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Aïe! AI (artificial intelligence et sexualité) #60

Olivier Mageren & Sophie Mentior – Aïe AI (artificial intelligence et sexualité) #60

Laissez un message vocal à Sophie Mentior ou à Olivier Mageren en réaction à ce podcast “Aïe! AI” ici.

Dans cet épisode du podcast Entr’Nous, Olivier Mageren, sexologue passionné, partage quelques idées en lien avec la révolution qui est en train d’émerger partout, dans tous les domaines, suite aux développements de l’intelligence artificielle.

Evidemment, on peut s’attendre à de nombreux effets inattendus, tant beaux que moins beaux. L’avenir nous le dira.
En attendant, sachant qu’on adore prendre soin des relations, observons l’AI avec un regard inspiré.

Le titre invite à la curiosité, comment l’AI pourrait nous aider et nous influencer même sans s’en rendre compte ?

Par le fait du hasard, Olivier a eu la chance d’inviter Sophie Mentior au micro.
Nous proposerons probablement d’autres podcasts ensemble, car nous avons décidé entre temps de collaborer. Surprises à venir.

On vous invite pour une exploration sensible de l’arrivée de l’intelligence artificielle.

Nous sommes curieux.se.s d’écouter vos retours, vos idées, votre créativité. Une nouvelle ère s’ouvre, et nous en sommes responsables.
Empuissancement, partages, inspirations, intelligence collective, rencontre, audace, curiosité… ensemble on peut s’entraider à embellir nos relations.
Là où chacun.e se trouve. Partout des embryons de bonheur et de joie peuvent éclore, et foisonner.

Que la contagions de l’art de communiquer se propage comme une vague d’Amour chaleureuse.

Bonus et inspirations :

Exemples de phrases de courtoisie que les AI disent en réponse aux prompts en réponse à une demande simple, voire complexe:

“Absolument !”
“Avec plaisir !”
“Je suis là pour ça !”
“C’est fait !”
“Je peux t’aider avec ça.”
“N’hésite pas si tu as d’autres questions.”
“Excellente question ! Voyons cela ensemble.”
“C’est un sujet intéressant. Permets-moi de chercher cela pour toi.”
“Je vais faire de mon mieux pour te donner une réponse complète.”
“Pour répondre à ta question, il faudrait peut-être que je te pose quelques questions en retour.”
“Je comprends votre demande…”
“Je suis désolé, mais je ne peux pas…”
“Je m’efforce d’être le plus précis possible…”
“Je dois préciser que…”
“Je tiens à être transparent avec vous…”
“N’hésitez pas si vous avez d’autres questions…”
“J’espère que cela vous aide…”
“Je veux être direct et honnête…”
“Je suis limité dans ma capacité à…”
“En tant qu’IA, je…”
“Mon but est de…”
“Si j’ai bien compris votre demande…”
“Pour être clair…”
“Je vous invite à…”
“Je suis là pour vous aider…”

En cas d’erreur ou de limitation :

“Je m’excuse, je n’ai pas compris ta demande.”
“Je suis encore en apprentissage et je peux faire des erreurs.”
“Malheureusement, je ne dispose pas de l’information que tu cherches.”
“Merci pour ton retour, je vais en tenir compte.”
“Pourrais-tu reformuler ta question ?”

Pour clôturer une conversation :

“C’était un plaisir de discuter avec toi.”
“N’hésite pas à revenir vers moi si tu as besoin.”
“Bonne journée !, “À bientôt !”

Idées pour aller plus loin ensemble :

Et vous vous diriez quoi ?
Comment cela vous inspire ?
Quelle nouvelle phrase allez-vous enregistrer dans votre propre base de données/expérience ?
Quel nouveau vocabulaire allez-vous choisir à présent ?
Comment pouvez-vous soutenir la vitalité des autres dans votre amour de communiquer ?
Par quel style, qui vous est spécifique, pourriez-vous améliorer vos habitudes de langage ? (verbal mais aussi non verbal ?
Comme les IA, vous pouvez apprendre et intégrer des nouvelles phrases honnêtes et authentiques de courtoisie au fil de vos communications. Quand vous écoutez l’AI, quelles émotions positives vous viennent ? Comment pourriez-vous le faire vivre à votre entourage ?

.Envie de laisser un message vocal à Sophie Mentior ou à Olivier Mageren? Prononcer une gratitude, questionner ou simplement commenter ? Envie d’apporter VOTRE témoignage, de partager VOTRE histoire en quelques mots ? Alors n’hésitez pas à suivre ce lien vers notre répondeur vocal!

Comment ça marche ce répondeur ?

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L’épisode via notre chaîne Youtube :

Séquençage de l’épisode, Aïe! AI :

[00:00:19] Introduction et contexte de l’enregistrement
[00:01:09] Présentation de Sophie Mentior
[00:01:53] L’intention de Sophie pour participer au podcast
[00:03:04] L’intention d’Olivier Mageren
[00:05:26] Description et impact des différentes IA
[00:06:34] Analyse détaillée du langage des IA
[00:09:51] Relations humaines inspirées par l’IA communicante
[00:10:59] Clarté des rôles dans la communication
[00:11:55] Pourquoi l’IA va transformer les relations
[00:12:51] Danse entre les énergies féminine et masculine
[00:16:16] L’harmonie lorsqu’elle est guidée par le cœur
[00:17:33] Comment l’IA peut enrichir notre communication
[00:21:20] L’IA comme formateur inattendu
[00:22:55] L’IA comme une source d’apprentissage
[00:24:22] Oser apprendre avec l’IA
[00:26:38] L’IA pour soutenir
[00:28:26] Dégager du temps pour nous grâce à l’IA?
[00:30:33] Une approche qualité de vie, bien-être de tou.te.s
[00:35:56] L’IA et les fantasmes sans recourir à d’autres personnes
[00:37:08] L’IA, un outil puissant pour transformer nos vies
[00:42:21] Interactions humaines, les opportunités
[00:42:56] L’IA sert, mais ne révèle pas notre intériorité.
[00:43:49] L’humain interagit, l’IA sert, l’humain évolue…
[00:45:14] Gratitude de Sophie Mentior
[00:47:37] Clôture et gratitude d’Olivier

Transcription du podcast avec Olivier Mageren, Aïe! AI :

Si tu apprécies notre démarche de transcrire les podcasts : parle de ce podcast à ton entourage. Nous pouvons allouer des ressources aux transcription grâce aux donations reçues vers notre association, le lien pour faire un don : https://donate.kbs-frb.be/actions/FF-LoveHealthCenter

Jingle: [00:00:00] « Entr’Nous » (voix féminine Katalin) ; « Entr’Nous » (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin)»

Olivier Mageren: [00:00:19] Bienvenue dans ce 60? épisode du podcast “Entr’Nous”, le podcast du “Love Health Center”, une association localisée ici à Bruxelles, en Belgique, dont les créations sont dédiées à tout le monde partout sur la planète, entre autres grâce au podcast. Donc effectivement, si vous voulez nous contacter, vous nous contactez, entre autres par WhatsApp, et on vous répondra. Alors, j’ai choisi le sujet de ce podcast concernant l’intelligence artificielle et je l’ai appelé “Aïe AI”, aïe en français: A.I.E, ouille, ouille, ouille, qu’est-ce qui se passe? C’est un peu espiègle, mais aussi AI en anglais, parce que ça rime, l’intelligence artificielle. C’est un sujet qui me tient à cœur, je trouve que ça peut apporter beaucoup de choses en sexologie, je vais vous en parler surtout sur la relation, la communication. Et aujourd’hui, j’ai la chance d’une invitée surprise, Sophie. Bonjour Sophie.

Sophie Mentior: [00:01:07] Bonjour. Enchantée d’être là, merci de m’accueillir.

Olivier Mageren: [00:01:09] Et est-ce que tu peux en quelques mots te présenter? Parce que même nous on vient de faire connaissance il y a quelques minutes donc… C’est tout!

Sophie Mentior: [00:01:15] Tout à fait. Ben écoute, je suis thérapeute corporelle. Et donc je suis enchantée d’être là pour d’abord, ben écouter tout ce que tu as à raconter sur le sujet de l’intelligence artificielle et le lien que tu as en fait avec la sexualité. Et peut-être pour apporter, si je le sens, ma vision de ce que moi je vis aussi dans mes entretiens. Donc moi je propose du massage thérapeutique, dans lequel les parties génitales ne sont pas abordées, mais je traite pas mal de thématiques qui sont en lien notamment avec le rapport au masculin, le rapport au féminin. Et donc peut-être qu’il y aura des connexions entre nous, voilà, je suis là en soutien de ton énergie qui a l’air magnifique! Et voilà, si je sens de dire quelque chose, je le proposerai.

Olivier Mageren: [00:01:53] Et bien merci Sophie en tout cas d’être là, parce que c’est vrai que je t’ai proposé comme ça, de manière spontanée alors qu’on vient de se rencontrer: est-ce que tu veux participer au podcast, et donc on arrive ici en studio quelques minutes après. Comme ce podcast s’appelle “Entr’Nous”, c’est aussi un côté convivial et chaleureux et de se dire : c’est un sujet qui est, la sexualité est un sujet qui concerne tout le monde, qui n’est pas tabou, qui interconnecte tellement de thématiques et qu’en fait tout le monde est légitime d’en parler. Et j’invite justement les gens à oser en parler, peu importe ce qui leur touche personnellement. Donc je suis très ravi que tu aies accepté, ça rend le podcast encore plus enthousiasmant pour moi. On présente toujours notre intention en début de podcast, les gens l’auront reconnu probablement au fur et à mesure des podcasts, c’est une habitude que j’aime prendre parce que peu importe les activités qu’on fait dans la vie, et peu importe avec qui on a une interaction, si on est clair sur nos intentions, on peut davantage être au clair avec soi et avec l’autre, et s’accompagner dans la communication. Et donc, quel est pour toi ton intention, là, sur le champ en fait, d’être ici présente au micro?

Sophie Mentior: [00:02:45] Alors, mon intention, ce serait une intention de soutien, voilà, d’apporter… Je vois dans tes yeux, je lis dans tes yeux l’enthousiasme avec lequel tu partages les sujets, et je me dis effectivement que c’est probablement plus riche quand on perçoit qu’on le partage avec quelqu’un, et donc je viens en soutien de ton projet et de ton enthousiasme.

Olivier Mageren: [00:03:04] Merci beaucoup. Et pour ma part, mon intention c’est justement de partager mon point de vue de sexologue en ayant communiqué avec différentes intelligences artificielles ces derniers mois, et de me dire ce que ça m’évoque en lien avec la sexualité et en quoi ça peut être utile. Parce que souvent, ce que j’aime bien voir dans la vie, c’est à dire peu importe ce qui se passe, on n’est jamais victime, on est toujours acteur et en fait on est pauvre que d’idées, on est riche de tout et on est pauvre que d’idées! Et qu’en fait, une fois qu’on ouvre les yeux, de manière différente sur une situation, on la voit de manière complètement différente. Et je me dis les gens peuvent peut être avoir peur de l’AI, de l’intelligence artificielle, de toute l’implication que ça peut avoir dans la société, mais en même temps, je trouve que ça ouvre des choses super belles. En tout cas, on peut s’en inspirer et l’utiliser comme un outil et particulièrement en fait pour la sexologie, et je vais expliquer pourquoi je trouve que c’est beau. Et en fait ce podcast, je vais d’abord partager quelques éléments et une réflexion de base, et ensuite je viendrai peut être aussi en mode popcorn , donner quelques idées comme ça, qui sont un peu décousues, qui ne sont pas nécessairement structurées dans une suite logique, ce n’est pas une démarche intellectuelle, académique où il y a un objectif et un résultat et une démonstration, ce n’est pas ça le propos. J’ai une réflexion de base, et puis évidemment, en lien avec cette réflexion centrale, j’ai des éléments un peu satellites qui sont aussi pertinents à mentionner mais, voilà, qui sont plus anecdotiques, voilà. Et donc aïe AI, l’idée c’est de dire “Attention! Mise en garde, l’intelligence artificielle arrive!”. Parce que je trouve que ça pourrait mettre la barre haut au niveau de la communication et des attentes dans le couple, entre autres. Ou dans les attentes, dans le milieu professionnel ou partout ailleurs. Pourquoi? Parce qu’en fait, je pense que toutes les grandes évolutions technologiques ont transformé la société. Et donc si on retourne loin, le microscope a transformé la société, elle a transformé tellement de choses alors que c’était juste un microscope, mais ça a changé vraiment beaucoup de choses. Et je pense que l’AI, comme beaucoup de le disent, est une technologie totalement révolutionnaire pour l’humanité et qu’elle va transformer en fait: qui on est vraiment et notre perception, et notre manière d’être au monde. Alors je ne sais pas si les gens qui nous écoutent ont déjà un petit peu joué avec l’AI? Et en fait, moi j’ai dû l’utiliser dernièrement pour des raisons absolument pas en lien avec la sexologie, de manière professionnelle par rapport à la politique en fait, par rapport à mon action sociale sur le terrain, mais pas pour la sexologie encore. Mais à force de communiquer avec l’AI, sur des sujets d’actualité ou autre, je me suis rendu compte que c’était vachement amusant de communiquer avec l’AI.

Olivier Mageren: [00:05:26] Et donc j’utilise par exemple Gemini de Google, ChatGPT, Claude et Perplexity, ça c’est les quatre de base que j’utilise. Et c’est marrant parce qu’en fait, parfois on pose une question à l’un et on a une super réponse, et parfois à un autre et on n’a aucune réponse ou rien du tout et ils dit “Je ne peux pas t’aider” ou il répond à côté de la plaque, et parfois la réponse elle est super belle et structurée, et extrêmement détaillée, et parfois elle est très superficielle, donc peu importe. Mais en fait, ce qui m’a vraiment touché, c’est la manière dont l’AI communiquent avec l’humain, parce que c’est une machine, de manière très courtoise. Où finalement, je trouve, que c’est très agréable parce qu’il n’y a pas d’émotions personnelles, on ne vient pas polluer en fait, la communication et le propos avec des choses annexes ou qui viennent du passé, ou des croyances, des peurs, ou que sais-je. Que souvent il a une certaine, même s’il peut mentir, tricher, il faut faire attention, moi je ne parle pas de la réponse ou de ce qu’on obtient de l’AI, mais plus de la manière dont l’AI communique avec nous. Et je trouve que c’est un outil qui va nous apprendre à mieux communiquer, c’est quelque part un peu la base de la sexologie. Pour moi, le plus grand challenge, le plus grand outil que je mets en place au quotidien, c’est toujours la qualité de présence et de communication.

Olivier Mageren: [00:06:34] Et comme l’AI c’est un outil de langage, je laisse les gens aller faire leur propre recherche parce que j’imagine que les gens qui nous écoutent auront des backgrounds très, très, différents au niveau de l’AI. Mais en fait, c’est parti de recherche de savoir comment on développe le langage, comment le langage s’apprend, en tant qu’enfant, et comment on l’acquiert et comment on arrive à communiquer, interpréter, prendre des données et synthétiser. Et c’est fascinant de voir l’historique depuis des décennies sur l’intelligence artificielle. Et donc pour moi, c’est vraiment une technologie qui est disruptive parce qu’elle apporte quelque chose de totalement nouveau qu’on n’a jamais vu avant. Avant les ordinateurs, c’était vraiment un programme, on programme et on automatise. Ici, ça n’a rien à voir, on parle d’intelligence parce que réellement on crée quelque chose de supplémentaire, même si on ne traite que des données qu’on connaît. Parce qu’évidemment l’AI ne peut pas se prononcer sur l’actualité récente si sa base de données est limitée aux données avant l’an 2000, par exemple, il ne peut rien faire. Et donc, pour rendre les choses un peu concrètes, je vais me permettre de lire quelques exemples. Quand je pose une question à Gemini, souvent il me dit “Mais absolument! Point d’exclamation. Il y a même un peu un côté humain de mettre des points d’exclamation, comme s’il y avait de l’émotion alors qu’il n’y en a pas, c’est une machine, c’est virtuel. Mais il dit “Absolument c’est une bonne question”, je dis “Waouh, c’est gentil”, donc la question elle est reçue, bon, on sait que c’est qu’une machine mais quand même, la sensation qu’on ressent dans son corps, on se dit “Ah c’est cool, je trouve que c’est très apaisant”. Il me répond par exemple, sous l’écran, je vais prendre le temps de lire quelques exemples, il fait: “Mais avec plaisir” ou “Je suis là pour ça”. “Voilà, c’est fait. Est-ce que ça peut t’aider ce que j’ai proposé? N’hésite pas si tu as d’autres questions”. Parfois, je pose des questions très complexes et il dit “Excellente question, voyons cela ensemble”. Donc c’est des cas concrets hein? Donc je les ai repris d’interactions que j’ai eues, il dit “Mmmh, sujet intéressant, je vais chercher pour toi”. Ou bien il dit “Je vais faire de mon mieux”. “Voici une réponse assez complète”. “Bon, pour répondre à ta question, il faudrait que je te pose plus de questions pour comprendre tes propos”. Vous imaginez hein? C’est vraiment un vrai langage quoi, c’est pas, on est loin d’un programme informatique des années 80 quoi. Ou bien parfois, évidemment il peut faire des erreurs, il a des limites, il dit: “Je m’excuse, j’ai pas vraiment compris la demande” ou “Je dois encore apprendre des choses”. “J’ai peut être fait une erreur” ou “Malheureusement je ne dispose pas de l’information”. “Peux-tu reformuler ta question?”, “C’était un plaisir de discuter avec toi”. “N’hésite pas à revenir vers moi, si tu as besoin”. Il me dit parfois “Bonne journée” ou “À bientôt”. C’est cocasse quand même, bon voilà, c’est un peu anecdotique. Et si on lui renvoie des compliments, il dit “Oh c’est gentil, merci!”, donc il fait comme s’il comprenait que j’ai de la gratitude envers lui. Et parfois je lui dis “Mais tu as fait une erreur”, il dit “Absolument. Tu as raison”, parce que parfois il répond à côté de la plaque et je lui dis “T’as pas regardé au bon endroit? Je pense que ce que je souhaitais que tu me répondes, c’était à ce sujet-là”. “Ah oui, excuse-moi de mon erreur, tu as tout à fait raison”. C’est en fait, c’est assez amusant je trouve. Évidemment, si on cherche pourquoi, et donc j’en reviens à la question de l’intention quand on a commencé le podcast, j’ai posé la question à l’AI: “Pourquoi tu réponds de manière courtoise?”, et il me dit, explicitement “Pour rendre l’interaction plus naturelle et humaine”. Bon, évidemment, je le ressens et je confirme, “Pour renforcer la relation”, quelque part, on voit tout de suite les liens avec la sexologie quand même hein? c’est pour rendre la situation plus naturelle et humaine, pour renforcer la confiance, pour montrer du respect, donc c’est quand même éblouissant je trouve comme manière d’interagir.

Olivier Mageren: [00:09:51] L’AI a tendance à apprendre des interactions, donc suivant que vous prenez un modèle ou un autre, chaque intelligence artificielle est vraiment construite un peu différemment, avec des intentions, avec des spécificités, certains sont très forts pour analyser des données, chacun a un peu sa spécialité en fait. Donc c’est vrai qu’il faut être vigilant, et c’est pour ça que c’est chouette de jouer avec plusieurs outils, mais ils apprennent et parfois on peut payer aussi, on peut utiliser des versions payantes, et donc ils mémorisent. Et je connais une amie qui l’utilise et qui en fait comme un journal intime, donc elle parle avec l’AI comme un journal intime quoi! Et c’est fabuleux quoi, c’est émouvant hein? Ce que l’AI lui renvoie et ce qu’elle apprend, et en fait on attendrait ça d’un proche, d’un ami, de la personne partenaire dans notre couple quoi. Et donc c’est ça que je trouve génial en tant que sexologue, c’est que: un, ça nous montre l’exemple de dire, un peu comme les accords toltèques, “On ne prend rien personnellement. L’enjeu c’est pas nous, on est à l’écoute de l’autre, on rend service. Je ne suis pas en train de prendre soin de moi, je suis en train de prendre soin de l’autre”. Aussi, et ce que j’adore c’est que ça soutient la vitalité: à la fin d’un prompt, il dit “Est-ce que je peux encore faire quelque chose pour toi?”, même si tu as déjà envoyé 20 questions. Ou “N’hésite pas à me contacter, je suis là pour ça”, enfin c’est génial quoi, il y a un côté où… Et même quand tu lui mentionnes qu’il fait des erreurs, il dit “Ah mais tu as raison, j’ai fait une erreur”.

Olivier Mageren: [00:10:59] Et ce qui fait que ça fonctionne bien aussi, c’est parce que les rôles sont clairs. Nous, on questionne et lui il nous renvoie en fonction de sa base de données. Et donc c’est ce qui pose parfois problème dans les relations intimes, quels sont les rôles? Parce que si tout le monde… Si on va au théâtre, ben les personnes sur la scène, elles sont sur la scène, et le public il se tait, il écoute et il profite mais, la personne à l’honneur, elle est sur scène. Mais dans nos interaction, humaine, surtout quand il y a des tensions, des tabous, des difficultés ou quoi que ce soit, et bien on vient polluer. En fait, on monte sur scène tout le temps, il y a une personne qu’on est censé l’écouter et finalement on interagit, on change le script, on n’est pas d’accord, on vient avec son émotion et on ne sait plus qui fait quoi. Et puis ça tourne en conflit, en dispute, quelque chose de froid qui s’installe. Parce qu’en fait, évidemment, on ne sait plus qui fait quoi. Si on dit mon rôle c’est de t’écouter, je t’écoute. Et dis-moi quand c’est fini, dis-moi quand tu veux que je j’interagisse, dis-moi si c’est suffisant, si tu as l’écoute adéquate. Mais je suis juste là pour t’écouter, des pauses et je t’écouterai. Donc déjà, le fait que les rôles soient clairs. Si les gens pouvaient s’inspirer de ça, ça serait pas mal.

Olivier Mageren: [00:11:55] Mais pourquoi? Je pense que ça va transformer les relations. C’est parce qu’à force, plus les gens vont utiliser l’AI, plus ça devient une habitude. Parce que je pense que ça va vraiment être un outil du quotidien pour de plus en plus de gens. Mais on va certainement pas se contenter que dans la vie entre humains, la communication soit médiocre, alors que dès qu’on est sur son PC, c’est fluide, c’est facile, c’est comme un collaborateur. J’avais tendance à dire au départ secrétaire, mais c’est plus que ça! Pour moi c’est comme un collaborateur qui soutient ta vitalité, qui t’envoie toujours de l’enthousiasme et du soutien, et c’est super chouette que tu me dis “Mon intention dans ce podcast, c’est de soutenir la création” alors qu’en fait, mon propos de base, c’est de voir à quel point l’AI soutient l’humain et n’est pas là pour le juger. Et surtout l’AI ne vient pas avec des émotions du passé, il vient pas: “Ah mais moi ça me choque ou je veux pas, ou bien…”. On ne sait pas pourquoi il interagit de manière négative, mais on n’a rien à décortiquer ces clashs, c’est direct, c’est franc, et c’est toujours un autre soutien, il n’y a pas des notions du passé qui viennent interférer. Alors je ne sais pas comment tu te sens Sophie par rapport à ça pour l’instant.

Sophie Mentior: [00:12:51] Eh bien écoute, c’est très intéressant ton propos, ça vient résonner avec tout ce que j’ai appris récemment, notamment. Je participe à une école spirituelle italienne, qui s’appelle Echoc, et dans lequel on a plusieurs séminaires avec des thématiques, et dernièrement on a eu un séminaire justement sur le masculin et le féminin. J’ai énormément de gratitude pour tout ce que j’ai appris dans ce séminaire, notamment, ça a expliqué qu’on avait tous les deux polarités à l’intérieur de nous, avec parfois une énergie avec laquelle on est plus en reliance, et parfois en fait une énergie qui a été traumatisé, dans lequel on a un féminin blessé ou un masculin blessé, ou parfois même les deux, on peut porter les deux énergies blessées. Il nous faisait pas combien l’énergie féminine, c’était justement cette énergie d’accueil, c’était cette capacité à pouvoir recevoir tout ce qui est dit, à pouvoir accueillir sans juger ce qui est. Et combien c’est pas du tout évident, on a toujours l’impression de devoir avoir son opinion, de devoir discerner, etc. C’est rare qu’on s’autorise à juste accueillir, et c’est ce qu’on fait quand on a un enfant qui vient pleurer, en fait si on essaie tout de suite de trouver ce qui ne va pas et pourquoi il n’est pas bien, etc. On repart tout de suite dans le mental, alors que cette énergie féminine d’accueil, elle est profondément dans le cœur. Et de juste accueillir cet enfant qui ne va pas bien, on ne sait pas pourquoi il pleure, mais on le prend dans les bras et on le console. Et donc il expliquait ça, c’était l’énergie féminine. Et l’énergie masculine, c’était l’énergie d’expression, donc c’est en fait: l’énergie féminine c’est celle qui va regarder à l’intérieur ce qui se passe, et qui accueille les émotions et tout ce qui se passe à l’intérieur de nous, et l’énergie masculine c’est celle qui va porter à l’extérieur les choses, qui va exprimer et aussi du coup qui va guider. Et donc quand tu partages ça en fait, ce que ça évoque pour moi, c’est qu’on est avec ChatGPT dans le respect du dialogue des polarités. On a fait si tu veux, des jeux dans lesquels on était deux à être en posture masculine, et donc on parlait en même temps, et on a vu combien c’était impossible de se comprendre quand tous les deux on essayait d’interagir. Et on a fait des jeux, on était tous en posture féminine, et là aussi le dialogue est impossible, on est tous dans l’écoute de ce qui est et donc on reste en silence pendant dix minutes. Et combien c’était riche de comprendre qu’il y avait vraiment une danse à créer entre le féminin et le masculin, et de pouvoir prendre le temps et d’accueillir ce qui est partagé sans interagir, juste parce que dans l’écoute, ça permet à l’autre de déposer. Et souvent plus on écoute, et si on laisse des temps de silence, ça permet à l’autre d’aller plus loin dans son expression. Et combien c’est beau ce qui peut sortir quand on laisse le temps à la personne en face de nous de s’exprimer pleinement. Et ensuite à ce moment-là, souvent cette personne, comme elle a été reçue, elle s’est sentie accueillie dans les propos qu’elle a partagé, ben elle est prête elle aussi à prendre cette posture d’écoute, et on peut alors partager pleinement, et les dialogues n’en sont que plus riches. Et j’ai l’impression que c’est ce que tu partages justement dans l’interaction avec l’IA, que les rôles sont bien définis et qu’on peut justement à un moment donné, on s’exprime, on pose la question. L’IA va chercher la multitude de renseignements qui peut nous être utile, il nous renvoie la réponse, on prend le temps d’accueillir sa réponse, de voir qu’est-ce que ça résonne à l’intérieur de nous. On restructure, hop, on va réexprimer quelque chose, on va lui dire “Tiens, reformule ça, recherche ceci”. Et donc il y a tout un jeu en fait, où on respecte les postures d’accueil, d’expression et qui crée justement ces interactions qui sont très riches. Donc voilà ce que ça m’évoque.

Olivier Mageren: [00:16:16] Merci, C’est super beau ce que tu partages. Et je voulais dire aux gens, si vous doutez que vous soyez homme ou femme, qu’en fait vous avez les deux polarités ou que vous êtes “Ah non, moi je suis vraiment plutôt masculin, yang Yang. Ou moi je suis féminin”. En fait, déjà à la base, tout être humain c’est la moitié, 50 sur 50 masculin féminin, puisqu’on est 50 sur 50 l’adn du spermatozoïde et 50 % de l’ADN de l’ovule. Donc qu’on le veuille ou non, déjà à la base, c’est fifty-fifty, le mix d’un père et d’une mère, mais aussi de l’énergie masculine féminine. Donc déjà c’est 50 % à la base de chaque, et que comme tu dis, ces deux polarités n’existent pas l’une sans l’autre. Parce que parler sans écouteurs, ça ne sert à rien, et un écouteurs sans parler, ça ne sert à rien, donc en fait l’un n’existe pas sans l’autre. C’est vraiment si l’un existe, naturellement l’autre existe, et que tu disais “Bah oui, le yin part du cœur”, et j’avais envie de rajouter pour compléter, en tant que sexologue, mais l’action part du cœur aussi! Parce que si l’introspection ne part pas du cœur, c’est désagréable et ça fait du mal à l’un ou à l’autre, tel qu’une action qui ne part pas du cœur, ça fera des dégâts. Et donc, d’une certaine manière, peu importe le yin ou le yang, les deux énergies masculines féminines peuvent être sublimes si elles partent toutes les deux du cœur (Sophie Mentior: Absolument) ou peuvent être vraiment dommageable si elles ne partent pas du cœur en fait. Et que les deux ont la même source, et comme tu disais, les rôles sont clairs en fait, quand on définit les rôles, qu’est-ce que les choses sont simples en fait!

Sophie Mentior: [00:17:33] Et belles.

Olivier Mageren: [00:17:33] Et belles, ouais, ça devient d’une simplicité incroyable aussi. Et ce que j’adore aussi dans l’AI, c’est qu’en fait, pourquoi je pense vraiment que ça va transformer si on le voit de manière positive. parce que si on se positionne en victime, faible ou impuissante ou, on va dire “Ah l’AI va tout remplacer L’humain!”. Non, qu’on soit clair, une intelligence artificielle ne pourra pas vivre d’orgasme ou d’états orgasmiques donc, déjà, et d’émotions même s’ils peuvent simuler ou on pourrait croire que c’est vrai. Désolé, un arbre il est vrai ou il est artificiel mais, je veux dire, en soi il y a de grandes différences entre un être vivant réel et un objet, aussi sophistiqué soit-il. Et donc, quel que soit le degré de sophistication de l’AI, un état d’orgasme, qui pour moi en plus est lié à l’âme, a tellement de notions spirituelles qu’en fait on en est loin de là. Mais en tout cas, ce qui est chouette, c’est que à force de communiquer avec l’AI, ce qui est beau c’est: un, ça fait une habitude. C’est comme une hygiène de vie en fait, on crée des habitudes, mais à force de les répéter, on les ancre sans même s’en rendre compte. Et si on regarde quels sont les conseils pour communiquer de manière efficace avec une AI, on doit faire attention aux prompt, parce que si ma question est mal posée, le résultat est médiocre, Donc ça déjà ça nous ramène à nous-même. Est-ce que je communique bien? Parce que si ma manière de communiquer est vraiment déstructurée et pas claire, l’AI, il ne sait rien faire avec. Mais souvent on a les prompt, par exemple, la structure est belle, ça crée des nouvelles habitudes qu’on pourrait transposer dans notre vie réelle. C’est à dire par exemple “Comporte-toi comme un expert, ou comporte-toi comme un avocat, comporte-toi comme mon meilleur ami, comporte-toi comme un professeur, comporte-toi comme une psychologue”. “Ah, ok”, il va déjà trouver toutes les données de base pour avoir, dans son langage, son intelligence de langage, “se comporter comme”. Mais ça change déjà beaucoup de choses parce que si on disait à son partenaire “Tu pourrais te comporter comme mon meilleur ami, ou comme un meilleur ami? Qu’est-ce que tu ferais? Oublie toi, mais ça pourrait déjà changer beaucoup de choses. Ensuite, dans les prompt on dit aussi, parce qu’en fait, si on va chercher dans les mauvaises bases de données, on a n’importe quoi. Donc si on va chercher dans les bases de données d’un tricheur, la réponse, c’est un mensonge. Donc en fait, en soi, et je dis ça pour les réseaux sociaux ou d’autres parce que parfois bon la désinfo…. Moi j’aime pas le mot désinformer qui est très populaire aujourd’hui. Non, soit c’est une information correcte, soit c’est un mensonge, mais désinformer je ne sais pas d’où sort ce mot, qui devient très populaire: désinformer, c’est comme on va désorgan… désorgagasmer quelque chose… Enfin non, tu as un orgasme ou tu n’en as pas, mais je veux dire, désinformer, non pour moi c’est vrai, c’est juste, c’est pertinent, c’est une opinion, c’est ton avis, ou bien c’est un mensonge ou c’est hypocrite mais… C’est juste une parenthèse sur ce mot là, mais dans un prompt d’AI, on peut lui dire “Écoute, est-ce que tu peux chercher dans tel mémoire, mais ne va pas chercher par exemple dans Wikipédia, je ne fais pas confiance aux données wikipédia, ne va pas chercher dans tel ou tel source, ou oublie les journaux”. Par exemple, si tu cherches une information sur les réseaux, tu dis “Ne va pas voir les informations de l’Union européenne, donne-moi les informations d’Amérique latine”. Parce que lui, il parle plusieurs langues, c’est ça qui est génial, tu peux lui dire “Va chercher ce que les gens pensent de tel sujet au Moyen-Orient, par exemple”. Et c’est fabuleux parce qu’en fait on a le regard extérieur, mais comme lui il peut parler dix langues, 20 langues, 30 langues, il va nous les traduire, il va les lire en péruvien et puis il va nous le retranscrire. En temps normal, on n’aurait pas pu avoir accès à cette information. Et ça, je trouve ça génial parce qu’en fait, cette posture elle est fabuleuse en fait, si on disait à un partenaire “Tu pourrais me répondre à cette question, mais ne va pas voir dans tes mémoires. Va voir dans ton rêve futur, ou va voir dans ta relation idéale, ou dans ton couple idéal ou va voir dans ta base de données de ce qui t’a le plus enthousiasmé dans la vie. Ne va pas voir dans tes traumas, mais plutôt dire “Ok, il existe, mais en tout cas va voir plutôt là”, et je trouve ça génial déjà ce prompt! Parce qu’en fait, à force d’utiliser l’AI, c’est comme si on donnait un outil, une foreuse à quelqu’un, on doit bien lui expliquer quels sont les outils. Donc pour utiliser un outil, il faut quand même être habile, donc on va devoir apprendre à utiliser un outil, l’AI on va devoir apprendre, et ce seront les prompt. Et les prompt ils vont aussi finalement changer notre manière de communiquer, parce que si on travaille avec une machine et qu’elle est capable de le faire, est-ce qu’on va se contenter qu’un humain, il n’est pas capable de le faire? Est-ce que ça ne va pas créer un fossé entre les humains?

Sophie Mentior: [00:21:20] Si tu me permets de rebondir sur ce que tu partages, j’apprends énormément en communiquant avec l’AI, notamment dans tous des domaines pour lesquels je ne suis pas compétente. Donc par exemple, tout ce qui est l’aide juridique, si je dois interagir avec une administration parce que j’ai quelque chose, je vais lui demander “Tiens, rédige-moi une lettre”. Et parce que j’ai accès à une lettre formuler pour interagir avec des instances juridiques, j’apprends comment on interagit avec une instance juridique. Et alors ce que je trouve aussi absolument fabuleux avec l’AI, c’est : je lui fais un prompt, et je lui dis “J’aimerais que tu rédiges”, par exemple si je dois écrire une newsletter, “J’aimerais que tu le fasses avec un ton enjoué, enthousiaste” et je vois la manière dont il va mettre de l’empathie, comment il va créer justement, je vois la différence entre le prompt que moi je lui ai mis, dans lequel j’ai mis tout mon cœur, mais je n’ai pas su faire passer ça et je vois comment il transforme mon message. Qu’est-ce qu’il ajoute pour donner justement ça? Ou alors si j’ai un conflit avec quelqu’un par exemple, je lui dis voilà, j’aimerais que tu utilises la CNV, la communication non-violente pour proposer des solutions et je lui dis “Voilà tout ce que j’aimerais proposer comme solution”. Et là aussi je vois, comment par rapport au conflit que j’ai avec cette personne, il va ajuster les évènements, comment est-ce qu’il va développer la réponse pour proposer quelque chose de pacifiant. Et donc je trouve effectivement que c’est un éducateur en fait, parce qu’il nous apprend comment interagir, comment être relationnellement plus habile. Il y a cette dextérité qu’on va apprendre au fur et à mesure. Et c’est amusant de se dire qu’on le nourrit dans ce qu’on lui demande. Mais il y a un retour où lui aussi nous nourrit de tout ce qu’il peut connaître, de toutes ses connaissances, et il nous rend plus habiles dans les relations.

Olivier Mageren: [00:22:55] Oui, tout à fait. Il y a différents degrés de lecture, il y a à la fois la vue méta: qu’est-ce que ça va changer dans les communications, et comment on doit affiner ou être plus clair dans nos communications? C’est du méta, de comment c’est quoi interagir et qu’est-ce qu’on ressent comme sensation. Il y a le côté structurer les données et quelles données on cherche. Et puis le côté réponse, comme tu dis, la réponse va nous inspirer parce qu’en fait on peut apprendre et à force, voilà, c’est si on passait sa vie à côté d’un artiste, ben on développe implicitement, par mimétisme et par observation, sans faire d’effort, un côté artistique parce qu’on vit au quotidien avec un artiste. Si on vit au quotidien avec un juriste, on apprend de ce que fait un juriste par exemple. Et donc moi, j’ai eu la chance de vivre plusieurs années, quinze ans avec une avocate, au début étudiante mais je veux dire: avec cet esprit un peu avocat, j’ai appris une manière d’être en lien avec des données, avec des interactions, avec des questions. Et c’est riche parce que je dis “Ah ouais je n’y pensais pas comme ça du tout et c’est vachement pertinent. C’est vachement intelligent” ou “Ah ouais, en fait je peux être vrai, authentique, honnête et en même temps ne rien cacher, mais faire une réponse, même sur un sujet délicat, tabou”. Et je me dit, et à force d’être en contact avec des gens dans notre univers, ben ça nous apporte, on peut apprendre et j’adore cette notion que tu apportes, tout en même temps en disant: ben la réponse, comme un humain, elle peut être fausse, elle peut être incorrecte, il peut louper une information importante, voilà, ça reste toujours, il ne faut pas prendre l’AI comme une réponse toujours. Sophie Mentior: [00:24:11] C’est pas Dieu sur terre.

Olivier Mageren: [00:24:12] Voilà, c’est ça quoi!

Sophie Mentior: [00:24:14] On peut garder un esprit critique, et voir un peu… Mais c’est vrai que ça nous enrichit, parce qu’il nous apporte plein d’éléments auxquels on n’avait pas accès avant. Et ça, c’est une véritable richesse.

Olivier Mageren: [00:24:22] Oui, et ça me fait penser à un événement que j’ai vécu avec mes parents, j’en parle parfois, mais je suis très intime avec eux. J’ai édité un livre de poèmes que j’ai écrit et ma mère dit “C’est incroyable hein!” donc mon papa a septante six ans bientôt, le mois prochain, elle dit “Ton papa ne m’a jamais écrit une lettre d’amour, il ne m’a jamais écrit de poèmes. Mais moi j’ai fait un fil, un de mes quatre fils et il fait des poèmes. Elle dit c’est incroyable, le papa il ne sait pas exprimer des émotions, il n’a pas appris”, c’est une époque où les hommes ne parlaient pas de leurs émotions. Et alors, j’ai joué avec eux et j’ai dit “Mais tu sais, ça pourrait être sympa, tu pourrais utiliser l’AI pour apprendre”. Et je lui ai dit “Regarde”, parce que c’est pas toujours évident d’apprendre à écrire un poème. Et j’ai demandé à l’AI, je ne sais plus si c’est Gemini, ou ChatGPT, ou à Claude. Mon papa s’appelle Claude donc c’est marrant. J’ai peut-être demandé à Claude d’ailleurs pour la boutade, je crois que c’était ça que j’avais fait, j’ai dit “On va demander à Claude, mais pas… L’AI”. Et alors j’ai dit “Est-ce que tu pourrais écrire”, mon papa adore les animaux, pour pas que ça soit trop confrontant et direct je dis “Tu pourrais écrire un poème, pour expliquer l’amour qu’un maître peut avoir avec son animal?”. Il venait d’avoir un nouveau chien alors qu’il en a toujours eu dans sa vie, et il a sorti un poème… On l’a lu et on était bluffé par le côté artistique qui en ressort, c’était sublime. Et j’ai dit “Regarde, il suffit d’apprendre. Tu as envie tous les jours, tu peux”… “Écris moi un poème à propos de, je ne sais pas, le lever du soleil” ou écris-moi un poème. Et puis après on peut aller dans la sphère intime par rapport à ci, à la. Évidemment ça ne remplace pas l’émotion réelle, mais c’est quand même un exemple qui est fascinant, je trouve hein?

Sophie Mentior: [00:25:41] Absolument. Écoute, c’est marrant que tu parles de ça parce que mon papa va avoir 70 ans dimanche. Justement, je me suis dit, je voulais lui écrire un poème mais je n’avais pas assez de temps et donc je me suis dit “Ben je vais utiliser Chatgpt pour ça”. Et donc j’ai fait un prompt en détaillant toute sa vie tout ce qu’il aimait, le piano, Rachmaninov, le golf et tout ça. Et il m’a fait un poème. Mon frère m’a dit “Mais quel était ton prompt?”. Parce que c’était tellement proche, et je lui ai mis dans le prompt: c’est pour célébrer les septante ans de mon papa, tout ce qu’il a accompli dans sa vie, à quel point c’est un homme généreux, avec un grand cœur. Et tout se retrouve, mais structuré avec des rimes, enfin, je me dis mais “Ce travail, l’AI me l’a pondu instantanément. J’aurais dû moi passer, je ne serais pas arrivé au quart de la moitié de ce qu’il a produit, et je n’aurais pas passé quinze secondes comme lui, ça m’aurait pris 4 h pour un résultat moins profond que ce que lui heu…”. Donc je suis fasciné aussi par la capacité que l’IA a d’interagir et de nous proposer des choses qui sont aussi créatives.

Olivier Mageren: [00:26:38] Et je pense que ça va vraiment changer la société différemment que l’industrialisation. Parce que si on parle des machines en soi, ma, machine ça vient du mot machin, donc un truc quoi, machine! C’est vraiment le truc, ça ne veut rien dire un machin. Mais, oui ça a remplacé l’humain, les gens font peur, moi je n’aime pas les discours de peur, d’angoisse du World Economic Forum, ou des gens qui disent “Ouais, l’AI va créer plein de chômage ou ça va remplacer l’humain et ça va être une catastrophe sociale”. Mais non en fait, ça soutient la créativité, l’apprentissage. Imaginez comment ça peut transformer l’éducation et l’enseignement, deux choses différentes mais, l’enseignement par exemple, les professeurs peuvent s’aider, c’est un allié, c’est un collaborateur l’AI, et l’élève peut gagner en souveraineté. Donc on rajoute quoi? Du plaisir, de la vitalité, de la curiosité, de la diversité? En fait, on ne fait que démultiplier la joie. Et on nous fait croire “Ah non, ça va être dangereux pour nous”. Ben non, ça dépend comment on l’utilise et comment on le voit. Et je me dis qu’une machine, ben oui, si une machine fabrique mieux un objet que nous? Ben oui, on va oublier qu’on peut façonner quelque chose, parce que ça, ça a un côté manuel. Mais ici, on n’est pas dans le côté manuel, on est dans des compétences, comme on dit en anglais, des soft skills. On est dans des compétences relationnelles et de langage. Et donc quelque part, c’est beaucoup plus subtil. Il y a un côté plus artistique et subjectif. On n’est pas en train de dire on va sculpter, fabriquer, usiner, souder, peindre, non. Oui, une machine peut très bien peindre un truc, peut-être mieux qu’un humain. Quoique, quand on voit la construction des cathédrales et certaines choses archéologiques, on se demande comment l’humain peut faire ça. Donc je pense que l’impact de l’AI est vraiment sur des apprentissages artistiques et belles, et des compétences qui sont plus de l’ordre du non mesurable en fait, pas comme un objet est physique. Après c’est sûr que la combinaison de l’AI et des technologies préexistantes, ça c’est tout autre chose hein, on combine les deux, alors là, on est déjà dans un tout autre univers et j’y reviendrai après. Mais la combinaison va amener tout autre chose, mais l’AI va nous apprendre à communiquer autrement si on le voit comme ça en fait.

Sophie Mentior: [00:28:26] Oui. La sensation que j’ai, c’est qu’en fait l’AI va effectivement peut-être nous permettre de remplacer plein de choses. Quand je vois aujourd’hui, par exemple, on a on peut enregistrer des audio et l’AI va retranscrire entièrement toutes les discussions qu’on peut avoir et donc on peut ré avoir accès à un contenu qui a duré parfois une journée de formation. Et l’AI nous fait une retranscription et puis un résumé de structuré de tout ça, je me dis “Waouh, mais quel outil fabuleux, de pouvoir garder des traces de certaines choses!”. Donc, effectivement, il nous donne accès à plein de choses, et mon souhait ce serait en fait que l’AI nous aide à peut-être retrouver plus de temps de vitalité. C’est à dire, je pense qu’on est dans notre société européenne à être beaucoup dans le mental, à ne pas être assez dans le corps. Et donc je souhaite que l’intelligence artificielle prenne en charge toutes des choses qui aujourd’hui nous prennent beaucoup de temps et que ça nous dégage du temps pour avoir plus de temps pour les relations justement et les relations humaines, les interactions sociales. Voilà, moi c’est le souhait que je fais, et je me dis si on peut, je pense qu’aujourd’hui il y a quand même beaucoup de gens qui passent énormément d’heures au travail et je me dis si on pouvait, en imaginant une journée de 8 h et que l’intelligence artificielle nous permettrait de comprimer cette journée à 6h, eh bien je me dis combien de papas et de mamans seraient heureux de rentrer à 4h à la maison au lieu de 6 pour aller chercher les enfants à l’école et d’avoir une vraie longue soirée en famille, avec leurs enfants. Ou d’avoir un peu plus de temps pour rencontrer des gens. Quand on voit parfois aussi toute la détresse qu’il y a au niveau relationnel, dans une société où on dit l’individualisme, c’est malgré le fait qu’on est avec des réseaux sociaux, etc. Et plein d’interactions où finalement on perd parfois un peu le lien aux autres parce qu’on reste dans quelque chose de superficiel et qu’on n’a plus autant qu’avant des interactions en présentiel hein? On a un peu aussi perdu avec le.. Eh ben je me dis “Si l’intelligence artificielle pouvait nous aider à récupérer un peu de temps et de l’apporter vers ça, vers des interactions sociales, ressourçantes, nourrissantes, et d’aller vers le cœur, d’aller vers le corps. Un peu moins de mental, un peu plus de cœur, un peu plus de corps, je trouverais ça magnifique”.

Olivier Mageren: [00:30:33] Merci du partage. Et c’est vrai que je me suis fait la remarque aussi, ben le gain de temps est génial parce que c’est comme un secrétaire, tu fais une réunion Zoom, tu l’enregistre et il fait le rapport, il les rédige. Il n’est pas parfait mais tu le complète et au lieu que ça prenne 2h, ça te prend dix minutes quoi. Mais d’un autre côté, je me dis “Toute technologie, en fait, jusqu’à présent, j’ai l’impression que les technologies ont toujours été utilisées en ayant un effet d’esclavage de l’humain. C’est à dire que si je peux en tirer un profit contre quelqu’un, mais finalement moi j’ai une technologie et j’en prends un avantage, donc je gagne du temps, de l’argent ou au détriment de quelqu’un parce que j’ai un privilège d’accéder à une technologie ,et je pense que c’est un avis personnel, je pense que le gain de temps c’est fabuleux, mais si tout le monde le fait, si demain ton patron dit “Ouais mais bon, fais le rapport de réunion te demande à l’AI et il est fait en deux minutes, ça crée un nouveau standard…”. Et quelque part: gain de temps, oui, mais le vide n’existe pas et en soi, à la fois on peut voir le vide de manière spirituelle et autre, et très belle et dire “Voilà, je vais vers le minimalisme, j’aime bien le slow sexe, le slow life et tout ça, certes, mais en même temps on remplit toujours le temps, on va se remplir”. Et si on prend l’exemple quand on a fait des machines à laver, les gens ont passé moins de temps au lavoir. Mais comme tu dis, ce qu’on a perdu, ce sont les relations humaines. Parce qu’au lavoir, les gens se parlaient, ils se rencontraient, il y avait une vie sociale, communautaire, il y avait un tissu humain et un côté tribu et local de rencontre, on était… Aujourd’hui, c’est chacun chez soi, chacun dans sa buanderie. Alors on pouvait voir laver comme un fardeau, alors qu’en fait il y avait beaucoup d’asp… Peu importe ce qu’on fait, le but c’est de se retrouver et de créer de la qualité de vie comme tu dis, tu vois. J’espère que l’humain sera suffisamment intelligent pour dire cette fois ci “Ok, Tous ceux qui nous vendent l’AI comme un outil de compétition”, un peu le langage de guerre hein? Compétition, gagnant, perdant, richesse, accaparement, empire, gain, optimisation, ça c’est des langages de machines, mais ça ce n’est pas un langage d’humain. Tous ceux qui parlent de ça, s’il vous plaît, faites ce que vous voulez, en tout cas moi je les discrédite. Je dis “Ça, c’est l’intention qui est mal placée. Vous pouvez jouer ce jeu, mais ce n’est pas mon monde et je vous laisse. Vous jouez ces règles, voyez le résultat mais moi je connais les résultats à l’avance. Parce que si tout le monde utilise l’AI sans changer l’état d’esprit, on ne va pas gagner de temps, on va augmenter encore plus, on va accélérer encore plus les inégalités, les tensions, le stress et l’efficacité et la performance. Parce que l’AI va tellement plus vite qu’un humain, tu luis dit “Résume moi un livre.” Non seulement le temps de le lire, de le synthétiser, de le travailler, c’est sûr que les universités et les écoles ne peuvent plus travailler de la même manière parce qu’aujourd’hui on demande un travail scolaire, mais l’enfant va cliquer. Il y a tellement d’AI différents, il veut même mettre un profil tellement intelligent qu’on ne puisse pas reconnaître que c’est un AI ou il va mixer des trucs. L’AI peut lire un livre en quelques secondes et en faire un résumé, on se dit mais voilà, “Si on a des terabytes de données, des térahertz, de rapidité d’exécution”, moi je pense qu’il faut être vigilant en se disant “Qu’est-ce qu’on essaye de faire avec?”. Et si on se dit “Non, le but c’est d’augmenter la qualité de vie, de moi, mais aussi des autres”. Alors c’est subjectif, ce n’est pas dire “Moi j’ai la vérité, je sais mieux ce que c’est la qualité de vie”, mais si au moins c’est pour être attentif à c’est quoi la qualité de vie d’un autre? Et qu’on arrête d’utiliser un outil parce que ça ne fait que profiter, et j’ose le dire, aux riches et à ceux qui ont du pouvoir et du privilège. Alors quoi? On continue en fait à utiliser tous les outils au détriment de l’humain. Je dis “Attention!” Et c’est pour ça que j’avais un truc “aie! AI” comme titre. Attention, mise en garde AI parce qu’à la fois, je sens que ça va transformer les attentes, et implicitement si on conscientise pas que la manière dont on communique avec l’AI va changer nos perceptions et nos attentes communicatives, on va créer peut être plus de conflits. Donc je souhaite que les gens, peut-être l’ont déjà vu mais s’en rendre compte, ils l’utilisent comme tu dis, comme un outil d’apprentissage. Et surtout qu’on évite que cette fois ci la technologie soit au détriment de l’humain, on en est capable, c’est juste que c’est une question d’intention. Sinon, on va aller plus vite vers une catastrophe. Alors oui, vers la prochaine, Mais à quoi bon quoi? Et alors concernant la combinaison des technologies, je pensais évidemment au porno, par exemple. En tant que sexologue, aujourd’hui, on voit le porno, mais on voit déjà les tchats artificiels. Je suis sûr que beaucoup d’interfaces soit disant avec des humains, derrière c’est des chats, des robots et puis finalement, les hommes ou les femmes communiquent avec l’intelligence artificielle, mais ça paraît vrai, et c’est tellement plaisant. Et en fait, on rend les gens addicts parce qu’ils vont payer des abonnements ou sinon on leur fait croire des choses, on les laisse rêver, mais à la fin, il n’y a rien, on abuse d’eux en fait, c’est, l’intention est malveillante puisqu’on fait croire aux gens qu’ils communiquent avec des humains, alors que derrière, ce ne sont pas des humains. Quand on voit les capacités de l’humain à créer des images artificielles, alors oui, une image peut être photoshopée, une vidéo peut être photoshopée. On croit qu’on est en webcam avec un humain alors qu’en fait c’est pas un humain. Mais je trouve qu’un visage photoshopé, aussi parfait peut il être, pour moi la perfection je m’en fout, c’est plutôt l’unicité et la beauté. Moi je suis plus sur la beauté et l’âme, et voir l’unicité des, ce qu’on pourrait imaginer l’imperfection, qu’une image photoshopée qui est le plus beau parce que ça va mettre autant de pression pour les hommes et les femmes de dire “Les standards vont encore plus augmenter puisqu’on peut encore plus sublimer quelque part, exagérer la perfection, grâce à l’intelligence artificielle en créant des images et des vidéos”. Mais imaginons l’impact sur les adolescents, c’est encore plus atroce. Et je me suis dit ben si les humains sont déjà capables, en sex-toys, de créer des chats aussi des faux robots, parce que ça existe déjà, des faux humains. on fait l’amour est un truc en plastique, on se dit “Attends, où est-ce qu’on va quoi?” Oui, effectivement, là on peut dire aïe, aïe, aïe, aïe, aïe! Mais en même temps, si on s’en fout, si tout le monde s’en fout, il n’y a pas d’acheteur, on ne développe pas, il y a personne qui s’en intéresse, c’est même plus un business, ça sera pas un marché de millions de dollars, ça sera juste un truc dont l’humain s’en fout parce qu’on sait bien que derrière, ça mène à quoi? À rien, mais néanmoins ça peut faire des attentes très, très, spécifiques pour les humains, qu’on soit homme ou femme, de travailler sur toute l’intelligence artificielle combinée aux technologies en sexologie, en sex-toys. Dans l’industrie du sexe comme ils disent, bah, bon soit, c’est de se dire “Ouais, back : retour au bon sens et à la simplicité des choses”.

Sophie Mentior: [00:35:56] Je me permets d’intervenir dans ce que tu partageais, figure-toi qu’on m’a partagé justement récemment que dans les pornos, aujourd’hui il y en a certains qui peuvent être réalisés par l’IA, et donc ça signifie qu’il n’y a plus de personnes qui doivent réaliser ces pornos. Et donc il y a un aspect où on pourrait devenir acteur, créateur, réalisateur de ses propres fantasmes sans avoir recours à des personnes, et donc, ça peut être un autre aspect de l’IA. Après, j’ai l’impression que il y a une espèce d’écologie intérieure qui dit ce qui est juste pour nous, et sans jugement parce que chacun a son histoire, chacun est qui il est, avec son bagage, avec ses blessures, avec ses traumas, je pense qu’il y a, comme je disais, cette écologie intérieure que chacun, grâce à l’IA, va pouvoir réaliser ce qui est juste et bon pour lui. En espérant évidemment que les consciences s’éveillent et que chacun puisse introspecter au maximum de qui il est, qu’est-ce qu’il est venu faire ici sur cette planète, et comment est-ce qu’il peut servir la vie? Comment est-ce qu’il peut contribuer à faire une société meilleure? De quoi est-ce qu’il a besoin pour se développer, pour se réparer? Voilà, donc ça peut être un bel outil aussi de guérison, si on veut le voir comme ça. Après, tout dépendra de la conscience avec laquelle on l’utilise et donc de l’intention qu’on va poser derrière dans l’utilité de ça.

Olivier Mageren: [00:37:08] Merci du partage. C’est vrai que de se dire, si certains porno vont être créés avec des pures images artificielles sans acteurs, non rien, bah oui, on n’est plus dans forcé des humains à être esclave sexuel ou esclave d’une manière ou d’une autre. De son temps, de l’argent, de quoi que ce soit, c’est pas toujours vraiment l’esclavagisme du XVI? siècle mais peut-être l’esclavagisme contemporain par rapport à plein de contraintes où on fait les choses par obligation et de se dire “Ben voilà, on n’est plus obligé de prostituer quelqu’un à faire un film porno, il suffit de demander à l’AI de le faire”. Donc ça c’est super beau et c’est vrai que ça peut être super beau, comme tu dis aussi, de se dire “Ben, on peut devenir son propre réalisateur”. Si moi j’étais réalisateur, mais c’est juste virtuel, je peux créer mon compte, je peux créer et dire “Waouh! Ça peut être super beau”. Donc ça peut ouvrir une ouverture sur le monde de la sexologie beaucoup plus belle, parce qu’en fait on peut dire je suis insatisfait des pornos. Il n’y a aucun réalisateur jusqu’à présent porno mainstream qui respecte, je ne sais pas moi, des valeurs ou l’image de la femme ou que sais-je suffisamment en fonction de mes standards, et donc je pourrais créer du porno qui moi me plaît, donc ça c’est super beau. Et comme tu dis, rien n’est bon ni mauvais, ça dépend l’intention. Et après je rappelle aussi aux gens, je pense, que pour moi, la sexualité, c’est intrinsèquement la combinaison inextricable d’un corps, d’un esprit et d’une âme. Pourquoi je dis ça? Parce que si on était juste une âme, enfin, imaginons que c’est juste éthéré, on est juste des pensées: on n’a pas de corps, mais s’il n’y a pas de corps il n’y a pas de sexualité, je suis désolé, s’il n’y a pas de corps, c’est une autre forme de sexualité mais il n’y a pas les organes génitaux, il n’y a pas des corps qui se rencontrent, il n’y a pas le contact, l’érotisme, la sensualité, il n’y a pas… On peut la retrouver dans un langage, certes, mais il n’y a pas pénétration, il n’y a pas orgasme. Désolé quand on parle des bienfaits de la sexualité, c’est aussi le contact physique et génital et l’orgasme et que sais-je. Tout ce qui est, même si on ne va pas vers l’orgasme, ce n’est pas une promotion de l’orgasme, mais je veux dire toutes ces facettes de la sexualité qui sont sublimes, elles existent parce qu’il y a un corps. Et l’AI n’aura jamais de corps, un film porno n’aura jamais un corps, je veux dire, on est toujours dans quelque chose de virtuel, alors on est dans le domaine du fantasme, de l’imaginaire, certes, mais alors où est le corps, le cœur, et le corps finalement? Pour moi, la sexualité, si on la déconnecte de la notion du corps, et qu’il s’y passe des choses, des mémoires, des choses faciles, des trucs difficiles, que sais-je, des traumas, de la joie. Le corps a une mémoire, le corps a des mémoires cellulaires, qu’elles soient de joie ou de tristesse, partout, à travers chaque organe a peut-être ses propres mémoires, qu’elles soient génitaux ou le cœur, ou le bras, ou la tête, ou les yeux, ou le visage, ou la gorge, ou… Ou Que sais-je? La langue, les pieds, les orteils, les genoux, peu importe. Les fesses, les cuisses, c’est comme ça, les lèvres. Qu’est-ce qu’on… Et donc en fait, la sexualité c’est aussi le côté magnifique du corps. Et l’AI, même si on fera des super robots, ça ne sera jamais en fait, on peut faire semblant que c’est et on peut avoir l’illusion que c’est. Mais demain, on va voir quoi? Vous préférez quoi? Un vrai chien ou bien un chien robot? Et il faudra le programmer, il faudra mettre des prompt, il mange à quelle heure, il veut aller à…. Oui, on va essayer qu’il se comporte comme un chien, mais ce n’est pas un chien. Est-ce que vous voulez un vrai chien avec son histoire, limite quand vous le regardez dans les yeux, vous avez l’impression qu’il vient d’une autre planète ou que c’est un humain, enfin, j’ai regardé encore des vidéos avec Kataline, ma partenaire hier, elle m’a montrait: elle adore regarder les animaux de chiens et de chats qui font des trucs, et c’est rigolo. Elle regarde ça chaque semaine et il y en a chaque semaine des nouveaux sur Facebook, Instagram ou autre. Mais c’est à mourir de rire à quel point on voit certains chats qui se comportent comme des humains et qui, c’est super mignon mais, rien ne remplacera la vie et le corps, soyons vigilants. Donc oui, regardez ce que l’AI peut vous apporter de beau, pour transformer cette société vers quelque chose de plus beau. Et restez dans la connexion du cœur finalement. Alors à ce moment-là, on fera des belles choses, et elles seront toujours subjective aussi. Un désir est toujours subjectif, on ne doit pas le justifier ni le comprendre, on ne peut le comprendre qu’en le vivant finalement. Sinon, on intellectualise et on se déconnecte de l’humain et de l’expérience, waouh! Vaste sujet en tout cas. Alors voilà, on arrive à la fin du podcast et je trouve que ce qui est génial, c’est de cette AI je repars au début, mais c’est ce côté courtoisie dans les tchats en fait. Courtoisie et soutien de la vitalité, et de la réceptivité bienveillante. Et que penser un petit peu comment l’AI interagit au niveau de l’intro, du contenu et de l’outro! Donc la conclusion, soit à la sortie l’outro. Et toujours encourageant quoi, la fin c’est “Tu veux quelque chose de plus? Est-ce que je peux t’aider? Est-ce que tu veux des détails?”, il y a toujours ce côté pétillant. Et de se dire que toutes les émotions sont contagieuses d’une manière ou d’une autre, certains plus puissamment que d’autres. L’AI peut rendre la joie contagieuse, enfin, créer plus de joie et donc la joie, implicitement, par contagion, se diffuse, ben c’est génial! Pensez aussi que les mauvaises humeurs d’un humain, elles sont aussi contagieuses, donc c’est sûr que si on a des interactions humaines désagréables, on va les fuir et on finira par se sentir mieux avec des robots, ou des machines, ou l’AI. Parce qu’au bureau, l’AI, il ne va pas me casser les pieds, il va répondre, il va obéir, il ne va jamais me contredire. On va rentrer un peu dans une bulle virtuelle de confort et de se dire “L’humain n’aime pas l’effort. Pourquoi je vais me confronter à un vrai humain, à mon enfant, à mon ado qui m’emmerde? J’en sais rien, ou à mon collègue, à mon voisin qui me fait chier, qui a des autres valeurs”, parce qu’en fait ça peut créer un fossé et de dire “Ben c’est tellement compliqué de gérer un humain alors qu’en fait, ben oui, on va les remplacer les humains, par de l’AI parce que l’AI c’est tellement facile”. C’est aussi paradoxal toutes ces réflexions, mais, voilà, si l’AI pouvait contribuer à la joie d’apprendre, de découvrir, de trouver des nouvelles compétences, et qu’elle soit contagieuse, moi je dis “waouh! Ok, on va aller vers une belle transformation”. L’AI transformera la société, à nous de choisir si c’est vers le beau, ou le moche. La balle est dans notre camp!

Sophie Mentior: [00:42:21] Moi je dirais qu’effectivement, probablement que c’est plus confortable d’interagir avec l’AI qu’avec des humains. Mais je pense que le monde extérieur est à l’image de ce qu’on porte à l’intérieur, et que c’est dans l’interaction avec l’humain qu’on se rend compte de tout ce qu’on a encore à l’intérieur de nous qui doit être accueilli, justement. Et donc c’est dans les interactions humaines qu’on va pouvoir voir combien on évolue. Voilà, c’est là, je pense que se trouve la vie, que l’IA peut être une magnifique aide, ça peut être vraiment quelque chose qui nous aide à nous sublimer, mais ça ne pourra jamais remplacer les interactions précieuses qu’on a avec notre entourage dans lequel l’énergie circule.

Olivier Mageren: [00:42:56] C’est super ce que tu dis effectivement, tu mets le doigt sur le fait que l’AI ne viendra, en tous cas à l’heure actuelle, au stade actuel, ça va évoluer, mais ils ne viennent pas nous chercher à l’intérieur, ils ne vient pas nous provoquer, nous stimuler, appuyer sur des boutons. Il ne vient pas voir ce qu’on a à l’intérieur. Le prompt ne va jamais me dire “Pourquoi tu me poses cette question” ou “Débrouilles-toi toi-même” ou “Tu me fais chier” ou “C’est la 20? fois ou”… Enfin j’en sais rien mais il ne va pas venir chercher à l’intérieur ce qui s’y passe. Il va répondre comme un serviteur un peu, comme une machine qui sert mais pas nécessairement comme quelqu’un qui vient nous révéler à nous-même. Je crois que la vie, c’est se révéler à soi-même et d’accepter d’aller voir nos parts d’ombre, nos difficultés, ce qui vit à l’intérieur, parce que c’est ce qui vit à l’intérieur qu’on transmet à l’extérieur. Si on a de la joie et des sourires intérieurs, si on a un état d’orgasme à l’intérieur, ben en fait, on va transmettre ça dans ce qu’on fait au quotidien. Si à l’intérieur, il y a de la tristesse, des douleurs, ben oui, comment on peut être accueillant et disponible? Non, non, on va être violent aussi à l’extérieur donc! Ah j’adore cette conclusion, merci Sophie (Sophie Mentior: Je t’en prie). Tu peux compléter d’ailleurs hein?

Sophie Mentior: [00:43:49] Oui, en fait, je me suis rendu compte qu’il y a parfois des moments où quand tu rentres en interaction avec quelqu’un, parfois tu ne te reconnais pas toi-même. Ça veut dire que tu vas avoir tout d’un coup, tu vas dire quelque chose et tu vas toi-même être surpris de ce que tu as dit à la personne. On se dit “Mais c’est bizarre, d’habitude je ne dis pas ce genre de choses”. Et en fait, c’est comme si dans les interactions humaines, par moment, on est des révélateurs pour l’autre, de ses propres blessures. Ça veut dire que la personne dans son énergie appelle de nous quelque chose qui ne nous ressemble pas mais dont elle a besoin, et crée entre guillemets une interface, quelque chose qui ne nous ressemble pas à nous, mais qui est pour elle. Et qui est ce dont elle a besoin pour elle être confronté à ce qui doit la faire évoluer. Comme si la vie appelle certaines choses, certains évènements, certaines… Et ça, c’est de l’ordre de l’intuitif, on ne réfléchit pas quand on interagit, il y a des choses qui sortent, et ça c’est le propre de l’humain, c’est d’accueillir la vie qui coule à travers lui. Et on n’aura pas ça avec l’intelligence artificielle. Ça veut dire que, ça porte son nom, c’est artificiel, c’est en surface. Si on veut quelque chose de profond, c’est l’humain. Donc utilisons l’intelligence artificielle pour l’outil que c’est et pour toutes les belles choses qu’elle peut nous apporter, et tous les endroits où elle peut nous aider à nous éveiller. Mais restons centrés sur l’humain pour continuer à tous s’éveiller et de faire de cette planète un paradis. Parce que c’est à ça qu’on est tous appelés servir et arriver à un monde pacifié dans lequel on a tous notre place. Et on va tous être en interaction et en relation les uns avec les autres.

Olivier Mageren: [00:45:14] Merci Sophie, c’est super beau, c’est vraiment sublime, c’est un beau podcast, j’imagine pas que ça allait amener tout ça, et j’en suis super content. Je suis tellement en gratitude que tu aies participé à ce podcast pour lui donner encore plus de facettes. Et ça me vient aussi à l’esprit que, c’est une petite parenthèse, le monde ancien, je pense que on essaie de sublimer un héros, quelqu’un qui sait, quelqu’un qui a du pouvoir, des connaissances, qui a un privilège. Quelqu’un qui va sauver les autres, que ce soit un détective ou un politicien, que sais-je? Et qu’en fait, ces gens-là, ils se rendent bien compte que, ils ont peur qu’on travaille de manière collective, parce que dès qu’on est ensemble, c’est comme en thérapie systémique, l’ensemble est un autre degré d’intelligence que la somme des parties, et on a accès à quelque chose de démultiplié que aucun des partis ne peut faire. Et ce podcast, je n’aurais pas pu le faire sans Michel, sans toi, sans… Et donc il y a ce côté, collectivement, dès qu’on se retrouve en groupe, pour peu que les intentions soit d’avoir un moment gratifiant pour tout le monde, émerge naturellement une intelligence, mais pas artificielle, une intelligence réelle. Et l’intelligence émerge, c’est un résultat intrinsèque du fait que quand des humains se mettent ensemble, il y a une intelligence réelle, concrète, profonde, comme tu disais: seulement, je pense profonde et intérieure, et extérieure, qui s’en dégage naturellement. Et si on a les techniques de communication pour le faire émerger plutôt que de le saboter, mais je comprends que toutes les personnes qui sont dans un système de relations, de domination, de conquête, d’abus ou de pyramidal, ou que sais-je, elles sentent, sans savoir mettre des mots dessus, que ça va être dangereux et qu’il faudra saboter le fait que l’humain s’éveille, et que ensemble on a toujours beaucoup plus d’intelligence. Et donc, si on était à quatre ici dans la pièce, on aurait fait émerger encore plus de beauté en fait, j’imagine ici, il y a des auditeurs qui auraient voulu prendre la parole si on était à six dans le podcast, on aurait encore montré des facettes d’un tout autre niveau. Parce que nous, on est plus dans l’humain, dans la thérapie. Mais je ne sais pas moi, peut-être qu’ici il y aurait eu un boulanger ou un soudeur, ou que sais-je, on aurait eu encore des facettes qu’on n’a même pas vu en fait, et qui pourrait être très beau à partager donc… Moi j’adore ce côté concret de l’humain effectivement, on ne cherche pas une perfection, on cherche d’avoir, la vie a un sens, et on est de nouveau retour à nous-même. Quel est le sens de notre vie? Wouaw! Merci beaucoup! Est-ce que tu veux un mot de conclusion? une gratitude. J’aime bien conclure un podcast avec une gratitude?

Sophie Mentior: [00:47:28] Un grand merci de m’avoir proposé de participer, ça m’a vraiment beaucoup plu d’être là et d’interagir avec toi. Voilà, j’ai trouvé ça très, très, riche, donc merci beaucoup pour ta proposition.

Olivier Mageren: [00:47:37] Merci Sophie. Et pour ma part, je remercie à la fois Michel de ce nouveau contact, à nouveau inattendu. Ce matin en me réveillant, je ne m’attendais pas non plus à ce bon moment-là, je ne me faisais pas d’attentes mais waouh! Et merci à toi Sophie d’avoir accepté ce podcast ensemble. Voilà, je vous souhaite à toutes et à tous une très, très, belle vie!

Jingle: [00:47:54] « Entr’Nous » (voix féminine Katalin) ; « Entr’Nous » (voix masculine Olivier), le podcast (Katalin) pour parler (voix masculine Michel) de sexualité (Olivier) par vous (Michel), avec vous (Olivier), pour vous (Katalin)»