens qui viennent vraiment vivre cette spiritualité à travers le massage et ça ce sont des sessions magnifiques. Mais finalement, la tout dedans, il faut essayer de trouver nous en tant que masseuse, quand on exerce le massage, trouver notre propre équilibre, être en paix avec ce qui se passe, et toujours être dans cette vision de qu’est-ce que le tantra? Et, de même, il y a beaucoup de masseuse dite tantrique qui ne connaissent absolument rien au tantra, absolument rien. Il y a vraiment toutes ces choses.

Olivier Mageren: [00:19:11] Et personnellement en fait, au « Love Health Center », ça m’est déjà arrivé d’être appelée par des masseuse tantrique et qui ne sont pas sexologue, qui ne savent pas toujours comment réagir aux attentes des hommes, à la sexualité. Elles ne connaissent pas non plus, elles ont beaucoup de connaissances mais juste différentes et je me dis “Tiens, je fais quoi, comment?”. Et finalement, c’est aussi amener de l’information pour pouvoir gérer au mieux cette sphère de la sexualité qui s’exprime. Elle est là en fait, il y a de la nudité, on est en relation avec cette énergie sexuelle, avec le corps, et il y a toutes les attentes de la personne et il y a des Tantrikas qui m’ont appelé en étant démuni. “Qu’est-ce que je fais quand il y a ça, ça, ça”, par rapport à des attentes, des besoins, des fantasmes sexuels, bien souvent des hommes. Et c’est beau d’avoir ces discussions, parce qu’on est vraiment pleinement dans l’humain et se rendre compte que c’est quand même une vie très changeante en fait d’être femme, seule avec un homme, en touchant un corps, en touchant potentiellement le sexe aussi, et en étant dans une démarche spirituelle qui est, alors qu’une telle frustration sociale que, les gens viennent avec des manques plus qu’avec une démarche positive d’aller vers quelque chose, sans nécessairement se projeter de qui est la personne en face de moi qui m’offre ce moment d’intimité. Anouk et Françoise, vous avez envie de partager quelque chose sur justement la gestion des attentes, quand on est seule en tant que praticienne avec des gens que vous ne connaissez pas et que vous n’avez jamais rencontré?

Anouk: [00:20:19] Moi j’ai envie de dire quand j’accueille quelqu’un, donc je lui pose la question qu’est-ce qu’il vient chercher au travers du massage? Et puis je fais mon cadre, j’explique dans quelle énergie je vais être. Que je me connectais à l’énergie du cœur et que voilà, je vais chercher vraiment cette présence et cette connexion. Et quand ils sont dans des attentes de vouloir toucher, de vouloir. Être dans leur côté masculin en fait de vouloir. Oui, mais tu me donnes tellement de plaisir, je veux t’en rendre aussi. Alors moi je leur réponds Moi mon plaisir il est dans me sentir respecter mon plaisir, il n’est pas dans le fait d’avoir un plaisir génital en retour. Et je leur explique aussi, je leur dis. Au plus. Vous me laissez venir à vous. Au plus je vais être proche et au plus il va y avoir une réelle connexion, au plus vous allez essayer de contrôler les choses ou de me toucher d’une manière qui ne me correspond pas. Au plus je vais m’éloigner. Donc j’ai envie de dire ça, je le dis souvent. Voilà, Apprendre aux hommes à recevoir, voilà. Parce que les hommes dans la sexualité, ils ont l’habitude d’être dans leur énergie yang et de tout mettre en place. Et donc c’est vraiment leur expliquer. Voilà, venez dans votre polarité féminine, recevez et au plus vous êtes dans cet état de réception, au plus il va y avoir un bel échange en fait, un beau massage où moi je vais me sentir à la maison entre guillemets. Voilà, voilà, Moi c’est une des choses que je mets en place pour justement leur faire conscientiser que s’ils sont trop dans je veux te donner en retour, je veux, peu importe, ils ont trop d’attentes, mais que finalement la connexion ne se fera presque pas. Voilà.

Françoise: [00:22:13] Pour revenir au conseil des jeunes praticiennes qui veulent se lancer dans le tantra, j’ai envie de signaler que c’est une voie abrupte, c’est pas une voie simple. De nouveau comme on touche à une énergie, voilà, il faut être prudent avec le monde des énergies, donc ça c’est la première chose que j’ai envie de dire. C’est pas parce qu’on lit juste un petit texte ou on va un peu regarder sur le web qu’est-ce que c’est que le tantra, que boum on rentre dedans et… Et voilà. Non, non, c’est quelque chose de beaucoup plus complexe et je pense qu’il y a le tantra, il y a la sexualité, je pense qu’il y a ces deux mondes qui se rejoignent et c’est là qu’il peut y avoir des amalgames. Il faut savoir que dans un livre de 1000 pages sur le tantra, il y en a que 30, 30 pages qui parlent sur la sexualité. Tout le reste, comme tu dis Raquel, c’est l’esprit, comme tu dis Anouk, c’est l’élévation, c’est l’amour, c’est un outil transcendantal le tantra. Donc, voilà, je pense qu’on doit être très, très, très prudent parce que, voilà, c’est comme si on touche à une Bible en fait. La sexualité est quelque chose de tellement sacré, de tellement précieux, de tellement énorme, qui gère notre monde depuis la nuit des temps. Donc, voilà, j’ai envie de dire prudence, prudence. Alors, ce que j’aime beaucoup dans le tantra aussi et, c’est, il y a trois belles valeurs, c’est pas une voie de dualité, c’est pas une voie de culpabilité ni de jugement, tout est ok, tout est ok à partir du moment où on se respecte vraiment soi. Ne pas tomber dans le schéma de l’autre, dans les pulsions de l’autre pour satisfaire sa demande, en l’occurrence sexuelle, ou manque d’amour ou manque de toucher. C’est comment est-ce que, quelque part, on peut informer l’autre, l’homme ou la femme qui vient en massages? Comment est-ce qu’on peut l’informer sur autre chose que du pulsionnel, ou du basique ou ses pulsions? Voilà, ce qu’on appelle la pulsion de mort hein si on peut, voilà, on n’est pas là-dedans. Le tantra, oui, en tant que jeune praticienne, par là où on est passé aussi, toutes, c’est on vit notre lumière et notre enfer. C’est pas simple, hein? Donc c’est vraiment quelque chose qui doit devenir une passion, passionnelle. Et surtout, surtout, surtout, se soutenir, trouver des personnes relais à qui on peut en parler, chez qui, voilà, elle a vécu une séance, une session difficile, c’est de pouvoir la réceptionner et lui dire “Attends, relax, détends-toi, on va en parler. Tu n’as rien fait de mal, tu n’as rien fait de particulier, c’est juste que tu es confronté avec tes démons intérieurs”. Et donc voilà, ça pour moi, c’est le conseil que je donnerais aux jeunes praticiennes, et praticiens. Donc être quelque part un peu supervisé par quelqu’un, une institution, voilà, comme ce que tu proposes Olivier, pour moi ça c’est vraiment élémentaire. Et de réouvrir ce chant d’amour, de bienveillance vis-à-vis de l’autre qui est devant soi, dans la nudité. Il n’y a pas lieu, comme tu disais Raquel, de castrer, mais de juste, de contenir et de soutenir le développement et le questionnement de l’autre face à des manques, des failles, des interrogations. Parce qu’on vit dans un monde où la communication, ou l’information, va dans tous les sens et trop rapidement. Donc revenons un peu à l’essentiel et à la base, voilà

Olivier Mageren: [00:25:57] Merci, tellement de belles phrases. J’ai envie de souligner certains éléments que vous avez mentionnés sur les valeurs fondamentales du Tantra. Que quelque part, le ou la praticienne n’est pas là pour satisfaire l’autre même s’il paye, et qu’il a beaucoup d’attentes et que…. Ben oui la femme a plutôt culturellement tendance à servir ou à faire plaisir, ou à être là pour l’autre, alors qu’en fait une expérience intérieure, qui est appelée une expérience spirituelle, c’est ramener à l’amour et de développer sa réceptivité. Ne pas aller chercher, conquérir, obtenir, séduire ou… Vouloir, par exemple, une satisfaction sexuelle et d’être à l’écoute de ce que la praticienne peut offrir en fait dans son accompagnement, et d’être réceptif. Je me demandais est-ce que vous pourriez proposer, aux auditeurs auditrices, comment vous avez grandi grâce au Tantra? Parce qu’en fait, être, c’est quasiment, comme disait Françoise, c’est une voie abrupte et qui n’est pas simple du tout. Vous avez été challengée un nombre de fois incalculable, et vous voyez venir les réactions, les automatismes spirituels des schémas mentaux des gens, leurs stratégies, peut-être de séduction même parfois pour obtenir quelque chose. Comment vous avez grandi? Qu’est-ce que vous pourriez partager de ça, grâce au Tantra? En quoi finalement, c’est aussi une gratitude d’être sur cette voie. On l’entend quand on vous entend parler, c’est une voie spirituelle, c’est une philosophie de vie, c’est précieux, c’est beau, ça vous a apporté beaucoup de choses, et comment vous avez grandi entre vos débuts et maintenant, par exemple?

Raquel Veiga: [00:27:14] En fait, il faut prendre conscience que le travail ne s’arrête pas au travail. Ça s’étale sur toutes les sphères de notre vie, c’est quelque chose qui est en nous, auquel on pense après le travail, avant le travail, pendant le travail. C’est pas qu’on ferme la porte et puis on n’y pense pas, parce que justement on est dans ce check up, cette remise en question. Il faut savoir que nous, on s’est rencontré il y a longtemps, plus d’une dizaine d’années, ou même plus… On se connaît depuis un certain temps. Il faut savoir qu’à ce moment-là, on travaillait dans un lieu qui était ouvert justement à cette spiritualité, au début, après ça a changé, c’est pour ça qu’on est parti de ce lieu, je ne vais pas le nommer, c’est pas la peine. Mais il faut savoir qu’à ce moment-là, on était un groupe de femmes qui se soutenaient beaucoup. Donc en fait, finalement, on avait cet espace entre les sessions, parce qu’on travaille dans ce centre, pour discuter avec, pour se briefer, pour se soutenir, on a pleuré, on a tapé du poing, on a vécu des tas de choses, mais finalement on avait ce soutien. Comme dit Françoise, ou ça va être dit, ou bien bon quelque part ça a été dit, c’est très vite un travail très solitaire, très, très solitaire, où finalement on garde pour soi-même les mauvaises expériences, et on chemine comme ça, et puis on fait du travail sur soi, puis on a envie de tout lâcher, on a envie d’arrêter. Mais il y a quelque chose qui nous appelle, qui est tellement fort. Moi je dis toujours ça me colle à la peau, même si je veux m’en éloigner ça revient par la droite ou par la gauche, et ça me remet toujours dans cette voie, c’est incroyable, donc j’ai arrêté de lutter. Bien évidemment, comme Françoise et Anouk, j’ai développé d’autres choses à côté. Parce que le tantra, c’est pas un dogme non plus, il n’y a pas que ça dans la vie, ça nous ouvre le regard sur plein d’autres choses, d’autres approches, mais finalement ça reste toujours quelque part. On reste connecté comme si, entre guillemets, le divin nous disait “Non, non, non, non, non, non, non, tu restes là, tu restes là parce que reconnaît la beauté, reconnaît l’amour. Bien évidemment, c’est un travail qui est difficile puisque tu es confronté à toutes ces choses, mais ne perd jamais de vue la beauté et l’essence du Tantra” qui est, comme on l’a toutes dit, c’est l’amour avec un grand “A”. Ce n’est pas l’amour amoureux, c’est qu’est-ce que l’essence de l’amour? Qu’est-ce que ça veut dire d’aimer? Qu’est-ce que ça veut dire d’accueillir? Donc on est, et des fois on n’a pas envie d’aimer, on n’a pas envie, on a envie d’être dans autre chose et d’être dans… Mais il y a comme quelque chose qui nous pousse, en tout cas je parle pour moi, qui me poussait à chaque fois “Non, tu ne peux pas lâcher, tu es en mi-parcours, tu as tellement de choses à découvrir”. Donc oui, on veut donner, enfin on veut donner, ça a l’air d’être une prise de contrôle des fois, quand on dit on donne, on ceci… On propose en tout cas ce massage, mais on le fait beaucoup pour soi. Et je pense que nous trois maintenant on est arrivés, quand même, après toutes ces expériences, à le faire pour l’autre plus. Parce qu’on sait mieux, notre chemin ne se termine pas mais, grâce à toute cette pratique, on s’est stabilisée, on s’est ancrée, on sait mieux qui on est. Et bon, comme toutes les philosophies méditatives et spirituelles, c’est toujours “Apprends à te connaître”. C’est ça qui nous pousse, mais c’est vrai qu’on a vraiment des moments compliqués. Par exemple, pour ma part, je répondais plus au téléphone pendant un mois. Voilà, parce que je voulais plus entendre de demandes, je voulais plus donner d’informations, j’étais fatigué de répéter toujours les mêmes choses et il y a des moments où “Bon ok”. Les SMS par exemple, genre “Tu fais du massage?”. “Oui, je fais du massage” donc on répond. “Et c’est du massage tantrique?” oui, c’est du massage tantrique. “Ah alors est-ce que je peux faire ci? Est-ce qu’il y a un cunnilingus? Est-ce qu’il y a une finition? Est-ce qu’il y a ceci? Est-ce qu’il y a cela? Peut-être il y a quelques années, je lui aurais fait tout un discours sur ce qu’est le Tantra, n’est pas le tantra, un peu fâché, un peu comme ceci, un peu comme cela. Mais depuis quelques années simplement c’est: “Avez-vous lu l’annonce?”, “Ah non, je l’ai survolé. Mais je croyais que le Tantra, c’était de l’érotisme et du machin”. Je dis “D’où l’importance de lire une annonce, Monsieur. Mais il n’y a pas de souci. Bonne journée”. Et on apprend comme ça à gérer ce genre de message sans se sentir entachée, salie ou bien… Parce qu’on peut ressentir ça, on peut se sentir sale, il y a quelque chose de très, très, fort là. Mais, grâce à cette voix qui touche à la spiritualité, on apprend petit à petit à prendre du recul et à voir finalement qu’il n’y a pas de faute là-dedans. Il n’y a pas de faute, il n’y a pas à se fâcher, il n’y a pas, les gens croient ce qu’ils croient, tout simplement. Et vous avez déjà eu ça sans doute, des personnes qui viennent avec cette idée de pulsion, de satisfaction, et qui pendant la session se rendent compte qu’ils sont autre part, et qui enclenchent ce chemin à ce moment-là, ça c’est merveilleux. Quand on a ça, c’est…. “Ah ouais, ok, j’ai senti, je comprends le tantra” et on commence des fois du super travail avec ces personnes, on travaille les peurs, on travaille ci, mais c’est presque en dehors du massage, ça c’est plus un cadre un peu plus thérapeutique. Je voudrais juste signaler que le massage il est juste là pour détendre, comme tous les autres massages, et une personne après un massage, quand il se sent bien relaxé, quand il a connecté, il sort de là, comme disait Anouk, Léger, un autre point de vue, un autre regard. Mais le massage n’est pas là pour faire une thérapie, sauf si un cadre qui est posé et qui a une demande bien claire. Et à ce moment-là, on va utiliser d’autres outils que le tantra souvent, pour aider ces personnes. Mais cette notion qu’on peut se sentir très mal, c’est pour ça que quand Françoise dit c’est un chemin ardu, ça l’est quelquefois. Mais quand on est passionné, quand on est vraiment dans cette voie du tantra, si on fait que de la pseudo prostitution, on ne cherche même pas ça. Mais souvent ce sont des femmes qui ne tiennent pas longtemps, elles vont pas faire ça des années, parce qu’un corps de femme ne peut pas encaisser ça, ne peut pas être dans du pur sexuel toute la journée, c’est pas possible. Donc à un moment donné, moi j’en ai formé quelques une qui ont pas su au fur et à mesure s’ancrer, qui étaient trop dans les peurs, qui ont arrêté, parce que c’est trop confrontant. Mais je dis à mes amis comme ça “On est des guerrières quoi, on est vraiment des guerrières de l’amour, on sait pourquoi on le fait et pour les personnes qui sont preneurs, ben voilà, on fait un chemin magnifique avec ces gens et puis le reste on trie”. Mais du moment que le cadre est posé, qu’est-ce que je veux faire? Qu’est-ce que je ne veux pas faire? Qu’est-ce qui est possible? Qu’est-ce qui est pas possible? Voilà

Olivier Mageren: [00:33:44] Ouais c’est souvent une discussion qu’on a souvent ensemble (Raquel Veiga: Bien sûr, bien sûr) c’est que le tantra est tellement vaste et qu’on a l’impression que les gens ne lisent pas les annonces, comme tu dis, mais le cadre est tellement flou qu’en fait c’est inconfortable pour tout le monde. Parce que c’est flou pour la personne qui vient, et pour parfois aussi le ou la praticienne ou le cadre, on peut aller dans toutes les directions. Alors que plus le cadre est clair, au mieux en fait on est honnête avec soi et avec l’autre et on sait où on va. On peut vraiment naviguer vers quelque chose parce que c’est précis, on est là pour une intention bien particulière, et le cadre flou du tantra, ça met tout le monde en insécurité. On peut être dans les peurs pour l’un comme pour l’autre, ou dans des attentes démesurées qui n’ont rien à voir, ou on peut tout dénaturer et pervertir. Et c’est presque parfois alarmant de se rendre compte, de dire est-ce que c’est vraiment du tantra tout ça? Et est-ce que effectivement, les gens qui ont vécu des mauvaises expériences, est-ce que le cadre était suffisamment clair en fait, dans les attentes?

Raquel Veiga: [00:34:32] Exactement, c’est le flou artistique hein dans le tantra

Olivier Mageren: [00:34:33] Est-ce que c’est pas le plus difficile en tant que praticienne, avec autant de, allez 20 ans d’expérience chacune environ, d’avoir réussi à trouver votre manière intrinsèque de proposer un cadre dans lequel vous vous sentez bien, ni salie, honorée. Et puis, peu importe ce qui vient, c’est pas le client qui décide, vous arrivez à naviguer avec cette variété de la société qui est quand même en manque de bien être relationnel, émotionnel, sensuel, érotique, sexuel. Et c’est vrai que le tantra peut répondre à tout ça, mais comment vous avez fait pour, Anouk et Françoise, d’où vous êtes partis et comment vous avez évoluée? Par rapport à ce cadre?

Anouk: [00:35:03] Ça s’est fait petit à petit je pense. Au début, je faisais des cadres très longs où j’expliquais de long en large ce qu’était le tantra, ce que ça… Voilà. Alors maintenant je leur explique un petit, je dis “Voilà, moi je vais vous plonger dans votre ressenti, dans vos sensations, dans vos émotions. Et en fait, au plus vous allez ressentir, au moins vous allez penser, au moins vous allez être dans votre mental”. Donc l’idée de ce massage aussi, c’est de sortir de l’histoire qui se raconte parce qu’on est, tous et toutes, dans notre mental les trois quarts du temps, on ne s’en rend pas compte mais on est tout le temps en train d’anticiper, de juger, de nous juger nous-mêmes, enfin voilà on se raconte une histoire en permanence. Et le tantra, pour moi, c’est aussi l’occasion de sortir de cette histoire, de sortir du mental, et d’aller vraiment se reconnecter à la sensation, à l’émotion, au corps, à son essence divine en fait. Et donc je leur explique ça et puis je leur explique aussi que ben l’important aussi c’est cette connexion au niveau du cœur et que c’est aussi pour ça que je vais mettre énormément de douceur et d’amour universel, enfin ou inconditionnel, je ne sais pas comment on peut l’appeler, dans mon massage. De manière à ce qu’ils puissent aussi comprendre que, ben toute cette douceur, c’est à rendre le temps du massage, et pas a prendre personnellement. Donc c’est aussi une manière d’expliquer aux gens, voilà, moi je me connecte à l’amour qui est en moi, je vais l’irradier sur vous, et voilà. Et donc ils me disent “Waouh, on me l’a jamais expliqué comme ça”, mais c’est d’une manière très, très, simple que j’ai trouvée au fil du temps, en leur expliquant que, aussi, de le plus possible lâcher leurs attentes. Au moins il y a d’attente, au plus il y a de belles choses qui peuvent arriver, pas une attente sexuelle ou autre. Mais, voilà, pour moi c’est une manière très simple en fait que j’ai trouvée de transmettre. Et comme le dit Raquel, il y a des gens qui viennent faire du massage tantra pour toutes ces raisons érotisant, pour venir se décharger, et que j’ai réussi à toucher autrement. Et qui se sont dit “Waouh!”. Et qui justement alors ouvre cette porte à autre chose que juste une compensation ou un plaisir immédiat, et ça pour moi c’est une victoire en fait, quand ça arrive. Après, il y en a qui passeront toujours à côté de ce que j’ai à leur proposer, et c’est OK, voilà.

Françoise: [00:37:45] Donc oui, un peu comme toi à nous, c’est arriver petit à petit, à ce cadre de sécurité que je me suis mise et que j’ai mis à l’autre. Alors comment c’est arrivé? Il faut savoir que quand j’ai reçu mon premier massage dit tantrique, voilà, comme toi Anouk, je suis restée pendant trois semaines à dix cm du sol et je me suis dit “Mais mon Dieu, c’est juste extraordinaire et donc il faut que tout le monde connaisse ça”, voilà, c’est ce que je me suis dit, il faut que tout le monde, tout le monde connaisse ça, et donc c’est comme ça que je suis partie à la conquête de toutes les personnes qui faisaient du tantra. Et je me suis rendu compte que pour pouvoir, moi personnellement contenir, cadrer une séance de tantra, je devais moi-même avoir ce backup très cadrant pour que la personne puisse être vraiment en sécurité et que ça ne parte pas dans tous les sens. Donc oui, c’est venu progressivement, surtout avec l’aide d’autres outils d’accompagnement thérapeutique et des formations en accompagnement dans la sexualité. Pour bien comprendre, pour bien me comprendre, et au départ de ce postulat, ben bien sûr on peut accompagner la personne, donc oui c’est devenu progressif. À ce jour, comme je le disais c’est une passion, donc je ne vais pas me faire violence. Si je sens qu’au téléphone on me tutoie d’emblée, je suis désolée, on est une femme “Non, je ne vous connais pas, vous me tutoyez pas quoi!”. Alors c’est pas que je suis “pin bèches”, mais quand même il y a… voilà. Et donc j’ai le privilège du coup de pouvoir dire “Ben écoutez, je ne réponds peut-être pas à ce que vous recherchez”. Voilà, moi je “Il n’y a pas de mal, au revoir, bonsoir” tout simplement. Et pas de nouveau rentrer dans “Oh mon Dieu, il m’a, il m’a tutoyé Oh là, là!”, jouer L’effarouché, “Non, non, non”! Voilà, la voie du Tantra est quelque chose de très dans le cœur de, ok chacun est là, à son endroit, voilà, tout le monde chemine. Et à ce jour, pour moi oui, c’est un bonheur quand quelqu’un vient faire la démarche et révèle ses failles, réveille son questionnement. Ben c’est beau parce que le tantra permet une ouverture de dialogue très terre à terre, très cash. On ne perd pas de temps en fait, on y va. Le tantra, on y va, avec toujours la grande bienveillance et le respect de soi, et le respect de l’autre. Pour moi, ça c’est vraiment des piliers fondamentaux. Et à partir de là, tout est permis dans le respect de soi.

Raquel Veiga: [00:40:28] Exactement.

Olivier Mageren: [00:40:29] J’aime beaucoup ta phrase quand tu disais “Ben voilà, peut être que vous n’êtes pas à la bonne place au bon endroit”. Peut-être que, peut-être que oui, peut être que non, mais quand tu reçois une demande où tu te dis “Tiens, c’est peut-être, je suis peut-être pas la personne qui va pouvoir vous offrir ce que vous cherchez” (Françoise: Voilà). C’est ce côté où on n’est pas dans la résistance d’être militant et puis finalement on s’épuise parce que voilà, on disait tout à l’heure on peut se sentir sali, mais on est, on ne veut pas changer l’autre, il est ce qu’il est. Mais on se connaît, donc comme tu dis, tu n’as rien à prouver et tu sais pourquoi tu fais les choses, et si on sait qu’on est animé par l’amour, il n’y a pas d’effort à faire en fait (Françoise: Exactement), on n’est pas dans une résistance de dire “Ah mais non, mais pas moi!” Ou bien il y a un côté où “C’est fluide, c’est très bien aussi, je vous entends mais effectivement…”, voilà, on peut accompagner l’autre pour qu’il trouve son chemin. Et si effectivement il arrive à la bonne porte et qu’il y a peut-être une attente, enfin voilà, la personne correspond à ce que vous proposez, ben c’est très bien. Si pas c’est pas grave, il y a d’autres éléments. Oui Anouk?

Anouk: [00:41:17] J’ai tendance à croire qu’on attire les personnes qui nous correspondent à un certain moment, quand on est vraiment ancré dans cette énergie-là. Pas toujours, bien sûr qu’il y a, il y a toujours effectivement des demandes “Salut, tu es disponible” mais… En tout cas ceux qui franchissent la porte, en règle générale, je vais dire huit fois sur dix, il y a quand même une espèce de résonance, il y a quand même, voilà, il n’y a pas de hasard. Si j’ai tendance à me dire “Ben voilà, dans la façon dont je présente mon message, je vais attirer un certain type de personnes je crois, dans l’énergie que j’ai en fait”. En fait, c’est une question énergétique, donc mon énergie va attirer, ou ne pas attirer, certains individus. Et ça, j’y crois vraiment (Olivier Mageren: Merci).

Raquel Veiga: [00:42:16] Tout à fait, moi je suis tout à fait d’accord avec toi parce qu’au début que j’ai commencé le massage, j’avais moi-même toute cette révolution en moi finalement, où je n’étais pas très posée, où le cadre n’était pas clair, et où je me donnais la liberté aussi d’être quelque part dans ce flou, au tout départ, sans en avoir forcément conscience, parce qu’après je me disais “Mais, non, c’est pas vraiment ça que je veux”. Et c’est cette connaissance qui petit à petit va réajuster le discours, et comme dit très bien Annick, c’est une énergie. C’est une énergie qu’on lance, et donc c’est vrai depuis pas mal d’années maintenant, j’ai rarement ce genre de choses, de demandes. Maintenant il y en a toujours par SMS comme elle dit “Salut, ça va? Tu es jolie,  on peut se rencontrer?” enfin toutes des choses comme ça, où on est là…. Moi au début je dis “Qu’est-ce que je réponds? Je réponds, je réponds pas?”. “Bon ok”, je dis “Je pense que vous avez mal lu l’annonce, je ne propose pas des rencontres”, je réponds comme ça et puis au revoir, et en général ils répondent pas, ils insistent pas. Et puis les hommes qui nous contactent ne sont pas dans une mauvaise intention non plus. Et le tantra nous apprend aussi la patience, nous apprend l’accueil. Et comme disait Françoise, à ne pas se mettre dans des états où… Je me suis sentie comme ça, un peu salie, pas respectée, et le tantra est justement ce cheminement qui enlève ça et qui voit “Non T’es ni salle, et personne ne peut te salir, personne ne peut te rabaisser sauf si tu crois cette personne”. Et tout le travail est là, qu’est-ce que tu crois? Et puis finalement, ces personnes sont des miroirs pour nous aussi. Donc on se dit “Oui mais si je suis très honnête, là peut-être que j’ai dit, là peut-être que j’ai fait, et puis ça m’a un peu échappé”. Donc je suis responsable aussi de ce que je donne, mais vraiment Anouk je suis à 100 % d’accord avec toi. Nous avons simplifié notre énergie, on a enlevé tout ce qui servait à rien finalement, même si sans doute il reste des choses. Mais c’est cette énergie qu’on va envoyer et on a les retours qui sont appropriés. Je veux dire, aujourd’hui, depuis quelques années, j’ai plus de demandes, de vrais ,entre guillemets, tantra, que de choses qui partent sur le côté quoi, tout à fait. Et ça fait partie de notre propre évolution, de notre propre travail, de notre propre clairvoyance sur nous-même, qu’il faut faire avec honnêteté et comprendre que la culpabilité ne va pas nous aider, et de voir qu’il n’y a pas de faute, que c’est des trajets, c’est des trajets de vie et que tout le monde a son trajet de vie. Et le tantra nous ouvre cette patience, et cet amour où, comme disait Françoise, je sais pas si c’est ici ou en dehors, je ne veux pas castrer les gens, je veux pas qu’ils se sentent mal, peu importe les demandes. Moi j’agis à partir de qui je suis: amour à ce moment-là, accueil, respect, pour les croyances des autres. Mais si on nous demande des informations, alors on va parler du tantra, bien évidemment et on va l’expliquer. Et puis il y a des personnes qu’on accroche au téléphone comme ça, parce qu’on commence nos discours et puis ils disent “Mais c’est super intéressant ce que vous racontez. Ah oui, et oui!” et ils nous remercient de notre sérieux, de notre cadre, du fait de ne pas faire “Oui, oui, je veux bien, d’accord, tu peux”. Non! Ils sentent qu’il y a des femmes là derrière, et beaucoup d’hommes cherchent aussi cette femme, qui est là aussi, et qui est ancrée, et qui sécurise, et qui englobe, et qui valait… J’ai encore eu quelqu’un cette semaine, qui dis, “Je compte sur toi pour me canaliser, je compte sur toi pour me cadrer, vraiment n’hésite pas, tu vois, parce que je veux rentrer dans cette essence. Et si tu poses les mains sur moi, et peut être je vais me connecter à mon mental”. Donc il y a cette, en fait, être sérieux, être cadrant et être intransigeant quelque part, et déterminé sur ce qu’on veut donner, ou proposer, et très rassurant pour beaucoup de gens, ils aiment ce sérieux. Ils me disent “Oui, moi j’ai lu des annonces, j’ai parlé avec… ça ressemble à rien, je comprends pas, c’est 50 € pour ça puis plus 50 € pour si on rajoute ci ou là. Et moi je ne me sens pas bien avec ce genre de discours, mais en vous entendant” ou en entendant des femmes comme Anouk ou Françoise. “Vous mettez quelque chose autour, dans lequel on se sent, pas maîtrisé mais en tout cas accueilli dans ce qu’on est. Et on est d’accord de poursuivre ce chemin, parce qu’on se sent en sécurité avec vous”. Voilà, c’est ce que je voulais rajouter mais “Oui Anouk, bien sûr”.

Olivier Mageren: [00:46:29] Est-ce que vous voudriez transmettre un message complémentaire, un conseil, une expérience de vie qui peut peut-être aider les gens là où ils en sont, qu’ils pratiquent du tantra ou pas? Il y a un truc qui vous tient à cœur et que vous voudriez partager maintenant? Même de manière intuitive!

Anouk: [00:46:42] Voilà, je voulais encore ajouter une petite chose essentielle à ma pratique du massage tantrique. Qu’est-ce que ça m’a réellement apporté? Mais ça m’a apporté en fait une espèce de joie intérieure, un espèce d’équilibre, ancrage comme on peut l’appeler, qui fait que je ne suis plus tourné vers l’extérieur en attendant la validation des gens. Donc en me connectant justement, dans mon massage, dans l’amour, dans cette présence, dans cette non dualité, ben ça a renforcé des choses en moi. Avant, j’étais peut être un peu dépendante affective, un peu, voilà, dans mes relations pas toujours très sûre de moi, où j’attendais, où j’étais dans, comme pas mal de gens, dans des attentes. Et là maintenant ça m’a donné une espèce de sécurité affective aussi, cet ancrage, qui fait que ben l’amour je ne vais pas forcément aller le chercher à l’extérieur, mais il est en moi et j’ai cette conscience qu’il est toujours là. Et donc du coup, il y a un rayonnement qui s’opère et qui fait que les choses qui me tiennent à cœur viennent à moi dans ma vie en fait. Donc ça, c’est vraiment quelque chose qui est arrivé petit à petit, mais il n’y a pas si longtemps, mais qui selon moi, est arrivé aussi grâce à cette pratique du Tantra. L’autre chose aussi, c’est d’être dans cette conscience du corps, d’être dans cette fluidité, donc de la fluidité, que ce soit dans le massage, que ce soit dans mon quotidien, quand je prends un objet, je ne vais pas le prendre d’une manière saccadée. Quand je conduis, quand je prends ma douche, dans n’importe quelle activité, je vais mettre cette fluidité, qui est intrinsèque au massage tantrique, dans tous les aspects de ma vie. Voilà, ça je voulais aussi le dire merci

Olivier Mageren: [00:48:33] Merci. Il y a comme un, l’image comme si tu accompagnais tous les mouvements, que ce soit le mouvement du corps, du cœur, de l’esprit, un accompagnement du mouvement (Anouk: Voilà). Se sentir libre et pouvoir accompagner sans vouloir maîtriser, contrôler (Anouk: Voilà) et de te sentir bien, tel que tu es dans….

Anouk: [00:48:48] Et accepter, justement, la vie qui se vit en nous avec cette fluidité aussi. Toutes ces petites choses qui se sont mises en place petit à petit et qui qui font que j’ai toujours envie de faire du tantra et que, pendant que je donne un massage tantrique, les gens disent “Waouh, tout ce que tu donnes”. Mais en fait, à la base, je le donne aussi à moi-même, je me le donne à moi-même et ça irradie sur l’autre. Et ça c’est important, je pense, pour tous les gens qui pratiquent le tantra, c’est de se faire plaisir aussi, se faire plaisir dans cette quête de fluidité, du mouvement, de se laisser emmener en fait dans cette méditation.

Olivier Mageren: [00:49:31] On sent cette, comme une qualité de vie (Anouk: Oui) fabuleuse, d’être là, vibrer l’amour, ni donner ni recevoir mais vibrer l’amour, de l’offrir comme ça de manière généreuse et que, en fait ton activité correspond à ta qualité de vie au quotidien. Tu es heureuse de faire ce que tu fais (Anouk: Voilà) et l’autre peut s’y déposer avec toi s’il le souhaite, tout simplement (Anouk: voilà), c’est beau. Merci.

Françoise: [00:49:51] Oui c’est beau à t’écouter Anouk parce que je pense que, voilà, oui à t’écouter je me dis “Ah ouais mais c’est vraiment ça, c’est bon, c’est du bon qu’on se donne en fait, oui”. Et au-delà du massage tantra, de la séance, j’ai envie de dire qu’on fait, voilà, on fait du tantra H24, c’est pas juste de 2 h à 16 h, c’est tout le temps, c’est un état d’esprit, c’est un mouvement rond, continu qui ne s’arrête jamais et qui est sur l’énergie de l’amour effectivement. Alors c’est très, ça donne le vertige quand même, quand on se dit “Ben tout est bon, tout est ok, il n’y a rien à changer”, c’est juste un jeu de dominos et toutes les pièces tombent au fur et à mesure de la compréhension de qui on est, de… C’est vertigineux en fait, c’est vraiment vertigineux et c’est bon de s’entendre là, mutuellement, nous trois et avec toi Olivier de… Oui, j’ai envie de dire, je suis heureuse d’être tombée dans le tantra, merci la vie. Parce que c’est un outil de, oui j’aime pas trop ce mot mais, de développement personnel qui est puissant quand même, puisqu’il associe le corps, le cœur, l’âme, l’énergie sexuelle, c’est hyper complet. Et, oui, il faut être courageux pour y aller, je pense qu’on a été courageuse de pousser la porte d’un endroit très secret, très confiné, très proustien quelque part, où on a osé y aller et puis… Et puis en fait on s’est rendu compte que de l’autre côté c’est juste magistral. Mais il faut se dénuder et se mettre à nu corps et âme pour pouvoir y aller vraiment, vraiment et… Et se faire soutenir, accompagner. C’est un cheminement, mais il est possible, et il est possible et il est beau (Olivier Mageren: Merci) voilà.

Raquel Veiga: [00:51:45] Je vais vite rajouter quelque chose. Donc en effet, on ne peut pas transmettre ce qu’on n’intègre pas et ce qu’on n’a pas vécu. Donc la transmission finalement de ce que l’on fait avec le massage Tantra, passe par une véritable expérience personnelle. Il y a beaucoup de concepts qui circulent, on peut prendre un concept et essayer de convaincre les autres que ce concept est magnifique, mais si on ne l’a pas vécu on ne sait pas en parler ou on en parle mal, ou on installe une forme de doute et d’ambiguïté finalement dans ce qui se passe. Donc pour ma part, qu’est-ce qu’on peut retenir de tout ça j’ai envie de dire: l’amour. L’amour est la seule chose que quand on la partage, on la garde en soi, ce n’est pas une marchandise, ce n’est pas quelque chose que je te donne et que je n’ai plus. L’amour, quand il est bien compris, on le comprend, comme disait Anouk, c’est se faire du bien, mais on garde l’amour en soi et finalement on le diffuse. Donc le tantra, ce n’est que ça, c’est l’amour. On peut faire des expériences énergétiques, des tas de choses, mais tant qu’on n’a pas sondé l’essence de ce que c’est, comme le bouddhisme, comme le zen, comme le Tao, beaucoup de techniques pour y arriver. Mais l’essentiel, c’est toujours l’amour. Qu’est-ce que l’amour? C’est quoi finalement l’amour? C’est aimer tout le monde? “Ah mais non, mais moi je ne peux pas aimer tout le monde”. C’est très bien, mais l’amour reste la vérité, c’est une vérité qui est là, on peut mettre des tas de choses devant, l’occulter… Et le tantra nous invite vraiment à plonger, et ce n’est pas facile, parce qu’on a ce fameux libre arbitre. Je peux aimer, ne pas aimer, je peux rejeter, je peux faire ci, je peux faire là. Et puis finalement, ce Tantra nous ramène toujours à “Oui mais, l’amour c’est quoi? Qu’est-ce qui te dirait l’amour dans ce, dans ce cas-là?” Il te diraient, comme on l’a toutes dit, “Accueille, accepte, ne te sens pas comme ceci ou comme cela. Laisse l’autre être ce qu’il veut. Fais ton travail du mieux possible. Diffuse cet amour pour celui qui peut le recevoir” et ça s’arrête là. Et il n’y a pas de, oui il y a les expériences de Kundalini, il y a toutes ces choses qui sont très spectaculaires, mais finalement ne nous font pas vraiment avoir cette véritable connaissance qui demande le silence, qui demande le regard intérieur, qui demande d’écouter le divin dans ce silence de méditation, qui va toujours nous dire “Mais oui Raquel tu voudrais bien, mais moi je te dis d’essayer plutôt ça”. “Non, j’ai pas envie, parce que si, parce que j’ai le droit de… C’est pas grave, prends ton temps et à un moment donné, tu verras la vérité, tu verras ce qu’est l’amour et tu pourras le diffuser à ce moment-là”. Donc voilà, c’est une voie de l’amour, pas l’amour sexuel ou fantasmagorique ,ou amoureux, ça ne concerne pas ça, c’est nous les êtres humains. Une phrase qui m’a toujours fait rire, je veux parler de Dieu, c’est une image avec Dieu qui se penche sur l’humanité et qui dit “Mais qu’est-ce qu’ils n’ont pas compris? Mais qu’est-ce qu’ils ont pas compris? C’est quand même pas difficile ce que je demande? C’est aimer, mais qu’est-ce qui est si difficile? Non, je concède que les êtres humains, ils aiment bien être dans la résistance, aller à contre-courant. Ils aiment, ils aiment bien me défier finalement, l’amour et dire que…”, voilà, donc c’est la seule chose qu’on nous demande sur cette planète, c’est d’aimer, c’est tout. Et c’est ce que le Tantra dit en long et en large, à l’envers, avec des phrases, avec des symboles, avec Shakti, avec Shiva, peu importe, avec Kali, tous les symboles qu’ils emploient. C’est lâche tes résistantes, aime, ouvre-toi, accepte, le monde il est tel qu’il est, tu ne peux pas le changer mais tu peux l’aimer. Voilà, c’est tout, c’est vraiment ce que je voulais rajouter.

Olivier Mageren: [00:55:02] Merci. Ça me fait penser à cette, Anouk le disait tout à l’heure, cette qualité de présence et d’écoute, mais de présence et d’écoute à soi, de qui on est, de ce qu’on fait, pourquoi on le fait. Qualité de présence et d’écoute à l’autre, et finalement présence et d’écoute à l’amour. Cette qualité de présence à l’amour avec un grand “A” et qu’est-ce que l’amour nous dit en fait?

Raquel Veiga: [00:55:20] Mais l’amour est très sage, il est très sage…

Olivier Mageren: [00:55:23] D’habitude on clôture par une gratitude, donc si vous avez envie, on termine cet épisode.

Anouk: [00:55:28] Merci. Merci à vous tous d’avoir fait que toutes ces belles paroles puissent être diffusées, voilà. Merci Olivier, Merci Raquel, Merci Françoise.

Françoise: [00:55:40] Oui c’est un super beau moment, très, très, très, très touchant, très dans l’énergie du tantra justement, voilà. Ça existe, c’est possible, c’est là, et il n’y a qu’à, il n’y a qu’à..

Raquel Veiga: [00:55:50] Mais non, tout simplement merci à Anouk, Françoise, Olivier et notre chère Michel qui nous accompagne dans ce cheminement. Oui, Michel, il est en train de faire “Non, non, non” mais je dis “Mais oui, mais oui”. Le remerciement Michel c’est un cadeau aussi, prends le tout simplement, c’est très simple. (Michel: Merci), voilà. Donc merci à tous d’avoir, on a parlé sincèrement, on a parlé honnêtement, on veut tromper personne, on veut convaincre personne, voilà. Celui qui peut être touché par ce qu’on dit et bien voilà, bienvenue dans cette voie de spiritualité et donc merci pour ce moment. Merci beaucoup à tous.

Olivier Mageren: [00:56:24] Et félicitations aussi à tous les praticiens praticienne de tantra qui sont sur cette voie (Raquel Veiga: Exactement) rude, abrupte, qui (Raquel Veiga: Oui). On ne peut pas se cacher, on est face à le monde tel qu’il est et à soi-même, c’est une voie vraiment difficile, on est plein de personnes en chemin, et ensemble on peut aller beaucoup plus loin je pense, et de manière beaucoup plus apaisante et joyeuse. Merci.

Jingle Outro: [00:56:43] « Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) »

Le podcast avec le témoignages de 3 professionnelles du tantra :

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