Christian Junod, Argent et sexualité #43
Christian Junod, Argent et sexualité :
Le 43ème épisode du podcast “Entr’Nous”, le podcast du Love Health Center, accueille Christian Junod, expert, conférencier et écrivains de plusieurs ouvrages sur les questions d’argent.
Laissez un message vocal à Olivier ou à Christian en suivant ce lien vers la plateforme Vodio (c’est gratuit). N’oubliez pas de mentionner si vous nous autorisez à utiliser votre message et votre voix dans un prochain épisode pour vous répondre.
Olivier Mageren, sexologue diplômé de l’ULB, vous propose un dialogue avec Christian Junod pour cheminer ensemble sur la thématique argent et sexualité.
Christian Junod, économiste de formation, travaille depuis 13 ans dans l’accompagnement des personnes. Il est spécialisé dans la relation à l’argent et l’encouragement des changements pour permettre aux individus de mieux se connaître eux-mêmes et prospérer dans leur vie.
Existe-t-il des similitudes entre les thématiques du domaine de l’argent et sexuelles? SI oui, lesquelles? Quand on participe à un atelier sur l’argent, on ne parle probablement pas de sexualité et inversément. Mais si on s’attardait un instant, que pourrions nous observer de particulier ? Quelles pistes s’ouvrent à notre compréhension et comment peuvent-elles contribuer à un mieux-être, un bien-être et une plus grande joie de vie. Comment se fait-il que certaines démarches pourraient tout autant améliorer votre situation financière que votre sexualité? Se développer dans un domaine aura plus que probablement des répercution dans l’autre. Comment cela est-il possible? Ces deux thématiques si puissantes peuvent l’une et l’autre vous inspirer et contribuer de concert à votre réalisation.
Ce podcast offre aux auditeurs des réflexions inhabituelles. Si vous êtes curieux de découvrir comment la relation à l’argent peut avoir un impact sur votre vie sexuelle et vice-versa, cet épisode du podcast “Entr’Nous” est à savourer.
Liens :
- Le site Internet de Christian Junod
- L’abondance, un chemin vers soi
- Peter Koenig
Séquençage du podcast :
- [00:00:20] Introduction et présentation de Christian Junod
- [00:01:41] L’intention en enregistrant ce podcast
- [00:02:12] Ta vision de la sexualité
- [00:03:32] Qu’est-ce que ça t’évoque quand on parle d’argent et sexualité ?
- [00:04:33] Une zone de vulnérabilité
- [00:05:39] La relation à l’argent varie d’une culture à l’autre
- [00:07:14] S’autoriser à parler, oser
- [00:08:38] Quelques conseils pour parler argent
- [00:10:20] Point commun argent et sexualité : les tabous
- [00:11:57] Ainsi que les 3e grand tabou : la mort
- [00:13:03] Quel autre élément t’interpelle sur cette relation argent et sexualité ?
- [00:14:20] L’estime de soi, un élément clef dans ces 2 domaines, des idées pour l’augmenter ?
- [00:16:54] Apprendre l’estime de soi
- [00:18:20] La zone du connu, en sortir, l’agrandir et jouer
- [00:19:27] Une majorité de femmes présentes lors des ateliers sur l’argent de Christian
- [00:21:32] Comment arriver à sensibiliser davantage les hommes à ces questions ?
- [00:22:55] Donner et recevoir, un élément clé
- [00:25:01] Revisiter ou ré expérimenter notre habilité à donner et à recevoir
- [00:27:09] En lien avec le slow sex
- [00:28:00] Dès que la question du financement est abordé dans les projets, tout capote.
- [00:30:59] Association inappropriées
- [00:34:19] Faire des pas énormes par rapport à la confiance et l’estime de soi en travaillant notre relation à l’argent
- [00:35:14] Un mot de la fin, un désir ?
- [00:36:24] Une gratitude à partager
- [00:37:22] Clôture du podcast
Transcription du podcast avec Christian Junod :
Générique Intro sur tapis musical : [00:00:00] « Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) »
Olivier Mageren: [00:00:20] Bienvenue dans le 43? épisode du podcast “Entr’Nous”, le podcast du “Love Health Center”, un centre à Bruxelles dédié au bien être sexuel et à la relation. Dans ce nouvel épisode, nous allons parler d’argent avec un expert de cette question. Bonjour Christian.
Christian Junod: [00:00:35] Bonjour Olivier
Olivier Mageren: [00:00:35] Et donc nous avons au micro la chance de discuter aujourd’hui avec Christian Junod, et de nous ouvrir quelque part les oreilles, les yeux, le cœur et le corps à des questions auxquelles on a rarement accès je pense, si on ne s’intéresse pas, et on n’a pas approfondi les questions de l’argent. Et donc l’idée du podcast, c’est d’être pragmatique, de vous offrir des pistes de réflexion pour aller vers un mieux-être, vers plus de vitalité et de joie de vivre. Et j’espère que ce podcast pourra y contribuer également. Alors merci d’être là Christian, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots pour les gens qui ne te connaîtraient pas ?
Christian Junod: [00:01:07] Oui, donc je viens de Suisse, je suis économiste de formation, j’ai travaillé 23 ans dans une grande banque. J’aime le chocolat suisse aussi. Et puis je suis indépendant depuis treize ans maintenant dans l’accompagnement des personnes. Alors je dirais qu’au début : communication non violente, il y avait différentes approches que j’amenais dans l’accompagnement des personnes. Et puis ça s’est vraiment resserré, toujours plus autour de la relation à l’argent et des principes sources, voilà c’est vraiment des thèmes qui m’animent. C’est vraiment de rencontrer l’humain au plus profond possible et d’encourager, de soutenir le changement pour que les personnes puissent être toujours plus qui elles sont au plus profond d’elle-même également.
Olivier Mageren: [00:01:41] Merci. La première question classique est quelle est ton intention en enregistrant ce podcast?
Christian Junod: [00:01:46] Mon intention, à travers l’échange qu’on va avoir, c’est de permettre des ouvertures de conscience pour les uns et les autres. Parce que je vois que pour moi, c’est vraiment toujours le premier pas qu’on puisse avoir pour permettre un changement, c’est d’avoir conscience qu’il y a quelque chose qui cloche, qui n’est pas aussi fluide que j’aimerais dans une relation à l’autre que j’ai, dans un secteur ou l’autre de ma vie que j’ai. Donc j’aimerais vraiment que ce moment puisse contribuer à plus de conscience pour ceux qui nous écouteront.
Olivier Mageren: [00:02:12] Merci. Effectivement je suis convaincu aussi qu’on peut s’inspirer de divers domaines de la vie, dont l’argent et la sexualité qui sont quand même très présents et presque incontournables on pourrait dire. Et donc j’espère que voilà, chacun à sa manière, pourra avec sa propre curiosité, intelligente, naviguer aujourd’hui à travers des réflexions et peut être encore plus peut-être avec des stages, des accompagnements ou des lectures, que sais-je. Ça me ravi, vraiment je suis très content de discuter aujourd’hui parce que ça fait un moment que je rêvais de ce moment-là et tu m’as dit oui et ça m’a fait très, très, plaisir. Deuxième question habituelle c’est quel est pour toi, en tant qu’être humain, ta vision de la sexualité ? Qu’est-ce que c’est d’après toi ?
Christian Junod: [00:02:46] Alors c’est une sacrée question que tu poses là. C’est bien, ça me fait sortir un peu de ce que je connais déjà en termes de questions-répondre, on me la pose pas souvent en tant que spécialiste de la relation à l’argent celle-ci. Et pour moi ma vision de la sexualité : et bien la sexualité, je vois déjà ça comme un acte qui permet la reproduction de la vie. Donc ça, ça me paraît comme quelque chose d’essentiel de ne pas oublier. Ça, ça se passe à travers un acte sexuel. Et pour moi la sexualité c’est aussi quelque chose qui est de l’ordre de la connexion à soi, de la connexion à l’autre. Pour moi, c’est quelque chose qui permet une rencontre avec soi et potentiellement avec l’autre aussi, dans un niveau d’intimité, un niveau de vulnérabilité qui est particulièrement grande je trouve. Et c’est pour ça que je trouve que c’est un thème qui est tellement sensible parce que il y a potentiellement tellement d’enjeu qui se joue là derrière.
Olivier Mageren: [00:03:32] Merci, j’ai beaucoup aimé quand tu dis “se souvenir que c’est à travers ça qu’on reproduit la vie”, mais c’est le mot la vie quoi. C’était tellement, cette première phase avec laquelle tu as démarré, ça m’a fait, “Mais oui, à quel point on devrait y mettre plus de conscience parce que toute la vie vient de là, quelque part”, c’est vraiment c’est pas rien quoi. Quand on dit la vie c’est vraiment quasiment ce qui fait le magique transcendantale. Inexplicable presque aussi, waouh, merci! Eh bien, première question du contenu entre sexualité et relation, qu’est-ce que ça t’évoque comme première idée quand on parle de argent et sexualité ?
Christian Junod: [00:04:05] Alors je trouve que c’est bienvenu. C’est bienvenu d’une part parce que je vois dans mes ateliers à quel point les questions de sexualité ressortent souvent, souvent sous forme d’abus sexuels et autres, que ça a vraiment un impact sur la relation à l’argent. Et donc pour moi le lien il existe déjà, et de manière tout à fait évidente je dirais, peut-être pas pour le commun des mortels. Donc c’est vrai quand tu m’as proposé de partage quelque chose là-dessus, ça m’a paru comme une évidence. Voilà ce que je peux dire dans un premier temps, je ne sais pas si t’as envie d’ajouter quelque chose.
Olivier Mageren: [00:04:33] Oui, pour moi ça me paraît aussi évident. Je trouve que ralentir, pour quelque part ouvrir cette boite et de se dire “qu’est-ce qu’on y trouve”, quand on prend le temps d’aller chercher ce qui est au fond de soi, de plus intime. Parce que je trouve que la relation à l’argent elle est très intime, la relation à sexualité elle est très intime, et que finalement on est dans cette zone de vulnérabilité parfois où on ne peut pas vraiment se cacher, on est tel qu’on est et voilà.
Christian Junod: [00:04:53] Et c’est vrai que, ce que tu dis là, et au fond tu as, autant que tu dis la relation à la sexualité nous amène dans quelque chose de très intime, ça paraît une évidence, autant quand on dit ouais mais moi ma relation à l’argent c’est très intime, je l’entends sans arrêt hein, mais je n’arrête pas d’être surpris par cela. J’ai envie de dire, pour moi, c’est presque une anomalie qu’on puisse parler d’intimité quand on parle de relation à l’argent. Parce que sous la relation à l’argent, il y a des comportements, il y a des chiffres, mais ça reste pour moi un peu un mystère qu’on puisse voir la relation en argent comme quelque chose d’intime. J’ai envie de dire tu vois j’ai une relation à l’eau, j’ai une relation à la nourriture, on a tous relation à l’eau, la nourriture à plein de choses différentes, finalement la nature. Mais on dira pas de ces relations-là qu’elles sont intimes. Pourtant elles parlent aussi de nous et j’ai envie de dire, c’est pour moi, c’est vraiment une anomalie que cette relation à l’argent soit si intime que ça.
Olivier Mageren: [00:05:39] Et j’imagine, toi qui voyage à travers le monde, ça peut te paraître encore plus flagrant de voir comment cette relation à l’argent varie d’une culture à l’autre. Si on va à Londres ou aux Etats-Unis, ou en France, ou en Belgique, on sent qu’il y a quand même culturellement un bagage différent hein ? Pas une norme mais en tout cas quelque chose qui est d’une autre tonalité d’un pays à l’autre. J’avais l’impression qu’il y a quand même beaucoup moins de tabous sur le salaire, par exemple, à Londres, avec des amis, on peut en parler plus facilement qu’en Belgique. Je me dis tiens parler d’argent, c’est parfois, on ne sait pas si les gens vont répondre. C’est un peu ma vie privée, tu vois le côté un peu, ça me concerne, c’est un peu intime, c’est à moi, c’est privé, je partage pas. Alors que dans certains pays on peut annoncer son salaire sans nécessairement avoir honte ou choquer, ou bien être fier de ce qu’on gagne et… Enfin voilà.
Christian Junod: [00:06:22] Oui, alors peut être juste pour répondre à ce que tu dis là en France. En ce qui me concerne, en l’occurrence c’est en francophonie que j’interviens, j’interviens en français donc en francophonie, mais je peux bien voir et observer même si je ne fais pas d’ateliers, que dans certains pays anglosaxons c’est beaucoup plus décomplexé. Mais décomplexé ne veut pas dire que leurs relations à l’argent est bonne pour autant, il y a d’autres enjeux qui sont souvent mis en place. Et le fait de mettre en avant son salaire, ça parle déjà de sa relation à l’argent aussi, si j’ai besoin d’étaler ce que je gagne, ça parle de moi aussi d’une manière aussi surprenante. C’est pas mieux que celui qui cache son revenu tu vois ? C’est pas forcément en parler naturellement. Par contre, je dirais en francophonie, là où j’interviens, en tout cas en Europe francophone et au Québec, puisque je m’y rends dans deux jours et j’y suis déjà allé plusieurs fois, c’est très proche en fait la relation à l’argent. Ca reste assez des cultures assez communes de perception, d’argent, de manière ouais je dirais comme plutôt tabou et plutôt on se cache, on en dit le moins possible.
Olivier Mageren: [00:07:14] Oui, je me demande effectivement si parmi les auditeurs et les auditrices, si au niveau de l’argent et de la sexualité, les gens s’autorisent à en parler plus plutôt que de dire le minimum ou de garder ça pour des situations un peu exceptionnelles. D’oser l’aborder comme tu dis, comme quelque chose de naturel, de normal, qui fait partie de la vie, sans tabou ni honte, ni intimité particulière, sans connotation extrême. Voilà juste pour ce que c’est. Et peut-être que ça peut créer à, je dirais, davantage d’épanouissement en fait d’oser parler de ces deux thématiques plus régulièrement, sachant que ça peut être délicat, mais d’oser ouvrir la porte.
Christian Junod: [00:07:45] Alors moi je le crois profondément parce que, au fond, je trouve que le fait qu’on en parle pas, c’est comme si ça bloquait l’énergie, tu vois ? C’est de l’énergie qui est plutôt mise pour garder ça à l’intérieur et je vois, je fais un exercice systématiquement en atelier mais aussi en conférence, je propose de partager leurs revenus à leurs voisins ou des choses comme ça, d’aller un peu au-delà du tabou, de vivre une expérience différente. Et je peux dire, pas à 100 % mais je dirais au moins entre 80 et nonante pour 100. Je vois quand on fait cet exercice, il y a l énergie qui monte d’un coup dans la salle, les gens des immenses sourires. Il y a vraiment un truc qui se passe et je dis souvent aux observateurs avec moi, je dis mais “On devrait filmer, on imagine pas une seconde qui sont en train de parler de leur revenu tellement on voit des visages épanouis”. Et les gens disent “Oh mais qu’est-ce que ça fait du bien”, tu vois et c’est ça qui est assez étonnante et c’est là que je vois que ça libère de l’énergie et je suis sûr que la sexualité ce n’est pas différent.
Olivier Mageren: [00:08:38] Oui, oui, c’est un sujet qui ne laisse pas neutre, où on a des choses à dire en tant que… Voilà, on est des humains et on a des choses, on a des expériences, et des valeurs aussi, et plein de choses magnifiques qu’on a pu vivre, parfois plus difficiles. Mais c’est, effectivement ça génère beaucoup d’énergie, c’est intense, c’est ça qui est beau je trouve, on touche à beaucoup de vitalité. Et tu aurais quelques conseils, de questions, si les gens voulaient poser des questions au niveau de l’argent ? Tu parlais de parler du salaire, mais comment aborder ? Imaginons que des gens qui n’ont jamais parlé d’argent, deux ou trois questions classiques qui sont faciles d’accès, qui pourraient initier tu vois, un début, après à la personne de naviguer avec les réponses mais heu…
Christian Junod: [00:09:08] Mais déjà si on est en groupe, je trouve que c’est bien de se poser la question ensemble. Chacun dit tiens, qu’est-ce que représente l’argent pour toi ? Parce que on voit que les représentations peuvent être assez différentes les uns des autres, diamétralement opposées parfois, et que ça explique beaucoup de comportements. Et j’irais spécialement dans les couples. Les questions d’argent sont un des gros thèmes de conflits et des conflits plus violents que n’importe quel autre thème, selon une étude américaine en tous les cas. Et justement, souvent il y a des représentations différentes de l’argent, mais tant qu’on n’a pas mis de la clarté là-dessus, on n’arrive pas à comprendre l’autre, on s’énerve sur ses comportements sans comprendre ce qui est en dessous des comportements. C’est pour ça que je trouve que ce serait intéressant de commencer par là. Et puis je trouve qu’on a tellement souvent affaire à l’argent, même au long d’une journée, que ça vaut la peine d’apprendre à s’observer. Comment je me comporte quand il s’agit de faire des achats alimentaires ou comment je choisi mes repas au restaurant, ou que je fais un voyage… Quelle est l’importance du prix ? Si je dois parler d’argent dans mon professionnelle ou en privé, est-ce que c’est facile, agréable ? Est-ce que je me retiens de dire les choses ? Enfin, il y a tellement de fois où on a affaire à l’argent, on pense à l’argent, que déjà juste de s’observer cette jeune mine d’informations pour voir : là on est à l’aise, là où on ne l’est pas, là où on se tait, là où on aurait envie de dire les choses on n’ose pas. Donc quels sont les enjeux derrière, quelles sont les peurs, etc.
Olivier Mageren: [00:10:20] Tu me partageais, en préparant le podcast lors de nos premiers appels que, la première chose qui était venue à l’esprit quand on parlait sexualité, argent était la question du tabou, enfin de la notion du tabou. Est-ce que tu pourrais en dire plus?
Christian Junod: [00:10:32] Oui, c’est à dire que moi, de là où je suis, ce que je perçois, c’est qu’il y a trois grands sujets tabous dans la société que sont les questions d’argent, enfin en tout cas si on parle de francophonie. L’argent, la sexualité et la mort : et la mort peut être encore un niveau de plus parce que s’il y a bien une discussion qu’on n’a pas autour de la table en général, c’est qu’est-ce que ça te fait l’idée de mourir un jour alors qu’on va tous mourir et on fait comme si ça n’existait pas. Donc ça, je pense vraiment que c’est le sujet encore plus tabou. Mais les trois sont pour moi complètement interreliés. D’ailleurs la sexualité, on parle de petite mort, d’ailleurs aussi, parfois hein ? Et si tu veux dans l’argent on parle de gagner sa vie, gagner sa vie donc… Et gagner sa vie on parle de gagner de l’argent et pas d’autres choses. Et gagner sa vie sous-entend qu’on peut perdre la vie et perdre la vie veut dire mourir tu vois. Donc on est en train, à travers l’expression, en train de sous-entendre qu’il y a une question de vie ou de mort qui se joue à travers le fait de gagner de l’argent, ce qui encore une profonde erreur puisqu’on peut supprimer l’argent demain, on ne va pas mourir, on trouvera d’autres manières d’échanger. Donc tout ça pour dire que y a vraiment de ces thèmes tabous. Effectivement, le problème des thèmes tabous, c’est que moins on en parle, plus ça prend de la place dans nos vies parce qu’on en parle pas. Et vraiment le, ce qu’on disait tout à l’heure, le meilleur moyen de justement que ça prenne moins de place, c’est de libérer la parole là-dessus, c’est de susciter la parole, de l’encourager. Et effectivement, ça va libérer de l’énergie, ça va libérer des crispations qui étaient présentes jusqu’à présent. Et je pense que c’est pour ça que c’est vraiment important d’aborder ces thèmes-là de manière très bienveillante, ouverte, dans un espace sécurisé où les personnes puissent s’ouvrir.
Olivier Mageren: [00:11:57] On sent qu’il y a, je dirais, j’utilise souvent l’outil de me dire ok, quand je lui propose une question, je peux considérer que sur une échelle de 0 à 10, que 1 c’est peu inconfortable et dix sur dix c’est très inconfortable. On sent qu’il y a un curseur, on peut jouer sur le niveau d’inconfort finalement. Et c’est sûr que oser parler comme ça de notre relation à la mort, je trouve que c’est vraiment on est très, très, haut dans l’échelle hein? Ça pourrait être tellement beau de considérer la mort comme une célébration aussi. Comme honorer la personne pour tout ce qu’elle a fait, comment elle s’est investie, comment elle a vécu pleinement sa vie, comment elle s’exprimait telle qu’elle était, comment elle était accueillie et qu’elle a pu créer des choses pour elle, pour le groupe, pour la société. Et de se dire que, plutôt que ce soit quelque chose de triste, que ça puisse être avec une connotation positive parce que finalement on célèbre “Wow, Cette personne a existé, au moins eu la chance de la rencontrer, Elle a fait ça, ça et ça”. Mais aujourd’hui, je pense qu’on se rend compte que oser poser cette question, ça peut déstabiliser. Parce qu’on se pose la question aussi est-ce qu’on est à la bonne place ? Comme demander aux gens est-ce que vous êtes heureux dans votre sexualité ? Si la personne ne l’est pas on sait que c’est potentiellement délicat d’aborder la question parce que par pudeur, parfois, on n’ose pas gêné la personne, la déstabiliser, ou d’avoir des questions qui pourraient être délicates pour elle, et d’éveiller beaucoup d’émotions.
Christian Junod: [00:13:02] Clairement oui.
Olivier Mageren: [00:13:03] Et quel autre élément t’interpelle sur cette relation argent et sexualité?
Christian Junod: [00:13:09] Ben je dirais que j’ai, ma perception en tout cas au niveau de la sexualité, c’est qu’il y a beaucoup d’enjeux au niveau de l’estime de soi, derrière. Soit un manque d’estime de soi qui aura une incidence sur la manière dont on peut appréhender notre sexualité, mais ça tu pourras le confirmer. Ou alors on veut tellement prouver des choses ou prouver des choses à l’autre justement par manque d’estime de soi qu’on pourrait en faire trop de manière maladroite tout ça. Et au fond, je vois que c’est la même chose avec les questions d’argent. Par manque d’estime de soi, beaucoup de personnes n’arrivent pas à se donner de la valeur, s’autorisent pas à gagner, pensent qu’ils ne méritent pas de recevoir. Des choses comme ça qui se jouent et qui fait qu’on va plutôt jouer petit, j’ai envie de dire, de cette manière et puis il y a en a d’autres qui ont aussi peu d’estime d’eux-mêmes et puis qui vont vraiment vouloir prouver à l’extérieur qu’ils ont de la valeur et puis qu’ils vont peut-être gagner beaucoup d’argent mais de manière douteuse, ou en tout cas qui ne part pas d’un bon endroit. Et qui vont vouloir prouver des choses au monde mais quelque part ça part toujours d’un endroit de manque intérieur, et que c’est pas, ils auront peut-être à priori, je dis bien à priori, une situation matérielle plus confortable mais en même temps le mal être intérieur sera tout à fait le même, donc ça ne résout rien du tout non plus à ce niveau-là. Donc j’ai l’impression que là il y a des choses qui se jouent aussi, des deux côtés, à partir de cet endroit intérieur. Je ne sais pas comment ça te parle.
Olivier Mageren: [00:14:20] Ça me parle beaucoup parce que c’est très connu en sexualité, l’estime de soi et la confiance en soi. Mais c’est deux choses différentes. Mais l’estime de soi est vraiment un pilier en fait, de comment on va se comporter et de la possibilité d’être satisfait et de s’épanouir dans la sexualité, c’est vraiment fondamental. En tout cas, notre estime de nous va colorer toute notre expérience et vie sexuelle de manière assez forte. Ça parle aussi finalement de consentement d’une certaine manière, parce qu’on a la confiance en soi, on s’exprime, on dit qui on est, on réagit, on ne prend pas les choses pour argent comptant, façon de parler, tu vois. On voit ça s’exprimer aussi, on va, on va oser dire oui ou non sans se dévaloriser tout en étant dans l’accueil de l’autre. Et on va être dans ce que j’appelle un “oui plein”. Plutôt que partir d’un manque, on s’investit dans la relation parce qu’on dit “Ah oui, ça j’aime bien cette expérience que tu me proposes ou ce que tu souhaiterais faire avec moi, ou… Je suis honoré que tu me choisisses ou qu’on puisse créer ça ensemble. Et je ne vais pas dire oui pour acquiescer et dire Ben je vais avec toi mais…” Quelque part on sent qu’il y a déjà une dette en fait, parce qu’on va faire plaisir à l’autre et puis on va attendre qu’il y ait un retour en fait, oui mais bon ça fait trois fois que je te fais plaisir hein maintenant. Et ça c’est un peu dommage : on est un peu, parfois en sexualité, par manque de confiance en soi, d’oser dire – et pour moi c’est vraiment cette notion du consentement éclairé – c’est à dire mais est-ce que je n’emmène pas l’autre dans un cul de sac ? Est-ce que j’ai affaire à un vrai oui, où finalement les deux sont libres et les deux vont sortir enrichis de l’expérience, peut-être de manière différente hein ? Pas avec les mêmes émotions, les mêmes sensations, mais que ça fasse du bien à tous les deux. Donc cette confiance en soi, cette estime de soi, elle est très, très, importante. Et je me demande comment tu pourrais, ou des idées, pour augmenter cette estime de soi qui aura des répercussions tant dans la sexualité que dans notre relation à l’argent finalement.
Christian Junod: [00:15:48] Alors peut être juste avant de répondre à la question, j’aimerais juste revenir sur ce que tu disais. Au fond, ce qui me venait à t’écoutant, en disant est-ce que tu dis des vrais oui ou pas etc. Et, le mot qui me venait c’est des formes de transactions là derrière, c’est-à-dire, si j’ai un désir en lien avec la sexualité, est-ce que je tiens compte de l’autre ou c’est juste assouvir mon désir et puis l’autre est juste utile pour cela. Donc est-ce que vraiment c’est un vrai échange ? Est-ce qu’il y a un vraiment : on tiens compte vraiment de l’un et de l’autre comme l’autre étant aussi important que moi ? Et au fond, dans les questions d’argent, les transactions monétaires, on peut voir la même chose est-ce qu’on est en train de faire une bonne affaire sur le dos de l’autre ou est-ce que je suis vraiment intéressé, et vraiment plus qu’intéressé, même sensible au fait que j’aimerais que l’autre y trouve autant son compte que moi dans le contrat, peut-être, qu’on va mettre en place ensemble. Donc là, je crois vraiment que cette notion du “je”, ou du “nous”, elle est vraiment importante de voir où on met la caméra en quelque sorte.
Olivier Mageren: [00:16:38] Et de sentir qu’à la fin de l’expérience, qu’elle soit en lien à l’argent ou à la sexualité, les deux se sentent mieux, se sentent proches. Ça renforce la complicité d’une certaine manière, parce qu’on œuvrent ensemble, peut-être pour la même chose, ou en tout cas on s’aide l’un et l’autre à prospérer dans nos activités respectives.
Christian Junod: [00:16:54] Alors tu avais posé la question sur l’estime de soi, en l’occurrence, apprendre l’estime de soi c’est que c’est un grand thème. Alors bien sûr il y en a d’autres mieux placée que moi pour en parler. Simplement moi de mon expérience, parce que je pense que je pars vraiment avec une estime de moi qui est quand même bien, bien, basse. Malgré des études universitaires, parce des fois on croit que parce qu’on fait des études, on a forcément une bonne estime de soi, pas du tout. Ce n’est pas du tout ce que j’ai vu, et pour moi, et pour d’autres. Au fond je crois que c’est de sortir toujours plus souvent de sa zone de connu. J’aime pas appeler ça sa zone de confort, je ne pense pas qu’elle soit si confortable que ça, la plupart du temps, mais en tout cas de sortir de sa zone de connu, de sortir sa zone de références, oser faire des pas en dehors de ce que j’ai l’habitude et tu vois les pas, ça peut autant, parce qu’on partageait tout à l’heure parler d’argent ou de sexualité de manière plus ouverte, c’est déjà des pas de sortir de sa zone de connu, d’oser aller dire les choses autrement, de dire ce qui me convient pas, oser faire quelque chose de nouveau que je n’ai pas osé faire, qui pourrait être de m’exposer, de me rendre plus visible, un endroit ou un autre. Enfin il y a 10000 manières pour chacun dans sa vie de le faire et chaque fois qu’on fait ces pas en dehors de cette zone de connu, de référence, on fait qu’augmenter notre espace de jeu et finalement la plupart du temps on se rend compte que ça se passe plutôt pas si mal. On se raconte une histoire, ça me paraît dangereux de faire ça, mais dans les faits, la majorité du temps, ce n’est pas dangereux ou en tout cas pas aussi dangereux que l’histoire qu’on s’est raconté, qui est souvent bien pire quoi. Je pense que c’est vraiment un des meilleurs moyens et qui fait que pour moi c’est un chemin qui n’est jamais terminé à accroître l’estime de soi c’est… Il y a toujours d’autres enjeux qui se présentent. Même si j’ai fait un bout de chemin, que je fais des choses que je ne faisais pas du tout avant et pour d’autres nouveaux enjeux qui se présentent potentiellement.
Olivier Mageren: [00:18:20] Oui, merci. En écoutant ce qui m’est venu à l’esprit quand tu disais détente, les zones de jeu, c’est qu’en fait on va rencontrer de plus en plus de personnes qui jouent, qui jouent dans leur vie aussi. Peut-être ou peut-être pas, mais en tout cas on a la probabilité de rencontrer plus de monde qui contribue aussi à un bien-être social, relationnel, qui dépasse aussi ce qu’on peut se payer avec l’argent ou autre. On est dans l’immatériel d’une expérience qui déjà s’enrichi par le social en fait. Le lien social qui est irremplaçable et qui est très particulier. Moi je voyais cette manière de dire je me suis projeté à moi aussi toutes les expériences que je me suis permis de faire en dehors de ma zone de connu, effectivement. Et ça m’a amené un grand sourire de me dire “Ah ben oui en fait hein ? Tous ces moments-là c’était quand même des moments très magiques, d’oser bien…”, et pendant toute une période je me forçais justement à le faire, à faire des choses autrement que j’ai habitude de le faire, d’apporter un peu de créativité, et en même temps de faire des choses que je n’avais jamais fait, juste pour le plaisir d’être toujours en éveil en fait, à l’écoute.
Christian Junod: [00:19:12] Oui. Alors c’est vrai que j’ai utilisé le mot jeu parce que moi j’ai tendance ou j’aime voir la vie comme un jeu dans le sens qui sont des expérimentations continues parce que on est venu au monde plutôt pour s’amuser que pour s’emmerder ou que pour souffrir, même si ça peut évidemment arriver aussi. Mais je peux bien comprendre que tout le monde puisse ne pas le voir comme ça.
Olivier Mageren: [00:19:27] Effectivement, tu me partageais également un élément que je trouvais intéressant par rapport au parallélisme qu’on peut faire avec la sexualité et des choses qui peuvent être révélées parce que dans deux domaines différents, le tien comme le mien, à argent et sexualité, ça apparaît par rapport aux inscriptions. En tout cas dans ton expérience et dans ton activité, tu remarques qu’il y avait davantage de femmes qui s’inscrivent, cette progression de relation à l’argent. J’observe la même chose en sexualité de manière générale, on sait qu’il y a bien plus de femmes qui font cette démarche d’aller vers des ateliers, des exercices, enfin voilà, de se rencontrer, de s’éveiller par rapport à ça.
Christian Junod: [00:19:58] Ça, c’est vrai. Je me souviens quand on a fait des stages de tantra avec mon épouse que j’étais un peu une exception, c’était l’homme qui avait amené la femme, la plupart du temps, la grande majorité du temps, ils disaient que c’était l’inverse. Mais c’est vrai que je pense que dès le moment où on a affaire à quelque chose de l’ordre de l’intériorité, les femmes sont plus à l’aise, plus appelée à cela naturellement. Qui est vraiment un retour à soi, qu’est juste mettre un peu plus d’introspection, de se poser quelques questions. Que je dis l’homme en tous cas dans l’énergies masculines de l’homme qui est comme plus tendance à passer à l’action, a chercher des solutions plutôt que d’aller voir des problèmes. Rechigne quelque sorte d’aller faire ce travail d’introspection et… Et avec toute la vulnérabilité que ça peut demander également, tout l’accueil que ça peut demander aussi? C’est comme si c’est quelque chose où les hommes, d’une manière générale, étaient un peu moins bien outillés, pour l’instant dans tous les cas, et qui avaient peut-être un peu plus de résistance, certainement.
Olivier Mageren: [00:20:43] Indicativement tu vois quel type de proportion, juste indicatif, entre le nombre d’inscriptions hommes et femmes ?
Christian Junod: [00:20:49] Je dirai à peu près 80 % de femmes, 20 % d’hommes prennent concernant… Donc c’est une nette différence.
Olivier Mageren: [00:20:54] Oui, c’est une nette différence
Christian Junod: [00:20:55] Et en même temps ça confirme un peu. Ce que je crois aussi, c’est que je pense vraiment que notre société change et changera avec le fait que les femmes prennent toujours plus leur place également, dans leur énergie féminine également. Parce que nous en avons grandement, grandement, besoin dans la société. Bon évidemment, les hommes ont aussi une énergie féminine et c’est bien qui s’y connecte. Mais je pense que ce serait déjà bien que les femmes ont beaucoup à apporter. Et il y a toute une série d’études qui montre, entre autres dans les entreprises, que plus à femmes dans un conseil d’administration plus les entreprises sont pérennes, c’est quand même intéressant aussi. De voir que ça peut aussi avoir une incidence même sur le plan économique, si on croit… Alors qu’on croit, à tort, que c’est beaucoup un plan pour les hommes. Non, je pense que c’est vraiment un plan pour tout le monde.
Olivier Mageren: [00:21:32] Est-ce que tu as observé, peut-être une manière d’arriver à sensibiliser les hommes davantage à cette question de l’argent, à aller vers cette réflexion, introspection et coaching pour améliorer leur relation à l’argent et leur vie ? Est-ce que…
Christian Junod: [00:21:44] Alors pour être honnête, j’ai pas cherché, j’ai pas cherché des stratégies particulières pour plus toucher les hommes. Pour moi c’était pas forcément un enjeu. En disant voilà je fais confiance que chacun vit un moment qui lui semble juste, donc j’ai pas fait de recherches par rapport à ça. Donc je ne sais pas si toi tu as essayé quelque chose peut-être, que moi je n’ai pas essayé.
Olivier Mageren: [00:22:03] Mais pour l’instant en tout cas, j’ai démarré de nouvelles collaborations et entre autre avec une personne que j’ai rencontré l’été passé dans un mariage, et on s’est beaucoup amusé, et d’amener plus de jeu. Lui le fait déjà, mais on voudrait collaborer pour amener vraiment la question de la sexualité, de la relation, de l’introspection un peu plus. Et lui le fait à travers le jeu, c’est à dire on déconnecte d’une certaine manière ce qu’on veut mentaliser, mais d’être plus dans la spontanéité, dans le contact, dans le rapport au corps. Dans les « play fight », tu vois, le fait de : par des exercices physiques, d’être en relation, de se toucher, d’être dans quelque chose, d’en créer effectivement quelque chose de plus extérieur comme tu disais, intériorité que ça aurait été et d’amener effectivement des éléments d’intériorité, mais avec davantage d’éléments dynamiques de contact, de rapport au corps entre hommes. Et ça me parlait beaucoup. On va expérimenter et on verra un peu ce que ça donne. On va proposer un programme bientôt, je te tiendrai au courant, ça peut être…
Christian Junod: [00:22:54] Oui c’est chouette ça
Olivier Mageren: [00:22:55] Un autre élément qui m’avait touché lors de nos échanges, c’était cet aspect de donner-recevoir qui est effectivement ben la base quelque part du monde de l’argent, puisque c’est des échanges, que ce soit de biens, de services ou d’argent, et qu’en fait c’est un sujet qui mériterait qu’on le revisite un peu.
Christian Junod: [00:23:10] Oui, on en revient, pour moi il me semble, sur la notion de transaction aussi. Je me suis formée aux constellations systémiques familiales il y a pas mal d’années, déjà maintenant une douzaine d’années. Et puis c’est lui qui a créé ça, Bert Hellinger disait justement que pour qu’une relation fonctionne bien sur la longueur, faut qu’il y a une perception d’équilibre donner-recevoir. Et je crois qu’il y a une perception d’équilibre parce que de toute façon il n’y a pas de calcul qui est fait, mais on peut faire des calculs financiers mais ce serait alors très limitatif. Ca me parlait bien parce que, non pas d’avoir un équilibre permanent, parce qu’il y des moments de déséquilibres, évidemment que si je suis malade peut-être quand je vais plus recevoir que je vais donner à un moment donné. Et qu’il n’y a pas, je pense, une comptabilité à faire, mais encore une fois d’avoir soin peut être de cette relation, de ce que cela implique, parce qu’on le voit même quand on a l’impression qu’on est sans arrêt en train d’écouter quelqu’un, puis qui s’intéresse jamais à nous, au bout de la troisième fois, on se fatigue aussi quoi, on a l’impression juste une oreille à disposition de l’autre ou sa poubelle dans laquelle il vient juste décharger toutes ses colères ou tout son mal-être. Et quelque part, il n’y a pas d’espace pour moi quoi. Donc on voit que quelque part, c’est pas quelque chose qui n’est pas à l’aise. Alors dans l’idée de donner-recevoir dès qu’on y inclut l’argent, mais effectivement c’est de dire est-ce que finalement ce que j’ai reçu, ça peut être autant que quand je vais au restaurant par exemple, que ça peut être quelqu’un qui va suivre une formation avec moi ou autre chose. De dire est-ce que j’ai l’impression que ce que j’ai reçu est au moins équilibré à ce que j’ai donné ? Peut-être un terme d’argent peut-être, ou même aussi en termes d’engagement de mon côté également, en termes d’application de celui qui anime, parce que ce n’est pas juste financier, c’est beaucoup plus vaste. Et qu’aussi longtemps qu’on a l’impression que c’est équilibré, voire même, que même c’était même mieux que ce que j’attendais, ben ça amène de la satisfaction, ça amène même beaucoup de satisfaction et de joie. Et en générale quand on mange très bien, en sortant du restaurant on ne se pose même plus la question de combien on a payé, on a juste la joie d’avoir bien mangé quelque part. Hors ça peut être tout à fait la même chose avec une formation et tout ça. On a juste de la joie de ce qu’on a reçu, et vécu, et on se pose plus cette question-là. Donc c’est très un très bon signe que quand on ne se pose plus cette question-là. Quand on commence à faire des calculs en général c’est mauvais signe quoi.
Olivier Mageren: [00:25:01] Oui, oui, tout à fait. Et c’est particulièrement vrai en relation et en sexualité. Et je pense que c’est notre satisfaction d’une relation vient de notre perception de cette équilibre du donner-recevoir, de comment on s’investi et qu’est-ce qu’il y a en retour, sans nécessairement que ce soient des transactions. Mais en tout cas tiens on le fait spontanément, avec joie, sans calculer, ça vient naturellement et en même temps l’autre en étant lui-même et dans ce jeu de dialogue il nous apporte plein de choses qu’on ne vivrait pas tout seul et qui nous font du bien, que ce soit la présence, le sourire, la danse, enfin que sais-je. C’est tellement de choses très simples. Je me disais probablement, dans les ateliers que tu proposes, tu proposes de revisiter ou de ré expérimenter notre habilité à donner et à recevoir. Et où est-ce qu’on se sent plus à l’aise, ou plus inconfortable ? Est-ce qu’on pourrait peut-être oser être dans une zone d’inconnu, parfois d’aller recevoir là où on a peu l’habitude de recevoir ou vice versa ? J’imagine que…
Christian Junod: [00:25:49] Si tu veux, peut-être pour compléter ce que j’ai dit, après je vais répondre à cette question. C’est que, dès le moment il y a une forme de notion de perception de force à la perception de sacrifice, tu as : je m’oublie sur ce plan-là, qui peut être aussi sous l’aspect sexuel, j’y trouve pas mon compte mais ce qui compte c’est que l’autre soit content, mais je m’oublie. Ou effectivement je m’oublie et puis je travaille comme un dingue, ou je souffre au travail, pour ramener de l’argent à la maison, mais j’ai zéro plaisir. D’une certaine manière, on risque bien de le faire payer à l’autre, tôt ou tard. En s’oubliant au passage dans cette notion de sacrifice. Et moi ce que je vois dans mes ateliers. Alors, je ne sais pas s’il y a aussi parce qu’il y a beaucoup de femmes qui sont là, je n’ai pas de réponse à ça, mais c’est qu’il y a globalement une grande facilité à donner, une grande difficulté à recevoir. Donc c’est comme si le tuyau du donner était plutôt bien débouché. Le tuyau du recevoir, il est assez bouché, donc c’est comme si c’était de la normalité de donner mais recevoir. Il y a comme beaucoup d’histoires qu’on peut se raconter pour penser ne pas mériter recevoir tu vois ? Et je dis souvent “Mais si tout le monde était comme vous, en voulant juste donner, on aura un problème. Parce que qui serait là pour recevoir quoi ?” On serait tous des personnes qui pourraient avoir envie de donner quelque chose et personne serait là pour recevoir, donc il y a un problème. Donc pour que ça circule, et bah ça va demander d’avoir les deux tuyaux débouchés et puis là ça va devenir joyeux que je peux donner, je reçois, je reçois, je donne puis à un moment donné ça se fait naturellement, et on ne sait même plus qui donne et qui reçoit, ce n’est même plus la question tu vois ?
Olivier Mageren: [00:27:09] Oui, ça, ça me parle beaucoup, surtout sur cette notion que j’apprécie beaucoup du slow sexe. Dans cette approche de la sexualité liée au slow sexe, c’est exactement ce que tu dis, c’est à un moment on dépasse cette notion, on se questionne et on regarde le donner-recevoir et dans la sensation, on ne sait plus qui donne et qui reçoit (Christian Junod : Oui c’est ça). Parce qu’on est quelque part en symbiose, on est en résonance, on ressent des choses intenses, on ressent ce que l’autre ressent d’une certaine manière. Et en fait on se pose plus la question qui donne, qui reçoit. On est tous les deux plongés dans l’expérience, on oublie même le temps, on oublie tellement de choses, on est immergé complètement et ça me plait beaucoup parce que c’est vraiment cette question-là. Arriver à ce stade où on a pas l’impression de ni de se sacrifier, ni d’être en dette, ni d’être mal à l’aise, d’être juste dans cette fluidité d’échange, d’expériences communes, d’expériences communes qui fait qu’il n’y a plus de donneur, plus de receveur quoi. C’est presque une vue de l’esprit de vouloir… Parce que finalement, qui donne et qui reçoit et quoi ? C’est très relatif en fait.
Christian Junod: [00:27:58] Tout à fait, te rejoint tellement.
Olivier Mageren: [00:28:00] Merci. Un autre élément aussi que, en écoutant plusieurs vidéos YouTube de toi et de Peter Koenig, il y a un passage qui m’a interpellé, c’était que par rapport à un développement de projet, quand des professionnels travaillent sur un business ou autre, souvent la probabilité que le projet capote augmente quand on aborde les questions de l’argent et du financement, comme si c’était comme quelque chose quand même de très sensible. Et qui fait que quelque part, toute la belle énergie qu’on avait peu… Que Les gens ont pu développer dans l’effervescence des idées d’un projet, prennent une tout autre coloration à partir du moment où on a abordait “Bon, on va financer comment, où est-ce qu’on va trouver l’argent, ou comment on va faire, comment on va générer ce qu’il faut comme ressources pour y parvenir ?” Et je trouve ça interpellant quand même.
Christian Junod: [00:28:38] Ouais c’est, c’est intéressant de voir quand on est dans la notion, la partie de créativité tu vois ? Il y a quelque chose qui ouvre dans le sens, dans l’idée que tout est possible quoi. On peut assez facilement ouvrir à cet endroit-là, dans le sens tout est possible, on s’occupe pas des questions d’argent, on se laisse aller, il y a une sorte d’énergie qui monte entre les uns et les autres, qui arrivent, qui amènent des idées. Et puis effectivement, il y a le moment donné où là ,l’un ou l’autre a le malheur de poser la question de dire “Et on va financer ça comment ?” Puis tout à coup, c’est le plouf, le soufflé qui retombe, la question à ne pas poser tu vois ? Qui gâche tout mais tout à coup parce que c’est comme si tout à coup, au moment poser cette question, il y avait une perception de lourdeur et de limitation tu vois. Qui arrivait à ce moment-là et ça enlevait un peu cette belle énergie en disant Ah ouais et souvent il y a cette histoire “Ben oui, et on va revenir les pieds sur terre quoi”, tu vois, un peu ce truc-là. Là on était dans une autre énergie, à un autre plan en quelque sorte. Et c’est important parce que, de voir ça et d’en être conscient, parce que trop souvent, après dès qu’il s’agit d’argent, de financement, il y a des limitations qu’on se met soi-même alors qu’il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup, d’argent à disposition et potentiellement, sans qu’on le sache, beaucoup d’argent qui n’attend que ce projet-là pour être investi dedans, par exemple aussi. Ça, on ne le sait pas, mais en tous les cas, ça va demander de s’ouvrir à ce que tous les possibles soient présents, y compris sur l’aspect financier.
Olivier Mageren: [00:29:55] Oui, peut être aussi cette notion liée à la confiance en soi de se sentir capable. Et c’est sûr, si l’enjeu est 100 €, on va tous dire, le projet tient la route, on est tous capables ou en tout cas la motivation, ça ne fait pas un soufflé qui redescend. Et si on dit il faut 10 millions, ah évidemment, on va dire “C’est peut être quand même une autre paire de manches. Est-ce qu’on se sent à la hauteur ou capable, ou que sais-je ? Ou est-ce que je le mérite ?” C’est vrai que ça amène tellement de questions.
Christian Junod: [00:30:15] Si tu veux une délimitation que je vois c’est qu’il y a trop de personnes, quand elles ont un bon projet, qui croient qu’elles doivent trouver l’argent par elles-mêmes, que ça doit être par leur propre argent, qu’elles peuvent mener leur projets. Et dès moment où on pense ça, automatiquement on vient déjà de se créer nos propres prisons, propre limitation, qui réduit mon champ d’action, qui réduit mes possibilités. Alors que ce n’est pas vrai, tous les grands projets, toutes les grandes entreprises, après qu’on les aime ou pas c’est une autre question. Mais au-delà de ça, parce qu’après on pourrait faire des choses magnifiques aussi que des TIC ou pas, ça ce sont d’autres choix. Mais tous ces grands projets là se sont fait avec, pas avec le propre argent des propriétaires mais c’était avec l’argent des autres et on voit bien que ça fonctionne très bien comme ça, qu’il y a plein de personnes qui investissent là-dedans, donc il n’y a pas de raison que ce soit pas possible pour un autre projet qui a du cœur et qui aurait de belles valeurs.
Olivier Mageren: [00:30:59] Et je suis même curieux de voir à quel point si les auditeurs-auditrices auront envie de cheminer dans cette direction-là par rapport à leurs propres affinités, d’observer en fait, comme tu expliquais au début, d’observer notre relation à l’argent, de comment on le donne, on paye, et on achète ou quoi que ce soit. Comment évolue quelque part notre sexualité aussi, quand on fait évoluer notre rapport à l’argent ou vice versa, ou de se dire qu’il y a peut-être des ponts et des liens qu’on n’a jamais fait mais qui pourraient être puissants d’émancipation dans un domaine comme dans l’autre, que les deux pourraient être en écho positif. Et de se dire que parfois on voit des problèmes à la sexualité qui n’en sont pas. Quand je t’ai écouté dans tes différentes vidéos sur internet, je sentais comme un élément important de ton enseignement, discours et autres… C’est à dire on associe parfois tellement de choses à l’argent qui n’a rien à voir avec l’argent. Et quelque part en sexualité, c’est aussi c’est toujours comme ça. On met tellement de choses sur la sexualité qui finalement n’ont peut-être rien à voir avec la sexualité. Et on est un peu en limité dans notre champ des possibles en se disant “Zut, pourquoi j’ai fait cette association qui vient un peu tout capoter ?” Mais on peut aussi avoir l’association positive et se dire “Tiens, en ayant une plus belle relation à l’argent, je me rends compte que peut-être je suis plus en lien avec ma joie de vivre, avec tout ce que je crée, mon potentiel créatif et plus en joie avec ma sexualité propre aussi, plus serein” parce qu’il y a, la vie a plus de possibilités d’expression à travers soi. J’ai parfois l’impression que la sexualité semble être, ou pourrait être parfois, un des seuls lieux… Comme un monopole de l’orgasme, tu vois ? Ç’est un mode un peu du domaine financier mais comme si le grand plaisir, la grande jouissance, la grande satisfaction, comme si c’était quelque part, ben oui, ça appartient à sexualité ou au génital, et c’est par-là que ça doit passer, alors qu’en fait non, Il y a plein de manières finalement de vivre des orgasmes, des plaisirs intenses ou de l’extase qui peuvent être initiés ou compris grâce à la sexualité ou génital, mais qui n’en sont pas le monopole du tout en fait. On pourrait très, très, bien vivre, je ne sais pas, des grandes joies intenses qui sont dans tout autre ordre et de savoir que c’est possible, déjà, ça peut nous permettre de vivre d’autres expériences ou d’autres perceptions…
Christian Junod: [00:32:50] Oui je te rejoins pleinement, les liens si tu veux, pour moi ils sont assez clairs aussi. C’est à dire que moi à travers la porte d’entrée de la relation à l’argent, si tu veux, les gens qui suivent un parcours avec moi quelque part en sortant… En tout cas la très grande majorité du temps, ils viennent d’accroître l’amour pour eux-mêmes. Ils sont plus en amour avec eux-mêmes parce que c’est vraiment, je n’ai pas trouvé de meilleure voie, que d’avoir une meilleure pour une meilleure relation à l’argent que d’apprendre à mieux s’aimer. Je n’ai pas trouvé de meilleure voie que celle-ci. Donc si tu veux, dès le moment où tu sors avec un peu plus d’amour de toi et que tu as un autre regard sur toi qui a changé, forcément ça aura un impact. Tu seras bien au-delà des questions d’argent. C’est en tout cas les retours que j’ai pour la plupart des personnes. Et si tu veux, comme je travaille aussi beaucoup sur l’accueil des ombres, ces parties de soi qu’on rejette, ben j’en vois quand même une ou deux d’ombres qui ont vraiment un lien avec la sexualité. C’est ce que j’appelle l’ombre de la salope ou l’ombre de la prostituée. Et qui a un lien aussi avec l’argent puisque tu as, beaucoup de femmes n’ose pas trop prétendre demander de l’argent, se mettre en avant pour demander de l’argent, un certains prix par peur de passer pour vénale, salope ou je sais pas quoi aux yeux des autres, donc ça va les limiter. Alors qu’au fond, une fois qu’elles accueillent cette ombre-là, et ben elles se voient déjà, elles se connecte à une forme de puissance intérieure. Et puis elles se détachent du regard des autres “Ben ils penseront ce que je veux”. Tant que j’ai peur qu’on dise ça de moi, je suis en train de me limiter. Au moment où je dis “De toute façon, j’ai pas d’influence sur ce qu’ils disent, ils penseront ce qu’ils veulent”. Il y a quelque chose qui est déjà plus libre également, qui gagne en liberté aussi, et d’arriver à mieux se donner de la valeur également aussi à partir de là, enfin, sous l’aspect financier évidemment.
Olivier Mageren: [00:34:19] J’ai vraiment ce sentiment, en terminant ce podcast avec toi, qu’il y a tellement de pistes d’épanouissement de l’humain, et qu’en écoutant les différents domaines, c’est à dire “Waouh, on pourrait vraiment faire des pas énormes par rapport à la confiance et l’estime de soi en travaillant notre relation à l’argent” et que ce n’est pas directement en abordant la question du corps ou de la sexualité tu vois ? Des choses qui sont parfois plus directes, où on a intuitivement que c’est lié parce que c’est présenté comme ça dans le mainstream, c’est à dire en fait on voit les effets peut-être secondaires hein ? On pourrait appeler ça des effets secondaires, parce que l’intention, n’est peut-être pas de développer la confiance en soi, quoique. Ou l’amour de soi, quoique, et qu’en travaillant cette question de l’argent, et bien voilà on a plus d’amour à partager quoi. Je trouve ça fabuleux.
Christian Junod: [00:34:55] Ouais, mais tout ça je crois qu’on revient un peu à ce qu’on disait au début, c’est qu’au fond un sujet qui est tabou décèle un gros potentiel de transformation et de libération parce qu’il est tabou justement. Et c’est pour ça que je pense que ces thèmes non traités sont des cadeaux au moment où on y va, parce que d’un coup il y a de vrais changements qui ont vraiment un impact bien au-delà du thème pour lequel on y vient.
Olivier Mageren: [00:35:14] Merci beaucoup. Merci Christian pour ces réflexions riches de sens et de potentiel. Voilà, j’espère que les gens vont se faire ce cadeau. S’ils sentent juste pour eux, à ce moment ci, d’aller creuser cette question-là et de l’argent de la sexualité. Je ne sais pas si tu as envie d’ajouter quelque chose pour clôturer ce podcast. Un désir ou…
Christian Junod: [00:35:31] On parlait tout à l’heure, tu me demandais de parler de sexualité, je te parlais de procréation, de vie et moi j’aime bien dire quand même que l’argent n’a pas été créé pour nous empêcher de nous déployer, nous empêcher de mettre en vie, envie, j’ai envie de dire, nos projets de cœur. Qui nous connectent au plus profond de nous et c’est pour ça que c’est vraiment important de ne pas laisser l’argent nous empêcher parce que c’est vraiment du gâchis quand on s’empêche de se réaliser, quand on s’empêche de donner le meilleur de soi, que pour des questions de peurs et de limitations. Je pense vraiment que c’est important parce que je crois vraiment que la société changera et ira toujours mieux quand on sera de plus en plus nombreux à faire ce qu’on aime. Ca c’est vraiment ma croyance, et en tout cas, j’ai un vraiment de mon côté, j’ai vraiment envie d’accompagner tous les êtres humains qui ont envie d’enlever ces limitations, ces peurs, pour se déployer. Parce que moi j’aime avoir à faire à des gens qui sont enthousiaste, qui ont le sourire, et je pense que tout le monde aime ça aussi donc heu : soyons nombreux à pouvoir le faire.
Olivier Mageren: [00:36:24] C’est contagieux. En tout cas, ça fait tellement plaisir, ce sont plein de petits soleils dans la journée qui guérissent le cœur. Ah oui, je t’accompagne dans ce vœu que les gens puissent se réaliser et faire vraiment ce qu’ils aiment dans leur vie active, professionnelle, je ne sais pas comment chacun…. Ah ça serait magnifique. Est-ce que tu aurais une gratitude à partager, là dans l’instant, peu importe ce qu’elle peut-être ?
Christian Junod: [00:36:44] Oui, la gratitude déjà ben de m’avoir sollicité, parce que je suis déjà touchée par cela aussi. Je trouve que c’est vraiment un, et je fais beaucoup de podcasts, je fais beaucoup d’interviews, mais là on a vraiment eu un angle particulier, singulier. Donc qui me fait particulièrement plaisir aussi d’avoir échangé. Puis j’ai pu sentir à travers la qualité de nos échanges et l’énergie qui était là, voilà qu’on était dans quelque chose de tranquille, d’intime et de tranquille. Voilà, j’étais, j’ai eu l’impression de passer un moment à côté de toi, comme si on était au salon en train de boire un verre et discuter entre potes tu vois. J’ai vécu la même chose, donc je trouve c’est beau que tu en arrives à faire ça, des moments comme celui-ci. Ça montre qu’on a réussi à créer des formes de qualité de connexion que j’aime beaucoup, donc gratitude pour cela.
Olivier Mageren: [00:37:22] Merci beaucoup, c’est très gentil. J’espère en tout cas que ce podcast pourra créer cette impulsion pour que certaines personnes contactent cette énergie de vie, leur amour de ce qu’ils font, ou d’aller vers davantage d’amour d’aux-même. Mais que ça soit juste une impulsion peut-être qui les mettent en mouvement pour de nouveaux chapitres dans leur vie, je dirais, ça serait fabuleux. Donc voilà, c’est Parfois, il ne faut pas grand-chose pour faire bouger une situation, il suffit de rencontrer une personne pour se dire “Ah mais voilà, il y a plein de choses fantastiques que je pourrais faire et que je ne me suis jamais permis de faire.” Donc un grand merci d’avoir accepté cette invitation Christian. Merci beaucoup.
Christian Junod: [00:37:54] Merci Olivier, Merci aussi de ton invitation, au plaisir.
Olivier Mageren: [00:37:57] Et alors évidemment, à la fin du podcast, on propose aussi aux gens de s’ils le souhaitent : contribuer à l’existence de ce podcast, d’éventuellement s’ils le souhaitent “faire un don”. Évidemment sur cette thématique de l’argent c’est assez cocasse, c’est à propos, mais j’ose demander en tout cas et recevoir. On sait que c’est beaucoup de travail, beaucoup de passion, beaucoup de joie partagée. Mais c’est vrai que de recevoir du soutien financier, c’est aussi une part de motivation pour faire perdurer. Nous sommes donc au 43? épisode, et il en reste tellement de belles thématiques à couvrir donc voilà, si vous souhaitez faire un don vous pouvez aller sur la page du Love Health Center, sur le site web, il y a un bouton Donation et vous suivez les instructions tout simplement. Merci beaucoup !
Générique Outro sur tapis musical : [00:38:33] « Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) »
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