Raquel Veiga – Le tantra, la considération de la femme #51/3
Raquel Veiga: le tantra, la considération de la femme.
Dans cet épisode du podcast “Entr’Nous” du Love Health Center, Olivier Mageren, sexologue, accueille avec toute sa passion du tantra Raquel Veiga, pour ce troisième opus sur le sujet.
Il et elle nous entraînent dans un voyage fascinant au cœur des relations humaines et de l’intimité. Raquel, experte en tantra, nous accompagne dans une exploration profonde de ses mystères et de l’harmonie entre les énergies masculine et féminine.
Dans cet échange empreint de sensibilité, laissant place aux émotions, Olivier et Raquel nous dévoilent les secrets de cet art ancestral, révélant comment le tantra peut illuminer nos vies, embellir nos relations et élever nos âmes. Il et elle nous invitent à explorer les trésors cachés de notre propre être, à travers des récits authentiques et des réflexions inspirantes. Un partage de connaissances et de sagesses, où chaque mot est comme une caresse pour l’âme.
C’est la proposition du Love Health Center, espérant vous transporter vers des horizons de compréhension et d’épanouissement.
Cet épisode vous ouvre les portes d’un monde où l’amour, la sexualité et la spiritualité ne font qu’un, dans une dynamique harmonieuse et cohérente, simple et naturelle.
Écoutez cet épisode inoubliable du podcast “Entr’Nous” et laissez-vous envoûter par la magie du tantra, source infinie de beauté et d’éveil.
Laissez un message vocal à Raquel ou Olivier ici
Laissez un message vocal à Raquel Veiga, Michel ou Olivier en suivant ce lien vers la plateforme Vodio (c’est gratuit). N’oubliez pas de mentionner si vous nous autorisez à utiliser votre message et votre voix dans un prochain épisode pour vous répondre.
Séquençage de l’épisode:
- [00:00:20] Introduction
- [00:06:28] Le concept du féminin et masculin dans le tantra.
- [00:08:29] L’équilibre entre l’énergie masculine et féminine.
- [00:10:15] L’expression de l’amour sans se soucier du genre.
- [00:10:39] Attraction pour les personnes incarnant des aspects que nous désirons.
- [00:11:37] Acceptation et expérimentation des différents rôles dans les relations.
- [00:12:23] L’importance du miroir dans les interactions humaines.
- [00:13:21] L’expérimentation pour mieux comprendre et partager.
- [00:16:11] Les symboles du féminin et masculin dans le tantra.
- [00:16:53] Recadrage des notions de masculin et féminin dans la pratique.
- [00:17:20] Encouragement à l’observation et à l’expérience personnelle.
- [00:18:01] Prise de conscience des schémas automatiques dans les relations.
- [00:18:40] Travail sur le lâcher prise et les freins associés.
- [00:20:03] Le temps nécessaire à l’intégration des changements personnels.
- [00:21:13] L’importance de la progression personnelle à son propre rythme
- [00:21:27] Clôture du podcast
Transcription du podcast avec Raquel Veiga :
Si tu apprécies notre démarche de transcrire les podcasts : parle de ce podcast à ton entourage. Nous pouvons allouer des ressources aux transcription grâce aux donations reçues vers notre association, le lien pour faire un don
Jingle Intro: [00:00:00] « Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) »
Olivier Mageren: [00:00:20] Bienvenue dans cette troisième partie du podcast dédiée au Tantra.
Michel: [00:00:23] Si vous saviez les discussions qu’on a eues hors micro!
Olivier Mageren: [00:00:28] Et elles viendront probablement au micro, un peu plus tard, on est de nouveau à trois avec Michel et Raquel. Cette troisième thématique, ce pour quoi, entre autres, les gens s’intéressent au tantra, et une des particularités du tantra, c’est cette considération pour la femme, l’importance du féminin, la place de la danse, du féminin et du masculin, de l’homme et de la femme. Donc il y a tous des concepts là derrière évidemment, et on va donner le temps d’une capsule pour développer un peu tout ça ensemble. Et c’est vrai que c’est assez magique, c’est plutôt rare d’avoir cette célébration de deux pôles qui s’assemblent, et qui quelque part permettent une expérience sublimée, je dirais, du masculin au féminin. Et donc yin et yang ne veulent pas dire masculin-féminin, ou homme ou femme, c’est bien au-delà, mais en tout cas on comprend, et ça c’est super beau. C’est parfois ce qui amène les hommes ou les femmes à s’intéresser au tantra. Mais j’adore la manière dont on honore le féminin, parce que à deux on vit des choses qu’on ne vivrait pas tout seul, et peu importe qui est cette deuxième personne, ça peut être deux hommes, deux femmes ou plus. C’est ce côté qu’il y a une danse des corps, une fluidité, et c’est magique, et c’est beau d’embrasser les deux. De les inclure et dire qu’en fait il n’y en a pas un qui prédomine sur l’autre, dans le tantra, le masculin n’est pas plus important que le féminin, et vice versa. Tout autant que construire, déconstruire ou détruire n’est pas plus important, on dit que Shiva c’est aussi symboliquement une déité de la destruction, parce que ça détruit les tabous, ça détruit les limitations. Il faut pouvoir considérer qu’en fait rien ne se suffit et qu’en fait on peut vivre pleinement quelque chose et en sachant qu’il y aura une suite différente et que ce jeu masculin-féminin, que Raquel intègre très bien dans ses coachings, érotisme, sexualité, sensualité et autres, tu en parles pleinement. D’ailleurs dans un des podcasts, sur le « Body Love Experience », on en parlait c’est: apprendre à deux personnes toute la dynamique de contact de danse sensuelle qu’ils peuvent avoir, et qui est très beau, et ça le tantra c’est vrai qu’il y met une grande place d’ailleurs sur cette considération, cette conscience.
Raquel Veiga: [00:02:17] Oui. Alors dans le tantra, il existe évidemment cette notion du féminin et du masculin, il n’y a pas de déité vraiment dans le Tantra, on va symboliser l’énergie féminine par Shakti et l’énergie masculine par Shiva. Mais il s’agit bien d’une même énergie, qui quand elle arrive dans le monde duel qu’on connaît, se divise en masculin et féminin. Mais c’est la même énergie qui se spécifie pour créer la complémentarité.
Michel: [00:02:45] Un peu comme le fœtus, in utero, commence avec des cellules qui se spécifient (Raquel Veiga: Exactement) ensuite…
Raquel Veiga: [00:02:52] Mais exactement, mais Michel exactement, on peut retrouver ça dans plein de choses finalement, le début de quelque chose qui après se spécifie et se diversifie. Pour la vision tantrique, l’énergie féminine et masculine n’appartient pas à un genre, on a tous les deux énergies, sinon on n’existerait pas, on est aussi un assemblage de choses. Notre corps est un assemblage de choses qui vient d’une communion entre un homme et une femme, le genre n’a aucune importance puisqu’il y a des femmes qui vont être beaucoup plus à cultiver leur énergie masculine que leur énergie féminine, et inversement il y a des hommes qui vont cultiver beaucoup plus l’énergie féminine que l’énergie masculine. C’est une question de cultiver, c’est pas qu’on né avec, c’est qu’on va porter son attention sur une énergie qui nous convient le mieux et avec laquelle on fonctionne le mieux. Une femme qui est très ambitieuse, beaucoup de volonté, qui a des projets, qui bouge parce que l’énergie masculine c’est le mouvement, l’énergie féminine c’est plus l’espace, la conscience, l’endroit où le mouvement peut avoir lieu. Sans espace, il n’y a pas de mouvement, donc on est un petit peu là-dedans, elle va être plus en train de cultiver son énergie masculine, elle est plus dans le mouvement, dans l’action. Par contre, si elle cultive plus son énergie féminine, elle va être plus dans la réception, l’accueil, le soutien, l’aide. Il y a beaucoup d’infirmières, c’est un peu cliché, mais qui ont énormément d’énergie féminine. Et, l’homme la même chose, un homme peut être que dans le mouvement, la performance, donc là, il est en plein dans son énergie masculine. En fait, quand on cultive une, ou l’autre énergie en soi, que ce soit dans le corps d’une femme ou dans le corps d’un homme, les résultats sont les mêmes. On confond beaucoup l’ego avec l’énergie masculine, ça n’a absolument rien à voir, l’ego, quand il est dans le corps d’une femme ou dans le corps d’un homme, fait exactement les mêmes choses: c’est l’attaque, c’est la possession, c’est la manipulation, c’est le but à atteindre, c’est tout ce qui englobe un petit peu ce qui n’est pas l’amour finalement. L’ego c’est le contraire de l’amour, il fait exactement le contraire de l’amour, mais ça n’a rien à voir avec être une femme ou être un homme. L’ego se comporte de la même façon, il fait les mêmes choses, peu importe où il vit. Donc l’énergie masculine, elle est magnifique, c’est une énergie de l’avant, c’est une énergie qui va, et principalement elle va vers où, elle va vers l’énergie féminine, qui elle est attraction. L’énergie féminine, elle est attractive, d’ailleurs le corps de la femme est plus dans capter, que donner, quelque part, d’accord ? L’homme va vers, il a un pénis, il va vers, il rentre dans, et la femme accueille. Donc on a les corps, un corps de femme évidemment, d’office va avoir plus d’énergie féminine, parce que sinon elle n’aurait pas de poitrine, elle aurait, voilà, ça fait le corps de la femme aussi. Comme l’homme a plus d’énergie masculine qui va entraîner, qui va faire en sorte qu’il y a la testostérone, plus de testostérone et toutes ces choses-là. Mais ça n’a rien à voir avec le genre, et il n’y a pas une énergie plus mauvaise qu’une autre, on est, comme disait Olivier, ce sont deux énergies qui doivent travailler ensemble, pour créer quelque chose.
Michel: [00:05:57] On les a toutes et elles sont complémentaires
Raquel Veiga: [00:05:58] On les a toutes (Michel: Chez chaque individu) et elles sont complémentaires, voilà, exactement. Et dans notre corps et dans notre relation à l’autre
Michel: [00:06:04] Parce qu’il m’arrive parfois de dire “Moi je laisse place à ma part féminine”, et quand je dis ça, parfois j’ai des remarques “Oui mais attends, ça c’est assez patriarcal comme remarque” (Raquel Veiga: Pourquoi), ben si, et on a une part féminine en nous, en tant qu’homme, lui donner place à dire qu’on lui laisse place ne veut pas dire qu’on rentre dans les vieux clichés pour autant. On est simplement conscients que nous sommes faits d’une dualité, et c’est pas de genre, c’est de part, ou masculine ou féminine.
Raquel Veiga: [00:06:26] Exactement, il ne faut pas tout mélanger.
Olivier Mageren: [00:06:28] Et me revient à l’esprit que je parlais avec une personne qui fait des stages de tantra, qui anime et qui est passionné, en France, sur cette thématique, et quand on abordait des questions comme ça elle disait mais, simplement la manière dont elle en parlait, elle dit “Ben, on vient tous d’un papa et d’une maman, biologiquement, et on est à 50 % le spermatozoïde et l’ovule, on est 50 % de l’ADN des uns et des deux, donc on est intrinsèquement la moitié masculin féminin, déjà au départ. Après, le corps se différencie” (Michel: Sur le plan biologique). C’est sûr que s’il n’y a que des haut-parleurs, ben on peut mettre des haut-parleurs partout, mais s’il n’y a personne pour écouter ça ne sert à rien, tu vois. Si le monde était fait de haut-parleurs et de la musique partout, mais il n’y a même pas quelqu’un qui l’écoute, ça sert à rien. Le corps se spécifie et dire tiens, ça me permet d’expérimenter quelque chose et d’être en paix quelque part avec ce côté masculin, féminin, homme-femme. Parce que ça nous appelle au tantra à dire “Est-ce que je suis en paix avec mon genre, avec les hommes, avec les femmes, avec…”. Et par exemple, moi, ça m’est arrivé d’être en atelier tantra et il n’y avait pas la parité hommes-femmes, et je me suis retrouvé avec un homme. Et c’était fabuleux, il était dans un féminin de dingue, féminin-masculin. Mais tu fermes les yeux, tu sais pas qui te touche, tu as presque l’impression que c’est la plus belle femme du monde. Mais si j’ouvre les yeux, je vois bien que c’est un mec, et vraiment viril et costaud et qui était deux fois plus massif que moi, et c’était fabuleux. J’étais réceptif et j’acceptais l’expérience, et je sais que cet homme pouvait m’apporter quelque chose, je dis “Vas-y, j’ai entièrement confiance, le cadre est beau, sécurisant, et moi j’accepte l’expérience”. Et l’expérience a été fabuleuse quoi! J’ai fait l’amour à cet homme quoi, de manière physique et énergétique c’était sublime, il m’a touché comme jamais aucune femme ne m’avait touché. Parce que simplement, même si mes partenaires étaient fantastiques, il n’y a pas à comparer. J’ai été touché de manière super belle et amoureuse par plein de femmes, mais lui m’a apporté une tonalité qui n’existait pas, une espèce de symphonie qu’il n’y avait pas ailleurs, chacun un peu sa musique intérieure. Et il a ce côté masculin-féminin qui nous amène à: est-ce que je suis en paix avec les hommes et les femmes, avec mon genre, avec l’énergie de l’un ou de l’autre ? Est-ce que je peux être réceptif, ou est-ce que finalement je ne bloque pas mon énergie d’un côté ou de l’autre ? Cette thématique, elle est très présente hein ? Et c’est pas une énergie dualiste, c’est une énergie de création finalement.
Raquel Veiga: [00:08:29] Oui, en fait c’est le un plus un égal trois, on sort du rationalisme. Maintenant, pour mon expérience personnelle, quand je masse, je sais très, très bien que le mouvement fait partie de mon énergie masculine. Mais l’intention qui donne du sens à ce mouvement est l’énergie féminine. Le mouvement, je bouge, je fais ceci, je donne des mouvements, je bouge la personne, je bouge avec elle, je sais que c’est mon énergie masculine qui est en train de me faire avoir ce mouvement. Parce que l’énergie féminine, dans le tantra elle est inerte, c’est l’espace en fait, mais c’est l’intention. Et donc on peut être en mouvement sans énergie féminine, on fait les choses tac, tac, tac, tac, il n’y a rien là-dedans, d’accord ? Mais on peut être en mouvement et coupler cette énergie masculine qui est en mouvement avec l’intention qu’il y a derrière le mouvement, donc finalement c’est l’intention qui va donner le sens au mouvement. Comme je disais avec le visage, le fait de poser ma main sur le visage, c’est un mouvement, c’est la volonté de faire quelque chose, d’aller vers quelque chose. Donc là je suis en train d’utiliser mon masculin. Mais l’intention de douceur et d’amour que je vais mettre dans ce mouvement vient de mon féminin. Et donc tout le monde est comme ça, et on peut l’observer avec des simples choses. Aujourd’hui, j’ai envie d’aller faire du kayak: masculin, mais comment est-ce que je vais être dans ce kayak ? Est-ce que je vais profiter ? Est-ce que je vais le vivre de l’intérieur ? Ça va être juste de la performance: que masculin alors. Par contre si je mets du sens, de la beauté et que j’admire le paysage en même temps, que je suis là pour les autres, pour les aider, je suis dans mon féminin en même temps. Donc autant les femmes que les hommes sont capables de cultiver l’une ou l’autre selon ce dont ils ont besoin.
Michel: [00:10:15] Quand je caresse le visage de la personne que j’aime, tout ce que je vois, c’est l’amour, la tendresse et l’intention de, points, je ne me pose même pas la question homme-femme.
Raquel Veiga: [00:10:24] Bien sûr, mais moi je dis ça pour que les personnes arrivent à voir un petit peu la différence, parce que la connaissance est importante (Michel: Sur le type d’énergie), voilà, la connaissance est importante, c’est le point de départ en fait de la connaissance. Comprendre que: pas je ne suis ni l’un ni l’autre, je suis les deux (Michel: Oui), mais au-delà de ça, je ne suis qu’un.
Olivier Mageren: [00:10:39] Et ça me fait penser à, par exemple, le sentiment amoureux ou parfois (Raquel Veiga: Je suis le trois) sont attirés ou ils ont du désir, ou ils tombent amoureux de quelqu’un parce que souvent cette autre personne incarne ou expérimente quelque chose que peut-être on n’a pas, ou on a sous développé ou qui nous inspire, ou qu’on veut simplement expérimenter, et de transcender quelque part le sentiment de jalousie, de possessivité, de comparaison, d’égo ou quoi que ce soit. De se dire “Ah mais je suis attiré dans un stage, ou ailleurs, ou dans la vie de tous les jours, par telle personne parce que: elle incarne tellement un masculin présent et ça me fait du bien dans mon féminin à moi”, ou vice versa, peu importe notre genre. Et se rendre compte comment on accueille l’autre, et c’est parti de là, à l’intérieur de nous, le tantra est toujours à nous ramener, comme tu disais dans le podcast précédent, à cette question de miroir. Waouh! Ouais, je peux être parfois tellement dans mon féminin que la femme, elle va être dans son masculin ou si la femme a tant du masculin et que je n’y suis pas, je suis frustrée; soit, mais j’ai envie que tu sois dans ton masculin parce que j’ai envie de me laisser aller dans un masculin dans lequel je me sens en sécurité. Et c’est ce jeu de, d’échos et de, tu as vécu beaucoup j’imagine dans (Raquel Veiga: Mais oui) tous tes massages.
Raquel Veiga: [00:11:37] Mais oui, mais tu sais il y a des moments où je prends, quand je masse des femmes, par exemple, je suis beaucoup plus dans mon masculin parce que je fais bouger, je la fais vraiment bouger, je la prends dans les bras, je la soulève, je la mets sur le côté. Quand on est beaucoup plus dans son masculin, on donne si tu veux, l’opportunité à l’autre de s’abandonner complètement, parce que l’abandon total c’est féminin. Faire ça, on ne me voit pas mais, se laisser aller, se laisser porter, c’est purement féminin. Et donc c’est pas, comme disait Michel, c’est pas que j’intellectualise, je me dis “Waouh, je dois être dans mon masculin maintenant”, c’est pas ça, c’est que l’intention de l’autre, et ce qu’elle me montre avec le corps, me montre à mon énergie, laquelle doit être beaucoup plus présente à ce moment-là.
Michel: [00:12:22] Elle fait miroir avec toi
Raquel Veiga: [00:12:23] Tout le temps, tout le temps. Et donc j’ai eu des femmes qui m’ont dit “Je savais même plus que si tu étais une femme ou un homme, j’ai complètement zappé le truc. Je sentais ton énergie masculine très, très, forte et j’étais presque en train de sentir: c’était un homme qui me portait, qui me…”. Parce que je cultive de façon instinctive cette part de là. Pour les hommes, je vais aussi cultiver cette partie masculine souvent, pour les mettre dans des situations où ils sont plus dans leur énergie féminine. Donc je vais leur faire prendre des positions des fois complètement absurdes pour un homme, lambda je vais dire: relever les jambes, le mettre les jambes écartées par exemple. Faire en sorte que je lui montre quelque part que c’est moi qui contrôle ses jambes, c’est moi qui les amène vers l’avant, et je les invite à pfffff se sentir bien dans cette position pour goûter finalement le lâcher prise que le féminin permet.
Olivier Mageren: [00:13:21] Oui, Et puis on arrive à goûter, expérimenter, entre autres par des exercices de tantra, toutes ces expériences, ces facettes, au plus on peut jouer et naviguer à travers tout, c’est comme donner des massages si on en a jamais reçu, c’est compliqué. C’est comme parler si on n’a jamais entendu, on sait bien que, ceux qui n’ont jamais entendu, qui sont sourds de la naissance, ils ont difficile à parler. C’est quand bien même, l’effet de la vie, la médecine leur permet de parler, ben ils se rendent compte qu’en fait ils ne savent pas ajuster ce qu’ils disent parce qu’ils ne s’entendent pas et donc ça fait des bruits. Moi, j’ai joué au mini foot avec des sourds et malentendants, ils essaient de parler mais ça ressemble à rien, parce qu’ils savent pas avoir cette boucle de régulation. Et le tantra permet de jouer avec le masculin-féminin et dire, “Ok, et quand je reçois j’ai vécu ça, donc si je l’ai vécu je peux le faire à ma manière, avec ma tonalité, mon style et je peux le faire expérimenter à l’autre et à moi. Et je peux naviguer tout le temps dans ce masculin-féminin”. C’est vrai que c’est très présent, suivant les philosophies de chacun ça peut être limitant ou quoi, mais passer au-delà de l’analyse de l’ego qui va dire c’est si c’est là, comme tu disais patriarcat, c’est hommes, c’est femmes, c’est genrées, c’est non genré, c’est LGBT, on n’est pas là-dedans, c’est pas ça du tout, mais c’est de naviguer à travers tous les rôles et les expériences. Et une fois qu’on a ressenti c’est quoi être pénétré, ben parfois ça permet de comprendre, quel est le plus de conscience et de joie et d’amour quand je pénètre quelqu’un d’autre, et vice versa. Et ça c’est magnifique, je trouve que dans le tantra, au-delà du fait qu’il y a vraiment une vénération et une joie du féminin, de la femme, et du corps de la femme, et du corps et du physique, tout autant que… Mais il y a une part égale, il y en a pas un qui prédomine sur l’autre. Et même si dans certains livres ça peut être caricaturé, ou qu’on a l’impression que tout démarre quelque part, comme quand on disait, quand on fait l’amour il n’y a plus de début et de fin quoi. Je veux dire, il y a un instant présent perpétuel, d’écoute, et de goût. De jouer plusieurs rôles permet de s’ajuster dans chacun des rôles, et c’est ça qui est beau, tu disais aussi dans un des podcasts précédents, le 50?, le Tantra dit “Ben si tu veux bien faire l’amour, fait l’amour avec des milliers de personnes, parce que tu auras eu tellement de tonalités, tu auras vécu tellement d’expériences, tu auras vu tellement d’hommes et de femmes. Qu’à un moment tu affines ta manière de faire l’amour, d’être en Amour, de ressentir l’amour inconditionnel, la sexualité, tout ça, et ça demande des multiples expériences”. C’est sûr que si on fait toujours la même chose, on obtient toujours le même résultat. Et quelque part aussi se libérer, pour moi c’est important aussi de dire “Ok, si on a un partenaire, le partenaire nous limite pas. On est toujours libres de nos choix, de nos comportements, de notre vision du monde, de la créativité qu’on a” et dire “Ouais mais c’est mon partenaire, il veut pas quoi! ça fait dix ans que je veux faire du tantra, il veut pas”. So what ? On peut faire du tantra soi-même. Moi, mes plus belles expériences, elles ont souvent été même individuelles, c’est par toute la pratique de visualisation, de ressentis d’expériences, de prendre mon temps, où j’ai eu des orgasmes incroyables qui ont été tout seul, et ça ne dépend pas de l’autre. Et donc ça ramène à cette responsabilité de soi, et d’accueillir l’autre, et toutes les parties de soi. Parce que nous, parfois on se coupe aussi, ou peut-être d’être présent à l’autre, de lui consacrer tout ce qu’il veut, enfin de plein de facettes. Et je trouve que c’est toujours ce jeu de miroir qui nous amène à toujours considérer une dimension qui nous dépasse, qui nous transcende, au-delà du féminin et du masculin, même si on peut vénérer le masculin et le féminin.
Raquel Veiga: [00:16:11] Mais ce ne sont que des mots et des symboliques finalement, parce que féminin et masculin, ça n’existe même pas en soi, je veux dire, au-delà de ça. Mais disons qu’en gros, le féminin c’est la sagesse, c’est cette part de nous qu’on accueille, on observe, c’est beaucoup dans l’inertie hein ? L’énergie féminine, c’est beaucoup d’inertie, c’est tout ce qui part de l’inertie, c’est l’observation, c’est le non-faire mais la conscience. Et, le masculin, c’est la création, c’est le mouvement, et donc c’est un petit peu, allez pour caricaturer je vais dire que: l’océan c’est le féminin et les poissons dans l’océan, c’est le masculin. Mais il n’y a pas de poisson s’il n’y a pas d’océan, et l’océan ne vit pas s’il n’y a pas de poissons.
Michel: [00:16:53] Alors Raquel, j’ai bien aimé ce que tu dis là, mais tu sollicites une réflexion chez les auditeurs et auditrices par rapport au masculin-féminin. Mais ça m’amène à une question que je me pose, c’est, dans ta pratique, est-ce que tu es confrontée à devoir recadrer justement cette notion de masculin-féminin avec les gens qui viennent te voir dès la première fois. Est-ce que ça, c’est un problème, pas dans le sens négatif, mais c’est une problématique qui se pose, souvent, et à laquelle tu es toujours amenée à devoir faire une intervention verbale
Raquel Veiga: [00:17:20] Ben non seulement verbale, mais c’est parce que, si je comprends bien ta question, il y a des hommes qui s’enferment dans leur masculin, et donc ils veulent toujours prendre les commandes. Par exemple dans le Body Love Coach, ça se voit très fort, c’est à dire qu’à un moment donné, je dis vous allez vous mettre ensemble, voir qui guide l’autre.
Michel: [00:17:36] Donc tu recadres, comme je pense (Raquel Veiga: Oui), d’accord
Raquel Veiga: [[00:17:38] Et souvent c’est la femme qui se laisse emmener et c’est l’homme qui guide. Alors moi j’observe ça, ceux qui ont fait ça, je fais changer, je dis maintenant c’est la femme qui guide et l’homme se laisse aller. Et pour l’homme c’est souvent très compliqué.
Michel: [00:17:53] Mais ça va jusqu’à quel point ? Ça été la question, est-ce que ça va jusqu’au point où tu dois dire “Écoutez, on va s’arrêter une minute, parce que je dois vous parler d’un truc qui ne va pas dans vos perceptions” ou ça ne va pas à ce point-là ?
Raquel Veiga: [00:18:01] Non, je ne vais jamais dire ça (Michel: D’accord). Je vais dire seulement observez ce qui est en train de se passer.
Michel: [00:18:05] Ouais, j’exagère expressément (Raquel Veiga: Oui je comprends bien) pour que tu comprennes mieux…
Raquel Veiga: [00:18:08] Je comprends bien, mais disons que je vais faire prendre conscience à l’homme, je vais lui dire “Est-ce que, par exemple, tu as une idée de ce que ça veut dire lâcher prise ?” Ah ouais, “Et quand t’y penses, ça fait quoi? Ah ouais, j’ai besoin”. Donc le tout c’est de l’amener à vouloir faire l’expérience.
Michel: [00:18:25] Et avoir une réflexion dessus.
Raquel Veiga: [00:18:26] Voilà, donc si tu veux vraiment connaître le lâcher prise, tu peux seulement l’avoir dans l’idée, c’est très bien, tu as un concept à une idée de ce que c’est, mais pour le vivre tu dois le faire. Donc on va changer les rôles, madame va conduire et tu vas te laisser faire.
Michel: [00:18:40] Et il y a des freins ?
Raquel Veiga: [00:18:42] Ils mettent des freins, mais c’est très inconscient, souvent, parce qu’ils vont tout à coup reprendre les commandes donc madame veut partir à droite, eux ils vont aller à gauche, mais c’est tellement ancré.
Michel: [00:18:52] Instinctif, limite.
Raquel Veiga: [00:18:53] Que, il faut vraiment leur dire: “Ah, tu fais quoi là?”. “Ah oui, c’est vrai, pardon”, donc le tout est de, jamais, en tout cas, pour moi c’est pas dire “C’est pas bien, ou tu devrais, ou ceci, ou cela”, c’est de dire “Voilà ce que tu es en train de faire, qu’est-ce que ça t’apporte ? Surtout que tu as envie de goûter au lâcher prise. Donc pour goûter au lâcher prise, on va se mettre sur le bon chemin qui te permet de l’expérimenter pour du vrai”. Et puis il y a des femmes aussi qui sont très contrôlantes, mais c’est la même chose alors, à un moment donné le monsieur il dit “Oui mais enfin elle n’arrête pas de me…” Et c’est faire prendre conscience, à la femme par exemple, qu’est-ce que tu es en train de faire, qu’est-ce que ça t’apporte et comment tu te sens ? Est-ce que tu te sens plus en sécurité quand tu contrôles ? Est-ce que le lâcher prise (Michel: Ah ouais, donc ça apporte des réponse ça) c’est un peu dangereux (Michel: Ça apporte des réponses aussi sur soi-même, même). Pourquoi j’ai du mal à lâcher prise ? Parce que j’ai peur, j’ai peur que ça m’échappe, tu vois. C’est juste, c’est toujours aller dans le niveau de conscience de la personne pour l’inspirer à gravir un étage en plus et à expérimenter un autre niveau de conscience, mais on peut forcer personne. Il y a des gens avec qui j’ai pas la recette, des gens qui ne vont pas vouloir le faire, ils vont pas se braquer contre moi mais ils vont me dire “C’est vraiment trop compliqué”. Je dis “C’est pas grave, t’as le temps”.
Michel: [00:20:03] Et je me disais, ben tiens combien de temps ça mets finalement pour pouvoir enlever ces réflexes automatiques ?
Raquel Veiga: [00:20:07] Il n’y a pas de temps. Je crois que chacun, il faut bien voir que chacun doit comprendre les choses à son rythme (Michel: D’accord). Et donc moi j’ai eu quelqu’un trois ans avant que cette personne puisse faire un massage convenable, trois ans, une fois par mois. Et puis un jour, je sais pas pourquoi, je sais pas pourquoi, tout à coup, la personne lâche, mais parce qu’elle l’a voulu. Mais je savais qu’elle y arriverait quelque part, et c’est pour ça que je suis resté longtemps avec elle, parce que des personnes où je vais me dire “Non, il n’y a rien à faire quoi. Je pense qu’il ferait mieux d’aller vers une autre, une autre voie ou une autre discipline, parce que ça va être trop compliqué pour la personne. Elle n’a pas envie d’écouter, ni d’entendre, ni de comprendre ce que je lui dis”, ça la met trop en “Ah, au secours!”. Mais tout est une question de prendre la personne où elle est, ou au moment où elle est, et de faire avec ce qu’elle est prête à donner. Et on peut pas faire plus, c’est tout, enfin moi c’est un peu comme ça que je le vois. Mais comme tu dis hein ? En disant “Ben tiens tu es là, comment tu te sens ?”. En fait les gens doivent trouver les réponses eux-mêmes, Michel, sinon ça ne marche pas, ça tient à un moment et ça tient pas dans la durée.
Michel: [00:21:13] Ouais, il faut pouvoir l’ancrer. Et l’ancrer na passe pas …(Raquel Veiga: L’intégrer, voilà). Super!
Olivier Mageren: [00:21:17] Merci beaucoup pour ces quelques partages sur le masculin et le féminin et je vous propose de passer à la quatrième partie du podcast. Merci beaucoup.
Jingle Outro : [00:21:25] « Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) »