Sexopérinatalité : la vie intime en périnatalité #9
La sexopérinatalité parle de sexualité durant les quelques mois qui précedent et suivent la grossesse.
La grossesse est un moment propice pour initier une sexualité non pénétro-centrée, et peut être une phase de vie tremplin pour enrichir sa sexualité, et explorer son corps.
Dans cet épisode sur la Sexopérinatalité, Camille et Olivier reviendrons sur la place de la sexualité en périnatalité. Vous pourrez découvrir les outils qu’ils vous proposent pour réinventer votre sexualité pendant cette période de transition
Séquences du podcast Sexopérinatalité :
0:52 – L’arrivée d’un bébé chamboule, éveille des incertitudes, et soulève bien des questions internes restant régulièrement non verbalisées.
2:28 – Offrir des lieux de parole pour permettre de révéler les questions sous-jacentes, prendre le temps de mettre les vécus en lumière.
3:00 – Permettre aussi aux papas d’accueillir et de révéler leurs émotions et questionnements.
4:07 – L’âge moyen de la maman qui a son premier enfant est de 28 ans. A cette âge, on a suffisamment d’expérience et de confiance en soi pour arriver à s’ouvrir en petit groupe (cercle de parole). Les dialogues à cet âge sont plus aisés et riches.
4:58 – Je ne suis pas seule dans les phases que je vis. La sexualité est peu abordée en privé pour une question de confort.
5:26 – Comment l’accompagnement se passe-t-il sur le terrain (sage-femme, doula, médecins…) Pour en parler plus facilement avec une richesse d’échange cela nécessite des connaissances, du confort avec soi-même et d’avoir des outils adéquats.
7:29 – Le focus dans le couple s’oriente vers le bébé, la mère, le père, mais rarement sur la relation et la sexualité.
8:45 – C’est un moment propice pour initier une sexualité non pénétro-centrée. C’est une phase de vie tremplin pour enrichir votre sexualité, explorer. Il y a tellement de changements que tout peut contribuer à faire évoluer votre sexualité.
10:13 – Peu d’hommes s’impliquent dans le parcours de suivi mais d’autres ont envie de s’investir. En général, les hommes ressentent le besoin de parler de sexualité.
10:59 – Parler des mythes autour de la grossesse.
12:12 – Le bébé est en sécurité dans l’utérus.
13:20 – L’ambiance émotionnelle de la relation et de la mère influe sur le bébé, d’autant plus que sa réceptivité est grande.
15:00 – La position confortable pour faire l’amour? Amusez-vous, explorez!
16:45 – Oser offrir au partenaire ses désirs et sensations sans qu’il ou elle ne le prenne personnellement.
17:15 – Être OK avec le fait que les sensations et désirs varient et changent.
18:00 – Les cercles de paroles sont des espaces propices pour parler car ils sont sécurisants. Révéler ce qui peut être le prochain fondement de votre relation à vous et à l’autre.
20:48 – Les partenaires sont nourris par le potentiel qui s’ouvre suite aux cercles de parole.
21:23 – Nous proposons un programme de 6 soirées thématiques.
23:38 – Ancrer le couple dans du concret .
25:40 – Nous recherchons des témoignages en périnatalité
Sexopérinatalité : saviez-vous à propos de la contraception
Le dernier trimestre de grossesse est une période idéale (pour les couples hétéro) pour considérer la contraception masculine via l’Androswitch, l’anneau thermique contraceptif. En effet, cette contraception douce et réversible agit sur l’arrêt de la spermatogénèse, un procéssus de maturation des spermatozoide qui prend 3 mois. Si l’homme début sa contraception au 6e mois de grossesse, il sera contracepté au 9e mois, c’est à dire à l’accouchement. La reprise de la sexualité pénétrative sans préservatif après accouchement peut donc avoir lieu tout naturellement quand bon leur semblera (après que le col de l’utérus se soit refermé complètement). Un confort idéal pour les 2 partenaires.
Des rdv sexo pour vous accompagner
Le Love Health Center propose un programme de 6 soirées pour accompagner les couples dans leur sexualité en périnatalité. La relation entre les partenaires est parfois mise en difficutlé à cause de frustrations sexuelles. Tant de choses changes durant la périnatalité, le couple peut-être mis à rude épreuve. C’est donc le moment d’agir de manière proactive et de s’offrir des soirées d’intimité relationnelle. Cela transformera ces moments de vie en un tremplin vers une plus belle relation, pour le bien-être de tous, des partenaires et du bébé qui grandira dans un couple encore plus complice.
Transcription du podcast :
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Camille B.: [00:00:00] “Entr’Nous” est un podcast vivant où on ose parler avec authenticité de sexualité.
Jingle: [00:00:05] “Entr’Nous”, entre nous.
Camille B.: [00:00:10] Je m’appelle Camille Bataillon, je partage le micro avec mon associé Olivier Mageren. Nous sommes tous les deux sexologue universitaire et coach en méditation orgasmique. Notre moto, le bien être sexuel inspirant. Et Dans ce podcast, nous vous invitons à explorer votre relation à votre sexualité. Olivier et moi-même sommes ravis de vous retrouver pour cette saison deux d’Entr’Nous. Cet épisode est le neuvième et aujourd’hui, nous allons parler de sexualité en périnatalité, c’est à dire de la vie intime pendant la grossesse et après l’accouchement.
Olivier Mageren: [00:00:41] Aujourd’hui, on a le plaisir de parler de sexo-périnatalité. Donc effectivement, il y a un nom qui existe pour parler de sexualité pendant et après la grossesse. Et tout ça part de multiples constats en fait qu’on va vous partager. Le premier, c’est qu’effectivement on s’est rendu compte que l’arrivée d’un bébé chamboule énormément la relation de couple en fait. C’est à la fois, ça engage les deux personnes dans un projet de vie qui quelque part les dépasse, avec une troisième personne, et donc la dynamique change complètement. Mais également notre sentiment d’identité en fait, notre représentation de soi-même, du couple. Et tout ça éveille énormément de sensations, d’incertitude mais aussi de questionnements qui ne sont pas toujours verbalisé.
Camille B.: [00:01:23] Oui, exactement. Il y a beaucoup de questionnements du côté des parents aussi, en partant du côté des femmes, qui vivent la grossesse et qui sont du coup traversée par une multitude de changements, que ce soit au niveau hormonal, que ce soit au niveau corporel, les sensations qui changent aussi. Et des fois on se retrouve un peu perdu en fait avec tous ces questionnements.
Olivier Mageren: [00:01:43] Et comme on le partageait dans d’autres épisodes, dans les fondements de la sexualité via notre rapport au corps, à l’image corporelle, et également aux représentations et au mental. Et donc pendant cette période de plusieurs mois, on va dire, potentiellement on va dire deux fois neuf mois, on va dire 18 mois, il y a énormément de re questionnements qui sont là et qui valent la peine d’être mis en lumière, d’être révélé et d’avoir le temps de se poser. Et je pense réellement que, moi-même ayant eu deux enfants, je me suis rendue compte que ces neuf mois de grossesse sont vraiment extrêmement utile pour se poser, intégrer en fait les changements qui sont en train d’arriver et c’est aussi mentalement une phase de préparation intense. Mais à l’époque, je me suis rendu compte que je n’avais pas trouvé de lieu de parole pour parler de de la relation et de la sexualité, alors qu’en fait, un des fondements de la relation et du couple, c’est effectivement la sexualité et elle va être extrêmement impactée pendant la grossesse puisque typiquement la science montre qu’il y a trois phases importantes le premier, le deuxième et le troisième trimestre de la grossesse, qui chacune ont une dynamique très différente.
Camille B.: [00:02:50] Et on parle même du quatrième aussi, donc les trois mois après l’accouchement aussi qui sont qui font partie du cheminement de la grossesse aussi. Et donc on va parler du coup des changements qui se passent au niveau corporel, hormonal par rapport à la femme. Mais surtout aussi, ce qui est intéressant et je suis contente que tu sois là du coup Olivier pour parler aussi de ton expérience en tant que père, parce que c’est vrai qu’on n’en entend pas beaucoup parler de ce qui se passe au niveau des papas en fait. Qu’est ce qui les traverse, ok, au niveau hormonal il n’y a peut-être pas grand-chose ou moins qui se passe au niveau corporel, mais j’imagine que c’est plein d’émotions aussi et beaucoup de questionnements.
Olivier Mageren: [00:03:29] Oui, tout à fait. On est face à énormément de questionnements et parfois n’avoir que l’opportunité d’en parler avec des amis ou bien avec son partenaire, son ou sa partenaire, ça limite fortement les interactions. Et en fait on ne dévoile pas nécessairement tout le potentiel de ces questionnements. Et la première idée qu’on a eu, c’est de créer des cercles de parole pour inviter les hommes comme les femmes à profiter d’un moment en toute simplicité, de partager ce qu’on est en train de vivre, dans le moment, de partager nos inquiétudes, nos questionnements, nos frustrations, nos peurs, nos aspirations, nos désirs. Dans les observations, ce qui est intéressant de mentionner, c’est qu’effectivement l’âge moyen en Belgique du premier enfant, c’est 28 ans. Ce qui veut dire qu’en fait on a suffisamment collecté aussi d’expérience et de confiance en soi en général pour pouvoir oser aborder ces sujets-là en petit groupe. Et donc le cercle de parole est vraiment approprié parce qu’on peut vraiment aborder de manière beaucoup plus approfondie l’ensemble des questions, parce qu’à la fois c’est un besoin, une nécessité, il y a un intérêt, une ouverture et il y a une réceptivité, et on a suffisamment d’expérience pour avoir l’aisance d’en parler. C’est vrai que de parler de sexualité à 20, 25 ans, c’est un peu plus confrontant. On sent qu’à l’approche de la trentaine, il y a une certaine maturité qui est là et qui fait que les dialogues sont nettement plus aisés et riches en fait, naturellement.
Camille B.: [00:04:51] Et puis en groupe aussi, ce qui est intéressant, c’est d’entendre les histoires et les expériences des autres personnes et de se dire “Ah ben je ne suis pas seule, d’autres personnes ont traversé des expériences similaires” ou, et différente. Mais tous ces questionnements et ces partages d’expériences sont toujours enrichissantes. Et ça permet aussi de montrer que c’est normal, il y a des phases de la grossesse et de l’accouchement qui au niveau physiologique et hormonal sont aussi normales, et c’est important aussi de les connaître, les comprendre, pour se dire voilà “Ce que je vis, en fait ça s’explique”.
Olivier Mageren: [00:05:25] Donc en tant que sexologue, on est conscient que c’est une phase très importante de la vie et donc on est allé à l’écoute de ce qui se passe sur le terrain. Et les premiers acteurs de terrain sont effectivement les sages femmes, les gynécologues et les doulas. Alors on nous pose parfois la question de savoir ce qu’est une doula. Une doula, c’est une accompagnatrice à la naissance, donc elle a un autre diplôme finalement que les sages femmes. Les sages femmes ont la possibilité, une responsabilité médicale, elles peuvent procéder à des actes médicaux alors que les doula pas. Et les doula ont un accompagnement plus global, un peu plus holistique, un peu comme une amie qui accompagne avec beaucoup de connaissances, de savoir et de chaleur en fait, les couples en fait dans cette période-là. On a entendu en fait que, même si la sexualité est au centre de cette phase de vie, elle est finalement très, très, très, peu abordée en fait. Parce qu’à la fois ça demande des connaissances et tout le monde ne les a pas nécessairement, et puis ça demande du confort par rapport à soi pour pouvoir aborder ça avec l’autre. Et donc effectivement, c’est inconfort il est malgré tout très présent, ce qui fait qu’on en parle relativement peu, les professionnels se demande parfois comment aborder cette question. Alors dans la pratique évidemment, en général, les médecins ont peu de temps à consacrer à ce genre de dialogue, parce qu’effectivement ça demande naturellement de pouvoir construire une relation de confiance et d’avoir le temps. Et c’est vrai que dans un suivi médical classique, on n’a pas nécessairement le temps à consacrer, donc il y a une certaine logique de terrain. Les sages femmes et les doulas ont plus de temps, effectivement, mais parfois c’est juste l’expérience et l’aisance qui manquent. Et on s’est dit tiens, on va pouvoir collaborer avec ces personnes pour offrir aux couples des espaces de parole plus enrichissants.
Camille B.: [00:07:01] Oui, on s’est rendu compte qu’il y a une vraie demande de la part des professionnels de la santé de pouvoir aborder ces questions, ou du moins savoir rediriger si jamais voilà, c’est ok aussi de ne pas se sentir forcément à l’aise de parler d’intimité avec les couples. Parce que souvent les sages femmes disent “Voilà on n’a pas le temps. Ou alors il y a avec certains parents, on ne se sent pas à l’aise, il n’y a pas de connexion qui se fait” et donc pouvoir rediriger, ou alors si on se sent à l’aise de pouvoir justement avoir les outils adéquats pour en parler.
Olivier Mageren: [00:07:29] Les personnes de terrain se rendent compte qu’en fait il y a énormément de frustrations dans le couple, et à cette période de la vie, que ce soit relationnelle, affective ou sexuelle. Et comme il y a beaucoup d’intensité finalement, on va vers la zone de confort d’une certaine manière et on se focalise quelque part sur le bébé en fait. Alors soit on se focalise sur l’arrivée du bébé, quelque part parce que c’est plus confortable, c’est moins confrontant, ou bien on se concentre sur la femme, ou parfois sur l’homme, mais finalement, rarement sur la relation et sur la sexualité.
Camille B.: [00:08:00] Au premier abord, voilà, on se dit “D’abord c’est la santé de l’enfant, le bien-être de la mère. Et puis la sexualité, bah c’est pas ce qu’il y a de plus important”. Et puis il y a aussi la recommandation des médecins d’attendre six semaines post-partum avant d’avoir des activités sexuelles, et donc aussi pour les couples, ils se disent “Bon bah ça sert à rien d’y penser pour l’instant. De toute façon, on nous a interdit quoi que ce soit” et je trouve que c’est important de préciser aussi, déjà premièrement il n’y a pas de faits scientifiques qui viennent prouver qu’il faille attendre les six semaines. Alors bien sûr, il faut faire attention parce que voilà, l’intérieur du vagin est encore fragile, il faut faire attention justement qu’il n’y ait pas de germes. S’il y a pénétration, si le couple a l’envie d’avoir des relations sexuelles avec pénétration, utiliser des préservatifs. Et puis aussi il y a toute cette richesse en fait de la sexualité qui n’est pas forcément centrée sur la pénétration, donc quand on dit qu’il faut attendre les six semaines, vous n’avez pas besoin d’attendre les six semaines pour vous faire des câlins, pour s’embrasser, pour se masser, pour avoir une sexualité beaucoup plus large que la pénétration et donc ça c’est aussi important. Un message à transmettre aussi aux personnes qui ont une sexualité, c’est le moment opportun justement, la grossesse et le post-partum, pour explorer une sexualité différente.
Olivier Mageren: [00:09:11] C’est effectivement une des pistes de réflexion qui est assez simple à mettre en pratique sur le terrain, que ce soit pour les sage femmes, les doula ou les couples entre eux. C’est justement de se dire “Ben la sexualité elle n’est pas juste pénétrative, ce n’est pas juste le coït”. Et en fait ça permet d’ouvrir pas mal de dialogue sur nos désirs, nos besoins. Et en fait, la sexo-périnatalité est un moment propice de la vie pour justement élargir ce spectre qui nous nourrit en fait, il y a un potentiel colossal. Il y a tellement de changement que tout peut contribuer à être légitime et à créer une nouvelle sexualité en fait, grâce à cette phase de vie. Alors que, dans la pratique, on remarque que comme dans beaucoup de dialogues ou de compréhensions, et des représentations mentales, la sexualité pénétrative, ça appauvrit et ça referme, et on va vers la frustration, alors qu’en fait ça crée un potentiel énorme. Et c’est à ce moment-là en fait qu’on remarque qu’on peut réellement créer davantage de liens entre les partenaires. Considérons que c’est un homme ou une femme, mais ça pourrait être deux femmes, peu importe, ou deux hommes. C’est aborder réellement la sexualité, certaines sages femmes observent qu’il y a peu d’hommes qui s’impliquent en fait dans le parcours de suivi de la grossesse, par contre dès qu’on parle de sexualité en général ils sont présents. Ou bien d’autres constatent que les hommes, justement, sont de plus en plus impliqués dans ce parcours et qu’effectivement on manque un peu de dialogue autour de la sexualité, c’est un de leurs besoins principaux aussi dans cette phase où tout est chamboulé, et en fait on se dit “Ben voilà, essayons de parler aussi aux hommes et d’ouvrir les cercles de parole, aux hommes comme aux femmes”.
Camille B.: [00:10:42] Oui, parce que les hommes aussi ont des questionnements et souhaitent aussi, il y en a beaucoup qui souhaitent s’investir mais ne savent pas comment, ils ne savent pas comment guider au mieux la partenaire et ont besoin d’outils ou d’accompagnement, de connaître l’expérience des autres pères. Et c’est pour ça qu’on aime créer cet espace de parole pour que les gens puissent connecter entre-eux. Et puis aussi, il y a tous ces ces mythes qu’il y a autour de la grossesse, que ce soit de la part des hommes ou des femmes. Mais là justement ce matin j’avais une amie qui est enceinte et qui me disait que son compagnon, beaucoup des amis de son compagnon disent “Ah oui mais les deux derniers mois de la grossesse, on ne peut pas faire l’amour, c’est impossible, c’est interdit. Ou alors je vais, je vais faire mal au bébé”. Donc ils ne font plus l’amour, ils disent “Non mais mon pénis va le toucher”. Donc il y a toutes ces fausses croyances et mythes qui tournent autour de la grossesse, et tant qu’on n’en parle pas, tant qu’on ne pose pas de vérité ou d’un peu d’éducation par rapport à ça, il y a beaucoup de choses qui se passent, beaucoup de, beaucoup de croyances qui planent.
Olivier Mageren: [00:11:33] Et donc effectivement il y a énormément de discours, parfois contradictoires, sur ce qu’on peut ou pas faire en sexualité. La première chose effectivement, c’est que si on décentralise la sexualité par rapport à la pénétration et qu’on en fait quelque chose de, un moment de connexion sensorielle en fait, parce que quand on parle de sensualité on parle de sens, de sensorialité, donc on est des êtres sensoriels où finalement tout le corps peut vibrer au plaisir, simplement du toucher, d’écouter, d’exciter son corps. Et effectivement, quand on vient à la question de la pénétration, parfois il y a des peurs par rapport à ce que le bébé peut être effectivement touché d’une manière ou d’une autre. Et là la nature est très bien faite parce qu’à la fois le col de l’utérus, si tout va bien, évidemment on parle dans une certaine généralité, les médecins peuvent aussi nuancer en fonction des cas spécifiques, mais en tout cas le col de l’utérus est bien fermé et scellé pour la protection du bébé et finalement le bébé se trouve dans un environnement hyper sécurisé. Parce qu’en fait, à l’intérieur de l’utérus, rempli du liquide amniotique, on se rend compte qu’en fait c’est un espace extrêmement sécurisant et qui est à l’abri de tout choc ou finalement de tout contact. Parce qu’en fait on se rend compte que, on peut faire l’expérience assez facilement, si on met un objet dans un ballon gonflé, on se rend compte qu’en fait on pourrait même appuyer, la pression à l’intérieur du ballon ne change pas, il y a des déformations possibles ou autres mais en fait on se rend compte que, dans des limites raisonnables, la nature est vraiment magique. C’est un endroit où rien ne peut arriver en fait, il n’y a pas de risque de contact, de blessure, de surpression, de quoi que ce soit, enfin voilà, on peut vraiment rassurer les couples par rapport à ça parce que c’est vraiment une des premières craintes, aussi bien chez l’homme que chez la femme, est-ce qu’il y a un risque pour le bébé?
Camille B.: [00:13:19] Oui, physiquement le bébé est bien protégé. Après, il y a aussi tout ce qui se passe au niveau émotionnel qui peut, qui peut être transmis, qui peut-être transmis au bébé, quand la mère est stressée, tout ce qui est environnemental, ça peut affecter, ça peut affecter l’enfant.
Olivier Mageren: [00:13:35] Oui, effectivement, on peut se poser la question raisonnablement. C’est à dire que voilà, le bébé qui est en gestation en train de grandir et de croître jour après jour, en fait tout son système neuronal, cardio vasculaire et tous ces récepteurs de cellules sont en train de se développer. Et donc l’ambiance mentale dans laquelle les partenaires se trouvent, principalement la maman par rapport à des peurs, des craintes, se bloquer quoi que ce soit, crée certainement un contexte physiologique qui peut, d’une certaine manière, aussi impacter le, je dirais, la manière dont le bébé se développe. Ce pourquoi je pense que réellement le fait de faire l’amour pendant la grossesse aide énormément finalement au bien-être du bébé, et avoir tous les nutriments hormonaux, neurotransmetteurs ou autres et de bien-être, qui permettent d’être dans cet état de relâchement pour que la nature fasse son travail naturellement, et qu’il puisse se développer à son plein potentiel. Il a été prouvé, simplement par les études sur le toucher, ou même par rapport à l’haptonomie où l’effet du son aussi pendant la grossesse, qu’en fait on sait qu’on travaille déjà sur la réceptivité du bébé. Il a déjà une vie pleine à ce moment-là et qu’en fait on est déjà en relation et en connexion avec lui. Et plus on stimule quelque part tous ces sens, au plus les récepteurs et l’activation de ces récepteurs est grande.
Camille B.: [00:14:55] Et puis pour revenir sur le côté intime, il y a aussi les couples, surtout en fin de grossesses, qui ont du mal à trouver une position confortable pour faire l’amour, pour avoir une relation avec pénétration. Et donc j’en discutais ce matin avec une amie qui est enceinte, qui va bientôt accoucher, et qui me racontait que voilà, en fin une grossesse c’était assez compliqué de trouver une position. Donc je lui ai demandé, je lui ai dit “Quelle position, quelle solution ils avaient trouvé?” Et voilà elle me disait, et c’est souvent ce qui en ressort, c’est que la levrette ou la cuillère, donc quand les deux partenaires ont le dos de la femme qui est face au corps de l’homme, donc c’est en position cuillère, ce sont des positions qui sont assez confortables pour la femme avec un ventre assez présent, voilà, une position qui est assez facile à faire. Et donc cette amie me parlait de deux positions qui, elle, lui convenait, après c’est à chacun chacune d’explorer la position la plus appropriée. Mais par exemple, pour elle, elle avait trouvé que la levrette et la cuillère étaient des positions assez confortables pour elle. Après voilà, faut vous amuser, il faut profiter pour explorer. Je pense que c’est le moment idéal pour le faire. D’ailleurs, pour les couples qui sont en recherche de positions un peu plus adéquates au moment de la grossesse, il existe le Kama sutra de la grossesse aussi, qui peut être aussi plein de ressources pour trouver des inspirations. Mais après voilà, vous pouvez aussi très bien les trouver vous-même dans votre dans votre chambre et explorer, tester différentes positions qui vous semblent les plus confortables pour vous.
Olivier Mageren: [00:16:25] Et dans un esprit slow sexe, ou pleine conscience, un des conseils est simplement d’écouter ses sensations. Et quelles que soient les positions qu’on choisit d’essayer de toujours être en connexion avec ces sensations pour dire “Est-ce que ça me fait vraiment du bien? Est-ce que j’ai envie de changer? Est-ce que j’ai envie de bouger?”. Et on se rend compte aussi dans la pratique que, qu’on soit en périnatalité ou pas, la difficulté est souvent dans la capacité à exprimer finalement ses choix et ses préférences. Alors beaucoup de femmes n’osent pas à le dire pour ne pas confronter l’homme quelque part qui le prenne comme un jugement, mais de se dire voilà, ça me convient pas ou je préférerais une autre position, où là j’ai moins de sensations, est-ce qu’on essaierait pas autre chose? Et simplement inviter au dialogue régulièrement en fonction de ses sensations, c’est un parcours d’apprentissage, mais on se rend compte qu’il y a souvent peu de couples qui parlent de ça.
Camille B.: [00:17:13] Oui, c’est tout à fait ok de se dire “Ben j’ai envie d’essayer de cette position”. Et puis une fois dans cette position, de se dire “Bah finalement c’est pas celle-là” et donc voilà, d’oser dire “Ah est-ce qu’on peut changer” et de changer, et pourquoi pas changer, expérimenter. Et ça change, ça change à la minute, ça change le lendemain, ça peut être une position, celle qui nous plaisait hier ne nous plaît plus aujourd’hui donc voilà, vraiment ok avec le fait que les sensations varient et changent, et d’autant plus pendant la grossesse. Et c’est du coup un moment propice pour le couple vu que voilà, toute l’attention est portée sur le ventre, sur justement ce qui se passe au niveau génital, des changements, de créer une discussion autour de la sexualité par rapport à ce moment-là. Et je reviens sur un des épisodes que nous avons fait lors de la saison une, qui était l’épisode six, où justement on parlait de comment aborder la sexualité entre partenaires.
Olivier Mageren: [00:18:00] Il y a tellement de choses à discuter autour de la périnatalité et l’intimité – sexualité, qu’en fait on s’est rendu compte que les cercles de parole sont extrêmement propices, parce que ça crée un espace sécurisant, extrêmement sécurisant, un environnement où on se sent bien, on peut avancer à son rythme, écouter, et surtout aussi écouter l’expérience des autres qui légitimise un peu nos émotions, nos questionnements, nos peurs et nos recherches et d’approfondir ensemble en fait l’ensemble des expériences qu’on a déjà vécues et qu’on souhaite vivre. Et on se donne cette légitimité en fait, d’être dans ce moment d’introspection fort, pour révéler ce qui peut être le fondement de notre prochaine relation à l’autre en fait. Les cercles de parole qu’on propose, ce sont des moments de simplicité extrême, en fait on se retrouve un petit peu comme dans un salon, entre amis, entre différents couples, en général deux, trois, quatre couples. Et donc c’est un groupe extrêmement petit, les gens ne se connaissent pas au départ, on fait un tour de parole, simplement de présentation, qui est là, pourquoi, quelles sont les attentes, les besoins, les désirs, pour simplement être à l’écoute de ce qu’on a envie de vivre ce soir-là en particulier, ça se passe en général en soirée, et puis on laisse en général libre cours en fait au premier partage. Alors soit, suite au premier partage il y a déjà une thématique globale qui est soutenue par le groupe, on l’identifie, on se dit “Ok, ce soir on aimerait bien parler davantage de ce sujet-là” et donc on partage à la fois les expériences, les questionnements mais si nous, en tant que sexologue, on peut apporter par moment des petites capsules de cinq, dix, quinze minutes un peu plus théoriques, un peu plus d’informations de base qui permettent de consolider et de renforcer les connaissances et élargir le potentiel de la discussion pour ensuite ramener à nouveau la discussion. Donc c’est extrêmement interactif, et en fait on se rend compte que c’est extrêmement enrichissant de simplement écouter, mais aussi d’oser parler. Si déjà on arrive à oser parler en groupe, on y arrivera plus facilement aussi avec son partenaire. Et certaines personnes sont parfois frustrées de ne pas avoir osé parler.
Camille B.: [00:19:59] Où des fois, oui, simplement comme tu disais, des couples peuvent venir et juste écouter ce que les autres personnes vont venir, et ça va venir enrichir leurs discussions de couple aussi. Le soir, ils vont rentrer chez eux, ils vont dire “Ah tiens, il y a cette personne qui a dit ça” et donc ça va quand même ouvrir, même si les personnes ne parlent pas pendant le cercle de parole, ça permet d’ouvrir la communication par rapport à ça, donc pour ça c’est vraiment enrichissant.
Olivier Mageren: [00:20:18] Et il y a cette double dynamique, en fait un peu paradoxale, où à la fois on est centré sur le sujet et en même temps c’est indirect. C’est à dire, comme tu dis, on crée des moments où en fait on parle d’un sujet mais ce n’est pas directement centré sur une personne, et donc le groupe donne la légitimité d’en parler. Et donc, après coup dans la relation de couple, on a la légitimité de faire référence aux multiples messages qui ont été communiqués dans le cercle de parole et d’alimenter les prochaines semaines de dialogue, d’échange, de partage et d’intimité. Et on se rend compte qu’en fait, les partenaires sont extrêmement nourris par ce potentiel d’ouverture et de communication qui s’ouvre après. Alors, vous pouvez participer au cercle de parole et venir une seule fois, ou bien ça vous plaît et vous regardez le programme et vous revenez la prochaine fois. En général on en programme une par mois, en général, et donc soit vous devenez des habitués pendant une certaine période de votre vie et vous venez rencontrer de nouvelles personnes, ou rencontrer les mêmes personnes pour aller un peu plus loin, et en fait on sent qu’une certaine intimité et de confiance s’installe petit à petit, et permet une ouverture différente et plus riche. Ou bien effectivement, nous avons cocréé un programme de six soirées. Où là la dynamique est un petit peu différente, on demande aux couples de s’inscrire effectivement au programme complet et si possible participer à quatre soirées minimum. Donc effectivement, on n’est pas toujours disponible à l’ensemble du programme, mais l’idée c’est de s’engager sur une plus longue durée. Où là les six modules sont assez similaires à des cercles de parole d’une certaine manière, parce qu’en fait c’est de créer des moments propices de dialogue. Mais là il y a une thématique spécifique pour chacune des soirées. La première, c’est la sexualité de manière générale, d’apporter pas mal de connaissances de base sur la sexologie en périnatalité, d’expliquer un peu la démarche et les intentions de l’ensemble du programme. La deuxième soirée est liée à la communication et la connexion aux partenaires, la troisième à la sexualité féminine, la quatrième qui parlera davantage plus aux hommes c’est d’aborder de manière très originale le Kamasutra. Et là c’est en fait un truc assez marrant à faire, c’est de se rendre compte aussi qu’est ce qui est réellement écrit, parce qu’en fait quand on lit le Kamasutra, la traduction littérale, c’est un document extrêmement riche et passionnant, et ça c’est assez fun en fait d’aborder ce qui y est écrit, parce qu’en fait on en connaît les postures mais il y a beaucoup plus que ça. C’est un récit en fait, une compilation d’énormément de connaissances qui sont la plupart du temps aussi obsolètes donc voilà, ça crée un moment fun et en même temps ça désacralise un peu ce Kamasutra qui est parfois un peu risible. La cinquième soirée, toujours liée à la connexion, c’est une approche du massage, on parle en fait de l’haptique, donc la science du toucher. Et donc là on va beaucoup plus loin dans la connaissance anatomique du corps, en lien aussi avec tout ce qui est sexualité, on va vraiment chercher une richesse d’informations physiologiques pour en fait changer nos perceptions du corps humain et enrichir notre manière de pouvoir toucher l’autre. Et donc là aussi avec des exercices très, très, simples, habillés de toucher et de découverte, de consentement. Et la dernière soirée, c’est lié en fait au bonheur, au plaisir, et de construire ensemble finalement les bases, sur base de l’ensemble du programme, de construire son rapport ou son contrat de désir avec son partenaire pour les prochains mois, et de mettre les bases pour la suite. Vous dans votre intimité, dans vos prochaines années en fait.
Camille B.: [00:23:37] Oui, et ce programme de six soirées avec six thématiques permet vraiment d’ancrer le couple dans quelque chose de concret. Parce que voilà, il y a de la théorie, mais il y a aussi de la mise en pratique pour que les couples, une fois chez eux, puissent avoir ces outils tout au long de leur vie pour pouvoir les réutiliser quand ils le souhaitent. C’est vraiment un moment de partage ces six soirées, un moment d’information, ça doit être aussi quelque chose de fun et de créer du lien aussi. Ce qui peut être chouette, c’est que ce groupe-là, comme voilà, les personnes vont se voir pendant six fois d’affilée, qu’il y ait du lien qui se crée et peut être, pourquoi pas, par la suite, ben que ces personnes-là continuent à se voir et continuent à être en fait autonomes dans leur démarche quant à leur vie intime.
Olivier Mageren: [00:24:18] Et si vous êtes intéressés par ce programme, contactez-nous, envoyez-nous des questions. Notre rêve serait d’offrir ces services, ce programme à un public extrêmement large et ça serait que ça devienne un coffret cadeau en fait, lors de la naissance. C’est à dire que sur les listes des naissances, pourquoi pas, justement pour permettre au bébé d’arriver dans un couple beaucoup plus harmonieux, avec plus d’intimité, de relation et de connexion, d’offrir un programme de six soirées et donc de recevoir par nos proches, en fait, un coffret cadeau.
Camille B.: [00:24:48] À la baby shower.
Olivier Mageren: [00:24:50] À la baby shower par exemple, exactement, lors de ces célébrations. En Belgique, ces coffrets cadeaux s’appellent par exemple Viva Box ou Bongo. Donc si vous connaissez des personnes qui travaillent chez Bongo, Vivabox, on est intéressé d’être en contact avec ces gens-là. Néanmoins, ce service existe déjà, donc si vous voulez offrir ce moment de relation et d’intimité à un couple dont la femme est enceinte, vous pouvez d’ores et déjà le faire, et on trouverait ça vraiment super sympa que des collègues cotisent pour payer un coffret cadeau de cet ordre-là. Ou bien la famille, les proches, les amis, enfin voilà c’est extrêmement vaste. Et l’intérêt pour nous c’est de faciliter l’accès à l’information et réduire le prix d’accès en fait. Parce qu’on pourrait imaginer aussi que le programme soit simplement offert à prix réduit, ou offert complètement dans sa totalité.
Camille B.: [00:25:41] Oui, puis on est aussi à la recherche de témoignages. Si vous vivez une grossesse, si votre partenaire est enceinte, si vous venez d’accoucher, si vous venez d’être parents, contactez-nous, partagez-nous votre expérience, que ce soit au micro ou que ce soit offline, pour qu’on puisse enrichir aussi cet apport de connaissances et storytelling. On est en lien avec un organisme, une association en Australie, qui justement propose des contenus, des ressources aux professionnels de la santé par rapport à l’allaitement. Donc ce sont des contenus visuels, surtout des vidéos, mais aussi leur but c’est de faire des audios. Et cette association nous a contacté pour créer en fait un catalogue visuel et auditif par rapport à justement la grossesse et la sexualité en périnatale. Notre objectif c’est d’avoir un maximum de témoignages de votre part, que ce soit en français ou en anglais, pour venir enrichir ce catalogue, pour vraiment regrouper ces connaissances, pour qu’un plus grand nombre puisse en avoir accès.
Olivier Mageren: [00:26:39] La recherche de témoignages peut simplement concerner un partage d’une minute, deux, cinq minutes, dix, un quart d’heure. En fait, peu importe la durée, l’idée c’est de partager quelque chose qui est qui était important pour vous, un message à faire passer par rapport à votre expérience en sexo-périnatalité.
Camille B.: [00:26:53] Voilà, c’est la fin de cet épisode, on vous remercie pour votre belle écoute, on reste joignable, on attend justement vos commentaires, avoir vos feedback sur ce que vous pensez du programme que l’on propose, ou si justement vous souhaitez l’agrémenter d’autres choses, d’autres idées qui vous sont venues, n’hésitez pas à nous contacter sur notre page Facebook du “Love Health Center” ou notre page Instagram du Love Health Center. Un grand merci à Camille Rimbault. Ce podcast est rendu possible grâce à son asbl “Inspirer by”. Au micro aujourd’hui, Olivier Mageren, et moi-même Camille Bataillon. Production Montage, son, Camille Raimbault de “Inspirit be” et nous remercions aussi “The Podcast Factory Org”. On vous donne rendez-vous pour le prochain épisode.
Jingle: [00:27:32] “Entr’Nous”, entre nous.
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