Réflexions argent & sexualité : #42 (3)

Réflexions argent & sexualité

Réflexions argent & sexualité : partie 3 – Olivier Mageren

Laissez un message vocal à Olivier, pour ce sujet sur l’argent & la sexualité, en suivant ce lien vers la plateforme Vodio (c’est gratuit). N’oubliez pas de mentionner si vous nous autorisez à utiliser votre message et votre voix dans un prochain épisode pour vous répondre. Bienvenue dans le 42e épisode du podcast “Entr’Nous“, troisième partie d’un podcast qui vous sera proposé en 3 volets. Dans cette capsule podcast du “Love Health Center“, un centre dédié au bien-être sexuel et à la relation, Olivier Mageren, sexologue diplômé de l’ULB, nous emmène dans une réflexion personnelle sur la thématique de l’argent et de son lien avec la sexualité. L’argent et la sexualité sont des sujets riches de sens et de réflexions qui permettent de mieux comprendre ce que l’on fait et comment être plus heureux.se. Héritage d’un passé lointain et récent, nous sommes libres d’y apporter des changements à chaque instant. Un sujet peut être un champ de connaissances, d’expériences et devenir un levier de compréhension et d’amélioration pour l’autre sujet. L’argent et le sexe peuvent être des moyens de séduction, d’attractivité, de compétition, de jeu/système d’influence, de pouvoir, d’emprise, d’échanges, d’équité, d’investissement…etc. Mais encore ? Quels sont les liens, échos, interactions, parallélismes, similitudes que l’on peut observer ? Pour l’argent et le système financier, comme pour la sexualité, ce qui m’importe, c’est de comprendre les fondements, les intentions ainsi que les résultats de ceux-ci, pour ensuite vérifier si c’est ce que l’on désire réellement. Et si les résultats ne sont pas ce que l’on désire, d’oser imaginer d’autres solutions qui apporteront une plus grande satisfaction, individuelle et collective. L’idée est de cheminer par vous-même, chacun pour soi, à votre manière, pour déceler les analogies entre l’argent et la sexualité, entre votre argent et votre sexualité. La vie et le monde sont cohérents où tout est interconnecté, imbriqué, même s’il n’y parait pas au premier regard. Partons en voyage pour comprendre les similitudes, les échos, les résonances entre l’argent et la sexualité. Déceler des subtilités de nos comportements qui n’ont peut-être plus lieu d’être, et les faire évoluer vers un mieux-être. Un regard d’observation sur comment l’un et l’autre impactent notre vie et la société. Changer un domaine amène à faire évoluer l’autre domaine. Olivier Mageren vous invite à écouter les réflexions qui viennent en vous et vous souhaite un beau voyage d’introspections vers vous-même.

Nouveauté :

En lien avec ce podcast, nous vous proposons des fiches de questions afin de poursuivre ce travail d’introspection individuel par un exercice d’écriture. Si cela vous plait, vous pouvez aussi appeler Olivier pour faire ce cheminement ensemble, en coaching individuel, oral ou écrit.

Télécharger la fiche : LHC Fiche Argent et sexualité – podcast 42, partie 3-3

S'abonner - Subscribe

 

.
.

Séquençage du podcast :

  • [00:00:20] Diversité des moyens
  • [00:02:17] Le langage financier
  • [00:03:29] La différence entre la passion et l’addiction
  • [00:05:24] L’argent n’a pas d’odeur
  • [00:06:28] La mission du Love Health Center va bien au-delà de la sexualité
  • [00:07:18] Les podcasts et le champ des possibles
  • [00:08:01] Revenu d’activités monnayées et d’activités sexuelles
  • [00:08:57] Un état d’être intérieur
  • [00:09:46] Une bactérie se reproduit seule, nous procréons à deux
  • [00:10:30] Faire usage de l’autre pour obtenir des moyens
  • [00:11:23] Un monde avec plus de collaboration
  • [00:12:37] Reconnaître la valeur du travail, aller vers un monde de collaboration et de conscience
  • [00:14:45] Notre sexualité transparaît dans tous les domaines de la vie, tout comme l’argent
  • [00:15:57] L’argent, un moyen de communication, oser s’émerveiller
  • [00:18:30] Avec votre partenaire sexuel osez être créatif
  • [00:19:15] Conclusion et clôture

Transcription du podcast “argent & sexualité”, troisième partie :

Générique Intro sur tapis musical : [00:00:00« Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) » 

Olivier Mageren: [00:00:20] Bienvenue dans ce troisième épisode, suite et fin des échanges de réflexions concernant l’argent et la sexualité. Quelle monnaie aussi utilisez-vous ? Est-ce qu’elle est diversifiée ? Est-ce que les moyens sont diversifiés ? Parce que sinon, on ramène tout au monopole de l’argent. Et on ne peut pas non plus se plaindre de n’utiliser que l’argent et puis de se dire mais l’argent a des problèmes, non! Si on décide qu’une diversité de valorisation et de monétisation est liée qu’à l’argent, peu importe le nom qu’on lui donne, ben il ne faut pas s’étonner qu’en fait ben on est pieds et mains liés à ce système-là. Il y a tellement de choses qui ne sont même pas quantifiables. Une expérience, comment mettre un prix sur quelque chose ? Ça ne reste jamais qu’une convention, quand on vit une super relation. Pour nous, ça vaut tout l’or du monde. Quand on est amoureux de quelqu’un, qu’on est heureux, qu’on rencontre, ou qu’on a une super relation sexuelle ou affective, mais on ne s’aime pas mettre de prix! Est-ce que ça vaut 100 €, 1000€, 10?000 €, 100?000 € ? Qu’est-ce que vaut une expérience ? Alors qu’au final, comment je me sens ? “Ah quand je serai riche, je ferais ça”, mais non il y a plein de gens riches qui ne sont pas heureux. Si je suis riche, je me permets telle expérience qui me crée un climat intérieur, moléculaire, hormonal et neurotransmetteur, qui me créent de la joie, de l’abondance, de l’énergie, de la vitalité, du peps, du sourire. Et donc c’est notre biologie, c’est notre chimie intérieure qu’on change à travers l’argent. L’argent nous permettra de vivre une expérience. Et cette expérience, cette sensation intérieure, elle est indépendante de l’argent. On peut vivre sans moyens, on voit parfois dans des pays très pauvres qu’en fait ils ont le sourire. Mais oui, parce qu’en fait notre joie, elle ne dépend que de nos… De chimie intérieure et donc de nos pensées, de ce à quoi on se limite ou de ce à quoi on se connecte. Il faut diversifier nos moyens de transactions et de se dire et si je relationnait à travers d’autres valorisations, autres que l’argent. La sexualité ça influence énormément de domaines comme l’argent, la sexualité ça ne s’achète pas. On ne peut pas forcer quelqu’un à nous aimer, on ne peut pas forcer quelqu’un à nous faire l’amour, ça ne s’achète pas, c’est bien nous deux, là. Et ça influence énormément notre bien-être. La sexualité, c’est comme un guide, une inspiration, c’est un lieu incontournable de l’être humain, de développement, de se sentir bien, d’être dans le corps, tout ce qui est totalement inquantifiable et non monnayable en fait. Qu’est-ce que la vie nous appelle à être, à faire, affaire ?

Olivier Mageren: [00:02:17] On est là de nouveau dans le langage financier. Je trouve que ce qui est intéressant c’est que je… mes réflexions que je vous fais aujourd’hui, c’est des réflexions qui permettent d’enrichir votre vie et augmenter votre épanouissement. Et si on regarde le mot et les jargons qu’on utilise dans le domaine financier, on apprend énormément de choses sur nous en tant qu’être humain. Dans le monde financier, on parle de monopoles, de parts de marché, de compétiteurs, de manques, de dettes, de flux, de liquidité, d’économie, d’exclusivité. On peut faire des liens avec la jalousie, l’envie, ou autres, de dettes. Mais si on était lucide de ce jargon ? Parce que même “affaire”, “The business”, l’affaire, c’est aussi : qu’est-ce qu’on a à faire, qu’est-ce qu’on a à faire dans la vie ? Qu’est-ce que la vie nous appelle vraiment à faire et à célébrer ? Si on était lucide de ça ? La sexualité, c’est pour moi plus liée à l’amour, au bien-être corporel, à la liberté, à l’abondance, à la paix, à la santé, à un état d’orgasme, à un état de bien-être, un état, une énergie intérieure colossale, abondante, qui ne dépend pas des autres. Et l’abondance nous demande aussi à prendre notre part de responsabilité en fait, d’être soi. Ne pas se voir petit, de se voir grand, de voir grand, de voir ce qui peut être beau, de ce qui nous motive, ce qui nous met en joie, ce qu’on a envie d’honorer. Puis la thématique de l’argent et de la sexualité, quelque part, ça a des vertus, mais aussi on se rend compte que, pour certaines personnes, c’est un drive, c’est une motivation, c’est un moteur, mais qui devient peut être à l’extrême addictif.

Olivier Mageren: [00:03:29] Parce que la différence entre une passion et l’addiction, c’est quelque part une passion : certes, on s’investit du temps et de l’argent, et on investit beaucoup, ça paraît parfois irrationnel, mais au final ça crée plus de bien-être, d’ouverture, de relation et de richesse. Alors qu’une addiction, c’est l’inverse, ça crée de la fermeture, de la pauvreté, on s’appauvrit, on limite les relations. Parfois en tombant dans l’addiction, on perd des relations, sa vie sociale, les liens qu’on a avec ses proches et on vient combler quelque chose parce qu’il y a eu souvent une difficulté, un traumatisme ou simplement une facilité. Une drogue peut-être addictive, tant le sexe que l’argent, et les drogues. Et simplement on vient pallier à quelque chose parce que de manière non physiologique, on vient booster quelque chose à une dose qui est au-delà de ce que notre corps et notre esprit peut appréhender pour revenir dans un état “meilleur après”. Souvent les addictions on fait un rush d’hormones, un rush de molécules qui va… Finalement il y a le down après, il y a un après coup, parce qu’en fait on s’est épuisé. Et notre relation au sexe et à l’argent nous parle aussi d’addiction. L’addictions c’est parce qu’on appauvrit et qu’on limite les choses. Alors qu’en fait la sexualité amène à l’ouverture et la curiosité, la rencontre, la diversité, l’abondance, la créativité, le renouvellement sans cesse, infini, toujours renouvelé, libre, léger. Même s’il y a des challenges, que ça nous appelle, ça éveille chez nous et ça rentre en résonance avec des difficultés, des douleurs, des peines, des mémoires, peu importe, c’est le moyen et l’opportunité de transcender. C’est comme si la vie venaient nous voir et nous disant regarde, il y a encore ça et ça, et si tu les traversais, purée qu’est-ce que ça serait encore plus beau ! La sexualité parfois nous amène à se remettre en question et on se dit “wow! Mais oui, mais j’ai bien fait d’aller voir ce qui s’y passait”, c’est important. Comme Marga dans le podcast précédent, elle pensait tirer un trait sur sa sexualité et finalement, et bien elle a eu l’audace d’aller voir ce qui se passait dans sa sexualité et ensuite elle s’est dit “heureusement que je me suis fait ce cadeau, c’était pas perdu. Il y avait tout un monde fantastique d’épanouissement qui était là dans mes relations et ma sexualité”. Et à un moment, ce qui manquait de mon ma vie, j’ai travaillé pour l’argent, j’ai développé des diplômes, j’ai une vie, j’ai, j’ai, j’ai, j’ai et finalement parfois ce qui manque juste c’est d’aller voir ce qui se passe dans sa sexualité pour passer au cycle d’après et de bénéficier, de recolorer en fait, ce qui s’y passe avec une joie renouvelée.

Olivier Mageren: [00:05:24] Alors on dit que l’argent n’a pas d’odeur. Et bien pour moi c’est, justement je pense que c’est l’inverse. Pour moi l’argent a de l’odeur. Quand on dit l’argent n’a pas d’odeur, c’est comme si potentiellement il était neutre insipide, transparent, sans effets. Mais non, l’argent a énormément d’odeur, on sent les choses, on sent d’où il vient. Il y a un côté intuitif, il y a un côté d’un esprit, d’une essence, d’un parfum qui est là de tout ce que ça représente. On dit même parfois l’argent sale. Ça veut bien dire qu’on parle d’extrême à l’autre. Soit c’est sans odeur, soit c’est sale et pas bon, ou l’argent en black… On se dit mais c’est dingue, un peu comme la sexualité, c’est un tabou et on passe d’extrêmes à l’autre. C’est génial ou c’est nul, ou c’est de la faute des autres ou pas de la mienne, ou bien on parle d’un extrême. C’est acceptable ou c’est totalement inacceptable, c’est rare qu’en sexualité on puisse être neutre, ça vient nous toucher profondément dans nos valeurs, dans nos croyances et donc on n’est pas neutres face à la sexualité, et à l’argent non plus. L’argent sans odeur, l’argent est sale. Sans odeur c’est comme si c’était un peu transparent, ça me fait penser à l’eau, mais l’eau elle a un goût, elle peut même avoir une couleur. L’argent peut avoir une couleur, l’argent on peut dire l’argent peut avoir la couleur du crime, peut avoir la couleur du sang, parce que quelque part il y a des abus, des viols, des tricheries et des choses inacceptables derrière.

Olivier Mageren: [00:06:28] Je sais que je parle à cœur ouvert à travers ce podcast, totalement inédit, et que ça fait des années que je voulais le faire. Et c’est pourquoi j’ai créé le Love Health Center, c’est parce que pour moi, en parlant de sexualité, on parle de bien plus que la sexualité. La sexualité nourrit quelque chose qui revient et c’est fondamental d’aller voir ce qui s’y passe. On part de la sexualité et on va ailleurs, et puis quand on va ailleurs on revient à un moment ou à un autre la sexualité. Mais c’est parce que le projet du Love Health Center est bien au-delà de la sexualité qu’il me paraît d’autant plus fondamentale. Ce n’est pas de la sexologie pour de la sexologie, du sexe pour du génital, du sexe pour : “Ok, j’ai une belle érection, je suis performant et je suis heureux”, non. Ou j’ai un orgasme ou je suis, je ne sais pas moi, quelqu’un qui est une bimbo, qui a tout ce qu’elle veut parce qu’elle a une sexualité épanouissante, c’est pas ça. Certes, c’est important si on doit passer par là parce que c’est savoureux, que ça nous plait et que c’est nécessaire et que dans notre parcours de vie ça fait sens et que… Accueillons ce qui est là sans se juger, mais ça va bien au- delà.

Olivier Mageren: [00:07:18] On sait que ça vient éveiller en nous des fibres très personnelles, et moi je suis très intime. Mes podcasts, ils ont pour vocation d’être comme la sexualité : libre, généreux, sans tabou, vulnérable, authentique, franc, j’espère délicat, où chacun peut écouter à son rythme. L’avantage du podcast, c’est que vous les écoutez quand vous voulez, vous vous arrêtez quand vous voulez, vous reprenez quand vous voulez. Vous pouvez le réécouter à votre guise, de le réécouter même une année plus tard et de se dire “Tiens, qu’est-ce que ça m’évoque ? Finalement qu’est-ce qui a changé dans ma vie si je réécoute, un an plus tard ,le podcast sur le vaginisme” par exemple… Qu’est-ce que ça éveille en moi ? Qu’est-ce qui aurait peut être changé en fait ? Parce que quelque part il y a des évolutions. L’argent, ça connote à une émotion. Et si finalement, comme l’argent et sexualité devenaient une connotation liée à la gratitude, en merci. Tant avant qu’après, on a une gratitude, d’où vient et où on va ensemble ?

Olivier Mageren: [00:08:01] Quel est le revenu finalement de vos activités monnayées et vos activités sexuelles ? Le revenu, c’est à dire : qu’est-ce que vous en retirez comme bénéfice ? Et si on faisait l’état de “Votre sexualisé vous amène ça, ça, ça” ? Si on utilise la comptabilité, on fait la balance-sheet en disant ben les plus et les moins, dans ma sexualité ma vie sexuelle apporte… Est-ce que c’est équilibré ? Est-ce qu’il y a autant de plus que de moins ? Est-ce qu’il y a beaucoup de plus ou beaucoup de moins ? Et quelque part, est-ce que dans mes revenus, les moyens financiers, quels sont mes plus et les moins ? C’est tellement tabou, ça confronte à tellement de difficultés de se voir pour ce que c’est, de voir la vie pour ce qu’elle est, de se voir tel qu’on est, sans se cacher. Ça révèle des choses où on ne peut pas se cacher, c’est nous. Quand on parle d’argent et de sexualité, on se révèle nous, tel qu’on est à la vie, et on ne peut pas se cacher. Nos revenus sont ce qu’ils sont, nos moyens financiers, notre relation à l’argent est ce qu’elle est, et c’est notre responsabilité. Et l’importance, et les moyens de monnayer, et les diversifications de remplir cette fonction de flux, de reliance, de valorisation et d’obtenir des moyens de développer sa vie. Des moyens matériels et psychologiques sont importants, tout autant que la sexualité, quels sont mes revenus ?

Olivier Mageren: [00:08:57] À la fin je pense que les revenus c’est un état d’être intérieur, une émotion. Et au-delà c’est presque quelque chose qui… C’est une vibration intérieure qui perdure, libre de certaines difficultés qui étaient avant omniprésente. Mais on se dit “Waouh! Finalement, chaque fois je me connecte à la sexualité, ça m’apporte de la joie et plus j’y suis, plus je m’en souviens”. Un peu comme le goût d’un… On peut se souvenir de l’effet de l’ananas, du pamplemousse, du citron ou d’un piment. Le corps réagit tout de suite à la mémoire d’une expérience, à la mémoire de l’énergie sexuelle, à la mémoire de l’argent. Ça pourrait éveiller de la même manière dans notre corps, un flux. De toute façon, qu’on le veuille ou non, ça a quand même lieu, un flux de sensations, d’émotions. Qui quelque part pourrait nous booster. Et si ce n’est pas le cas, il suffit simplement d’être curieux, d’aller voir un coach, de questionner, de rencontrer des gens, d’évoluer. Comme disait Maria, allez rencontrer des gens, c’est ça qui nous fera évoluer. C’est un outil de reliance. Si on était seuls, y aurait ni d’argent ni sexualité.

Olivier Mageren: [00:09:46] Et si on était des bactéries… Ben en fait, une bactérie, elle se reproduit elle-même. Il y a un contexte favorable : elle se multiplie, il n’est pas favorable : elle est en hibernation et elle se reproduit par elle-même, donc à l’identique. Le matériel génétique reste quasiment identique, il mute pour différentes raisons, mais en soit on fait une copie/paste de la même chose. Non, la sexualité c’est totalement différent. C’est une rencontre de personnes, c’est aussi en reproduction, une rencontre d’ADN où il y a un échange, un partage et ceux qui ont engendré, ils ne se font pas un copié-collé d’eux-mêmes, ils permettent une évolution, un changement. Il faut aussi s’autoriser en tant que personne dans la société, d’être riches du passé, de notre généalogie, de notre culture, notre histoire : familiale, sociétale, collective et humaine et de s’autoriser à vivre qui on est vraiment. On est amené à s’exprimer avec un matériau génétique différent, à chaque génération, dans un contexte différent. Et si on se permettait de faire la même chose dans notre sexualité et à notre rapport à l’argent ?

Olivier Mageren: [00:10:30] Je vous parlais que pour moi, quand je paye une facture, je suis en joie et j’ai envie de le faire, et je suis content de recevoir la facture, et je paye avec amour. Parce qu’il y a de la conscience, et de l’investissement, et de la gratitude : pour moi et pour l’autre. Pour moi pour ce que je fais et pour l’autre pour ce qu’il m’a aidé. Et si justement on sortait, on parlait des moyens de valorisation au début, on parlait du troc, mais avant le troc il y a eu l’esclavage. Quelque part on a fait usage de l’autre pour obtenir des moyens et donc on parle quand même bien d’une énergie, d’un mouvement, de la création de quelque chose, mais on exploite l’autre, on le rend en esclavage pour différentes raisons. Mais un peu comment on peut se mettre en situation d’esclavage par rapport à l’argent soi-même, sans s’en rendre compte. Mais si on changeait cette relation d’un humain esclave où il doit travailler et c’est dur, c’est pénible, c’est difficile, c’est la dette, la difficulté, même si tout ça peut exister et qu’on sortait d’un moyen d’obtenir quelque chose aux dépens de l’autre. Et si ça devenait une collaboration ? Quand on paye quelqu’un on collabore ensemble. Et ce n’est pas un gagnant, un perdant, c’est qu’on grandit ensemble, on est tous les deux bénéficiaires.

Olivier Mageren: [00:11:23] Le monde actuel est passé d’un monde de compétition, je pense, à un monde un peu plus conscient de ce qu’on fait et un monde collaboratif, de synergie, d’harmonie, de symbiose. Ça n’enlève aucunement les difficultés et les mémoires et tout ce qu’on doit traverser, mais ça change la coloration et la joie. Le monde actuel a été dans tellement de travers, d’excès d’extrêmes, qu’en fait on peut apprendre de ces expériences en disant “ça, permet ça”. Et si maintenant on se permettait d’être dans plus de collaboration, ça changerait quoi ? Tous dans des milieux différents ? Moi si je me tiens personnellement, dans ma situation, quand je collabore avec des indépendants, avec des employés ou des institutions, ou l’état, ou même un particulier, je suis dans cinq situations différentes et je vis cinq relations aux autres différentes. Parfois, j’ai l’impression que l’état me comprend pas ou n’est pas à mon écoute, n’est pas à mon service. Et moi je contribue comme un esclave et je n’ai pas le choix, et on m’a assigné à faire ça, je suis né là et je suis esclave d’un système qui ne m’écoute pas… Et je trouve que la démocratie a beaucoup de défaillances. Pourtant, je serais heureux de contribuer, je suis content de déposer mes enfants à l’école, qu’il y a des gens aux hôpitaux et tout, qu’il y ai des routes et des moyens de communication, qui créent des flux et qu’on permet d’être acteurs dans notre vie. Si l’État se mettait au service de l’humain pour qu’il crée vraiment de la richesse, ça serait peut-être différent. Mais souvent, je me suis rarement fait, dans mon histoire, une réjouissance de voir à quel point l’État en fait, il y a une déconnexion forte entre l’État et l’humain qui est derrière, qui est forcé de contribuer.

Olivier Mageren: [00:12:37] Quand on est face à des clients, ben ils sont tous différents, on est face à une unicité. Moi je laisse pris libre et conscient, dans la durée et l’argent, parce que pour moi la priorité c’est le bien-être de la personne, c’est ni le temps ni l’argent. Quand je travaille avec des indépendants souvent on se comprend, parce qu’en fait l’argent tombe pas du ciel d’une certaine manière et on est face aux mêmes réalités. Quand un client nous paye trois mois plus tard, c’est quand même difficile. A quel point on est respecté, valorisé, qu’on est content de travailler avec quelqu’un et qu’on collabore, on a le sentiment de collaborer, quand la personne, sans justification ou par peur d’être vulnérable, ou d’expliquer sa réalité, pour 1000 raisons, paye trois ou quatre mois plus tard… Ou ne paye jamais. Mon père était indépendant, il a couru après son argent toute sa vie et pourtant il avait quatre enfants à la maison, comment il fait ? Comment on reconnaît ? Et l’autre a peut-être des difficultés financières, mais qu’est-ce qu’on serait gagnant si on osait être vulnérable et dire les choses ? Parce qu’alors on a des vrais indicateurs, comme dans sa compta. On peut prendre des vraies décisions : libre, consentie, éclairée. Et un choix consenti, comme on dit, c’est d’utiliser l’acronyme Reeals. Ça veut dire ben un consentement, c’est libre, éclairé, c’est changeant, ça met de la clarté. On peut revisiter et s’adapter à tous les changements. Parfois, quand je suis face à un employé, j’ai l’impression qu’il me comprend pas. Quand j’envoie une facture, “Ah c’est trop cher” eh mais tu te rends pas compte, le temps, l’investissement, la passion et moi j’étais au service, j’ai rempli tout mon contrat et puis on dit t’auras une journée, t’as 150 €. Et je vis comment moi avec ça ? Et vous croyez que je le rends tout mon écosystème est moi-même heureux. Est-ce que je vous croyez que je peux produire des podcasts tous les mois si on me paye comme quelqu’un de minable ? Ah évidemment, c’est la valeur que je m’y attendais, mais c’est une réalité. Parfois on est face à des employés qui ne comprennent pas qu’avec leur salaire qui tombent tous les mois, ben un indépendant il ne le comprend pas, il dit “hey je suis dans un autre contexte, moi je te paye en étant indépendant, toi tu es employé de l’État, d’un système, et on doit tous contribuer à l’état. Quelque part t’es mercenaire de l’état, mais moi je suis la personne active qui quelque part génère cette richesse tout autant que toi. Et si on se comprenait ? Mon argent il est fondamental si tu veux que ce poumon, cette économie, elle circule et qu’on crée de la richesse, il faut avoir de l’enthousiasme”. On sait que si on avait plein d’argent, on serait hyper créatif. Il faut valoriser aussi les gens qui travaillent. Faut pas s’étonner que l’école va mal si en fait on dévalorise et que les profs sont pas reconnus dans leurs salaires. Et donc en fait, j’invite simplement chacun à se dire à quel point en fait ce changement de société qui va vers plus de collaboration et de conscience, peut aider tout un chacun et transformer profondément la société.

Olivier Mageren: [00:14:45] Donc c’est mon vœu à l’issue de ce podcast. C’est que quelque part, les questionnements profonds qu’on peut tous faire, par rapport à l’argent, qu’on soit aux études, étudiant, enfant, adulte, indépendant, employé, riche, pauvre, en couple, ou en périnatalité, ou en train de se marier, ou avec un deuil. Notre relation à l’argent, elle est tellement fondamentale. Et j’espère qu’elle sera importante mais pas prioritaire. Valoriser, honorer et célébrer tout autant que la sexualité, mais pas un monopole et ni un moyen dénaturé d’obtenir autre chose, ou en tout cas de manière claire, transparente et consentie. Et que la sexualité se libère de beaucoup de blocages parce que les pensées peuvent être bloquées et bloquer la sexualité, et vice versa, comme on peut bloquer notre relation à l’argent et ça bloque tout notre flux de vie. De remettre du mouvement en fait, ouvrir des portes, se questionner, s’enrichir et peut être se partager les uns les autres. À quel point finalement, en allant voir dans ce domaine, on fera peut être beaucoup plus de pas en avant que si on a affronté la sexualité de manière frontale. Et je dirais peut être simpliste, de la voir comme quelque chose d’isolé qui n’est pas interconnecté avec notre vie, nos relations et la société. Ce qu’on est, est traduit dans tout ce qu’on fait, tant au travail, dans nos activités professionnelles, dans nos relations amoureuses, familiale, collective, temporaire ou permanente. Notre sexualité transparaît dans tous les domaines de la vie, tout comme l’argent.

Olivier Mageren: [00:15:57] Alors, concernant “quelle monnaie utilisez-vous ?” Quelle est la diversité de la manière dont vous communiquez avec les gens ? Parce que finalement, l’argent, c’est un moyen de communication. C’est étonnant de voir dans la vie de tous les jours, peu importe les activités, à quel point parfois on peut recevoir un merci qui est d’une platitude incroyable. Est-ce qu’on est face à quelqu’un de déconnecté, de pas présent, de triste, en difficulté dans sa vie, en dégoût ou sans conscience ? Mais parfois on reçoit un merci… Le travail qu’on a fait ou ce qu’on a fait à représenter, ou nous vis à vis d’un autre, c’est à dire qu’on reçoit quelque chose de quelqu’un, même dans une transaction financière, on a payé quelque chose, on dit juste un merci. Alors que l’autre s’est dévoué, il a changé son agenda, il s’est déplacé, il a mis une priorité, il a fait de son mieux, il a eu des imprévus, il a peut-être pas rempli pleinement le contrat mais il a eu des challenges et il n’a pas eu facile. Il a dû y mettre énormément d’ingrédients, de temps et de savoir-faire et on reçoit juste “Merci”. Si, “Purée mais derrière j’ai fait ça, ça, ça et ça”. Si on était beaucoup plus présent, si un merci : on se permettait de dire “hé mais le merci, ça peut être une joie aussi”. On peut y mettre de la valeur, de la signification et de la conscience et de se dire “Waouh”, c’est concret et ancré, comme la sexualité. Et dire “Merci, mais en fait c’est jubilatoire, il y a ça, ça et ça. Et franchement, j’ai parmi tout ce que j’ai pu percevoir, et ma sensibilité, et mon parcours. Waouh! Quand tu m’as communiqué de telle manière, ça m’a fait plaisir. Quand tu auras répondu tel jour ou par tel email, ou quand tu m’as appelé ou quand tu as fait tel création ou le premier jet… Eh bien, j’ai ressenti de la joie, j’ai senti que j’étais accompagné, ou j’ai senti que c’était plaisant, ou tu m’as donné le sourire ou ça m’a fait plaisir de recevoir”. Le oui peut être empreint de révéler notre monde intérieur et d’oser aller voir ce qui nous touche, notre sensibilité, je pense que c’est fondamental. C’est comme un partenaire de vie ou dans la sexualité, on peut dire, on peut dire, on peut valoriser et communiquer avec l’autre à travers un sourire, un regard, une attention. Ou le lendemain, peut-être pas dans le temps présent, mais peut-être dire “ah tiens, ça m’éveille et demain matin il y aura une surprise”. Ou bien “Tiens, chaque fois qui rentre à la maison, mais qu’est-ce que je suis content qu’il soit là ! Je vais lui dire Waouh!”. Un peu comme un animal de compagnie peut parfois nous faire la fête. Et bien on dit “Ouah merci, c’est super!”. En fait, l’autre il va vouloir rentrer à la maison souvent en fait si quand on rentre à la maison c’est la joie, quand on part au travail ou on tire la gueule c’est compliqué, on va dire, “Ouais ben ça me fait quand même plaisir de rentrer à la maison” parce qu’il y a une énergie vitale présent de gratitude où finalement on valorise, pour plein de raisons, et je vous invite à diversifier les raisons pourquoi vous dites merci, d’augmenter votre sensibilité, et de vous ouvrir à offrir à l’autre un panel beaucoup plus vaste de sensations et d’émotions à travers votre interaction, votre body langage, les mots que vous utilisez, le silence, le toucher, l’attention, la chaleur, la gratitude et vos pensées. Vos pensées ont énormément d’impact sur la manière dont l’autre va vous ressentir.  Diversifiez, l’argent ne pourra jamais atteindre ce niveau de bien-être relationnel, il n’est pas fait pour ça et il ne pourra pas le remplacer. Donc quand vous dites merci à un partenaire, dans votre vie amoureuse, sexuelle, oser être créatif, allez y franchement. On a besoin d’ancrer, de nommer, d’exprimer et de donner corps à un monde beaucoup plus réjouissant. Alors s’il vous plait, c’est juste un conseil, mais dites merci en disant en quoi c’est un merci pour vous, qu’est-ce qu’il habite ? Qu’est-ce que ça réveille ? Et créer de plus en plus de pétillance. Je crois qu’on peut aussi se permettre de créer des mots, comme on a parlé les dernières fois dans un podcast de compersion. On peut se permettre de créer des mots, ou si je pense qu’on peut être créatif en fonction de l’autre, et commencer à avoir un langage beaucoup plus lumineux qui résonne, peut-être parfois c’est juste une joke entre deux personnes qui elles seuls peuvent se comprendre. Mais on peut inventer des mots et souvent les gens le font. Ils s’inventent leur propre langage.

Olivier Mageren: [00:19:15] Et valorisez aussi largement que possible votre bien-être en sexualité. Et si quelque part le bien-être n’est pas là ce n’est pas grave, on peut semer les graines de la suite. Vous l’avez peut-être jamais fait jusqu’à présent, mais il y a toujours bien quelque chose dans votre sexualité qui vous fait plaisir. Peut-être l’attente, ou peut-être le désir, ou peut-être la manière dont ça a démarré, ou peut-être un moment particulier dans l’échange, ou le “après”. Il y a certainement un ingrédient, je ne sais pas lequel, mais dans tout le spectre de l’éveil du désir, du partage, de l’excitation, du jeu et du climax, ou de la rencontre et du post activité génitale ou sexuelle, quelque chose qui vous avez plaisir. Ça peut être une réjouissance qui soit émotionnelle, relationnelle, de regarder l’autre, de voir l’autre nu, de se toucher, de le regarder, de sentir son désir, ou bien quelque chose, ou bien son énergie d’une manière ou d’une autre. Essayez d’aller révéler, et révéler aussi à l’autre, en quoi de petits ingrédients qui étaient passés sous silence commencent à prendre le devant de la scène, et commencent à être valorisés, montré. Et peu importe qu’il y ait beaucoup de difficultés dans votre sexualité. Et si vous révéliez juste à un ingrédient qui était chouette… Et le reste, vous dites ça n’a pas d’importance. Je le laisse disparaître comme c’est apparu, je ne veux pas y consacrer de l’argent parce que “What you focus on expand”, ce sur quoi on se focalise prend plus d’importance. Alors je vais consacrer du temps à valoriser les ingrédients qui sont essentiels dans ma sexualité, d’autant que j’ai envie de valoriser à travers l’argent quelque chose. Donc je vais lui dire merci avec juste les ingrédients que j’ai envie de voir plus souvent dans ma vie. Et plus on va valoriser, plus l’autre va être reconnue. On va trouver ça appétitif, plaisant, amusant, il ne va pas se sentir jugé, il va oser être vulnérable, d’être lui-même, de faire des erreurs, d’être maladroit, d’oser des choses, d’être ridicule, d’oser des désirs qui ne sont jamais réalisés ou des fantasmes, d’oser créer de la pétillance et d’être lui-même ou de comprendre qu’en fait il n’est pas aussi nul et qu’il ne faut pas tout jeter à la poubelle. Ce n’est pas juste bon ni mauvais, il y a des choses qui sont belles, d’une manière ou d’une autre, des choses qui nous plaisent à travers une relation. Si on est honnête et qu’on reste avec quelqu’un, c’est qu’il y a toute façon, même si on n’est pas pleinement satisfait ou qu’on est très frustré, il y a des choses qui nous plaisent. Donner de la place à ça, créez un espace, ouvrir l’espace pour que puisse se déposer tout ce qui vous fait du bien. À tout bientôt !

Générique Outro sur tapis musical : [00:21:35] « Entr’Nous (voix féminine Katalin) ; Entr’Nous (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin) » Revenir à la liste des podcast : ici

Le podcast sur les réflexions “argent & sexualité” :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *