Où sont les hommes ? En cocréation avec “Ca parle de cul” #35 (1)
Sexo: Où sont les hommes ?
Depuis qu’il anime ses ateliers d’éducation à la sexualité ouverts à tous et à toutes au Love Health Center à Bruxelles depuis 3 ans, Olivier a un fait un constat : les participants à ces ateliers sont en vérité en grande majorité des participantes. Les hommes semblent ne pas s’intéresser à approfondir leurs connaissances et rapport à la sexualité. Mais pourquoi ? Où sont les hommes ?
Afin de répondre à cette question, Olivier (du podcast Entr’Nous) et Xavier (du podcast Ça Parle de Cul) sont allés à la rencontre d’hommes lors d’un micro-trottoir afin de demander aux intéressés: “Pourquoi les hommes s’investissent aussi peu dans leur éducation sexuelle ?”. Injonction à la virilité, peur du jugement, fainéantise, indépendance, tout autant de réponses qui nous sont revenues dans les discussions. De ces échanges sont sortis des pistes de réflexions que nous explorerons au cours de ces deux épisodes collaboratifs exceptionnels (épisodes #35 et #36 du podcast Entr’Nous et épisodes #7 et #8 du podcast Ça Parle de Cul).
Entr’Nous est un podcast vivant où l’on parle avec authenticité de sexe, et où l’on vous invite à explorer votre relation à votre sexualité. Parlons de sexualité avec simplicité, audace et authenticité. Au micro, pour animer, Olivier Mageren cofondateur de l’asbl Love Health Center.
Ça Parle de Cul est un podcast qui parle de la sexualité des hommes avec humour, mais sans tabous. Chaque mois, Xavier invite quelqu’un pour parler ensemble autour d’un sujet qui concerne les hommes et leurs pratiques et rapport à la sexualité.
Et vous?
Le micro trottoir est passé, mais notre micro est toujours ouvert pour recevoir votre témoignage. L’aventure à votre rencontre se poursuit.
Qu’auriez-vous envie de nous partager à ce sujet ?
Voici une liste de questions pour t’inspirer:
Et si vous n’êtes pas un homme, que vous soyez femme, LGBTQI+, accepteriez-vous de diffuser la réflexion, et si vous le souhaitez aussi, faites-nous part de vos idées.
- Toi en tant que mec, comment t’investis-tu dans les domaines liés à ta sexualité? Comment t’informes-tu à propos de la sexualité?
- Comment développes-tu tes connaissances et bien-être en sexualité?
- Comment penses-tu qu’il faudrait parler aux mecs?
- Comment le LHC pourrait susciter l’intérêt des hommes? Quelle activité te parlerait vraiment, à laquelle tu participerais à coup sûr?
- Quelle thématique sexo t’intéresse?
- Dites-nous ce que vous aimeriez voir comme aide, accompagnement, activités, service…? Comment te mettrais-tu en mouvement? Quel serait le moyen pour toi?
Envoyez-nous vos commentaires en audio (message vocal) via l’outil ci-dessous :
https://www.vodio.fr/repondeur/311/
Ou, envoyez-nous un email à info@love-health-center.org ou caparledecul@gmail.com
RDV au prochain épisode pour la suite de la réflexion.
Abonnez-vous à nos 2 chaînes de podcast pour vous informer chaque mois. Au plaisir de vous écouter.
Séquençage du podcast “Où sont les hommes?” :
- 00:23 Introduction et contexte de l’épisode
- 02:26 L’intention de Xavier en co-créant ce podcast et le micro-trottoir
- 03:32 L’intention d’Olivier en co-créant ce podcast et le micro-trottoir
- 04:39 Invitation aux feedbacks des auditeurs et annonce des premiers extraits
- 05:08 Première partie des témoignages
- 07:18 Pourquoi les hommes n’osent pas ?
- 08:53 Apprendre grâce aux questions et ces questionnements participe à créer des liens entre hommes et femmes…
- 09:26 Pourquoi ils ne veulent pas ?
- 11:14 Se satisfaire de l’état des choses
- 11:20 Le côté indépendance : apprendre seul – Quid de l’éducation à l’école ?
- 12:32 La solitude face au porno ou l’apprentissage “par soi-même”
- 13:58 Seconde série de témoignages
- 14:30 Un sujet intime et central : on en parle beaucoup et pourtant on ne questionne pas !
- 15:53 La sexualité évolue et on peut apprendre en permanence
- 16:31 Les hommes sursimplifient leur sexualité
- 17:25 Découvrir toute la diversité et briser les fausses croyances
- 17:55 La sexualité, perception masculine et féminine
- 19:01 L’homme ne consulte pas un professionnel régulièrement
- 19:42 L’orgasme de l’homme simplifié
- 20:07 Le clitoris a disparu des livres de médecine pour refaire surface ensuite : conséquences
- 21:00 Le milieux professionel illustre déjà le phénomène : une majorité de femmes
- 21:53 Le féminisme et les luttes sociales
- 23:33 Le parcours de sexologue lors de sa reconversion professionnelle pour Olivier
- 26:35 Troisième série de témoignages
- 27:53 Se décomplexer : une question d’Olivier pour les auditeurs et auditrices
- 28:44 Olivier revient sur son intention pour conclure cette première partie
- 29:56 Xavier annonce le contenu du prochain épisode
Le Podcast via notre chaine Instagram TV :
Transcription des échanges du podcast “Où sont les hommes?” :
00:00 Générique Intro sur tapis musical : Entr’nous !(voix féminine Katalin). Entre-nous (voix masculine Olivier), {Et nous ! – Voix les crapules du podcast « ça parle de cul »}, le podcast (Katalin), pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier){et de cul !}… Par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin), {Et entre nous aussi !}.
00:22 Xavier Dufour : Bonjour et bienvenue dans cet épisode très spécial de « ça parle de cul » et « entr’nous ». Aujourd’hui, je suis Xavier et je suis avec Olivier, salut Olivier (Olivier Mageren : Salut Xavier, merci pour l’invitation), ouais, merci à toi d’être venu. Et nous avons décidé de faire un podcast à 4 mains, ou plutôt dirais-je à 2 voix pour parler d’un sujet très spécial. Parce que, Olivier et moi, on se connaît bien depuis quelques temps et on fait tous les deux un podcast qui parle de sexualité. Et Olivier est un sexologue qui organise des ateliers sur la sexualité, sur des thèmes très variés. Pas vrai ? (Olivier Mageren : Exactement). Tu organises notamment des spectacles, tu organises des sessions d’information, tu organises des ateliers pratiques… Et ces ateliers sont ouverts à tous et à toutes, et je précise ici vraiment : à tous. Parce que la problématique dont nous allons parler aujourd’hui, c’est le fait que dans ces ateliers, ce sont principalement des femmes qui viennent en fait. D’après ce que tu m’as dit, Olivier, tu as 70 à 80% de femmes qui viennent et tu as le sentiment que les hommes ne sont pas très investis dans la découverte de leur sexualité.
01:28 Olivier Mageren : Exactement. J’ai fait ce constat après plus de 3 ans d’activité. Que de se rendre compte que dans toutes les activités que tu as mentionnées, les conférences, il y a toujours une majorité de femmes et rarement – je n’ai même pas un seul souvenir où il y avait plus d’hommes que de femmes, à part les cercles d’hommes, évidemment, parce qu’ils sont dédiés aux hommes – et ça me questionne en fait. Et je me suis dit « bon, ok, il y a quelque chose à apprendre, à découvrir. Et cette question, t’as aussi plu (Xavier Dufour : Ah oui !). Alors on s’est dit, allez, associons-nous, réfléchissons, élucubrons ensemble et offrons un podcast qui me paraît super pertinent à l’heure actuelle.
01:56 Xavier Dufour : Et c’est pour ça qu’on a décidé de partir à l’aventure. On a pris un micro et on est descendu dans la rue pour demander, poser cette question essentielle aux hommes : « Pourquoi vous ne vous rendez pas dans ce genre d’atelier, qu’est-ce qui vous intéresserait ? Qu’est-ce qu’il vous faudrait pour que vous ayez envie d’y aller ? ».
02:13 Olivier Mageren : Et donc bienvenue dans le 7e épisode du podcast “ça parle de cul”.
02:17 Xavier Dufour : Et dans le 35e épisode de “entr’nous’.
02:20 Olivier Mageren : Avant de rentrer dans le cœur du sujet Xavier (Xavier Dufour : Ouai), est ce que tu pourrais me partager – moi ça me tient à cœur – quel est ton intention, qui t’anime en ayant collaboré et fais ce micro-trottoir, et d’avoir creusé cette thématique ?
02:32 Xavier Dufour : Alors moi mon intention c’est d’aller au cœur des raisons qui font que ben les mecs ne mettent pas beaucoup les pieds dans ce genre d’événement. Parce que moi-même j’ai été dans, notamment des ateliers par exemple de tantras, dans ma vie. J’ai déjà été à des ateliers qui parlent la sexualité des hommes. Et je reconnais que, effectivement, je trouve aussi que les hommes ont tendance à être beaucoup moins investis sur la question d’améliorer, de découvrir, de s’éduquer à sa propre sexualité. Et j’ai vraiment envie donc d’avoir l’avis des hommes que l’on a interviewé, certaines femmes aussi, pour pouvoir comprendre et essayer de solutionner ça. Parce que moi, personnellement, je crois en l’existence d’une sexualité épanouie où un homme comme femme peuvent s’y intéresser, peuvent la développer, et quelque chose que j’ai envie de pousser. Pousse comme ça ‘”pouet, pouet” Rires. (Olivier Mageren : Merci) et toi, quelle est ton intention ?
03:27 Olivier Mageren : Alors moi, mon intention, c’est vraiment d’aller à la rencontre des hommes et d’avantage les comprendre dans leur réalité. Parce qu’effectivement, moi, c’est mon métier. J’en parle partout, tout le temps et ça m’anime, ça me motive, ça me procure beaucoup de joie et aussi de grandes satisfactions en fait de voir l’évolution. Et un peu à l’image du micro-trottoir c’est, où la création de ce podcast qui est accessible à tout le monde et partout, c’est d’aller à votre rencontre. Parce que ce qui m’intéresse, c’est davantage ce que vous pensez, ce que vous avez envie de nous partager. Et dites-le nous d’ailleurs, on le dira certainement plusieurs fois dans le podcast, faites nous part en fait de vos opinions, que vous soyez homme, femme où, peu importe votre genre et vos préférences sexuelles : “pourquoi vous pensez qu’il y a moins d’hommes qui s’inscrivent encore à l’heure actuelle aux activités sexo ?”. Et ensuite ce qui m’anime c’est aussi de contribuer à créer des relations plus belles : entre hommes, entre hommes entre eux et entre hommes et femmes. Et je pense que pour ça, il faut grandir ensemble et fondamentalement j’ai l’impression que je suis davantage en dialogue avec les femmes aujourd’hui que avec les hommes. Et je me dit ‘mais, il manque quand même une partie du public là pour qu’on grandisse ensemble!”
04:26 Xavier Dufour : Ouais, “où sont les hommes ?” (Xavier : Il chante cette question en déviant son intitulé : à l’origine la chanson dit “où sont les femmes“) – Rires – Et, on va donc écouter quelques extraits audios que nous avons obtenu du micro-trottoir. Moi, ce que j’aimerais beaucoup c’est que les gens qui nous écoutent, hommes, femmes, ben vous nous partagiez aussi quelle est votre avis sur la question, que vous rebondissiez sur certains de ces extraits. Où nous allons également nous-mêmes rebondir aujourd’hui, après les avoir écouté. Et les premières choses dont on va parler c’est “pourquoi est-ce que, d’après les gens qu’on a interviewé, est-ce que les hommes ne s’intéressent pas? Qu’est-ce qui fait qu’ils n’ont pas envie ?
04:58 Anonyme homme 1 : “Perso moi je me dis déjà qu’il y a l’ego masculin qui prime sur tout. Et donc, juste par fierté, ils ont peur d’aller voir le sexologue parce qu’ils se disent que c’est… Allez, c’est con hein? C’est vraiment une question d’ego, au lieu de dire : je vais justement apprendre encore plus sur les relations entre les hommes et les femmes, et cetera ben ils préfère garder leur ego vraiment animal, d’homme et non moi je sais faire, moi je sais faire et cetera. “
05:19 Anonyme homme 2 : “Les hommes sont plus timides, plus timides, plus…, comment on va dire, honte. Il a honte devant un public”
05:28 Anonyme homme 3 : “Mais je vais rejoindre un peu mon copain qui disait : j’ai l’impression que c’est un sujet en fait simplement, qui intéresse un peu moins les hommes parce qu’ils sont très concentrés sur…, c’est un peu les clichez aussi : sur leur propre plaisir. Et ils ne se posent pas beaucoup plus de questions que ça : marche, ça marche, et je ne vois pas pourquoi j’irai plus loin que ça.”
05:44 Anonyme homme 4 : “Je ne sais pas. Est-ce que c’est un manque de confiance peut être ? Je ne sais pas. Est-ce qu’on a, que ce soit envers autrui où envers soi-même en fait, c’est le fait de : est-ce que j’ai envie de me confier, est-ce que j’ai envie de confier mes problèmes, moi d’homme, parce que je suis censé les régler moi même, tout seul?”
05:56 Anonyme homme 5 : “J’avoue, je ne sais pas. Je dirais que ça doit être un facteur culturel où sociologique, j’imagine, je ne sais pas tellement mais je pense que ça va être ces raisons là. Peut-être que les gens, les gens ont peut être moins envie d’en parler, j’imagine, je ne sais pas”
06:09 Anonyme homme 6 : “Ils n’aiment pas se casser la tête tu vois ? Ca ne sert à rien de… Les femmes aiment bien les détails et casse-couilles… tu vois ce que je veux dire ? Voilà pourquoi il n’y a pas les hommes”
06:22 Anonyme homme 7 : “Ce complexe de… Ils n’ont pas envie de se remettre en question en parlant de ce sujet comme ça tu vois ? Je crois que c’est ça aussi qui fait en sorte que, en tant qu’homme, on ne se met pas sur le devant de cette scène-là. On préfère rester un pas en arrière et dire voilà, c’est un thème de femmes parler de ce genre de délire. Moi je sais ce que je fais, je suis un homme, je connais encore mon corps et compagnie…”
06:44 Anonyme homme 8 : ” Il y a beaucoup d’hommes, ils sont complexé, ils ont peur de, comment dire, ils n’osent pas. A allez faire le premier pas, j’avais de te dire”
06:53 Anonyme homme 9 : “Je ne sais pas, peut être un sentiment de virilité un peu mal placé, des trucs comme ça. Peut-être que ça fait moins…C’est peut-être moins naturel pour eux d’en parler. Peut-être qu’ils ont l’impression que c’est moins acceptable socialement d’en parler, j’imagine, je sais pas trop”
07:08 Xavier Dufour : Alors, dans la liste des raisons qui font, qu’on a entendues dans ces extraits, il y en a plusieurs hein ! Et je crois que d’un côté, la première, c’est que les hommes ils n’osent pas trop, ils n’osent pas trop se rendre compte qu’ils ont tort, ils n’ osent pas trop se rendre compte qu’ils ne savent pas. Je sais pas ce que t’en penses de ça ?
07:28 Olivier Mageren : Ah oui, effectivement, ça a apparu dans plusieurs témoignages de micro-trottoirs, il y a comme une impression – et ce sont les hommes qui parlent d’eux-même, ils le disent – vis-à-vis d’eux même et vis-à-vis des autres hommes. Ils ont quand même cette expérience de dire : c’est difficile par fierté, certains mettent le mot virilité ou confiance, ou inconfort. De vouloir paraître parfait et de n’avoir aucune faille, donc aucune faiblesse, de savoir tout et que finalement c’est un peu à leur détriment en fait. Il se rend compte que, c’est un peu dommage, mais c’est un peu presque inné comme ça. Comme la difficulté d’avouer que, là, on a peut être une faiblesse et qu’on ne sait pas et qu’on ne domine pas la situation. Le mot domination a été utilisé d’ailleurs.
08:09 Xavier Dufour : Oui, il y a vraiment ce côté que si tu es mis en tort, si on te démontre que tu ne savais pas quelque chose, alors tu perds ta valeur. Et ça, moi pour ma part si je peux vraiment parler, je trouve que c’est assez triste. Bah parce que, vraiment, à chaque fois j’ai fait l’expérience de demander aux femmes qu’est-ce qu’elles voulaient. Ou que je te demandais autour de moi comment est-ce qu’il faut faire, de se renseigner. Et bien au contraire, j’ai été assez valorisé de le faire. J’ai, enfin moi, je ne sais pas pour toi ton expérience mais, on n’a jamais… On ne s’est jamais foutu de ma gueule vraiment parce que je posais des questions !
08:40 Olivier Mageren : Oui et moi pour ma part, en tant que sexologue, j’apprends énormément simplement en posant des questions. J’apprends beaucoup plus en posant des questions sur tout un chacun et donc poser la question que tant aux hommes qu aux femmes, je trouve que c’est hyper enrichissant parce qu’en fait on crée du lien, de la complicité, de l’intimité, de la confiance, de l’écoute, de la présence. Et ça c’est nourrissant, quel que soit notre genre, ça fait du bien. Et c’est juste pour moi passer le premier… D’oser poser la question, simplement, la personne, toujours libre avec délicatesse de dire s’il a envie ou non de répondre. Mais moi j’ai l’audace de poser la question en sexo.
09:12 Xavier Dufour : C’est ça, il y a… Donc là on a parlé de : “pourquoi est-ce qu’ils n’oseraient pas en parler ?”. Mais, il y a un truc c’est “pourquoi ils ne veulent pas, pourquoi ils s’en foutent” – Rires. Et ça là-dedans il y a un peu ce côté, on en avait parlé en fait, parce qu’Olivier et moi on a fait un off pour préparer cet épisode. Et vous ne vous rendez pas compte d’ailleurs c’est un sacré travail, avec lequel on prend beaucoup de plaisir. Mais on s’est rendu compte qu’il y a parfois ce côté, et ça j’aimerais beaucoup avoir l’avis des hommes qui nous écoutent, que les hommes se contentent de la sexualité qu’ils ont. Il ne se pose pas trop de questions : ça fonctionne ? C’est assez ça. On l’entend dans les témoignages, hein, qu’il y a vraiment ce côté ? Ah bah tu sais ce qu’il y a à savoir, c’est bon, tu as pas besoin de savoir vraiment plus.
09:52 Olivier Mageren : Ouais, on n’a pas besoin de savoir plus, on se contente, on s’accommode et je pense que ça fait partie un peu du tempérament de certains hommes, en tout cas, d’être content avec ce qu’il y a. Et de se dire “bah on va pas chercher plus, on est déjà heureux comme ça. Limite j’ai juste une bière au soleil, je suis content” et je prends parfois l’exemple d’une expérience personnelle : si on part en bivouac, ben la plupart des papas vont dire “ouais, on y va” et alors qu’on ne sait pas (Xavier Dufour : Rires), on va vers l’inconnu, on s’est peut être complètement mal préparé, on aura peut-être des difficultés, des obstacles, mais on y va et on trouve du plaisir à faire ce qu’on fait. Alors, quelque part, j’ai presque l’impression que, pour certaines femmes, en tout cas ce qui est parfois perçu comme de l’insatisfaction, mais qui n’en est pas à mes yeux, c’est l’envie de voir qu’il y a un potentiel, qu’on peut grandir, qu’on peut s’améliorer et qu’il y a quelque chose d’autre à découvrir, à se remettre en question. Et c’est de re questionner pour grandir ensemble et créer du lien plutôt que de stagner et de se contenter de ce qui est et donc quelque part un peu bousculer la relation. Et c’est peut-être des tendances générales qui ne sont peut-être pas vraies pour tout le monde, mais en tout cas je trouve qu’il y a ce côté, cette dynamique, de dire “Bah c’est bien, pourquoi j’irai plus loin en fait?”
09:12 Xavier Dufour : C’est ça, il y a vraiment ce côté “Bah, j’ai assez, moi j’ai pas besoin” et y a un autre truc à ce niveau-là qui est en mode “bah j’ai assez, j’ai pas besoin” c’est : on s’en est rendu compte ça, ils ne l’ont pas dit très clairement, enfin si en fait il y en a qui l’ont dit, c’est ce côté indépendance. Tu découvres par toi-même, tu le fais à la “Mano Mano”, tu le fais avec l’expérience. Et moi j’avoue, si je dois vraiment partager un peu, raconter mon éducation sexuelle. Moi, ça a été 2h de biologie en secondaire en mode “Ceci est un pénis, ceci est un vagin, ceux-ci son des spermatozoïdes, ceci est un ovule. Ahhh, fusion, ça fait un bébé” et finalement tout le reste, j’ai dû le faire par moi-même. Alors moi je suis Belge, j’ai étudié à l’université libre de Bruxelles à l’ULB. Et je me dis que j’ai beaucoup de chance parce qu’il y avait des ateliers d’éducation sexuelle. Il y avait, je me souviens vraiment, d’ailleurs c’était super chouette, Il y avait tout un atelier pour la journée de prévention contre le sida où tu avais genre : des godemichets qui étaient collé sur les tables et tu devais essayer de mettre une capote dessus. Alors le faire avec des lunettes qui font que tu es complètement bourré, pété… Enfin, et c’est là que tu te rends compte que coucher quand t’es bourré en fait c’est pas extraordinaire parce que tu te trompes, enfin, tu mets la capote très mal très facilement. Mais en fait ça c’est une initiative séparée. Ce que je veux dire par là c’est que beaucoup d’hommes se retrouve à découvrir, à s’éduquer sur la sexualité, uniquement via le porno, quasiment, tu vois ? C’est, ça on l’entend très souvent et on l’entendra dans les témoignages plus tard, qu’il y a vraiment ce côté “C’est avec le porno que je faits mon éducation” et moi, soit avec le porno – soit avec mes relations, et ce que je vis dans mes relations suffit à faire mon éducation et je suis seul face à ça. C’est, je ne sais pas ce que toi tu en penses mais, c’est ce côté très “l’homme solitaire”…
12:39 Olivier Mageren : Ouais, tout à fait, ce 3e point on l’a entendu plusieurs fois lors de l’après midi micro-trottoir qu’on a faite dans les parcs de Bruxelles il y a quelques semaines où plusieurs hommes ont témoigné. Mais en fait “j’apprends par moi-même, je fais par moi-même” et il y a un côté de plaisir et de joie de dire “mais je suis autonome, je vais m’auto construire et je suis indépendant” et quelque part je me dis que c’est quand même étonnant parce que c’est pas du tout incompatible avec le fait de s’informer, de réfléchir ensemble, d’enrichir notre univers, de se conseiller, de se donner des outils et pour moi c’est tout à fait compatible d’être à la fois autonome, indépendant et quand même aller chercher de l’info. Mais il y a cette fierté de dire “Ben oui, je découvre” par le porno ou le mainstream et en même temps par l’expérience “Ok, bah je fais mes expériences, trial-errors et puis bah voilà, de relation en relation j’avance, et ça et ça me convient déjà”.
13:28 Anonyme homme 10 : (Xavier Dufour : Toi tu sais tout ça, comment tu le sais?) “Comment je le sais? Par expérience“.
13:32 Anonyme homme 11 : “Il n’y a pas besoin de demander, avec l’expérience tu vas savoir ce qui se passe – Rires“
13:37 Anonyme homme 12 : “Non, moi, je fonctionne beaucoup à l’énergie et à l’écoute de la personne“.
13:43 Anonyme homme 13 : “Je pense que les, bah surtout les hommes, petit à petit ils commencent à comprendre comment ça fonctionne. Et comme je viens de le dire c’est à mon avis, c’est avec l’expérience, parce qu’on nous apprend pas ça. On nous apprend vraiment ce que… Nous on apprend tout seul avec le porno, avec avec ce qu’on voit quoi“.
14:01 Xavier Dufour : Et ils l’ont dit eux-même “pourquoi j’irai en parler avec d’autres gars quand je peux avoir ce que j’ai dans mes relations et comme information” et moi ça me fait vraiment un peu marrer parce que je me dis : en fait la sexualité c’est le sujet qui est hyper intime mais que tout le monde veut tout savoir dessus. Je veux dire, sans déconner, on parle énormément de cul, vous le savez vous même ici vous qui êtes en train de nous écouter hein ? On parle de cul. Mais je veux dire c’est un sujet qui est central dans notre société, en bien comme en mal, on pourrait disserter d’ailleurs de la question de la dépendance de la sexualité dans la société… Mais il y a vraiment ce côté, on en parle beaucoup mais pour aller demander des conseils et tout, vraiment là, tout d’un coup, on est beaucoup moins chaud.
14:43 Olivier Mageren : Oui, je pense que ça revient avec la question d’oser poser des questions, d’oser simplement être curieux parce qu’en fait on va apprendre plus. Poser des questions ça ne veut pas dire qu’on ne sait pas, ça veut dire qu’on sait mais qu’on est curieux d’en apprendre encore plus que ce qu’on sait. Donc c’est accélérer le potentiel d’apprentissage et de joie et d’avoir des relations plus satisfaisantes et quelque part qu’on se donne le droit de questionner. On va vraiment, je trouve, vers la rencontre, vers l’unicité de chacun, vers la diversité, vers toutes les variations qu’on peut trouver dans la vie, dans les cycles de la vie, tout ça, mais aussi dans la transformation inhérente à l’humain et l’évolution. En fait on évolue soi-même et dans la relation donc évidemment la sexualité évolue. C’est étonnant de croire qu’elle est figée, qu’elle est connue d’avance, et que j’ai fait une fois l’amour à 15 ans et puis je sais tout. Alors qu’en fait c’est… Ça paraît dérisoire en fait. Et pourquoi il y aurait 250 livres de Sexo au “Love Health Center”, dans la bibliothèque (Xavier Dufour : Rires), ou qu’on fait 3 ans d’études en sexologie à l’université ? Il y a quelque chose, on… Evidemment il y a plein d’informations et à la fin ce qui est bien c’est qu’on ose se poser des questions, et qu’on franchi ce cap, c’est qu’en fait on est vraiment dans la connexion et l’intimité à l’autre et c’est ça surtout qui nourrit, je pense, toute relation sexuelle. C’est un ingrédient fondamental, c’est d’être intime et d’être… Et donc c’est de nourrir cette connexion, il faut être curieux.
16:00 Xavier Dufour : C’est ça, et il y a vraiment ce côté en lien avec ce sujet de “voilà, c’est bon, je sais”. Les hommes sur-simplifient leur sexualité de ouf, je veux dire c’est, j’ai entendu des femmes aussi des fois mais je veux dire, il y a une idée que “ouais, une bite c’est facile”, c’est… Il y a vraiment ce côté “c’est facile pour un homme de se donner du plaisir” et d’un côté, je vais être honnête, je le comprends un petit peu. Je ne sais pas, je ne sais pas comment toi ça s’est passé ta découverte sexuelle Olivier ? Mais j’avais déjà entendu cette histoire que : les hommes, le pénis il est visible (Olivier Mageren : Ouais). Tu vois ton zizi et donc tu le découvres plus facilement. Mais vu que tu le découvres facilement, on va dire que tu as une courbe de progression élevée au début. Ben qui tend du coup stagner parce que tu vas pas plus loin, et tu crois que tu sais et tu dis “Ouais c’est évident, c’est simple, c’est bon, il n’y a pas besoin d’aller plus loin’.
16:49 Olivier Mageren : Ouais, moi je pense que. Quand on se permettra entre hommes de discuter davantage, on découvrira toutes cette diversités qui est là, qui est sous-jacente mais un peu cachée. Et on sortira en fait de cette fausse croyance qui sépare un peu les genres et les personnes de dire “bah finalement, pour l’homme, c’est facile”. Lors des interviews micro-trottoirs on a entendu “Ben Ok ça fonctionne, alors quoi ? Ben pourquoi j’irai plus loin, ça fonctionne. J’ai du plaisir” et finalement, parfois sous-entendu dans les croyances, ben la femme c’est compliquée (Xavier Dufour : Oui). Et comme tu dis, mais oui mais culturellement le garçon il naît, on a de toute façon notre sexe devant le corps hein ? Donc de toute façon il est visible et c’est quelque chose qu’on ne sait pas cacher, qui est frontal et qu’on découvre normalement quand se voit. Bon, culturellement on le cache, mais voilà il est quand même sur la face avant du corps, il est bien présent en plein milieu hein ? Genre… (Xavier Dufour : Coucou!! avec la voix type voix des crapules) Pourquoi je suis là ? Mais néanmoins ben voilà, chez l’homme il est extérieur donc par la force des choses il va être naturellement accueilli parce que voilà, il est là, on peut pas faire autrement. Et la femme elle est en sexe plutôt intérieur, même si effectivement la vulve c’est le sexe extérieur et puis les organes intérieurs, et l’homme il y a aussi les organes intérieurs avec la prostate. Culturellement c’est plus accepté le sexe masculin et féminin, ensuite à la puberté ben l’homme il est en lien tout de suite avec une sexualité, enfin, si on prend l’éjac…le, la… (Xavier Dufour : visible), ouais, l’éjaculation à la puberté va lui procurer davantage de plaisir alors que la fille, les menstruations souvent c’est plutôt inconfortable. Les odeurs, les douleurs, l’inconfort, la gestion au public ou autre donc… Il y a un rapport déjà qui n’est pas, voilà, qui semble être plus facile pour l’homme et un challenge, et déjà une source d’inspiration, de réflexion, et d’intériorité, pour la femme. Et ensuite bah, effectivement tant que l’homme n’a pas de problème il s’en contente et il ne va pas aller chercher plus loin la notion de l’orgasme, par exemple, alors qu’il pourrait. Et la femme elle va par exemple chez le gynéco régulièrement, et l’homme ne va pas avoir de professionnel, il ne va pas accoucher non plus. Donc il y a aussi des différences qui font que naturellement, ouais, ça paraît plus compliqué pour la femme et plus simple pour l’homme alors que c’est pas du tout le cas. Je pense que intérieurement notre univers, la part d’Intériorité est tout aussi importante pour l’homme que pour la femme, pour tous les genres, dans n’importe quelle relation, elle est fondamentale et primordiale, celle qui va tout réguler, tout moduler quelque part et là on est totalement à à égalité en fait, il faut oser aller chercher ce qui se passe. Et lors d’un podcast précédent, avec le docteur Tischler et Suzanne, on mentionnait bien : c’est dommage qu’on simplifié culturellement en fait la notion d’orgasme pour l’homme et toute la notion d’intériorité, parce qu’en fait elle est tout aussi riche et vaste. On peut avoir des organes qui, transcendantal, qu’on ne sait pas toujours qualifier et on se rend compte qu’en fait c’est… On est très, très, similaires. Et quand on acceptera c’est, si on reprend en fait aussi les raisons culturelles pour lesquelles, quelque part, on comprend mieux là niaque des femmes aujourd’hui d’aller vers l’éducation sexuelle et de s’apprendre. C’est qu’effectivement il y a eu entre autres ben le clitoris qui était dans les livres d’anatomie, subitement a disparu pendant longtemps des livres de médecine.
19:42 Xavier Dufour : Pour faire son entrée en force
19:44 Olivier Mageren : Pour refaire, heureusement, son entrée en force grâce à des gens courageux et pionniers et chacun, collectivement, emplie ça et c’est génial. Mais quelque part, c’est : toute la société a été amputée en fait, de la présence du clitoris. On a tous été pénalisés, on est tous… On traine en fait les casseroles de ça, c’est un peu dommage parce que ça a privé tant l’homme que la femme de pouvoir se relier, d’être en lien, d’être à égalité, de se comprendre, d’être en sensibilité. Et ça ça fait partie aussi du fait qu’on croit, enfin, on a un peu complexifié la femme et simplifié l’homme.
20:12 Xavier Dufour : C’est ça et par rapport, parce que tu parlais du fait que les femmes ont la niaque, moi j’ai envie de rebondir avec une raison qui, moi je crois, existe qui fait que les hommes s’intéressent moins. Enfin, tu m’as expliqué que tu étais, tu es sexologue, tu as fait ta formation à l’ULB et c’est un milieu, c’est pareil, vous étiez deux mecs dans un auditoire de 100 femmes
20:30 Olivier Mageren : Non, non, non, il n’y avait pas autant d’étudiants mais il y avait effectivement deux hommes, ça a évolué au cours des années, mais il y avait deux hommes à la fin du cursus pour 10 femmes ou 11 femmes (Xavier Dufour : Ok, ok, j’exagérais mais…). Donc effectivement il y a… Et en EVRAS c’était la même chose, en fait il y avait deux hommes pour environ dix femmes donc heu…
20:47 Xavier Dufour : Voilà, mais Il y a vraiment ce côté tout de même, le milieu professionnel en fait de l’éducation à la sexualité en général, et surtout bah c’est surtout la présence des femmes qui est là-dedans. Je ne sais pas si je pourrais dire “tenu” parce que, voilà, mais il y a vraiment le côté c’est surtout les femmes qui sont leader dans ce domaine-là. Et je crois qu’on est obligé quand même d’en parler, du fait qu’il y a l’avènement du féminisme avec notamment les luttes sociales, la sexualité est devenue un moyen d’émancipation de la femme dans l’histoire du féminisme. Il y a vraiment ce côté. Voilà la liberté, ou plutôt devrais-je dire la libération de la sexualité, fait partie de tout ce mouvement. Et naturellement, bah je crois que mécaniquement les hommes, ils ne s’intéressent pas trop ou ils ne se mêlent pas. Moi ça m’est déjà arrivé de me demander “est-ce que je serais bienvenu dans ce genre de milieux, dans ce genre d’événement”. Moi je dois t’avouer très honnêtement, quand j’ai lancé ce podcast “ça parle de cul”, qui parle de la sexualité des hommes, j’avais très peur en fait de la réaction que d’autres pourraient avoir et je pense ici notamment à certains cercles féministes. De se dire, c’est un homme qui va parler de sexualité là où, soyons honnête, si je regarde les contenus sur Instagram, les contenus de podcast, les contenus de vidéo… Bah c’est surtout des femmes en fait que j’ai vu, qui organisent ce genre de choses. Et je trouve ça hyper cool mais j’avoue que je me suis demandé tiens est ce que on va me bâcher parce que je suis un homme ? Jusqu’à présent on ne l’a pas fait, donc j’en suis très heureux! Et pour moi c’est la preuve d’ailleurs que les hommes sont bienvenus, pour le faire, pour s’y intéresser, mais y a un peu ce côté je crois des fois “est-ce que je serais bienvenu à le faire ? ” en fait. Et ça, j’ai envie de dire, c’est… Je crois que… Je crois qu’on l’est, mais je crois qu’il faut être prudent. Je crois qu’il faut en tout cas faire preuve de beaucoup d’ouverture et, d’ouverture d’esprit, et pas venir avec ces grosses stéréotypes ou ses grosses croyances bidons, un peu comme certains pourraient le croire. Je ne sais pas d’ailleurs toi, comment ça s’est passé, comment tu t’es senti accueilli en tant qu’homme dans ton parcours, sur l’éducation sexuelle ?
22:47 Olivier Mageren : Alors je dirais que, dans le milieu professionnel, ce qui est étonnant c’est que culturellement, par rapport à des mouvements féministes, mais ils sont très variés, il y a un peu le message de dire “Ben il faudrait plus d’hommes, plus d’hommes, plus d’hommes”. Mais quelque part on ne leur donne pas non plus la parole où on ne les incite pas plus que ça, on ne les engage pas plus, on les veut… Donc il y a quand même, ça reste quand même majoritairement un, pour diverses raisons, plus un milieu féminin. Mais donc bien accueilli, en même temps en me disant “tiens, c’est quand même une éducation qui est quand même plus féministe, et plus féminine et que ça serait bien d’avoir davantage de paroles d’hommes pour être encore plus pertinent pour parler aux jeunes”, je pense que l’écoute et la curiosité est amplifiée, peu importe le public, qu’il soit plus masculin ou féminin. Personnellement, je sais que quand j’ai commencé à, en quelques mots on peut dire mon “coming out” hein (Xavier Dufour : Houuuuu, rire), dans mon ancien métier d’ingénieur hein ? Dans le forage pétrolier et puis maintenant ben voilà, depuis 5 ans sexologue a travailler
23:43 Xavier Dufour : Avant que tu t’occupais de pipelines, aujourd’hui, ça n’a pas changé. Rires communs.
23:48 Olivier Mageren : Ouais effectivement, c’est… On pourrait en rigoler mais dans mon ancien jargon un trépan de forage, en anglais, ça s’appelle une “bite” (Xavier Dufour : Rires) donc je disais le mot “bite” des centaines de fois par jour. On fabriquait des outils de forage pétrolier, on parlait de taux de “pénétration” parce qu’on en forait et le, financièrement ben c’est le coup au mètre/heure et donc on parlait de “lubrifiant”, on parlait de… Enfin de plein de choses qui étaient vraiment dans un jargon très similaire, c’est très comique d’ailleurs. Mais donc, quand j’ai fait mon “coming out”, ben à la fois j’étais bien accueilli par ma famille et mes proches et mon ex femme… qui me dit “Ah enfin, enfin! Ça va, enfin, c’est tellement toi en fait, ça fait tellement plaisir”, donc j’étais vraiment très très bien accueilli. Et en même temps, dans certaines discussions de familles ou autres, c’est nouveau de parler avec aisance de sexualité, d’aborder ça directement, de manière décomplexée en fait, et ouverte. Et comme c’était pas une habitude et comme la vie fait beaucoup d’habitude, c’est aussi peut-être une clé pour les hommes, c’est se rendre compte que tout est question d’habitudes ou presque. Et donc en fait on se permet, on se rend compte qu’oser en parler devient aussi une habitude tout aussi agréable que de garder le tabou, le silence où l’inconfort, la honte, la culpabilité où croyance, ou la pseudo virilité de croire qu’on sait tout alors qu’en fait chaque femme est déjà très différente, si on est en relation avec une femme ou un homme et… Et donc il y a eu un peu d’inconfort, malgré tout. Parce que c’était pas habituel en fait, on “Olivier tu n’as jamais parlé comme ça quoi, je veux dire, on n’est, je ne sais pas ça…” (Xavier Dufour : Rires – Mais si, ça fait des années que je parle de bites et de lubrifiant tous les jours!) exactement donc en fait ben voilà… Ça a été progressif. Et dans mon métier beaucoup de joie et d’encouragement en fait, vraiment, de toutes parts, que ce soit homme ou femme, professionnelle ou privé, il y a beaucoup d’encouragements en me disant “Ben tiens, c’est tellement pertinent”. Et il y a des choses à faire, il y a tellement de choses à créer plutôt que de considérer une sexologie plutôt de consultation, ou privée, ou en binôme. De dire : il y a une place collective à prendre qui est importante.
25:38 Anonyme homme 14 : “Maintenant est-ce que nous les hommes on n’en aurait pas besoin? Si… Si, si, on en a vachement besoin parce que notre sexualité elle est déglinguée aussi !”
25:45 Anonyme homme 15 : “Quand on voit maintenant les contenus sur, que ce soit Instagram, Facebook, peut importe, c’est : il y a une hyper sexualisation du corps de la femme et tout, et en fait c’est… Tout est faussé. Et on nous met, on nous présente la femme, ou même l’homme, hein, comme un objet en fait. Et les jeunes voient ça à longueur de journée, donc même si mon ami par exemple a un discours avec les plus jeunes, ben 30 minutes plus tard ils sont sur leur portable en train de surfer sur Instagram. Et ils vont voir des gros culs, des gros seins, et cetera… Et ça y est, c’est, ils vont re rentrer dans la matrice et c’est ça qui compliqué”
26:14 Anonyme femme 16 : “Ben du coup il y a des hommes : on ne peut pas leur dire que c’est pas bien parce que si on leur dit c’est pas bien ils vont se refermer, ils préfèrent dire qu’ils savent comment faire plutôt qu’aller se renseigner ailleurs. Parce que s’ils vont se renseigner ils vont penser que les autres personnes vont penser d’eux qu’ils savent pas faire les choses comme il faut, ils auront honte ou des choses comme ça. Du coup, c’est un peu immature de leur part de penser qu’ils n’ont pas à apprendre. Voilà, c’est, c’est ça“
26:34 Anonyme femme 17 : “Je pense que la part de la communication vient aussi du fait qu’on a toujours peur que l’autre nous juge. Alors que, au fond, si on est bien avec quelqu’un, y a pas de raison que la personne nous juge. Donc je pense que ouais, beaucoup d’écoute et de compréhension. Et que peut-être que moi aussi bah je ressens certaines difficultés qui vont pas et que j’ai envie de partager, partager hein?” (Xavier Dufour : Je vois les autres qui font beaucoup. “Amen”). “Non, mais je suis….” Brouahas d’intervention et Rires de groupe.
26:56 Olivier Mageren : Et donc moi j’invite tout un chacun à oser se décomplexer en fait. Moi aussi je rêve, comme toi Xavier de, d’avoir davantage de dialogue entre hommes, davantage de dialogues intimes et vrais et profonds, qui parle aussi de sexualité, de pratiques, de désir, de relation, de ce qui va, ce qui ne va pas. Et pas essayer de faire, enfin voilà de, pas faire croire que nécessairement que tout va bien alors qu’en fait on se doute bien. Je pense que voilà, c’est une question aux auditeurs auditrices : posez vous la question “Qui ? Est-ce que vous êtes vous-même pleinement satisfait de votre sexualité et de vos relations sexuelles aujourd’hui ? Et est-ce que vous voyez beaucoup de couples autour de vous qui sont intimement et vraiment authentiquement, pleinement épanouis dans leur sexualité ?” Et je pense que là, on sent tout de suite tout le chemin qu’on peut faire ensemble, main dans la main. Et ça m’amène en fait aussi à la question que j’aime poser d’habitude en début de podcast, qui est la question de l’intention, je vais répondre si ça te va (Xavier Dufour : Vas-y, vas-y) et après je te donne la parole. Pour moi, l’intention en enregistrant ce podcast c’était d’aller à la rencontre des hommes. D’aller à la rencontre des gens. Et un peu, comme le micro-trottoir et le podcast, c’est de découvrir ensemble et de oeuvrer… Je suis animé par l’envie de créer des relations plus belles entre les personnes, entre hommes et hommes, entre femmes et hommes, et quelque part le discours n’est pas du tout de dire “Bah les femmes c’est mieux et elles ont déjà pris de l’avance et elles s’informent. Et puis les hommes, ils ne font rien, ils sont paresseux ou si ou là..”. Non, c’est vraiment de comprendre, d’être ouverts, parce que les hommes sont géniaux. Moi j’ai beaucoup, enfin je…(Xavier Dufour : Vous êtes géniaux les mecs) beaucoup de relations. Vous êtes géniaux apparemment, et j’adore toutes les qualités très diverses du masculin qui, quelque part, donne une dynamique dans la société qui est très belle. Et beaucoup de femmes me témoignent, que je connais, qui disent “mais on aime les hommes pour ce qu’ils sont. On aime leur côté fun, léger, on ne se prend pas la tête, on est plus stable, on est…”, mais en même temps… Et si on allait davantage oser s’informer ? Parce que là vraiment on voit que la dynamique elle n’est pas encore ouverte, culturellement c’est encore un tabou pour les hommes de dire “je ne sais pas”…
28:53 Xavier Dufour : Et ça c’est quelque chose qu’on va aborder dans le prochain épisode parce que on a assez de matériel avec tout ça pour faire un 2e épisode qui va parler de “qu’est-ce que l’on peut faire pour ouvrir, on va dire, l’esprit des hommes à ça? Qu’est-ce que l’on peut faire pour arriver dans une société où homme et femmes ont la même démarche vis-à-vis de leur éducation sexuelle?”. Et ça, pour ça, et bien on vous donne rendez-vous dans le prochain épisode !
29:19 Olivier Mageren : À bientôt (Xavier Dufour : A très bientôt)
29:21 Générique Outro sur tapis musical : Entr’nous !(voix féminine Katalin). Entre-nous (voix masculine Olivier), {Et nous ! – Voix les crapules du podcast « ça parle de cul »}, le podcast (Katalin), pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier){et de cul !}… Par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin), {Et entre nous aussi !}.
Revenir à la liste des podcast : ici