Raquel Veiga – Mon amour des hommes #50

Raquel Veiga

Raquel Veiga, mon amour des hommes.

Dans cet épisode d’Entr’Nous, Olivier Mageren nous emmène dans un voyage introspectif et révélateur avec une invitée exceptionnelle, Raquel Veiga. Passionnée du Tantra en tant qu’art de vivre et de pratique, Raquel partage son amour profond pour les hommes, ce qu’il l’a amenée sur ce parcours et sa riche expérience en tant que masseuse tantrique.

Dès le début, l’énergie bienveillante et inclusive d’Olivier se mêle à la sagesse de Raquel Veiga, créant un espace où chaque auditeur est invité à explorer les nuances de la relation avec soi-même et aux autres. Loin des clichés, Raquel dévoile quelques éléments de son propre parcours de vie en lien avec la sexualité, évoquant 3 phases de vie, dont l’apprentissage de plus de 15 ans de pratique dans le Tantra, essentiellement avec les hommes..

L’épisode offre un regard authentique sur le Tantra traditionnel, dépassant les idées préconçues. Raquel partage sa vision du massage tantrique comme une voie spirituelle, un guide pratique de vie qui éveille la conscience et favorise la compréhension de soi. À travers des anecdotes et des réflexions profondes, elle ouvre une fenêtre sur l’univers souvent méconnu des masseuses tantriques.

Ce rendez-vous avec Raquel est bien plus qu’un récit de vie. C’est une plongée au cœur de l’amour des hommes, de la bienveillance, et de la croissance personnelle. La conversation éclaire le chemin vers une compréhension plus profonde de l’énergie du couple, embrassant l’idée que donner de l’amour est la source inépuisable de bonheur.

“Entr’Nous” continue de nous surprendre et de nous inspirer avec cet épisode #50, nous rappelant que la vie et l’amour s’entrelacent dans une danse constante. Un immense merci à Michel, Raquel et Olivier pour ce moment unique d’écoute et de partage.

Première intervention de Raquel Veiga dans notre Podcast Entr’Nous

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Séquençage du podcast :

  • [00:00:20] Introduction et présentation de Raquel Veiga
  • [00:05:12] Les intentions : Olivier Mageren
  • [00:05:51] Les intentions : Raquel Veiga
  • [00:06:12] Raquel Veiga : Première étape marquante qui a initié ton empathie et amour envers les hommes
  • [00:11:43] Raquel Veiga : Honorer la complémentarité entre l’homme et la femme
  • [00:13:10] Raquel Veiga : L’ouverture à l’autre, aux différences
  • [00:15:48] Quelle est la deuxième étape de vie de Raquel Veiga concernant les thématiques de la relation et de la sexualité?
  • [00:22:30] Nous proposerons des futurs podcasts dédiés au Tantra avec Raquel Veiga
  • [00:24:27] Le vécu de Raquel Veiga: de nombreuses années d’expérience en massage tantrique.
  • [00:27:49] Troisième étape de vie de Raquel Veiga : une rencontre avec ton âme sœur
  • [00:32:06] La définition de l’amour selon Michel
  • [00:35:23] Gratitude d’Olivier Mageren
  • [00:36:52] Gratitude de Michel
  • [00:37:30] Gratitude de Raquel Veiga
  • [00:39:05] Clôture de ce 50e épisode avec Raquel Veiga

Transcription du podcast avec Raquel Veiga :

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Jingle Intro: [00:00:00] « Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), (Katalin) »

Olivier Mageren: [00:00:20] Bonjour, bienvenue dans le 50? épisode du podcast “Entr’Nous”, le podcast du “Love Health Center”, une association localisée à Bruxelles qui est là pour simplement offrir des espaces de parole sur la relation à la sexualité. Aujourd’hui, je suis ravi d’accueillir Raquel, bonjour Raquel.

Raquel Veiga: [00:00:36] Salut Olivier. 

Olivier Mageren: [00:00:37] C’est un podcast assez particulier. Comme je l’ai dit, c’est à la fois le 50?. L’asbl, l’association aura bientôt cinq ans début 2024, les états passent et puis, Raquel, tu te joins à nous, officiellement, au sein de l’association en tant que Co-administratrice, je suis extrêmement ravi en fait que l’aventure du Love Health Center, après cinq ans, continue à prospérer et prendre des horizons nouveaux et beaucoup plus enrichissant. Merci de te joindre à nous et de devenir actrice au sein même de l’association et c’est ce pour quoi je voulais te donner la parole aujourd’hui. Que les auditeurs puissent te découvrir un peu plus, même si on avait déjà fait un podcast il y a très longtemps finalement (Raquel Veiga: C’est vrai) sur le Body Love Experience, puisqu’on a animé plusieurs ateliers pour les couples ensemble et que c’est une de nos passions tous les deux, c’est de co-animer des ateliers pour les couples. Est-ce que tu peux te présenter pour les gens qui ne te connaissent pas?

Raquel Veiga: [00:01:21] Comme tu l’as dit, on se connaît depuis un certain temps, je suis ton projet de “Love Health Center”, j’étais presque là à la création finalement mais sans en faire partie. Et dernièrement ben voilà, je suis très heureuse d’être nouvellement administratrice du “Love Health Center” avec toi et ta compagne. Je rentre maintenant beaucoup plus dans le projet, et je suis très, très, contente parce que, finalement, depuis que tu as initié cette ASBL, on a eu l’occasion de faire certaines choses et ça suit tout à fait ma philosophie de vie, mon point de vue par rapport au bien-être du couple. Découvrir la sexualité, peut-être sortir des clichés, sortir des choses que l’on voit communément et aller vers la relation, qu’est-ce que la relation? Donc ça englobe évidemment la sexualité, mais la bonne santé du couple en général. Et jusqu’à présent, tous les projets que je t’ai vu faire ont du sens pour moi et je suis ravie d’intégrer pleinement, hein, j’étais un peu comme un satellite jusqu’à maintenant, et maintenant je l’intègre pleinement. Et je te remercie de me donner l’occasion aujourd’hui de, peut-être me faire connaître un petit peu plus. Pour parler un petit peu de moi, au niveau de mes activités professionnelles et mon activité dans le monde, j’ai fait beaucoup de choses dans ma vie. Et à un moment donné je suis tombée dans le Tantra. Je pratiquais déjà: Tantra, bouddhisme, hindouisme, tout ça m’intéressait beaucoup parce que c’est une perspective, une vision de la vie qui m’apportait des réponses finalement. Et puis j’ai commencé à essayer le massage, donc j’ai commencé à travailler comme masseuse tantrique. Donc évidemment, c’est pas anodin, comme travail, c’est même un art de vivre, ça c’est pour le Tantra. Après, j’ai développé une approche pour le couple qui s’appelle le “Body Love Coach”, c’est comment exprimer verbalement et corporellement. C’est installer un dialogue corporel et verbal entre le couple sous forme de danse sensuelle, moi j’ai exploré ça pendant tout un temps. Le Tantra, j’ai commencé à le pratiquer vers mes 38 ans, ensuite c’est enchaîner toutes des extensions du Tantra, puisque j’ai pris conscience à quel point les couples avaient besoin finalement, je trouvais que des couples aussi dans le Tantra, je ne massais pas que des personnes en individuel. Et les personnes venaient me rencontrer surtout pour apporter quelque chose dans leur relation intime, pas forcément érotique, mais comment écouter l’autre, comment savoir le toucher, comment faire résonner ce corps, comment résonner soi même quand on touche une personne? Et j’ai été de plus en plus loin dans cette recherche, j’ai eu de plus en plus de demandes de couples qui cherchaient à apporter une autre dimension que la dimension seulement érotique, excitative, mais plutôt créer du lien. Et faire de ce moment, que ce soit un moment de vrai partage, de vraie connexion, où il y a de l’amour qui passe et pas seulement s’attarder au corps, mais voir la personne qui est dans le corps, que ce soit la femme ou l’homme. Et il s’en est suivi le “Body Love Coach”, c’était pas présenter la nudité, faire des choses nues, mais habillée et arriver à danser, à créer de l’harmonie et réapprivoiser son propre corps, et comprendre le corps de l’autre à travers l’expression corporelle et la danse. Et puis bon plein de petites choses qui tournent autour: des coachings pour les couples, des accompagnements en individuel, pour les hommes et pour les femmes. Alors bizarrement, j’ai toujours été beaucoup plus attiré de m’occuper des hommes, que des femmes, et je vais expliquer pourquoi et d’où c’est venu en fait. Je vais presque dire “Cette pulsion d’aller vers les hommes pour les aider”, d’abord à se comprendre eux, leur propre énergie qui est une énergie superpuissante, des fois ils ne savent pas quoi faire avec cette énergie. Et surtout à comprendre les femmes, parce que c’est souvent un grand mystère pour les hommes, cette chose magnifique, pleine de courbes, qui semble quelquefois inaccessible pour les hommes. J’ai commencé à coacher les hommes parce que je sentais qu’il y avait vraiment un besoin et j’ai eu pas mal de demandes, et j’ai encore pas mal de demandes sur ce point-là. Après, je fais plein de petites choses à côté, mais pour l’essentiel c’est ça.

Olivier Mageren: [00:05:12] Merci Raquel. Restez à l’écoute jusqu’au bout du podcast, à la fin du podcast on vous annonce en fait la suite des prochaines thématiques liées au Tantra. Un beau cadeau, je pense, qu’on va s’offrir tous ensemble à créer des nouvelles capsules bien spécifiques sur cette thématique. Mon intention, ben comme vous le savez c’est tout simple, je le répète régulièrement à chaque podcast, c’est simplement de créer des espaces de parole où en partageant quelque chose, chacun peut avancer sur son propre parcours et recevoir des dialogues qu’il aurait peut-être pas eu tout seul, ou des prises de conscience qu’on ne fait pas toujours tout seul parce qu’on a simplement besoin de grandir collectivement, tous ensemble, et que j’espère, et j’en suis convaincu, que les partages de Raquel toucheront le cœur des uns et des autres pour simplement franchir des étapes de mieux-être, plus d’amour, tout simplement.

Raquel Veiga: [00:05:51] Au niveau de mes intentions, je suis ravie de pouvoir parler un petit peu de ma propre vie, ma propre trajectoire en tant que femme, sexuée, qui a une sexualité, et de partager un petit peu mon parcours. Comme on disait je n’essaye de convaincre personne, je n’ai pas la vérité absolue, mais peut-être que mon parcours pourra résonner dans le cœur des personnes qui vont peut-être écouter… Et voilà.

Olivier Mageren: [00:06:12] Alors le format de ce podcast, je propose de parler de trois thématiques qui te tiennent à cœur, sur ton parcours. Et le premier, si tu veux bien, c’est de développer un petit peu ce dont tu parles, c’est ton rapport aux hommes. Et tu m’as dit qu’effectivement tu as eu aussi, dans ton enfance, un rapport à ton papa et ensuite aux hommes qui est très particulier et que je trouvais super beau. J’aimerais bien que tu nous expliques un peu: quel est ce parcours et cette relation aux hommes?

Raquel Veiga: [00:06:34] Oui, tout à fait Olivier, comme tu dis, on en avait parlé il n’y a pas très longtemps, je t’avais dit je t’expliquerai un petit peu comment ça s’est passé pour moi. En fait bon voilà, moi je suis d’origine espagnole et j’ai grandi dans une famille, comme on peut l’imaginer, très espagnole, avec des rôles bien définis. Mais ce qui se passait dans ma famille, c’est que ma maman, c’est elle qui menait la barque, donc tout passait par elle, toute décision, c’était vraiment la chef de famille, beaucoup plus que mon père qui, mon père suivait plus ma maman et était plus dans une attitude de soumission. Donc moi j’ai vu une maman assez tyrannique, assez commandante, intimidante pour mon père. Malheureusement, de temps en temps, elle me racontait un petit peu sa vie sexuelle, ce qui n’était de mon point de vue pas très approprié pour une enfant de six, sept ans. Et elle me racontait que si papa n’avait pas fait ceci et cela, et bien ben cette nuit je dis non. Et on voyait la tension finalement que ça générait chez mon père pendant la journée. Et moi j’étais un peu au courant de ça, parce que ma mère me racontait. Et je voyais un homme qui était en misère affective, et sans doute sexuelle puisqu’il avait apparemment des rapports rares. Et à mon avis, de ce que je pouvais entendre, c’était des rapports classico: on y va vite, tac tac, c’est fait et chacun s’endort et puis voilà ma maman en disant “J’ai baissé la tension du papa et demain il va être tout gentil, et il va faire un petit peu ce que je lui demande”. Bon, c’est très caricatural, mais c’est un peu comme ça que ça se passait. Et donc moi, avec le temps, j’ai commencé à ressentir de la compassion pour mon père parce que je voyais qu’il était éteint, qu’il était un petit peu éteint, que ma mère était quand même fort dure avec lui, il y avait peu de tendresse, il y avait peu de délicatesse, c’était, voilà…. Moi j’ai assisté à ça, c’est mon histoire à moi, c’est ce que j’ai pu voir. Et j’ai commencé à ressentir de la compassion non seulement pour mon père, mais pour tous les hommes. Parce que moi, dans ma petite tête je m’imaginais, bon là j’avance dans le temps hein, je dois avoir treize-quatorze ans déjà. Je m’imaginais que c’était un peu comme ça partout, que les hommes étaient toujours un petit peu maltraités, je ne dis pas que c’est la généralité du tout, c’est mon vécu encore, je raconte que c’est mon vécu. J’ai développé de la compassion pour les hommes, voilà, je les trouvais vulnérables, je les trouvais fragiles hein? Sous tous leurs muscles et leurs corps bien fort quelquefois, que si on grattait un petit peu, finalement il y avait un cœur tout mou qui ne demandait qu’un peu d’attention, un peu de tendresse et donc j’ai développé cet amour pour les hommes, et ça continue. Disons que les hommes, je les vois souvent perdus, face à la femme, je les vois en train d’essayer de faire des tas de choses pour se donner de la valeur pour ci et là. Et on reconnaît très, très, peu tout leur monde émotionnel, tout ce qui se passe finalement, quand on enlève la couche de muscles, qu’est ce qui reste? J’ai toujours fait un petit peu cette comparaison: les hommes avec leurs muscles, très forts de l’extérieur mais finalement des cœurs tout mous à l’intérieur, et puis les femmes beaucoup plus vulnérables de l’extérieur mais très fortes à l’intérieur finalement, avec une capacité comme ça, une puissance vis à vis de l’homme, que beaucoup de femmes ne se rendent pas compte d’ailleurs, qu’elles ont cette puissance. Et c’est dommage parce que cette puissance n’est pas ni dominatrice, ni, comme l’aurait pu l’être ma maman, mais quand une femme sent sa propre puissance elle est vraiment prête à donner cette tendresse à l’homme, elle voit l’homme en fait. Moi je dis souvent aux femmes “Mais laissez-vous attendrir par l’innocence des hommes”, ils révèlent tellement de côté enfantin des fois, et on le voit. Alors, au lieu de se brusquer, accueillons ça et aidons les à intégrer cette partie d’eux sans la refuser par exemple. Donc voilà, c’est un petit peu tout mon trajet et donc j’ai toujours beaucoup aimé les hommes. Beaucoup, mais beaucoup vraiment. Je veux dire, mes meilleurs amis ce sont des hommes, j’ai des amis femmes, c’est toujours un peu plus compliqué avec les femmes je trouve, en tout cas pour ma part. Avec des hommes je me sens à l’aise, je me sens souvent accepté pour ce que je suis, je ne me sens pas jugé, je me sens… Quand on rentre dans un groupe d’hommes on est considéré comme “la pote” et ça les hommes savent faire. Ils savent, et beaucoup de femmes recherchent la compagnie des hommes plutôt que celle des femmes parce qu’elles se sentent à l’aise avec les hommes. C’est plus facile, c’est plus pratique, on tourne moins autour du pot, toutes ces choses-là. Mais encore c’est mon vécu, c’est mon vécu, c’est comme ça que je vis les choses. J’ai développé cet amour pour les hommes, j’ai toujours beaucoup aimé les hommes parce que c’est un peu comme si je vois derrière tout ce qu’ils essayent de mettre en place pour qu’on les voit pas, finalement. Et pour revenir à mon travail d’enseignante tantrique et de masseuse tantrique, oui, j’ai eu des hommes qui m’ont appris tellement de choses en parlant d’eux, en me disant mais à toi je peux dire ces choses-là, Je pourrais même pas le dire à mon meilleur ami, et encore moins à ma compagne parce qu’elle comprendrait pas. Mais donc ils m’ont appris beaucoup, ils se sont ouverts, ils ont été honnêtes, ils ont été cash. Et tous ces hommes m’ont appris aussi à moi à devenir femme, à me poser la question: quel genre de femme je veux être pour l’homme? Avec qui je vais être, et pas tant comment lui doit être, mais qui je veux être, moi en tant que femme, pour voir tout ça, pour l’accueillir et pour qu’il se sente homme surtout, voilà. Moi j’aime bien que les hommes se sentent hommes, j’ai pas envie que les hommes ne se sentent pas hommes, donc c’est aussi les mettre en valeur, c’est: oui, quand ils me montrent leurs muscles, je dis “Bravo, c’est beau”, c’est “Bravo, tu es fort, tu es…”, voilà, bon, je rigole un petit peu avec ça.

Olivier Mageren: [00:11:43] Mais c’est sincère. Je te connais depuis tellement d’années, tu mets beaucoup d’humour et de légèreté, mais il y a beaucoup de profondeur d’un profond amour qui peut presque m’attendrir. Parfois j’ai presque envie de pleurer quand tu me partage des choses parce que c’est profondément amoureux, vraiment. C’est pas une caricature, on en sourit parce qu’en fait c’est authentique. Moi, personnellement, ça me touche beaucoup ton discours parce que c’est un discours actuel où il y a, quelque part on part sur des clichés forts de féminisme ou de patriarcat où finalement c’est un méli-mélo. C’est un truc tellement abstrait, qui concerne tellement de chemin de vie, qu’en fait c’est presque inextricable de quoi que ce soit. On ne trouvera jamais de solution vraiment dans, je pense, en essayant de combattre quelque chose. Et toi tu pars justement du point de vue de dire “Mais non, j’observe, j’accueille, tu dis merci que les gens puissent se déposer et être tels qu’ils sont” et de les célébrer pour ce qu’ils sont et pas d’essayer de les combattre, mais de les accueillir dans toute leur sensibilité. Et certainement à l’heure actuelle, il y a beaucoup d’hommes qui n’osent peut-être certainement pas dire ce qu’ils pensent au fond d’eux parce que, socialement, c’est presque difficile de le partager quoi! Avec ces deux grandes polarités de combat féministe et patriarcat, je me dis “Waouh! Parfois je me dis mais où est-ce qu’on va avec ça en fait? Est-ce qu’on va vers plus de conflit et de victimisation et d’accusation? Ou bien est-ce qu’on va se créer un espace où on peut se poser et parler à cœur ouvert sur nos propres ressentis et nos propres douleurs?”. Mais je t’ai interrompue mais je trouvais ça tellement beau, moi c’est ce qui m’anime et ce qui me met en joie en fait de t’écouter depuis autant d’années, c’est ce profond amour vraiment pour les hommes. Et plus tu en parles et plus ça me rend heureux en fait, de sentir cette attention bienveillante

Michel: [00:13:10] Vous êtes dans le vrai tous les deux et ça me paraît tellement évident, mais tout le monde n’est pas bienveillant. C’est que pour certains extrêmes, des gens avec moins de culture, moins d’intelligence et moins de patience pour observer: on met tout le monde dans le même sac, cette fameuse expression que tout le monde connaît bien. Et c’est là où les extrêmes naissent, c’est là où la violence apparaît, c’est là où le rejet et le discours rejetant apparaît. Et ce que j’aime faire avec vous, et c’est pour ça que je suis si impliquée dans ce projet qu’Olivier, c’est que vous êtes, comme il le dit, dans un langage d’ouverture. On a compris et on comprend en vous écoutant que l’amour est la clé, (Raquel Veiga: Absolument) et moi j’aimerais passer ce message.

Raquel Veiga: [00:13:40] Michel Vraiment! Oui, oui, merci, parce que c’est une question d’amour et je vais juste ajouter quelque chose: donc comme tu dis, si, maintenant ce qui est important de garder à l’esprit, c’est que chacun doit faire un chemin. Et des fois les chemins des autres, même s’ils nous paraissent malveillants, sont nécessaires pour eux. Donc c’est ça l’ouverture aussi, c’est: il n’y a pas de méchant, pas de bien, voilà. L’idée c’est “Qui je suis moi, et comment je suis responsable de moi-même en tant que femme ou en tant qu’homme?” et voir la complémentarité plutôt que la lutte. Parce que nous sommes complémentaires et on passe beaucoup de temps sur la planète à lutter les uns contre les autres. Évidemment on va nulle part, parce que ça n’a pas beaucoup de sens. Donc la complémentarité, la femme elle a des atouts, qui sont propres à la femme parce que c’est une femme, elle a un corps de femme, elle pense comme une femme, elle a des émotions de femme, c’est la femme. Et puis l’homme a ses atouts en tant qu’homme. Mais si on commence à voir que ces choses-là sont totalement complémentaires, que où il y a un rond, il y a un creux, dans lequel on peut rentrer ce rond. Alors on commence à observer, on commence à se comprendre, on commence à voir les choses que l’on peut faire ensemble. Comment est-ce qu’on peut cocréer? Et le “Body Love Coach” que j’installe de temps en temps, c’est justement pour que ces deux corps trouvent leur complémentarité. Donc l’homme va guider la femme, la femme va guider l’homme, chacun va prendre un rôle dans cette danse, mais chacun chaque fois avec cette idée: homme et femme sont capables de soutenir, homme et femme sont capables de protéger. Ça c’est pas lié à un genre, c’est la volonté d’être qui je veux être, qui je veux être. Je veux être quelqu’un qui soutient? Ok, mais j’ai besoin d’être soutenu aussi. C’est vraiment jouer avec ces choses et que chacun prenne sa place plutôt pour être partenaire, ami, partenaire de voyage, parce qu’on est chacun sur notre route, mais on le fait “main dans la main”, en respectant le chemin de chacun. Mais comment est-ce qu’on est complémentaire? C’est très important d’observer la complémentarité parce que si on ne la voit pas, on est en lutte, l’autre c’est notre ennemi, et on va essayer de le changer.

Olivier Mageren: [00:15:42] Merci Raquel !

Raquel Veiga: [00:15:43] Je suis hyper content de pouvoir parler de complémentarité. Merci beaucoup, vraiment.

Olivier Mageren: [00:15:48] Quelle est ta deuxième étape de vie, par rapport à ce départ, en lien avec une sensibilité d’écoute et de bienveillance envers les hommes? Quels ont été tes prochaines phases de vie par rapport à la relation, le couple et la sexualité, et ta sexualité?

Raquel Veiga: [00:16:00] Un parcours assez classique finalement, donc à l’adolescence la découverte de la sexualité, il ne faut pas oublier que moi je parle des années 80, les années 90, donc les choses étaient un petit peu différentes. Je trouve qu’il y avait plus de liberté à l’époque, en tout cas pour s’exprimer sur la sexualité on avait moins de tabous, moins de limites, rien qu’à voir les films de cette époque, on comprend déjà. Mais bon, j’ai un parcours assez classique, donc j’ai un petit ami, à un moment donné voilà, j’ai eu ma première relation sexuelle. Malheureusement je ne m’en souviens quasiment pas, pour dire à quel point, voilà, ça a été quelque chose qui a été vite fait. Je me souviens d’avoir des rêves de rencontres sensuelles, romantiques, avec les lèvres qui s’approchent des miennes tout doucement, avec tout ce frisson, je me souviens de rêver de ça. Et puis finalement, non, ça s’est pas vraiment passé comme ça. Alors, en deux trois mots, le garçon avec qui j’étais à éjaculé très, très, vite parce qu’il n’avait aucune maîtrise de sa propre sexualité, aucune, aucune connaissance. Et bon, je me suis dit “Ouai, ok. Ouais, c’est comme ça sans doute”, voilà. Donc j’ai enchainé quelques relations, mais disons que c’est une période un petit peu d’exploration, mais en faisant un petit peu comme tout le monde: on sort, on flirte, puis on a peut-être une relation sexuelle. La relation sexuelle c’est toujours à peu près la même chose: on s’embrasse, on se touche un petit peu, on se tripote, puis il y a pénétration puis c’est terminé, d’accord? Donc, j’ose espérer que ça se passe pas comme ça pour tout le monde mais en tout cas, pour moi c’était un petit peu le parcours et puis bon j’ai grandi comme ça. Mais je me sentais quand même très sexuelle, avec une énergie très débordante, avec quelque chose de très présent au niveau sexuel, mais j’ai pas plus exploré que ça. Donc après je me suis mariée, j’ai eu un enfant, donc la vie de couple sexuelle, ben ça, je parle encore pour moi mais j’ai beaucoup entendu ça: donc au début ça va plus ou moins bien et puis le temps passe, le temps passe, on prend la distance physique, on se touche de moins en moins, il y a moins de tendresse et au niveau sexuel il se passe exactement la même chose. Cette passion s’en va, on fait les choses parce qu’on doit les faire, de temps en temps, pour que tout le monde soit plus ou moins content et qu’on ait quand même la sensation d’avoir une vie de couple. Et puis bon, ben cette relation s’est terminée, j’ai divorcé et là, ça a été mon envol. J’ai eu une relation avec quelqu’un pendant un an, c’était vraiment une relation transitoire. Mais là où j’ai, explosée, dans le sens où j’ai vraiment, grâce à cet homme-là, parce qu’il m’a amené à aller explorer plus ma sexualité. Ce n’était pas tant parler, mais c’était les rapprochements qu’on avait, comment il me faisait sentir, comment… Et là j’ai, je suis rentré dans une sphère où je me disais mais “Waouh, la sexualité c’est pas juste se mettre au lit, s’embrasser deux secondes, avoir un acte sexuel et puis terminé, c’est tellement plus riche”. Donc avec cet homme-là, j’ai exploré plus le prendre le temps, plus se regarder dans les yeux pendant qu’on faisait l’amour, plus même rire, enfin, vraiment ça a désamorcé quelque chose. Et j’appelle ça une relation transitoire parce que je savais très bien que c’était juste après le divorce et que j’avais besoin de libérer quelque chose. J’étais retournée à l’adolescence, on sortait tout le temps, on allait en discothèque, on rentrait, on faisait l’amour… Enfin, c’était vraiment quelque chose que j’avais pas pu vivre avant. Et puis j’ai rencontré le Tantra, le massage Tantra. Et donc là, pour moi, ça a été le moment de me confronter en tant que femme, puisqu’on est amené en tant que femme, dans le massage Tantra, à masser beaucoup plus d’hommes que de femmes, les femmes sont souvent un peu timides avec le massage Tantra. Et je me disais “OK, soit et ben c’est avec les hommes que je vais m’apprendre” et c’est en étant dans l’action. Enfin, le massage c’est le massage, mais on voit les réactions de l’autre, on voit comment en tant que femme, on réagit. Donc on peut être dans le rejet, on peut être dans une sensation de faire quelque chose qui est pas bien, on peut avoir des tas de sensations quand on masse comme ça, surtout quand on enchaîne les massages. Mais moi je l’ai pris comme un apprentissage. Et je me dis plus j’aurai d’hommes à masser et plus moi je vais me connaître, et plus moi je vais me voir en tant que femme. Comment j’accueille l’homme-là? Comment moi je m’accueille sans me juger, sans me dire “c’est bien, c’est pas bien, ça tu peux faire, ça tu peux pas faire”. Comment je me dégage de tout ça pour aller à l’essentiel de qui je suis, et devenir la femme que je veux? Donc finalement, ce travail était un apprentissage pour moi, a été un parcours passionnant parce que j’ai rencontré des hommes incroyables, bon, des femmes aussi j’ai rencontré mais je m’occupais un peu moins des femmes parce que je trouve qu’il y a tellement de choses pour les femmes déjà et moins pour les hommes que, voilà, moi je me suis focalisée plus sur les hommes. Et parce que j’avais une attirance pour apprendre sur les hommes, mais surtout pour m’apprendre moi, parce qu’on fait des voyages incroyables quand on est comme ça avec des hommes tout le temps, et on rencontre tout. On rencontre l’homme qui respecte pas, qui vous prend pour un objet, mais tant que vous vous prenez pas vous pour un objet, ça ne vous atteint pas, mais ça, ça s’apprend de ne pas se prendre pour un objet, d’accord, parce que des fois le regard des autres nous fait sentir des choses qui ne sont pas juste. Et là-dedans, j’ai eu des hommes où j’ai même pas massé, on a parlé pendant 2 h, 3 h où ils me parlaient d’eux, où je leur parlais de moi. Mais ça m’a appris qui je suis moi, en tant que femme, surtout quand je suis en face de cette énergie-là. Comment je fais pour ne pas en avoir peur? Comment je fais pour m’ancrer en tant que femme. Et finalement enlever ses peurs et voir cette énergie pour ce qu’elle est, et dont j’ai appris en effet que l’énergie de l’homme, c’est ce que je dis souvent à des femmes qui me disent “Oui mais je ne comprends pas, les hommes et tout, la sexualité,…” Je dis “Mais vivez une semaine avec une énergie masculine dans votre corps et on va voir comment vous allez gérer ça” parce que c’est, pour l’homme c’est une question de gestion. Donc j’ai appris aux hommes à gérer cette énergie, à la rendre plus tranquille, plus connectée au cœur, plus connectée à l’amour, à la relation, plutôt que comme une satisfaction de pulsions. Mais en même temps, ça m’apprenait sur moi tout le temps, tout le temps, tout le temps, tout le temps. Et donc j’ai évolué comme ça en tant que femme, j’ai appris à me connaître et surtout qui je veux être, qui je suis, quelles responsabilités j’ai en tant que femme. C’est quoi être une femme, finalement? Est-ce que c’est être un homme? Est-ce que c’est la même chose? Est-ce que c’est différent? Donc on voyage là-dedans, pas toujours allègrement, parce que ça on l’expliquera peut-être dans les podcasts qu’on fera sur le Tantra, cette relation un petit peu, qu’une praticienne en massage Tantrique peut avoir avec le Tantra. Cette relation d’haine-amour avec ce travail, mais on expliquera ça. Moi j’ai des collègues qui répondait plus au téléphone pendant trois semaines quoi! Tellement elles étaient… Parce qu’on est tout le temps confronté, tout le temps, tout le temps.

Olivier Mageren: [00:22:30] Justement, pour suivre le fil conducteur, on avait dit qu’on l’annoncerait en fin de podcast, c’est pas tout à fait la fin mais en tout cas, voilà, c’est peut-être logique d’en parler maintenant. On va créer ensemble, en tout cas je vais vous laisser parler en fait, voilà (Raquel Veiga: Avec d’autres, oui) on réfléchis juste le contexte qui permet de diffuser ces partages mais tu émettais l’idée de créer des podcasts avec des praticiennes. Pour justement partager quelque part leur vécu, ce que ça signifie au quotidien, de masser peut-être plusieurs hommes par jour, pendant des années, et de se dire qu’est-ce qu’on apprend, qu’est-ce qu’on vit? Et de donner la parole à cette expérience qui est extrêmement enrichissante, une accélération de prise de conscience aussi et de travail sur soi. Et je trouve ça fabuleux, je trouve que c’est un super cadeau d’appeler des gens de ton réseau et de dire “Partageons au micro ce que nous on partage à la machine à café” façon de parler quoi! (Raquel Veiga: Oui, oui tout à fait) ou en papotant entre femmes, qu’est-ce qui se dit finalement? Et donc on a envie de dévoiler un petit peu certains éléments, qui sont (Raquel Veiga: Oui), qui peuvent être utiles pour tout un chacun, pour mieux comprendre l’univers du Tantra, mais aussi ce que ça représente comme parcours pour la masseuse et les personnes massée quoi!

Raquel Veiga: [00:23:27] Mais je vais juste rajouter quelque chose: oui, on entend le parcours des personnes qui suivent des enseignements Tantriques, que ce soit dans des ateliers, que ce soit dans le massage, on a des retours de ça et finalement on voit que ce sont des personnes qui vivent de très, très, belles expériences parce que c’est une voie spirituelle hein!? Il ne faut pas oublier aussi, donc ça va chercher dans l’intériorité. Mais on entend moins souvent le vécu; on pourrait appeler ça la chronique d’une masseuse tantrique parce qu’on entend moins le vécu de ces femmes, jeunes ou plus âgées, qui font ce travail. Il faut évidemment pas mélanger avec le Tantra qui n’est pas du Tantra, ça on en parlera aussi, qui n’a rien à voir avec le Tantra. Mais pour les personnes qui font du Tantra traditionnel et qui se tiennent aux concepts et idées tantriques, il ne faut pas croire, c’est pas toujours facile. Donc c’est très bien d’avoir l’écho de ces personnes pour rentrer plus dans leur univers. Et finalement, à travers ça, comprendre le Tantra, beaucoup mieux, avec l’expérience de ces personnes. Évidemment, on pourrait avoir des hommes aussi, mais ça ce serait peut-être un petit peu plus tard, parce que c’est très intéressant aussi d’avoir le retour d’hommes qui pratiquent avec conscience et beauté cet art du massage, voilà. 

Olivier Mageren: [00:24:27] Merci pour ce cadeau. J’ai envie de te poser la question, pour qu’on comprenne bien un peu d’où tu viens, le nombre d’années de pratique que tu as du Tantra et du massage des hommes, et du nombre d’hommes que tu as pu voir dans ta pratique?

Raquel Veiga: [00:24:37] Alors ça me fait un petit peu sourire, oui parce que, si j’ai pas massé 10.000 hommes, j’en ai pas massé aucun, donc j’ai massé énormément, surtout au début. Donc moi ça fait plus de quinze ans que je fais ça. Mais bon, il n’y a pas que le massage, c’est le massage, c’est des méditations, on intègre tout ça, je ne fais pas que du massage mais je reste dans cette voie spirituelle que l’on appelle Tantra, que moi j’estime, c’est un guide pratique de vie, pour moi c’est un guide pratique. Et donc ça fait énormément d’années que je le fais, donc voilà, les femmes je vais dire peut-être: 4000. Mais les hommes c’est… Et finalement, je pense que j’étais sous le signe de m’occuper des hommes. J’ai eu des femmes, ça a été magnifique aussi avec elles, moi j’appelle ça des femmes aventurières hein? Qui osent aller plus loin, qui veulent connaître leur corps, qui se lancent dans le massage tantrique, si ce n’est pas en tant que profession mais qui explorent cette dimension corporelle, sensitive et intérieure. Et qui prennent leurs responsabilités, par exemple dans la relation sexuelle, elles ne sont pas en train d’attendre que l’homme sache ou fasse. Elles prennent des initiatives, mais à partir du cœur. Parce que le Tantra, ça nous relie toujours à un mouvement et une intention du cœur, on ne touche pas pour toucher, on touche pour transmettre un message, pour que l’autre se sente bien, pour que la personne se sente belle, désirée, appréciée. Et quand on fait ça, on se sent beau, apprécié, désiré, c’est ça qui est génial. Mais oui donc j’ai beaucoup, beaucoup massé et c’est une expérience extrêmement riche. Personnellement, je pense que toutes les femmes devraient faire un stage, au moins d’un an, où elles auraient l’occasion de masser tout type d’homme. Surtout pour apprendre à se connaître elle-même. Comment je réagis, Comment je vois, comment je perçois, comment j’aime, comment j’aime pas, qu’est-ce que je rejette, qu’est-ce qui n’est pas juste pour moi, qu’est-ce qui est juste pour moi? Et pour ne pas arriver comme des petites filles dans la sexualité, même si elle semble adulte il y a beaucoup de femmes qui sont très petites filles dans la sexualité parce qu’elles attendent tout, et elles pensent que l’homme doit tout savoir, alors que c’est justement l’inverse. De mon point de vue la femme sait beaucoup plus si elle sait aller rechercher son savoir, parce qu’elle va pouvoir initier l’homme à se comprendre beaucoup mieux, parce que les hommes ont plus de mal à aller à l’intérieur, mais avec sagesse, avec douceur, avec écoute, on peut amener les hommes à justement se connaître aussi bien à l’intérieur qu’une femme peut se connaître. Et nous restons, nous les femmes, de mon point de vue, des guides pour les hommes et pas l’inverse. Mais un homme qui a été initié peut devenir le guide pour une femme qui ne l’est pas par exemple. Mais je crois que tout part de la femme. Sans vouloir me prendre trop au sérieux, je pense que beaucoup de choses partent, parce que la femme est une énergie plus lente, déjà, donc elle sait mieux contrôler sa pulsion, elle sait décélérer, et elle sait être dans le moment beaucoup plus si elle va vraiment chercher ça, et elle peut indiquer à l’homme comment y arriver. Et beaucoup d’hommes que j’ai massé diraient exactement la même chose, parce que beaucoup d’hommes m’ont dit “Heureusement que tu es là. Parce que tu m’as montré des choses qu’aucune femme ne m’a jamais montré. Tu m’as dit des choses qu’aucune femme n’a jamais osé me dire, parce qu’on attendait tout de moi. Et là, je vois que je peux me poser. Et là je peux me déposer et me laisser guider en toute confiance et apprendre à me connaître et à mieux comprendre la femme”.

Olivier Mageren: [00:27:49] Tu parles de ce moment un peu initiatique de rencontrer un homme avec lequel tu as eu un an d’aventure et puis la découverte du Tantra. Et que s’est-il passé ensuite pour toi? Quelle a été la prochaine étape importante?

Raquel Veiga: [00:28:01] Comme tu dis, j’ai eu cette aventure un peu folle avec cet homme-là que j’aime toujours beaucoup hein, on se voit encore mais c’était la transition. Et ensuite j’ai rencontré comme ce que l’on pourrait appeler mon âme-sœur, mon âme jumelle masculine. Il m’a fallu tout ce parcours, pour être prête à rencontrer l’homme de ma vie. Et donc s’en est suivi, que j’ai eu… Cette rencontre magnifique avec ce qui allait être l’homme de ma vie, en fait, avec qui je suis resté quatorze ans. Et donc finalement, c’est un petit peu comme si tout ce parcours m’avait préparé à ça, moi c’est ce que j’ai ressenti. Parce que je l’ai rencontré à un moment de ma vie où j’avais tellement appris sur moi-même, où j’avais vraiment appris sur les hommes, que j’ai pu l’accueillir finalement totalement pour ce qu’il était, en tant qu’homme. Et, il faut le dire aussi, notre alchimie attractive au niveau sexuel était très, très, forte. Mais tout de suite, on a été dans cette approche de la sexualité de partage, tout de suite, la première fois où on était dedans, déjà. Donc je crois qu’on est resté 6h, 6h au lit, on allait manger un petit peu de temps en temps, boire un petit coup de temps en temps, mais cette espèce de non temps qui s’installe où finalement on a l’impression que 2h étaient passées quand 4h étaient passées. Donc cette espèce vraiment d’attention à l’autre, de toucher précis, qui va chercher l’émotionnel à travers le toucher, qui va chercher la sensation subtile, et bon évidemment, moi en tant que masseuse, je connaissais bien le corps de l’homme, je sais où il faut toucher, comment, ceci, cela. Donc j’ai été pour lui aussi une initiatrice de ce monde-là, mais il était déjà préparé dans sa tête à ça, c’est ce qu’il recherchait aussi. Il n’a jamais été porté sur le coup, vite fait, bien fait, lui c’était toujours être dans quelque chose de plus profond. Je l’ai emmené dans ce monde, il s’est laissé faire, il s’est abandonné, il a pu pleurer, il a pu ressentir, il a pu être dans cette approche de la lenteur, de l’attention à l’autre. Donc ça a été un parcours très, très, beau et avec lui j’ai encore grandi. J’ai encore grandi parce que, lui de son côté homme, comme il se sentait libre de pouvoir exprimer ce qu’il était sans avoir peur, il pouvait se laisser aller sans prendre les commandes, il pouvait, voilà, on était vraiment dans ce partenariat et cette complicité sexuelle finalement. Et finalement, on a continué à grandir ensemble. Et lui, il a continué à me faire sentir de plus en plus femme, de plus en plus ancrée dans qui j’étais. Et à côté je continuais à masser. Et ce qui est extraordinaire avec lui c’est que, avant qu’on se mette ensemble on s’était rencontrés, et moi j’avais crié haut et fort que j’étais masseuse tantrique et que aucun homme ne pourrait jamais me convaincre de laisser cette activité, pour lui. Donc moi c’était très clair, et il m’a entendu de le dire, et il m’a même entendu dire “Moi, je suis la femme de tout le monde et de personne en même temps”. Et il était là, il m’écoutait et on n’était pas encore ensemble. Et plus tard ça a été long, je vous passe les détails hein. Et puis, si sept mois plus tard, quand on s’est revus, je lui ai demandé “Tu te souviens de ce que j’ai dit? Je ne vais pas arrêter mon travail parce que je suis avec quelqu’un, parce que je ne fais rien de mal. Ce que je fais est vraiment quelque chose de profond, de beau, auquel je crois et je sais que ça me fait du bien et ça fait du bien aux personnes qui viennent me rencontrer”. Et tout de suite il m’a dit “J’ai aucun souci avec ça, je sais ce que tu vaux, je sais ce que tu fais, je sais pourquoi tu le fais et je suis très reconnaissant que tu fasses ça pour les hommes”. Et ça n’a jamais été un sujet de discussion ou de jalousie ou de quoi que ce soit, il savait exactement ce que je faisais et je le massais très régulièrement, donc il savait exactement ce que je faisais, donc voilà. Mais je suis certaine que tout ce parcours, en commençant par mon père, et tout ce que j’ai vécu, tout ce que j’ai appris, c’était comme me préparer à rencontrer cet homme-là, qui pouvait lui aussi m’accueillir pleinement, sans me juger, et en m’acceptant dans ce que je faisais, dans qui j’étais. Parce qu’il m’a dit “Finalement ton travail c’est toi, il n’y a pas de différence, tu es ton travail, ton travail c’est toi. Tu es dans ton travail comme tu es dans le quotidien”.

Michel: [00:32:06] Ça rejoint ma définition de l’amour qui est de dire que quand tu aimes quelqu’un, tu veux que la personne soit heureuse et c’est la priorité que tu donnes.

Raquel Veiga: [00:32:12] Évidemment Michel. Et on veut beaucoup recevoir d’amour, et on attend beaucoup d’amour, et on est en train de demander aux autres de nous aimer. Mais ce qui nous rend le plus heureux: c’est de le donner. Parce que, je me souviens d’une phrase, je crois que c’est les cours de miracles, je ne sais pas si quelqu’un a déjà écouté ça, les cours en miracles. Et dans ce livre, à un moment donné, il est dit “Tu peux recevoir autant, autant que tu veux, si t’es jamais satisfait ça ne te suffira jamais. Par contre, si tu donnes, ce qui a de magique avec l’amour, c’est que même en donnant l’amour, tu ne le perds pas, tu le gardes en toi”, c’est pas comme une marchandise. Tu donnes ton smartphone, tu l’as plus, il dit “Ce qui est magique et l’amour, et c’est pour ça qu’on se sent tellement bien quand on donne, c’est que l’amour reste en nous pendant qu’on le donne” mais ça il faut en prendre conscience, qu’il est là à ce moment-là. Et c’est les moments où on va avoir les larmes aux yeux parce qu’on fait quelque chose, on voit la personne qui est “Wouah!” et inversement aussi. Mais il faut bien prendre conscience que l’état le plus naturel, le plus heureux, le plus beau qu’on peut avoir, c’est quand on donne de l’amour, parce qu’on le reçoit automatiquement, on ne perd rien. Et quand l’humain comprend ça, qu’il ne cherche pas tant à recevoir de l’amour, il va en donner et puis il va se dire “Mais c’est cool parce que en même temps, j’en reçois, donc je ne dois même pas le demander finalement, c’est spontané” mais voilà c’est pour rebondir un petit peu, parce que beaucoup de personnes pensent parce qu’elles donnent de l’amour c’est fatigant, il faut se sacrifier. Combien de personnes m’ont dit pendant les massages “Mais comment tu fais? Tu dois être crevée à la fin de la journée?” Mais je dis “Mais non”, je dis “Ce qui me coûterait comme énergie, ce serait d’être dans la résistance. Ça, ça va me fatiguer. Mais quand je donne, je ne suis pas fatiguée, au contraire, je suis encore capable après de sortir en boîte ou faire n’importe quoi tellement je me sens chargée en bonnes choses”. Mais donner de l’amour ce n’est pas fatigant, et on est dans une société dans laquelle on apprend à nos jeunes que donner de l’amour c’est fatigant, que ça coûte de l’énergie, que tu perds quelque chose, que l’autre va te marcher dessus, et que finalement on ne doit pas apprendre à aimer. On aime parce qu’on est comme ça, c’est naturel chez nous, un enfant il aime, il aime jusqu’au moment où on lui dit “Attention, l’amour c’est dangereux. Parce que si tu n’es pas ceci, si tu n’es pas cela, on va moins t’aimer”. Et donc l’enfant commence à chercher l’amour à l’extérieur, parce que c’est ce qu’on lui dit. “Pour recevoir de l’amour tu dois être sage. Tu dois réussir à l’école, tu dois être poli”. Et finalement, les adultes demandent des choses aux enfants que eux-mêmes ne feront pas. Ils ne le font pas, mais ils exigent ça de leurs enfants, ils veulent que les enfants soient meilleurs qu’eux. Mais ça veut dire à l’enfant “Je ne t’aime que si” et donc c’est très fatigant de chercher l’amour. C’est très, très, fatigant de chercher l’amour, je crois que c’est la quête la plus fatigante au monde. C’est de chercher à obtenir de l’amour, parce qu’on joue des rôles, on n’est plus soi-même, et la seule chose qu’on veut faire c’est satisfaire l’autre, pour recevoir de l’amour. Donc c’est très égocentrique en fait comme attitude. Donc en fait, finalement, demander de l’amour c’est très égocentrique. Donner de l’amour, c’est le cœur qui parle…

Olivier Mageren: [00:35:23] Merci Raquel pour tous ces partages, ça nous permet de mieux te connaître, comprendre tes motivations et ton parcours qui est extrêmement enrichissant. Je trouve que c’est plein de pépites, et j’ai envie de réécouter encore et encore ce podcast. Je sais que, comme la plupart des podcasts, je les réécoute deux, trois, quatre, cinq fois parfois parce qu’ils me font vibrer et je les adore en fait, c’est quelque chose qui est vivant en moi et je sais que celui-ci je veux le réécouter plusieurs fois. Et pour clôturer ce podcast, évidemment on termine toujours par une gratitude. Je vais donner la parole à Michel, évidemment pour ceux qui ne le savent pas mais voilà, la troisième voix qu’on entendait c’est Michel, c’est le producteur de ce podcast. La personne sans qui rien n’aurait jamais pu être possible pour la création de ce podcast parce qu’il est là depuis le premier jour en soutien technique, et de formation. Et ensuite maintenant, il est le producteur depuis de nombreux épisodes, une vingtaine et donc cette aventure c’est l’aventure de Michel aussi. Avant tout, j’ai beaucoup de gratitude pour toi, donc moi, pour moi aujourd’hui, j’ai cette énorme gratitude envers toi Michel, parce que tu es aussi un homme, un homme fantastique. J’ai adoré parler de Raquel, parce que Raquel me fait pleurer régulièrement quand on a des messages de cinq, dix, quinze, 20 minutes par WhatsApp, je vibre tellement avec l’amour de Raquel que, j’ai énormément de gratitude qu’elle ait offert ce podcast aujourd’hui et donc c’est sûr que… Et aussi j’ai envie de dire merci à Michel parce que c’est un travail de l’ombre qui est colossal. Et Michel il a un cœur grand comme Raquel, c’est juste qu’il l’exprime autrement, que c’est une toute autre personne mais il est animé de quelque chose de très beau et lumineux et je voulais te dire merci Michel (Michel: Je suis ému) pour ce 50? épisode.

Raquel Veiga: [00:36:50] Merci Michel.

Michel: [00:36:52] J’ai les larmes aux yeux, un peu comme toi, ben merci à vous. Moi je te remercie de me faire confiance depuis si longtemps, c’est un beau cadeau, c’est un cadeau de la vie, ça m’enrichit, ça m’éveille, aussi, sur des choses que je connaissais pas, que tu me fais découvrir aussi et c’est génial. Et j’ai une grosse, grosse, fierté de m’impliquer autant dans ton projet, donc gratitude réciproques. Et gratitude Raquel de venir aujourd’hui, c’est passionnant et je crois que ce podcast il prend une forme de cadeau ultime, pour le 50? épisode, c’est… On ne pouvait pas mieux réussir, on ne pouvait pas mieux rêver. Et merci pour ton message d’unicité que tu proposes, parce que ce monde est dans la division, il va dans la division pure et dure. Il serait peut-être temps que des voix comme la tienne se lèvent et disent “Stop! Il y a l’union aussi qui existe” et donc moi: merci pour ce cadeau que tu me fais aujourd’hui.

Raquel Veiga: [00:37:30] Merci Olivier, Merci Michel, vraiment. C’est vrai que c’est un moment unique, on est dans l’émotion, on est, voilà, on vit quand même un moment très beau et assez fort à travers ce podcast. Et moi en règle générale, j’aimerais remercier la vie, tout simplement, le fait d’être un être humain sur cette planète qui joue le jeu des relations. Parce que pour moi, le jeu ultime entre les humains, c’est la relation. On se relationne avec tout, avec même des objets et des animaux, avec une montagne, avec le soleil, avec les autres. Et donc d’être ici sur la planète pour pouvoir expérimenter ça, je remercie tous les êtres humains de m’aider à grandir. Parce que chacun apporte quelque chose, chaque rencontre apporte quelque chose et voilà. Et merci pour la suite, voilà, parce que je compte bien continuer à vivre pleinement cette vie, à l’explorer, à continuer à apprendre à me connaître parce que c’est sans fin finalement, il y a tellement de facettes en chacun. Et à continuer à rencontrer des gens comme toi Olivier, comme toi Michel, voilà. Donc merci, et merci de m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer. D’habitude je assez discrète, on m’a déjà traitée de femme dans sa caverne parce que voilà, je me promotionne peu, je travaille beaucoup du bouche à oreille et Olivier vient des fois me chercher. Il vient me chercher, sort un petit peu, exprime un petit peu. Et donc merci beaucoup parce que je pense que, voilà, ça apporte ce que ça a apporté hein? Ça touchera qui ça devra toucher, ça n’a pas trop d’importance, c’est lancé dans l’univers, c’est très simple et donc: merci beaucoup. Merci et j’ai hâte de voir la suite de nos podcasts sur tous ces sujets: l’amour, le Tantra, toutes ces choses.

Olivier Mageren: [00:39:02] Merci, merci Raquel! Merci Michel. 

Michel: [00:39:05] Pour ce 50? épisode j’ai vraiment envie de demander, avec un tel podcast et un tel partage, laissez un message vocal sur ce podcast, ce serait sympa. Il y aura un lien dans le texte, vous laissez le micro accéder à l’explorateur, vous aurez un message “Autorisez-vous le micro?”: oui. Enregistrez-vous, réécouter pour que la qualité ne soit pas trop mauvaise, et envoyez-le, ça fera énormément de plaisir à Olivier, il ne vous le dira peut-être pas assez, alors je vais le dire pour lui aujourd’hui.

Olivier Mageren: [00:39:27] Merci

Jingle Outro: [00:39:27]  « Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), (Katalin) »

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Le podcast avec Raquel Veiga :

2 réponses à “Raquel Veiga – Mon amour des hommes #50”

  1. Christel dit :

    Merci Raquel pour cet hymne à l’homme ET surtout à l’amour ??

  2. Christel dit :

    Merci Raquel pour cet hymne à l’homme ET surtout à l’amour ??

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