Macha – La sexualité et mon job #57
Macha – La sexualité et mon job #57
Laissez un message vocal à Macha ou à Olivier Mageren en réaction à ce podcast ici.
Bienvenue dans ce nouvel épisode du podcast “Entr’Nous”! Cet épisode riche de rencontre et de spontanéité vous invite à réfléchir avec nous à travers une discussion improvisée et pleine de questionnements sur un sujet étonnamment invisible et peu documenté: le lien entre nos métiers, jobs, professions et nos sexualités et nos vies affectives.
Pour cette occasion, nous avons le plaisir d’accueillir les réflexions de Macha, une étudiante en sexologie clinique, avec un parcours en anthropologie et sociologie. Olivier, s’intéresse à ce sujet depuis un moment et nous témoigne de sa décision d’avoir changé de métier pour une vie plus épanouie.
Avant ce podcast, Macha ne s’était jamais posé la question personnellement et a mené de petites recherches et explorations du côté du monde d’internet et auprès de son entourage. Nous vous proposons donc de naviguer et réfléchir avec nous à travers ce sujet.
Cet épisode ouvre des pistes et invite particulièrement à se poser les bonnes questions, à prendre conscience des liens entre les différentes sphères de nos vies, à explorer la manière dont on compartimente le domaine professionnel et le domaine privé et à imaginer d’autres possibles. Les ramifications et les questionnements s’ajoutent au plus on développe le sujet ! Sujet anodin en apparence mais riche de nombreux potentiels d’épanouissement.
Nous vous invitons à partager vos témoignages et réflexions avec nous. Nous avons à cœur de poursuivre et approfondir ce sujet dans de futurs épisodes, nourris par vos partages ! On espère et on vous souhaite de belles et riches explorations autour de ce sujet !
De la part de toute l’équipe, on vous souhaite une belle écoute.
Comment ça marche ce répondeur ?
Vous suivez le lien, une petite fenêtre apparaît pour autoriser le navigateur à utiliser votre micro, accordez cet accès. Vous enregistrez votre message. Vous aurez la possibilité de le réécouter et de recommencer si la première prise de son ne vous convient pas. N’oubliez pas de préciser si vous ne souhaitez pas que ce message soit partagé en public ou non. Votre message est prêt ? Encodez une adresse email et faites envoyer. Vous pouvez rester anonyme, le mail utilisé pour envoyer votre message ne sera jamais divulgué. L’email reste privé même si vous autorisez le partage de votre message sur les réseaux.
Afin de poursuivre et ouvrir davantage ces pistes de réflexion, Macha et Olivier vous proposent une liste de questions d’inspiration.
C’est une invitation libre pour en créer d’autres vous-même qui peuvent vous passionner et vous aider.
- De quelle manière s’insinue l’impact du harcèlement sexiste et sexuel au travail dans nos vies affectives et comment déteins-t-il sur notre sexualité?
- Comment les biais sexistes tels que l’érotisation de certains métiers, le fantasme, l’exotisation des corps impacte notre sexualité et vie affective?
- La place de la sexualité dans le travail infirmier : l’érotisation de la relation de soins
- De quelle manière les métiers du care déteignent sur notre vie personnelle et notre vie intime?
- Comment faire cohabiter vie intime et métiers très physiques ou à forte fatigabilité ?
- Comment la précarité impacte sur notre vie intime?
- Comment les modes et styles de communications au travail influence en positif ou négatif notre vie amoureuse et sexuelle ?
- Comment mes habitudes au travail influencent ma vie intime?
- Quels liens est-ce que je fais entre ma manière de vivre mes activités pro et ma vie sexuelle ?
- Est-ce que mon job contribue et de quelle manière, à être plus heureux dans ma vie intime ?
- Qu’est-ce que j’aimerai changer dans ma vie pro pour améliorer ma vie intime?
- Est-ce que ma vie est cohérente?
- Quel talent je développe et exprimé dans mon travail et que je pourrais transposer créativement dans ma vie intime ?
- Différences entre indépendant et fonctionnaire ?
- Quid de ceux et celles qui ont inventé leurs métiers ? Quels impacts sur la vie personnelle ?
- Comment la culture de l’entreprise dans laquelle vous travaillez influence votre vie intime ? Comment cela pourrait évoluer ?
- Si votre métier était un lieu d’apprentissage de nouvelles compétences (soft skills), que profiteriez-vous d’apprendre et de développer?
- Quelle que soit votre position et posture dans la hiérarchie professionnelle, comment pourriez-vous cultiver le consentement (libre éclairé, joyeux, flexible, changeant…)?
- Relationner avec un.e indépendant.e ou employé.e n’implique pas la même dynamique. Comment pourriez-vous mieux comprendre les liens, intégrer cet aspect et en faire un atout pour chacun.e?
- La violence au travail est parfois bien plus insidieuse que l’on peut le percevoir au premier niveau. Comment la douceur et l’écoute pourrait être plus présente dans votre travail et manière de travailler ?
- Est-ce qu’après une activité professionnelle, la personne avec qui vous avez interagi se sent mieux qu’avant votre rencontre ? Est-ce que vous avez pensé et contribué positivement à son mieux être afin qu’elle puisse être dans une meilleure condition mentale et physique pour profiter chez elle de sa vie intime et sexuelle ? Êtes-vous contributeur d’une société qui prend soin de la vie émotionnelle des gens?
- Qu’est ce qui dans votre vie professionnelle accompagne le plaisir de vivre ?
- Est-ce que votre manière de vivre votre métier est orgasmique. De quoi avez-vous décidé d’être contagieux?
- Quelle est la place que j’accorde aux émotions dans mon travail? Mes émotions, celles des autres.
- Comment votre activité professionnelle pourrait-être votre alliée pour vous épanouir davantage dans votre vie intime?
- Est-ce que votre sexualité est rythmée par votre vie professionnelle? Est-ce que cela vous parait juste, adéquat, utile, optimum?
- Comment imaginez-vous votre épanouissement sexuel au moment de votre pension?
- Quelle importance et priorité accordez-vous à l’écoute de votre corps dans votre métier?
- Comment l’inspiration de la sexologie/sexualité pourrait vous aider à apporter des changements de mieux-être dans votre vie professionnelle?
- Si tout le monde était épanoui dans sa sexualité, quel impact cela aurait-il dans la vie professionnelle? Comment imaginez-vous les changements que cela impliquerait?
- Si l’épanouissement sexuel était considéré, qu’est-ce qui pourrait être différent dans votre domaine d’activité/entreprise/société/institution, profession?
- S’il n’y avait ni compétition, ni performance, ni abus, ni défaut de consentement dans le domaine professionnel, que pourrait-on voir apparaître de nouveau?
- Quels mots représentent au mieux l’influence de mon job sur mon épanouissement sexuel (moi, aujourd’hui) ?
- Si le travail était un moyen de bien-être, de mieux-être, et pas une obligation, qu’est-ce qui changerait pour vous et dans votre vie intime?
L’épisode via notre chaîne Youtube :
.
Séquençage de l’épisode:
- [00:00:20] Introduction et présentation de Macha
- [00:01:04] L’intention de Macha à participer à ce podcast
- [00:01:43] Le parcours professionnel de Macha
- [00:02:11] Appel à témoignages
- [00:02:49] Introduction de la thématique : Métier et sexualité
- [00:04:01] Quelques chiffres clés
- [00:06:43] Le rapport au corps dans le cadre professionnel
- [00:08:55] Le niveau d’exigence et conscience du bien-être
- [00:11:45] Approche holistique
- [00:12:50] Les liens profonds entre métier et sexualité
- [00:17:40] Les métiers érotisés : une analyse spécifique
- [00:19:43] L’importance de ralentir et d’observer
- [00:27:53] Une exploration plus approfondie
- [00:31:06] Expression de gratitude de Macha
Transcription du podcast avec Macha :
Si tu apprécies notre démarche de transcrire les podcasts : parle de ce podcast à ton entourage.
Nous pouvons allouer des ressources aux transcription grâce aux donations reçues vers notre association, le lien pour faire un don : https://donate.kbs-frb.be/actions/FF-LoveHealthCenter
Jingle: [00:00:00] « Entr’Nous » (voix féminine Katalin) ; « Entr’Nous » (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin)»
Olivier Mageren: [00:00:20] Bonjour, Bienvenue dans le 57? épisode du podcast “Entr’Nous”, le podcast du Love Health Center, un lieu dédié au bien être, à la relation et à la sexualité. Situé à Bruxelles mais également accessible partout dans le monde grâce au podcast, entre autres, mais également parce qu’on fait des consultations en ligne avec des gens qui sont à l’étranger, et parfois on invite des gens qui viennent de l’étranger, ou qui s’invitent d’ailleurs aujourd’hui au micro. Avec moi, Macha, bonjour Macha.
Macha: [00:00:44] Bonjour Olivier.
Olivier Mageren: [00:00:45] Aujourd’hui, le sujet va être votre métier et votre sexualité, donc votre job et votre sexualité. Et avant de rentrer dans le cœur du sujet, est-ce que tu pourrais te présenter Macha?
Macha: [00:00:56] Oui, bien sûr. Moi je viens de France, de Marseille, je viens d’arriver à Bruxelles et très contente d’être ici, voilà.
Olivier Mageren: [00:01:04] Et Macha va peut-être faire un stage au Love Health Center, éventuellement, à voir, c’est une éventualité qu’on va clarifier dans les prochains mois en tout cas. Comme toujours je commence le podcast avec l’intention. Quelle est ton intention, Macha, en participant à ce podcast? Un peu comme un auditeur en fait, qui passerait là et qui dit “Ok, je participe à cette discussion et je veux faire part un peu de mes réflexions”, et aussi de ta passion en lien avec la sexualité.
Macha: [00:01:26] Oui, alors mon intention c’est déjà, c’est très curieux et c’est très intéressant comme sujet. Et aussi pour nourrir, en fait, continuer à nourrir tous ces sujets-là, hyper importants dont on ne parle pas beaucoup. Et de cette manière-là, le podcast qui est accessible et qui est vraiment un média, qui peut porter les idées et la voix très loin.
Olivier Mageren: [00:01:43] Est-ce que tu pourrais nous en dire un peu plus sur toi-même, ce que tu aurais envie de partager pour que les gens comprennent finalement qui est au micro? Pour ma part, ils ont l’habitude, évidemment, mais qu’est-ce qui t’anime et qu’est-ce qui fait que tu as un lien à la sexualité et que tu es présente ici aujourd’hui?
Macha: [00:01:55] J’ai fait des études de sociologie et je me réoriente là tout récemment vers la sexo, et donc je suis en exploration totale de ce domaine-là. Bon chose que je fais depuis toujours, mais là de manière un peu plus professionnelle et un peu plus profonde quoi on va dire. Donc voilà, je suis là pour dans cette voie-là quoi.
Olivier Mageren: [00:02:11] Merci et bienvenue! (Macha: Merci) Je vous invite aussi, on en parle de temps en temps, mais sachez qu’il y a, on est hébergé sur Vodio, la plateforme Vodio, qui est une plateforme française avec des gens fantastiques, une super assos, un service de qualité et fantastique pour les podcasteurs. Et en fait, vous pouvez nous envoyer des réponses, des messages sur vodio. Donc un répondeur, un peu comme on enverrait un message sur Telegram, Signal ou WhatsApp ou que sais-je, on peut nous envoyer des audios en réponse à nos podcasts, ce qui est très chouette. C’est vrai que si on écoute en audio, on a peut-être envie de répondre ou de partager une idée au créateur du podcast, ou à l’équipe de podcast, et donc vous êtes les bienvenues. Il y a un lien répondeur Vodio, Voilà.
Olivier Mageren: [00:02:49] Alors cette thématique Métier et sexualité. À nouveau c’est un sujet que j’ai envie de faire depuis longtemps, et que j’ai choisi pour aujourd’hui. Le lien peut paraître évident pour certaines personnes, Macha en parlera, mais parfois pas du tout. Pour certaines personnes, la sexualité, c’est un peu quelque chose à part, annexe dans la vie, ou qui n’y est pas nécessairement intégré ou compris ou regardé du point de vue du métier, du job, de la profession qu’on a et qu’en fait les liens peuvent être assez forts. Entre autres, on en a déjà parlé dans d’autres podcasts, par rapport au vaginisme, donc c’est connu de certains sexologues qui, au fil des consultations, observent qu’en fait que les personnes qui souffrent de vaginisme, bien souvent, statistiquement parlant, c’est en lien parfois avec des femmes qui ont du mal à lâcher le contrôle, à lâcher prise, à laisser faire les choses. Et elles sont très, très fort dans le contrôle. Ça peut être par exemple des professions qui sont, je ne sais pas, moi, dans la magistrature, ou bien des personnes qui sont institutrices ou bien qui sont chefs d’entreprise, et donc il faut vraiment être aux commandes. Et on voit qu’en fait c’est particulier, mais le lien est évident parfois entre les symptômes ou ce qu’on vit dans notre sexualité et notre métier en fait. Et donc, quand j’ai proposé le sujet à Macha, si elle souhaitait participer au podcast, ben tu as commencé à faire des recherches, des questionnements, qu’est-ce qui a émané pour toi quand j’ai annoncé le sujet?
Macha: [00:04:01] Moi c’est vrai que je m’étais jamais posé la question, particulièrement, et donc j’ai fait des petites recherches pour voir qu’est-ce qui se passe sur le monde d’internet, parce que c’est quand même hyper révélateur. Donc j’ai tapé lien entre sexualité et notre profession sur Google. Ce qui est sorti c’est… Pas grand-chose, et c’est très intéressant justement. Donc j’ai quand même trouvé un petit article qui date de 2019 du magazine QG, donc c’est voilà, des articles un peu mainstream comme ça, pas très profond, mais ça parle de sujets de société. C’est une enquête réalisée par Lelo, qui est la marque de Sextoys, c’est une enquête qui a été réalisée en Angleterre et qui a interrogé 2000 hommes et femmes pour déterminer la relation entre leur emploi et le nombre de rapports sexuels par mois. Donc il y a quand même une donnée quantitative, donc un peu performance, voilà. Ce qui est intéressant, c’est que l’enquête révèle que la palme est remportée par les agriculteurs et les agricultrices, 31 % des agriculteurs et agricultrices déclarent avoir eu des relations au moins une fois par jour, donc voilà, une petite donnée quantitative, toujours. Et 67 % des agriculteurices ont déclaré que leurs rapports sexuels étaient, entre guillemets, incroyables, voilà ce que révèle le petit article. Il révèle aussi que de l’autre côté des statistiques, on trouve les journalistes. La journaliste met entre parenthèses “Waouh!”, elle réagit vu qu’elle même elle est journaliste dans l’article. Les journalistes constituent la profession ayant le moins d’activité sexuelle apparemment, 20 % disent ne le faire qu’une fois par mois. Et on retrouve aussi les avocats et les avocates qui s’emparent de ce prix, dit l’article, à 27 % qui avouent avoir fait semblant d’avoir des orgasmes, voilà le contenu de cet article. On en pense ce qu’on veut, mais c’est très révélateur quand même, sociologiquement parlant. L’article dit aussi une petite analyse de la journaliste je pense, que l’activité physique, donc des métiers comme agriculteurs et agricultrices, impacte physiquement la sexualité, voilà pour ce petit article-là. En fouillant un peu plus, je suis tombée sur des articles mais qui parlent majoritairement de l’impact du stress, le stress, la charge mentale que l’on peut avoir, le travail, évidemment, ça impacte sur notre vie personnelle et donc notre vie sentimentale et nos pratiques sexuelles. Et il y a aussi pas mal d’articles qui parlent, surtout en fait, il y a beaucoup d’articles qui parlent de l’effet positif de la pratique sexuelle sur nos métiers. Et donc là, il y a tout un tas d’analyses qui parlent d’une activité sexuelle régulière, qui produit de la dopamine, qui a un effet bénéfique sur le stress et qui donc impacte la performance au travail. Donc il y a beaucoup cette idée de performance qui revient. Mais bon, comme d’habitude autour de la sexualité, ça parle beaucoup de performance au travail, performance dans la vie sexuelle, ça pose question évidemment.
Olivier Mageren: [00:06:43] Merci Macha. Et comme on discutait en aparté avant hier, cette réflexion comme tu disais c’est, pourquoi finalement les agriculteurs peut-être ont une vie sexuelle qui peut être plus facile d’accès, plus satisfaisante pour eux. Mais peut-être que déjà, simplement, la notion du corps est plus présente pour eux. Dans nos sociétés occidentales, comme tu dis, il y a beaucoup de notion de performance, d’efficacité, de mental et donc on est tout le temps dans le mental, dans l’intellectuel et on oublie toute la notion du corps qui est un peu, finalement un peu le parent pauvre de notre société, quand le corps, le plaisir et la sexualité ne sont déjà pas tabous. Mais quelque part, ça crée un décalage énorme entre: le temps que je passe dans mon corps et à vivre mon corps, à respirer, à le ressentir, à être présent, à vivre avec mon corps. Évidemment, il y a des métiers qui sont très manuels et qui sont vraiment dans ce cadre-là, comme les agriculteurs, et en plus ils vivent dans un milieu où il y a les animaux et autres, et finalement ben voilà, c’est évident qu’il y a plein de paramètres qui sont là, mais certainement un des éléments majeurs, c’est le rapport au corps et passer plus de temps dans le corps que dans la tête. Et que finalement à l’extrême il y a les avocats et les journalistes, suivant cet article, qui eux ont un travail extrêmement intellectuel, même très analytique, et beaucoup plus dans le préfrontal nécessairement alors que la sexualité c’est beaucoup sur le, on va dire, le cerveau limbique, émotionnel et également le reptilien, donc on est tous ailleurs que dans le néocortex. Et ce qui fait que ça se comprend très facilement au niveau physiologique, neurologique, mental et psychologique, et on sait que en soit le corps peut tout se permettre, quasiment. C’est juste le mental qui connote et qui permet, dans les relations et la sexualité, d’expérimenter ou de vivre d’une certaine manière. Parce qu’en soi, c’est juste un cerveau, un ordinateur qu’on a dans nos pensées qui va colorer nos comportements. Et je trouvais ça très intéressant de se dire que, voilà, faire un métier où le corps est plus présent aide bien souvent à améliorer la sexualité, d’autant plus qu’on peut le faire n’importe où. Moi je dis souvent aux gens “Ben ok, vous pouvez être secrétaire ou travailler dans, chauffeur de bus ou que sais-je, travaillez votre plancher pelvien, respirez, faites des exercices type tantrique ou que sais-je, mais passez du temps à être dans les sensations de votre corps que dans vos pensées”. On passe tellement de temps dans nos pensées alors qu’en fait, la sexualité c’est des sens, ça se passe dans le corps, intrinsèquement c’est des sensations qui passent par le physique. Donc essayez de passer un maximum de temps en paix et en amour et en relation avec votre corps dans toutes les parties. Donc c’est très, très chouette comme Intro, merci Macha.
Macha: [00:08:55] Avec plaisir.
Olivier Mageren: [00:08:55] Un élément qui a initié aussi ce podcast, il y a de nombreuses années, j’ai eu plusieurs consultations avec des gens qui étaient dans la restauration. Et entre autres, une fois un couple dont la dame était chef cuistot, je ne sais pas comment dire dans le métier, mais voilà qu’il y avait un restaurant de grande qualité, je ne sais pas s’il était étoilé ou pas. Et il y avait une insatisfaction importante dans sa sexualité, et dans toute la discussion qu’on a eue, on s’est rendu compte du décalage énorme entre tout ce qu’elle vivait et l’ambiance de son métier. C’est à dire le raffinement, le plaisir de faire des bons plats, des saveurs, de la recherche, de la créativité, de l’innovation et de faire des belles choses qui sont belles à voir mais à goûter, on prend le temps, ce n’est pas du fast food, c’est vraiment une cuisine raffinée. Et puis de se dire mais comment on retrouve ces ingrédients? Comment cette dame pouvait être satisfaite dans sa vie sexuelle, elle n’avait jamais fait de pont vraiment entre les deux et de se rendent compte: “Mais oui en fait, mon niveau d’exigence n’est pas qu’il est élevé”, c’est naturel de se dire qu’elle attend implicitement une qualité, un raffinement dans le dialogue et dans sa vie sexuelle, et une liberté créative qui ne vivait pas. Parce que à ce moment-là c’est un peu une île à part, la sexualité, et puis il y a sa vie professionnelle et puis, ah mince, quand je rentre dans la vie intime, il y a une grande insatisfaction. Et une fois qu’elle a pu faire des liens, ben j’imagine que sa vie sexuelle a pu fortement évoluer et s’apaiser aussi. Et se dire que c’est normal en fait, que tout est interconnecté et qu’il y a vraiment une intégration de tous les domaines de notre vie en fait. Et comme on passe quand même 8 à 10 h par jour dans notre métier, évidemment que ça a des impacts importants sur notre sexualité, dans nos comportements, dans notre communication, dans notre rapport à soi et à l’autre, c’est riche. Et je pense que le podcast, on pourrait en parler pendant des heures, et d’ailleurs il y aura peut-être d’autres épisodes. Première question que je vous partage, c’est effectivement de vous rendre compte de quelle manière, quelque part, votre métier vous aide dans votre sexualité, et vos relations, ou vous handicapent, ou vous limitent ou vous bloquent, et s’il y a un décalage, hé bien c’est pas grave c’est… Je vais dire, un peu comme en science, moi je suis ingénieur, le plus ou le moins en soi, enfin s’il y a une différence de potentiel, il y a du courant qui passe et donc il y a un mouvement. Donc quelque part, le décalage n’est jamais un problème, il ne faut pas le voir comme “Mon métier est un obstacle” mais c’est dire “Ah, ça me met en mouvement pour peut-être développer des aptitudes ou faire des changements qui viennent enrichir et faciliter ma vie sexuelle”. Et donc une autre question, c’est quelles sont vos habitudes dans votre métier, qui vous servent ou qui vous desservent dans votre vie intime? Qu’est-ce que vous cultivez au quotidien? Parce que effectivement, on cultive des aptitudes dans notre travail, et comment elles se retrouvent ou pas, et est-ce qu’elles sont vraiment utiles dans notre sexualité? Et comme tu disais, dans certains articles on parle de comment la sexualité est une source d’inspiration, un peu une muse, qu’elle soit individuelle ou à deux, ou à plusieurs, comment la sexualité vient nourrir finalement notre vie sociale et professionnelle par des passions, de la créativité, du bien-être, que sais-je? Je ne sais pas ce que tu as envie de partager, Macha, par rapport à cette première thématique qu’on développe, qui sont juste des: on ouvre des portes finalement, à beaucoup de réflexions.
Macha: [00:11:45] Non, mais je pense que c’est des questions qui sont importantes à se poser, mais surtout pour prendre nos vies de manière holistique en fait, c’est vrai qu’on a tendance à vraiment compartimenter les aspects de nos vies, et c’est très très intéressant de se poser des questions par rapport à ça. Comment l’un impact l’autre? Qu’est-ce qu’on fait dans nos vies, et de tirer des fils et de trouver des liens pour justement interconnecter tout ça parce que tout est interconnecté. Et comme tu le disais, le travail c’est quelque chose qui prend énormément de temps dans notre vie, déjà en temps, et puis aussi de charge mentale. Parce qu’il ne faut pas oublier que quand on quitte le travail, est-ce qu’on a vraiment quitté le travail dans notre esprit, et dans notre mental? Et ça, c’est quelque chose, je pense, qui prend énormément de place et dont peut-être qu’on ne se rend pas compte et on ne se pose même pas la question. Et justement, cette réflexion, quand on quitte notre travail et qu’on est en burnout, qu’on est en stress, qu’on vit mal notre métier, et qu’on est obligé de prendre de la médicamentation quelle qu’elle soit, pour pallier justement à ce stress, à ce burnout, à ce mal être au travail, quel impact ça a sur toute notre vie et donc notre sexualité qui fait partie de notre vie? Ça, je pense que c’est une question qui est très, très importante à creuser.
Olivier Mageren: [00:12:50] Les liens sont profonds et beaucoup plus subtils et holistiques qu’on puisse l’imaginer, et ça saute aux yeux. Pour ma part, en tant que sexologue, quand je vois autant de personnes, et Michel nous le disait en préparant ce podcast, qu’effectivement il y a des personnes qui vivent un burnout et qui finalement, du fait qu’ils utilisent des antidépresseurs, ça impacte énormément la vie intime et sexuelle des gens. Parce que beaucoup d’antidépresseurs détruisent d’une certaine manière, impacte énormément la libido, ça peut l’éteindre, ça peut vraiment l’envoyer très, très, loin. Donc certains antidépresseurs sont un challenge pour les gens qui le vivent, parce que ça peut mener à un divorce, à des conflits, à des disputes qui sont simplement parce que le corps, voilà, on impacte le corps et l’esprit à travers les antidépresseurs et toutes ces capteurs neuronaux sont… Les synapses sont impactés par les molécules chimiques, tout comme certaines drogues ou autres, ça peut être en soi presque des psychotropes en soi, qui vraiment changent l’état d’esprit de la personne et sa libido. Et c’est pas du tout anodin, donc parlez-en à vos médecins ou sexologues ou autres parce que certaines personnes ne le savent pas du tout. Et donc là c’est aussi un lien entre, comme dit Michel, entre le travail, les excès liés au travail, et finalement notre sexualité qui sera la partie la plus impactée. Et c’est triste finalement mais il y a plein de solutions, il y a plein de possibilités. Et donc dans cette vue holistique de notre vie me venait à l’esprit aussi, j’ai déjà eu ce genre de discussion avec des clients, c’est de se rendre compte que les attentes… Donc la sexualité est souvent vue comme un îlot à part, comme tu dis compartimentée, c’est un truc un peu étanche ou imperméable, ou un peu tabou… Et qu’il y a énormément de pression, d’attentes et de performance et qu’il y a tout un nouveau script qui est là, comme s’il devait se passer quelque chose nécessairement très impactant, alors qu’on a parfois plus d’exigence dans notre sexualité que dans nos relations ou dans la qualité de notre vie professionnelle. Et que parfois, le plaisir, une vie orgasmique comme j’aime le mentionner, est absente de nos vies professionnelles où on est en carence, ou bien on s’essouffle hein? Un cycle se termine et il est peut-être temps de déployer autre chose ou différemment dans notre profession. Et que la sexualité devient un peu le monopole d’un moment à soi, de plaisir, d’orgasme, de jouissance, de détente, et parfois la sexualité c’est un peu la décharge ou un moment, entre parenthèses, un petit moment de bien-être. Parce que le bien être est en défaut dans notre travail, dans notre quotidien. Ça peut être une question qui aide les gens parfois de manière importante, alors qu’elle est toute simple, est-ce que la sexualité n’est pas finalement un peu le monopole du plaisir intense et ultime dans votre vie, et que vous ne trouvez pas ça ailleurs. Et à l’inverse, l’énergie de la sexualité c’est un peu l’énergie de vie, on parlait d’une activité professionnelle qui soit un peu une muse, mais certaines personnes canalisent leur énergie sexuelle dans une passion, souvent les artistes, dans la peinture, la sculpture ou des voyages ou que sais-je, plein de choses qui sont plein de vitalité. Finalement, la sexualité est importante, mais elle n’est pas perçue de la même manière, on n’y met pas autant d’attentes, et en même temps il y a moins de besoin d’assouvir un bien être psychocorporel qu’on peut atteindre via la sexualité. Parce qu’en fait on est nourri de 1000 manières et que parfois on peut être tellement dans sa passion que pendant trois mois, on ne fait pas l’amour et c’est très bien et c’est tout à fait normal. Et que parfois on fait l’amour parce qu’on essaie de compenser physiologiquement par des hormones, des molécules qui permettent d’éviter, entre autres, les antidépresseurs. Un bien être qui coule dans nos veines, dans notre sang, dans nos organes et qui viennent vraiment soutenir une qualité de vie. Et donc, c’est vrai que parfois, on peut se poser la question, est-ce que vous évoluez dans votre métier, dans la manière dont vous voulez? Est-ce qu’il y a des désirs dans votre métier? Est-ce que c’est excitant pour vous? Est-ce que ça vous éveille à des choses? Est-ce que ça soutient aussi votre libido, comme cette restauratrice qui pouvait faire des liens et dire “Waouh! Mais en fait, ça me crée plein d’inspirations pour transformer ma vie sexuelle”, et elle sera libre, autonome et souveraine pour développer ce qu’elle veut. Et de se dire que comme on passe plus de temps au travail, qu’ailleurs, dans une vie habituelle occidentale contemporaine, mais moi je vois les métiers comme l’école de la vie des adultes. On ne quitte jamais vraiment l’école, et notre métier c’est un peu là où on va apprendre des nouvelles aptitudes, on se confronte à des choses, et on peut apprendre énormément de choses et on peut transformer notre métier aussi. En étant responsable d’un bureau d’études, dans l’engineering avant, je devais écrire des jobs descriptions, des descriptions de métiers. Mais le métier, il dépend de la personne, de comment elle évolue, de comment elle se sent et ses aptitudes, ses soft skills en fait, Oui, il y a un contenu technique, mais il y a vraiment les soft skills et c’est là que la richesse se trouve. Et comment définir un métier? N’importe quel métier, un médecin peut-être très matérialiste façon de parler, ou bien extrêmement humain et sensible et psychologue, et répondre aux mêmes besoins, mais d’une manière totalement, drastiquement différente. Et donc on peut garder le même métier et lui donner des tonalités qui sont plus en accord avec nos valeurs en sexualité. On parle de consentement, c’est bien de parler de consentement aux jeunes en EVRAS ou que sais-je? Et où est le consentement dans la vie professionnelle parfois? Dans la manière dont fonctionne la hiérarchie, le management d’une entreprise, où est le consentement? Où est le dialogue? Où est l’écoute? Où est la patience? Où est le plaisir d’être ensemble? Parfois on se dit “Mais il y a tellement de décalage entre les deux”, évidemment qu’il va y avoir une pression énorme sur la sexualité parce que ça vient compenser des besoins fondamentaux de l’humain qu’on ne rencontre pas dans notre milieu professionnel quoi, c’est alarmant en fait. Je le rappelle, vous pouvez nous envoyer des messages audio sur notre répondeur Vodio, sur la plateforme de podcast, et ça nous ferait plaisir, vraiment d’écouter vos témoignages, nous, on adore collaborer et évoluer socialement tous ensemble.
Macha: [00:17:36] Ce qui serait intéressant, c’est d’avoir des témoignages de vos réflexions par rapport (Olivier Mageren: Ouais) à ce sujet-là.
Olivier Mageren: [00:17:40] Exactement Macha. Et je trouve qu’on peut évoluer davantage dans la sexualité, collectivement, parce que c’est un sujet collectif, même presque politique, en partageant l’expérience. C’est tellement tabou qu’il ne faut pas s’étonner que les couples ne perdurent pas ou qu’il n’y a pas de satisfaction, parce qu’il faut partager nos expériences, ce qui va, ce qui ne va pas, comment ça fonctionne, avec une objectivité. Et plus on va partager en tant qu’adultes nos expériences, plus on va s’enrichir collectivement. Moi, je suis enrichie de toutes les consultations que j’ai faites, des lectures et autres et sur ce sujet, on trouve quasiment pas d’articles scientifiques, on ne trouve quasiment pas d’articles de presse non plus. Ou alors c’est surtout lié à la performance à nouveau, mais bon, peu importe. Et donc vous pouvez nous envoyer des messages sur notre répondeur de podcast Vodio, sur la plateforme de podcast. Sentez-vous libre, en tout cas nous ça nous fait plaisir de vous écouter et peut-être contribuer à votre mieux-être, c’est l’objectif et notre intention quand on crée ces podcasts. Ce matin, tu parlais justement que tu en as parlé autour de toi, par rapport à des gens dans le cinéma, tu pourrais nous en toucher un mot?
Macha: [00:18:29] Oui alors du coup, j’ai pas eu l’occasion d’avoir beaucoup de retours, mais en tout cas, j’ai parlé avec cet ami-là, à qui ça a fait réfléchir, qui ne s’était jamais posé la question justement et qui s’est dit “Mais tiens, moi je suis dans le milieu du cinéma. C’est vrai qu’il y a tellement de choses à dire parce que on voit à quel point notre sexualité est impactée. Déjà parce que c’est un métier de promiscuité”, c’est le mot qu’il a utilisé. Un métier où on est toujours ensemble, comme en colo pendant les tournages. Et donc évidemment que ça impacte notre rapport à l’autre, ça nous met dans une bulle où on est intimement proche de personnes qu’on ne connaît pas pendant un certain temps. Donc évidemment, ça a un impact sur nos désirs, sur notre sexualité, sur la manière dont on a envie de relationner avec les gens. Et donc je pense que dans le milieu du cinéma, il y a plein de petites interviews à faire, et je pense de réflexions très intéressantes, comme dans d’autres métiers. En tout cas, ce sont des pistes que j’aimerais, peut-être pour de futurs podcasts (Olivier Mageren: Oui), explorer. Aussi sur les pistes des métiers, des biais sexistes des métiers qui sont Érotisés. Je pense aux infirmières, il y a quelques articles là-dessus, et je suppose plein d’autres métiers, mais je pense que ça c’est quelque chose qu’il faudrait explorer. L’érotisation des métiers de l’humain, des métiers du soin, du Care. Et je pense que c’est un lourd, lourd impact sur le rapport à soi, son corps et sa sexualité après une journée de travail où on a été fantasmée, érotisée où on le sent.
Olivier Mageren: [00:19:43] Ouais. Et moi j’aime beaucoup avoir une approche, comme tu dis, holistique et subtile des choses, et de se dire “Tiens, si je prenais le temps de ralentir et d’observer”. Les liens que vous pouvez faire par vous-même, analyser en détail vraiment votre métier, comment vous vous comportez, votre communication, le rapport au corps. Et prendre le temps de comprendre tout ce qui est presque inconscient, et qui peut nous aider, parce que souvent les grands changements ont lieu par des tout, tout, petits détails tout simples. Juste en prendre conscience, on change un détail et puis paf, il se passe plein de choses super belles, et que c’est pas toujours changer de métier, justement, enfin on se dit “Non, on fuit, on change ou…”. C’est pas nécessairement le propos, c’est de se dire “On peut changer plein de choses, sans nécessairement transformer toute notre vie ou sans se sentir en décalage”. Et le décalage vivez-le comme un levier, un moyen, voyez votre métier comme si vous pouviez l’utiliser comme un levier de bien-être et de mieux-être dans votre sexualité, vous pourriez être surpris de tout ce qu’on pourrait mettre en place pour votre mieux être. En même temps, on est disponible pour en parler avec vous hein? Parce qu’on peut partager, en aparté, une espèce de consultation, même de 20 minutes, de réflexion sur: “Tiens finalement, qu’est-ce qui pourrait évoluer?” Parce que tout seul, parfois, on n’y arrive pas, c’est chouette de pouvoir demander de l’aide, de se dire “Tiens, qu’est-ce que tu penses de cette situation?” parce que ce sont des questions qui créent beaucoup de changements. Et pour ma part, j’étais très conscient que le contexte influence ma vie intime, relationnelle et sexuelle et que moi, j’ai décidé de devenir sexologue parce qu’aussi, ma sexualité, ma relation, ma qualité de vie est prioritaire avant tout. Et que oui, je me suis épanoui dans mon métier, j’en ai fait un burnout aussi en fin de carrière ingénieur. Mais j’ai arrêté de travailler pour une grande entreprise, une multinationale, et j’ai pas voulu ré-embrayer dans cette même dynamique parce que je voulais que mon métier, au quotidien, j’y passe 8, 10, 12h par jour, 14h parfois, ça soit un levier de musette et ça contribue à mes valeurs humaines, à ce que je veux voir socialement et à ma qualité de vie quand plus tard je vais me dire “Waouh, je sais pas, quand j’aurai 70, 90 ans, 120 ans peut-être, à quel point j’étais heureux de mes choix professionnels parce qu’ils m’ont soutenu à développer les aptitudes que j’ai envie de voir partout dans ma vie intime en fait”. Et donc, oui, j’ai changé ce métier aussi parce que, et j’ai refusé vraiment de travailler dans d’autres métiers, parce qu’il y a des pénuries d’ingénieurs, j’aurais pu travailler et avoir des gros salaires dans plein d’autres entreprises en Belgique, parce que ça n’allait pas nourrir mes besoins fondamentaux. Ça ne suffit pas en fait, pour moi ça ne suffisait plus à cette étape-là de ma vie, et je voulais cultiver des choses qui soient en adéquation avec mes valeurs liées à la sexualité en fait. Et donc ce que je vous invite aussi, comme question, c’est de se dire, c’est une stratégie un peu ingénieur que j’utilisais beaucoup, c’est: quand on analyse une situation, c’est de faire un tableau en cinq colonnes. Au milieu, c’est ce qu’on garde, on peut lister tout ce qui est bien dans notre vie professionnelle, mais qui nous soutiennent, qui sont positives et qui créent quelque chose de bon pour notre sexualité, donc si on veut garder. Parce qu’on n’a jamais tout, tout bon ou tout mauvais, donc il y a des choses qu’on veut garder, ça c’est la colonne centrale. Si on va vers la gauche, on écrit une colonne avec un moins, ce qu’on devrait faire moins finalement, on ne va pas éliminer, mais on va peut-être faire moins et autrement. Et la dernière colonne tout à gauche, la troisième à gauche, c’est: qu’est-ce qu’on arrête, on stoppe? C’est fini, ça je ne fais plus! Que je change ou je ne change pas de métier, ça j’arrête de faire. Ça me dessert, ça me pénalise dans mon bien être et dans mes relations, ça j’arrête. Donc c’est stop, faire moins, ce qu’on garde, et à droite il y a la colonne plus: qu’est-ce qu’on va faire plus, qu’est-ce qu’on pourrait amplifier, faire plus souvent, ou autrement, ou de manière plus consciente et plaisante? Et la dernière colonne à droite, la cinquième, c’est qu’est-ce qu’on va faire de nouveau? Qu’est-ce qu’on pourrait faire qu’on n’a jamais fait, qu’on voit peut être dans d’autres métiers, mais peut-être pas dans le nôtre, et se dire “Qu’est-ce que je pourrais faire, que je n’ai jamais fait, mais qui vraiment va m’aider tant dans mon métier que dans ma sexualité?”. Et voilà, ça fait une analyse, cinq colonnes, qui permet de relativiser et d’avoir de la nuance, des subtilités, d’avoir une vision holistique et de se poser sans pression, sans attente, mais juste de manière objective. Et voir le potentiel en fait de comment notre métier nous nourrit. Parce que si on fait un métier, c’est qu’il remplit un besoin fondamental aussi, il ne faut pas le jeter parce que sinon on le ferait déjà plus depuis longtemps. Donc il y a vraiment des enjeux fondamentaux, mais qui peuvent évoluer, et de voir comment notre besoin d’épanouissement dans notre sexualité peut-être soutenu, accompagné dans notre manière de voir notre profession, et de comprendre que notre profession remplit des besoins fondamentaux. Et il faut être objectif et honnête avec soi-même en fait, parfois c’est confrontant de dire “Ah je le fais parce que j’ai une peur de l’argent, de la sécurité ou j’aime bien le pouvoir, j’aime décider”, que sais-je? Peu importe, tout est bon, mais ayez l’honnêteté pour être authentique avec vous-même, pour ne pas vous mentir à vous-même, de: à quoi ça répond comme besoin? Et puis, est-ce que ça, ça suffit pour votre bien-être dans votre vie globale, d’ici 10,20 ans vous ferez peut être un check-up, et dans votre sexualité quoi. Aussi, d’autres questions qui me viennent à l’esprit quand je pense à métier et sexualité, c’est aussi métier et activité professionnelle je dirais, c’est: est-ce que vous aimez vraiment votre métier? Et comment vous pourriez l’aimer plus en fait? Parce que quelque part ces sentiments d’amour c’est contagieux, la joie, la vitalité, l’optimisme, l’ouverture, c’est ce qui fait qu’on va vers l’autre, vers le désir, la rencontre, le flirt ou que sais-je mais, le fait de relationner avec d’autres, peu importe jusqu’où ça peut aller dans votre bien-être. Mais est-ce que vous, vous aimez vraiment votre métier, et pensez à la vibration que vous avez quand vous faites votre métier? Est-ce que simplement vous pouvez penser à vos yeux? Qu’est-ce qui émane de vos yeux quand vous faites votre métier? Est-ce qu’ils brillent, de quelle énergie ils sont là? Est-ce que votre cœur vibre et comment votre corps finalement réagit. Parce que comme disait Macha, en préparant ce podcast, le langage principal c’est le non verbal, c’est le corps, et donc on peut partir des yeux. Qu’est-ce qui émane? Qu’est-ce qu’on envoie comme message et vitalité? Est-ce que vos yeux brillent en fait quand vous pensez à votre métier? Moi, je travaille avec Michel, de « The Podcast Factory Org », parce que c’est une équipe passionnée, qui a des étoiles dans les yeux, depuis quatre ans qu’on travaille ensemble, plus de 65 podcasts, je ne vois que des étoiles et des projets, et des envies et de la beauté, et un plaisir de travailler. Donc moi, quand je paye mes factures, je saute de joie, je dis “Merci Michel, j’adore”. Et on a souvent cette réflexion “On continue, on fait, on fait comment?”, je dis “Non, on continue, on continue, c’est hyper important”. Et il y a cette joie et cette vitalité qui est incomparable en fait, et c’est important je trouve d’être nourri comme ça dans la société. Si tout le monde faisait un métier qui nous plaît, imaginez, qui nous plaisait, imaginez comment la société pourrait évoluer vers un mieux-être, enfin c’est intense, et voilà il y a des liens énormes. Parce qu’on parlait, classiquement, est-ce que notre métier provoque du stress, de la fatigue physique? C’est sûr que si mon métier est hyper fatiguant, on travaille de nuit, ou on travaille tard ou très tôt, évidemment c’est pas évident toujours d’avoir une sexualité, qu’on soit homme ou femme, ou peu importe notre genre ou nos pratiques sexuelles. A quel moment on va faire l’amour pour qu’on soit physiquement et psychologiquement dans un état adéquat pour profiter? Parfois, ça ne vaut même pas la peine d’essayer tellement on est fatigué physiquement ou moralement. Je me suis déjà posé la question aussi de comment font certains policiers qui, ou policières, qui sont sur le terrain, toujours dans le rush, dans l’intensité, dans des gens qui sont peut-être en dispute, en colère, ou des disputes de voisinage, ou des gens qui insultent ou qui sont fâchés, où ils doivent intervenir pour apaiser une situation. Ils sont face à du rush, à de l’adrénaline et de la colère des autres, et s’ils sont un peu éponge, ben ils reviennent avec ça chez eux. Mais comment ils arrivent à faire la part des choses entre: tout le monde extérieur qui n’est pas eux, et comment ils aident la société, et puis comment ils vivent leur vie intime. Ou bien ils tombent dans un extrême parmi d’autres qui serait d’être carré, froid, distant, enfin pour se protéger un peu de cette douleur qu’on peut voir, un peu comme un militaire doit un peut se protéger un peu de toutes les atrocités qu’il voit. Ou même un pompier, je me suis déjà posé la question “Tiens, un pompier qui va sauver des vies, ou qui voit des difficultés, ou des personnes qui ont un accident où les gens sont, enfin comment après on revient dans sa vie sexuelle, commence ça l’impact?”. Donc on peut avoir ces questionnements sur énormément, énormément de métiers. Mais voilà, il y a combien de métiers? J’avais fait une liste une fois, je crois qu’il y a plus de 2500 métiers qui sont listés, c’est énorme quoi, c’est vraiment énorme, énorme, énorme. C’est sûr qu’un informaticien va certainement pas avoir spontanément la même type de sexualité qu’une institutrice, ou qu’un politicien, alors que c’est pas un métier en soi, j’insiste, mais bon, aujourd’hui on voit plus des politiciens qui en font un métier. Mais un entrepreneur ou un jardinier, ou un opticien, que sais-je, c’est tellement passionnant. Aussi de parler avec les jeunes, parce que les jeunes ils sont là dans un nouveau monde, ils ont grandi dans un autre contexte, et ils se projettent dans la vie de manière différente, en lien avec leur profession. Avant, on pensait à une carrière, aujourd’hui on ne pense pas nécessairement au même manière à notre profession. Et donc notre lien au travail change énormément, donc c’est un sujet profond hein, qui peut être délicat à penser pour certains, parce que ça peut être tellement interpellant.
Macha: [00:27:29] Oui justement, ça me fait penser à, aussi se dire que c’est impactant mais pas déterminant, quand même. Voilà, c’est quand même une petite subtilité à garder en tête, rien n’est déterminant. Mais aussi je me disais que certains métiers sont imposés, ça dépend d’où on vient, d’où on travaille, et donc voilà, on n’a pas toujours le choix, mais donc on peut trouver quand même ailleurs une manière de trouver le bien-être dans notre vie personnelle, que au-delà de notre métier!
Olivier Mageren: [00:27:53] Aussi, comme dit Michel, ben les métiers liés à la sexualité, les travailleurs du sexe, les TDS, qu’on soit homme ou femme ou peu importe, peu importent les genres, mais ça a énormément d’impact sur comment on vit sa propre sexualité, sa vie intime et relationnelle. Et c’est tellement riche comme sujet, voilà de se dire que “Est-ce que votre sexualité mérite quelques petits changements, des adaptations?”. Ne pas en voir non plus comme une finalité ou un problème, mais de se dire voilà, c’est juste être objectif et de se dire qu’en créant des liens, parfois on démultiplie le potentiel de bien-être. Parce qu’on est moins tributaire d’un paramètre, et certainement pas voir votre métier comme un obstacle ou quelque chose qui serait vraiment source de contrainte, à moins que ça soit vraiment le cas et dire on change de métier. Moi, à un moment, je suis arrivée à un moment où je me suis dit “J’arrête ce métier d’ingénieur, je continue l’activité d’ingénierie, mais ça prend une autre proportion et une autre partie de mon temps, et de ma vie”. Je mets la priorité sur l’humain, si je pouvais être très présent dans le management, au niveau de la gestion de l’humain, mais voilà, ça c’était un choix personnel assez fort. Et puis pour moi, il y a aussi une question, un aspect un peu spirituel je dirais, comme je le disais tout à l’heure, finalement, quel est le mystère de la vie, et comment, quand on a une vue un peu méta sur notre vie, à quoi elle répond, à quoi elle sert, quelle est l’importance, quelle est nos désirs et nos envies dans la vie? Comment on souhaite évoluer et nos désirs à 15, 20 ans ou 25 ans, 30 ans, 50 ans, 60 ne sont pas les mêmes, évidemment, Donc notre sexualité non plus, et notre envie de professer. Un métier qui nous a épanoui énormément à 25 ans, ben peut-être qu’après 10 ans, il n’est plus du tout à jour, il faut peut-être mettre une mise à jour pour dire “Ah mais non en fait, c’est peut-être le moment. Et en fait il n’y a rien qui va mal dans ma sexualité, c’est juste qu’en fait, ben si 10h de ma journée je les passe dans un contexte qui ne me nourrit plus, je ne peux plus évoluer. Ça va être un frein évidemment”, et que parfois changer tout à fait de contexte peut aider, ou le faire évoluer. Et puis il y a, dans ce côté très spirituel, c’est cette voix de l’esprit comme dit Raquel, notre rapport à notre mental en fait. Et le mental a tellement de place. Quelle est la signification de la vie? Quelle est la signification de notre sexualité? Et notre lien à ce mystère de la vie, et de se dire et si on était moins dans le mental et plus dans le corps, dans l’instant présent? Parce que la sexualité c’est ça, c’est le corps avant tout, et donc l’instant présent et la sensation. Mentalement on n’est ni dans le passé ni dans le futur, on n’est pas en train de faire un script et de penser à la suite et en préliminaire, ou au passé, et de ressasser des autocritiques, des jugements, des incapacités ou de se limiter, se blâmer, ou que sais-je, ou de critiquer, ou de penser à l’autre et de quelque part d’être dans nos pensées, on est plus en train de juger l’autre que d’être dans l’instant présent et de se dire c’est l’instant présent. Et ça, c’est extrêmement spirituel, c’est, beaucoup de spiritualité parle de ça, c’est l’instant présent, la seule chose qui existe, c’est ça. Et c’est tellement un pilier fondamental dans la sexualité, donc si on peut cultiver l’instant présent, sans changer de métier, déjà on peut changer énormément de choses. Et revenir plus nourri, et heureux dans notre vie intime, quand on a la chance de vivre la sexualité qu’on aime avoir avec le ou la, ou les partenaires qu’on a envie. Enfin voilà, c’était un peu un tour de réflexion sur cette thématique “mon métier, ma sexualité”, qu’elle soit individuelle ou de couple. Je ne sais pas si Macha tu as envie de partager autre chose, des questionnements, des suggestions, peut-être des envies de développer d’autres podcasts sur cette thématique aussi?
Macha: [00:30:48] Oui, ça ouvre à plein, plein, plein de questionnements. Et justement, comme je le disais, peut-être des futurs podcasts avec des interviews, avec des témoignages, avec des personnes qui parlent de leur métier, et du coup du lien qu’ils font avec leur vie personnelle, leur sexualité. Comme tu dis, qu’elle soit individuelle, à deux, à plusieurs, ça serait hyper intéressant.
Olivier Mageren: [00:31:06] Beaucoup de pistes ouvertes, on sera ravi d’en parler avec vous, en aparté ou publiquement. Vous êtes bienvenus au micro si vous avez des choses à dire sur le sujet, s’il y a des experts professionnels ou des gens qui ont d’autres choses à dire sur le sujet, qui trouvent utile à partager avec d’autres, vous êtes les bienvenus pour nous contacter et peut être faire un épisode ensemble. En tous cas, voilà, on espère que ce podcast vous ouvre des portes de réflexion et que vous avez créé vos propres questionnements. Et de se rendre compte, qu’en fait, la sexualité n’est pas quelque chose de déconnecté. Et souvent, il y a peu de problèmes dans la sexualité. Il y a peut-être un manque d’expérience et de connaissance, mais surtout, elle vient d’être impactée par d’autres choses. Comme Michel le disait: la médication antidépresseurs, ou que sais-je, et ça c’est en lien direct avec le travail, ou le bien-être au travail. De plus en plus, on parle de bien-être au travail, et bien c’est à développer socialement, c’est assez nouveau, culturellement, et c’est de prendre soin des autres, et de soi. Donc voilà, on vous souhaite un mieux-être, de la joie en pensant à ce sujet, on est à votre écoute, Voilà, tout simplement. Effectivement, il y a beaucoup de réflexions sur le sujet hein? On peut parler de la manière dont on voit la sexualité, notre métier. Est-ce que dans notre métier on est dans la générosité? J’en parlais avec Macha, avant de préparer le podcast, pour moi la sexualité c’est quelque chose de simple, de gratuit et d’accessible, qui nous appartient, on est souverain, c’est puissant, abondant, généreux. Et comment tout cela se traduit dans notre vie professionnelle finalement? Parfois la vie professionnelle, ça paraît plus une guerre commerciale, de protection, de compétition, de propriété, de voir l’autre comme un obstacle ou un problème. Ou bien on en voit un problème, ou bien on en voit un bénéfice et on fait des collaborations parce qu’on a un intérêt, mais ce n’est pas toujours simple, gratuit ou ouvert à l’inconnu, au mystère. Et se dire que les liens peuvent être très, très profonds, ça me plaît vraiment d’ouvrir cette thématique avec vous. On termine le podcast en général par une gratitude, j’ai parlé de “The Podcast Factory Org”, merci donc à Michel et toute son équipe, ses compétences et sa passion. Et pour toi Macha, comme on clôture le podcast sur une gratitude, qu’as-tu envie de gratifier aujourd’hui?
Macha: [00:32:51] Alors j’ai de la gratitude pour toi Olivier, parce qu’on vient de se rencontrer et que tu m’invites déjà à partager cette expérience avec toi. Donc merci beaucoup, c’est très riche et très inspirant. Merci à Michel de nous accueillir, et pour sa bienveillance et sa générosité, qui m’a déjà donné plein de conseils et qui partage sa passion avec un grand plaisir. Et merci à la vie pour l’aventure parce que je suis vraiment sur une nouvelle aventure dans ma vie et… Et c’est chouette de cultiver ça!
Olivier Mageren: [00:33:18] En tous cas, c’est un plaisir de t’accueillir quelques jours, quelques semaines, ou peut-être pour un stage de quelques mois, voilà, tu es arrivé comme ça un peu par hasard et je trouve que la magie de la vie est super belle, et je te souhaite beaucoup de plaisir dans cet environnement de la sexologie. Tu as tellement de passion, de subtilité et de joie aussi dans tes yeux, ça se voit quand tu parles de sexologie que j’ai juste envie de te voir progresser dans ce domaine et aider des gens. Parce que c’est évident que tu as plein de choses à apporter avec ta tonalité à toi, ta coloration et c’est très, très, très, très beau quoi! Donc merci d’être venue, et d’avoir osée, voilà, venir au micro partager un peu ta sagesse, je trouve aussi que tu as eu des mots très, très beaux. Je te dis merci pour ça, je suis très contente d’avoir fait cette expérience, improvisée comme on le fait souvent, on veut un podcast vivant, et spontané et c’est voilà…. Et c’est un très, très, beau moment, un très beau souvenir en tout cas d’avoir passé ce moment tous ensemble, merci. Et rendez-vous au prochain épisode!
Macha: [00:34:06] Merci à vous, au revoir.
Jingle: [00:34:08] « Entr’Nous » (voix féminine Katalin) ; « Entr’Nous » (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin)»